Texte intégral
Les principes qui guident notre politique étrangère et notre intérêt bien compris nous commandent d'accompagner l'immense mouvement populaire qui traverse le Maghreb et va jusqu'au Moyen-Orient.
Il convient d'abord d'agir à court terme, car la transition démocratique qui se prépare dans certains de ces pays pourrait être compromise par les difficultés économiques qui s'accumulent, ne serait-ce que par la chute spectaculaire du tourisme. C'est la raison pour laquelle le président de la République a souhaité inviter lors de la réunion du G8 à Deauville, la Tunisie et l'Égypte, pour mobiliser les pays les plus riches dans un plan d'action concret au profit de ces deux pays.
Deuxièmement, nous devons agir à moyen et long terme. C'est ce que nous faisons au sein de l'Union européenne. J'ai demandé que les moyens de la politique de voisinage continuent à être concentrés, pour les deux tiers, sur le sud méditerranéen.
Enfin, vous avez raison, il faut relancer l'Union pour la Méditerranée, qui était une vision anticipatrice du président de la République. Pour cela, nous devons, premièrement, nous focaliser sur des projets concrets. Je n'en citerai que deux : le plan solaire méditerranéen et l'Office méditerranéen de la jeunesse. M. Éric Besson me disait à l'instant que les ministres de l'industrie du Sud de la Méditerranée, réunis récemment à Malte, sont partants pour cet Office méditerranéen de la jeunesse, qui pourrait être une sorte d'Erasmus des deux côtés de la mer. Nous devons, deuxièmement, relancer la gouvernance de l'Union pour la Méditerranée.
J'ai, de ce point de vue, une bonne nouvelle à vous annoncer : les pays du Sud se sont accordés, pour le poste de secrétaire général, sur la candidature de M. Amrani, secrétaire général du ministère des affaires étrangères marocain. Nous soutiendrons cette excellente candidature.
Au total, nous ne devons pas nous tromper d'objectif. La seule manière de stabiliser les flux de populations autour de la Méditerranée n'est pas de construire un mur le long de nos frontières - d'autres s'y sont essayés et ont échoué - mais de permettre à l'immense jeunesse du Sud de réaliser son rêve, c'est-à-dire de vivre au pays avec du travail et dans la liberté !
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 mai 2011