Texte intégral
I am very honoured to welcome you in one of the hubs of the world's cultural and artistic memory. A hub of the world's living and very lively memory, I could add, considering the increasing number of visitors to the Louvre's collections. A hub of open memory too, which will include a refurbished aisle of Islamic Arts to be inaugurated during the coming year.
Thanks to Maurice Lévy and his extraordinary talent for making people meet, we are here together to taste French champagne and Californian wines.
J'en profite pour remercier très chaleureusement les partenaires de cet événement, notamment Publicis bien sûr, mais aussi Intel, Yahoo, Accel Partners et Moët-Hennessy.
During a first day of debates, we have been talking growth. I would like to talk balance. A balance between growth opportunities through access and our responsibilities regarding cultural diversity. A responsibility shared by all stakeholders, being public or private. I strongly believe that both notions, growth and responsibility, are key values to have in mind if we want to keep cultural economy on a sustainable path.
Cet équilibre dont je parle, c'est aussi celui entre vos intérêts, ceux des internautes qui vous plébiscitent tous les jours, ceux des citoyens aussi et des contribuables, pour reprendre les mots mêmes du Président Nicolas Sarkozy ce matin.
En matière culturelle, l'âge de l'accès est porteur de toutes les promesses. Qu'il s'agisse du livre, de la musique, du cinéma et de l'audiovisuel, du jeu vidéo, du patrimoine également - je pense par exemple au Google Art Project -, les possibilités ouvertes ' que vous avez ouvertes ' par le numérique justifient pleinement le parallèle que l'on fait communément avec la révolution de l'imprimé, cinq siècles plus tôt. C'est un changement de dimension.
Les règles du jeu s'en trouvent également bouleversées. Celles de la médiation, tout d'abord. Les acteurs privés comme publics se doivent de réfléchir ensemble aux manières d'organiser la profusion des contenus.
L'éducation aux images et aux médias, par exemple, ne se fait pas sui generis, même si les communautés de goût qui émergent des réseaux sociaux peuvent contribuer grandement à orienter les appétits et à susciter l'envie de découverte. Face à l'illusion du tout en ligne, la solitude et l'aliénation, le repli sur le déjà-vu guettent aussi l'internaute. Le libraire, le disquaire, les loueurs de vidéo : autant de fonctions indispensables qui, bien loin de devoir disparaître, prendront des formes nouvelles, à condition de les imaginer ensemble.
Parmi vous, il y a également des acteurs dont la taille et les capacités de pénétration inédites les amènent à devoir assumer des responsabilités nouvelles quant au financement de la création. Il en va de l'intérêt de tous, pouvoirs publics comme acteurs privés ' car les seules logiques du profit ne suffisent pas à stabiliser ce nouvel écosystème qui se cherche. Dans les nouvelles chaînes de création de valeur de l'économie numérique, les acteurs qui participent de l'économie culturelle peuvent avoir des intérêts explicitement divergents - ce qui est finalement le commun de toute transition technologique majeure. Tous ont pourtant intérêt, à long terme, à s'orienter vers un développement durable de filières où diffuseurs de contenu, auteurs, artistes et producteurs veulent inscrire leur activité dans la durée. Civiliser internet, c'est aussi cela. L'adaptation du droit d'auteur à cette nouvelle donne est dans l'intérêt de tous.
On a trop souvent tendance à vouloir opposer, de manière simpliste, régulation et liberté. La régulation, c'est justement ce qui permet la liberté, ce qui garantit ses conditions de possibilité - liberté de s'exprimer, liberté d'entreprendre. L'opposition entre une culture entrepreneuriale anglo-saxonne et un réflexe étatique à la française - le contrôle et la régulation d'abord - est souvent brandie, de manière parfois opportuniste, comme un obstacle de fond ; je crois que cette vision des choses est largement révolue, au vu de la réalité de nos engagements européens, au vu de l'internationalisation croissante de bien des secteurs de la création artistique, et tout simplement si l'on veut bien se donner la peine de regarder vers l'avenir. L'existence de ce e-G8, cher Maurice Lévy, en est précisément la preuve.
Je vous remercie.
Source http://www.culture.gouv.fr, le 26 mai 2011