Texte intégral
Mesdames et Messieurs les vice-présidents,
Mesdames et Messieurs les élus,
Madame la Secrétaire Générale,
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi tout d'abord de vous remercier pour m'avoir invité à ouvrir l'Assemblée plénière du Conseil National des Villes, une institution essentielle pour éclairer et alimenter les choix du pays en matière de politique de la ville.
Je voudrais également remercier François Pupponi, député-maire de Sarcelles, pour son accueil chaleureux.
Je veux aussi rendre hommage au travail accompli par nos deux vice-présidents, Xavier Lemoine et Nathalie Appéré, ainsi que Brigitte Raynaud, secrétaire générale du CNV.
Mesdames et Messieurs, le lieu que vous avez choisi pour ouvrir cette plénière, l'Hôtel de ville de Sarcelles, me semble tout à fait approprié. Car la voix de la cité que porte cette enceinte, c'est la voix des citoyens qui font la ville.
Vous êtes à des titres divers des acteurs de la politique de la ville. Elus, fonctionnaires de l'Etat ou des collectivités territoriales, responsables associatifs ou encore responsables syndicaux, vous êtes mobilisés pour combattre la ville à plusieurs vitesses, ses ghettos, ses mécanismes d'exclusion et le mal-vivre qu'elle peut parfois générer. Ce n'est donc pas vous que j'ai besoin de convaincre de l'importance et de l'ampleur de ce qui a été entrepris, avec vous. C'est ce que je soulignais hier encore, en séance publique, à l'Assemblée nationale, lors de l'examen de la proposition de loi dont François Pupponi était rapporteur.
Cette importance de la politique de la ville dans l'avenir de notre pays, le président de la République et le Premier ministre l'ont actée à travers la mise en place d'un ministère de la ville de plein exercice.
C'est bien le signe que nos quartiers ne sont pas abandonnés !
C'est bien le signe du renforcement de notre pacte républicain !
Je tiens ici à saluer votre investissement et votre implication sur des sujets qui sont autant d'enjeux pour l'avenir de nos quartiers prioritaires comme les expérimentations des CUCS ou encore la prévention de la délinquance.
Tous ces sujets ont été au cœur du Conseil Interministériel des Villes qui s'est tenu le 18 février dernier, sous la présidence du Premier ministre, François Fillon.
Un CIV qui est le signe de la mobilisation du gouvernement tout entier en faveur de nos quartiers en difficulté et des habitants qui y vivent.
Pour la première fois depuis deux ans, tous les ministres se sont réunis autour de la table pour marquer une mobilisation forte du droit commun dans nos territoires.
Ils se sont réunis car la politique de la ville doit venir en appui ou en complément des politiques de droit commun et non se substituer aux politiques de droit commun !
Ils se sont tout simplement réunis parce que la solidarité est une exigence républicaine !
Mesdames et Messieurs, ce CIV a été l'occasion de définir les priorités et d'arrêter notre feuille de route.
Au bout de cette nouvelle démarche, il y a un seul et unique objectif : le retour de la République dans nos quartiers prioritaires en concentrant les moyens, en ciblant certains objectifs des politiques de droit commun sur nos territoires en difficulté.
Car le retour de la République, c'est aussi le retour de la promotion sociale dans un cadre de vie de qualité, tranquille et sûr.
L'emploi d'abord qui, vous le savez, est une clé pour l'intégration de tous dans la Cité. Le CIV a décidé le prolongement du contrat d'autonomie avec 7 000 contrats supplémentaires, soit 15 000 contrats d'autonomie en 2011.
Pour renforcer l'insertion professionnelle des jeunes, le gouvernement a fait de l'alternance une priorité nationale. J'en ai fait une priorité pour nos quartiers.
Dans le cadre des 200 000 Contrats d'apprentissage supplémentaires du plan emploi jeunes, le gouvernement a arrêté un objectif ambitieux : faire progresser de 50 % d'ici 3 ans le nombre de jeunes des quartiers en apprentissage.
Pour accompagner les jeunes vers l'emploi, nous avons également décidé de faire progresser de 20 % en 3 ans, la part des jeunes des quartiers bénéficiaires du parrainage.
Mais comment renforcer l'insertion professionnelle et notamment celle des jeunes, sans renforcer l'éducation et la formation ?
C'est pourquoi j'ai fait de l'éducation une priorité du CIV qui a acté le renforcement du programme de réussite éducative, un dispositif qui sera pérennisé et expérimenté pour les 16-18 ans.
L'éducation, ce sont aussi les internats d'excellence. Une dizaine d'internats d'excellence seront ouverts à la rentrée 2011 !
Des moyens supplémentaires seront également attribués aux cordées de la réussite ! Sans oublier les parcours pour une deuxième chance avec le développement l'Epide et les Ecoles de la Deuxième Chance.
Vous le voyez bien, la politique de la ville est au centre des préoccupations du gouvernement !
Mesdames et Messieurs, agir dans le domaine de la réussite éducative, c'est également évoquer les facteurs qui peuvent conduire au décrochage scolaire. C'est pour cela que la sécurité et la prévention de la délinquance font aussi partie des priorités du CIV.
Vous l'aurez compris, investir dans l'éducation et dans la formation, investir dans nos quartiers populaires, c'est investir pour l'avenir de notre pays, c'est investir pour demain.
L'objectif de ma mission en tant que ministre de la ville est de faire de nos quartiers un lieu où il fait bon vivre, un lieu de mixité et de cohésion sociale.
Le Programme National de Rénovation Urbaine, mis en œuvre par Jean-Louis Borloo et mené dans plus de 480 quartiers par l'ANRU est une véritable réussite, reconnue par tous.
C'est pourquoi le CIV m'a mandaté pour préparer d'ici à l'automne, l'acte 2 du PNRU afin d'achever la transformation des quartiers et aller plus loin encore.
Pour optimiser ce programme, 51 nouveaux projets de désenclavements par les transports en commun, en site propre, dans les quartiers prioritaires sont aussi prévus.
Enfin, et vous le savez bien, seule la mobilisation de tous les acteurs permettra de relever tous ces défis.
Et parmi eux, je veux citer les associations, qui sont des acteurs à part entière de la politique de la ville ! Car elles contribuent à tricoter le lien social au plus près des habitants, elles portent la parole des sans-voix et sont à l'avant-garde d'une citoyenneté nouvelle. C'est pourquoi je me réjouis que le CIV ait choisi de les mettre en avant.
Qui peut encore nous dire que le gouvernement a abandonné nos quartiers populaires ?
Mesdames et Messieurs, c'est aussi pour mettre en acte cet objectif d'efficacité que le Premier ministre, François Fillon, dès le 25 mai 2010 avait affirmé la nécessité de faire évoluer la contractualisation pour mobiliser davantage le droit commun.
Le CIV a lancé l'expérimentation des CUCS sur 33 sites, répartis sur 36 communes et 15 départements.
La pérennité du cadre contractuel de nos actions est elle préservée par la prolongation des contrats urbains de cohésion sociale jusqu'en 2014.
Comme le CIV l'avait d'ailleurs annoncé, le CNV doit bien évidemment jouer son rôle en véhiculant les bonnes pratiques et en suivant de près l'évaluation de ces expérimentations.
C'est pourquoi dans la perspective de la nouvelle contractualisation, le CIV du 18 février a décidé de la saisine du CNV, sur plusieurs questions essentielles concernant les quartiers de la politique de la ville, et notamment sur la question de la mixité sociale dans nos quartiers prioritaires. Je viens ainsi de vous saisir sur la question de la gestion des contingents de logements sociaux.
Car la mixité sociale est un facteur du vivre-ensemble.
Et mieux vivre-ensemble, c'est aussi l'ambition du Grand Paris, lancé par le Président de la République, Nicolas Sarkozy. C'est l'ambition de construire la ville de demain. Le formidable dynamisme économique du Grand Paris bénéficiera, sans aucun doute, aux quartiers et accélèrera leur désenclavement, pour le bienêtre de tous les habitants.
C'est pour cela que j'ai l'intention de vous saisir prochainement sur l'articulation entre la politique de la ville et le Grand Paris.
Mesdames et Messieurs, vos avis sont essentiels pour mener à bien notre mission au service des habitants des quartiers populaires, pour asseoir le partenariat entre les services de l'Etat et les collectivités locales, pour enrichir nos actions de vos réflexions et de vos suggestions.
Mesdames et Messieurs,
Ce qui a été engagé, et qui est considérable, n'est rien au regard de ce qu'il reste à faire ! Aucune routine, aucune procédure injustifiée, aucun conformisme administratif ne doivent résister devant la complexité et l'ampleur des défis que nous avons à relever, ensemble, pour faire la ville de demain.
Pour reprendre le mot de Danton, je vous demande de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace pour nos quartiers populaire.
Je vous remercie.
Source http://www.ville.gouv.fr, le 17 mai 2011