Texte intégral
Monsieur le Président,
Madame le Directeur général,
Mesdames, Messieurs les Ministres, chers collègues,
Mesdames, Messieurs,
Il est important pour moi d'échanger avec vous sur la prévention et la lutte contre les maladies non transmissibles, comme les maladies cardio-vasculaires, le cancer, les maladies respiratoires ou encore le diabète, parce que ces maladies sont un des défis majeurs auxquels nos systèmes de santé sont aujourd'hui confrontés.
1. C'est un défi d'abord parce qu'elles progressent dans le monde. Les maladies non transmissibles ont été responsables de 63% de la mortalité mondiale en 2008 : c'est considérable. Surtout, elles ne touchent plus seulement les pays occidentaux, mais de plus en plus de pays en développement : cela est dû, notamment, à l'allongement de l'espérance de vie et à l'élévation de leur mode de vie. Cela modifie leurs comportements, par exemple sur le plan alimentaire, et favorise l'apparition de certaines pathologies.
2. C'est un défi aussi parce que contrairement aux maladies transmissibles, elles ont de multiples causes, non seulement sanitaires, mais aussi culturelles et sociales.
Nous savons qu'il y a certains modes de vie, certains comportements qui les favorisent, comme le tabagisme, la sédentarité, l'usage nocif de l'alcool et une alimentation déséquilibrée. La seule réponse sanitaire n'est donc pas suffisante.
Prenons par exemple la lutte contre l'obésité : c'est un fléau qui a de multiples causes. Il nous faut donc mener la lutte sur plusieurs plans. En somme, c'est bien plus difficile que d'injecter un vaccin ou de prescrire des antibiotiques !
Il s'agit non seulement de proposer des prises en charge adaptées quand l'obésité s'est installée, mais aussi de mener, en amont, une action d'éducation forte pour inciter chacun à prendre des habitudes alimentaires saines, à pratiquer une activité physique, tout en prenant en compte les inégalités sociales, qui jouent un rôle clé dans les problèmes d'alimentation.
Ce sera l'approche du nouveau plan obésité qui sera bientôt lancé en France, en lien avec le Programme National Nutrition Santé (PNNS). C'est la même démarche transversale que nous avons mise en uvre pour lutter contre le tabagisme. En France, nous avons là aussi agi sur plusieurs plans : j'ai eu l'honneur de faire passer le décret visant à limiter les sollicitations et la publicité, limiter les endroits où l'on fume, limiter l'accès au tabac en agissant sur les prix, tout en menant des actions d'éducation et de sensibilisation aux risques pour la santé.
3. Nous devons donc lutter contre les maladies non transmissibles de façon transversale et faire de la santé un véritable enjeu du développement.
L'OMS a un rôle à jouer de coordinateur avec toutes les organisations internationales qui peuvent avoir un rôle dans la prévention de ces maladies non transmissibles, que ce soit dans le domaine du travail, de l'environnement, du développement ou de l'éducation. Par exemple, et j'en ai bien conscience en tant que ministre de la Santé et du Travail, l'OIT a un rôle à jouer dans la lutte contre les maladies non transmissibles en promouvant le travail décent et en luttant contre les risques professionnels, comme les risques chimiques.
Nous devons donc agir pour que l'ensemble des pays prenne conscience de l'enjeu des maladies non transmissibles et inscrire cette problématique dans l'agenda du développement au niveau mondial Il faut notamment faciliter l'accès à la prévention et aux soins de santé primaires qui constituent un moyen simple de lutter contre les maladies non transmissibles. L'accord cadre sur le tabac de 2005 est de ce point de vue exemplaire.
Bien entendu, la lutte contre les maladies non transmissibles ne remet pas en cause les autres priorités de l'OMS comme la lutte contre les maladies transmissibles, la sécurité sanitaire, le renforcement des systèmes de santé, ainsi que l'accès de tous à une protection sociale. Ce dernier objectif constitue l'une des priorités de la présidence française du G20. Je présiderai fin septembre la réunion des ministres du travail et de l'emploi et j'espère que nous pourrons prendre acte d'engagements concrets pour renforcer la protection sociale, notamment au travers du socle universel de protection sociale. Je compte pour cela m'appuyer sur les travaux du groupe de haut niveau présidé par Mme Bachelet, dont le secrétariat est assuré par le BIT et l'OMS.
Je voudrais rappeler aussi que sous l'impulsion du ministère de la santé, la France a demandé à l'OMS d'inscrire un nouveau point à l'ordre du jour de l'Assemblée Mondiale sur la « gestion sans risque de l'eau destinée à la consommation humaine et l'accès à une eau de qualité et assainissement ».
La France présentera durant cette Assemblée un projet de résolution « Eau potable, Assainissement et Santé ».
Ce thème s'inscrit dans un contexte international très engagé sur le sujet : le 6ème Forum mondial de l'eau, par exemple, se tiendra en 2012 à Marseille.
Madame le Directeur général, Mesdames, Messieurs les Ministres, Mesdames, Messieurs, J'en ai bien conscience, la lutte contre les maladies non transmissibles est une action de long terme, qui ne porte ses fruits qu'à l'échelle d'une génération. Mais ce n'est pas parce que les résultats mettront du temps à se faire sentir que nous ne devons pas faire preuve de détermination dès maintenant.
Je veux aussi saluer la détermination de Margaret Chan dans le domaine de la santé et son engagement à la tête de l'OMS qui est connu de tous. Nous avons besoin de son action déterminée pour répondre aux défis auxquels fait face l'OMS et assurer un maximum de confiance et de transparence avec les acteurs de la santé.
Notre mission dans le cadre de l'OMS est de tout mettre en uvre pour permettre un accès équitable aux soins essentiels et protéger nos concitoyens contre des menaces transnationales.
Ma responsabilité de ministre de la santé est d'agir avec vous en ce sens. Nous ne visons pas seulement à protéger les citoyens de nos pays aujourd'hui, nous voulons aussi renforcer nos systèmes de santé pour que nos enfants bénéficient des progrès que nous aurons su accomplir dans la prévention et la lutte contre ces maladies.
Je vous remercie.Source http://www.delegfrance-onu-geneve.org, le 25 mai 2011
Madame le Directeur général,
Mesdames, Messieurs les Ministres, chers collègues,
Mesdames, Messieurs,
Il est important pour moi d'échanger avec vous sur la prévention et la lutte contre les maladies non transmissibles, comme les maladies cardio-vasculaires, le cancer, les maladies respiratoires ou encore le diabète, parce que ces maladies sont un des défis majeurs auxquels nos systèmes de santé sont aujourd'hui confrontés.
1. C'est un défi d'abord parce qu'elles progressent dans le monde. Les maladies non transmissibles ont été responsables de 63% de la mortalité mondiale en 2008 : c'est considérable. Surtout, elles ne touchent plus seulement les pays occidentaux, mais de plus en plus de pays en développement : cela est dû, notamment, à l'allongement de l'espérance de vie et à l'élévation de leur mode de vie. Cela modifie leurs comportements, par exemple sur le plan alimentaire, et favorise l'apparition de certaines pathologies.
2. C'est un défi aussi parce que contrairement aux maladies transmissibles, elles ont de multiples causes, non seulement sanitaires, mais aussi culturelles et sociales.
Nous savons qu'il y a certains modes de vie, certains comportements qui les favorisent, comme le tabagisme, la sédentarité, l'usage nocif de l'alcool et une alimentation déséquilibrée. La seule réponse sanitaire n'est donc pas suffisante.
Prenons par exemple la lutte contre l'obésité : c'est un fléau qui a de multiples causes. Il nous faut donc mener la lutte sur plusieurs plans. En somme, c'est bien plus difficile que d'injecter un vaccin ou de prescrire des antibiotiques !
Il s'agit non seulement de proposer des prises en charge adaptées quand l'obésité s'est installée, mais aussi de mener, en amont, une action d'éducation forte pour inciter chacun à prendre des habitudes alimentaires saines, à pratiquer une activité physique, tout en prenant en compte les inégalités sociales, qui jouent un rôle clé dans les problèmes d'alimentation.
Ce sera l'approche du nouveau plan obésité qui sera bientôt lancé en France, en lien avec le Programme National Nutrition Santé (PNNS). C'est la même démarche transversale que nous avons mise en uvre pour lutter contre le tabagisme. En France, nous avons là aussi agi sur plusieurs plans : j'ai eu l'honneur de faire passer le décret visant à limiter les sollicitations et la publicité, limiter les endroits où l'on fume, limiter l'accès au tabac en agissant sur les prix, tout en menant des actions d'éducation et de sensibilisation aux risques pour la santé.
3. Nous devons donc lutter contre les maladies non transmissibles de façon transversale et faire de la santé un véritable enjeu du développement.
L'OMS a un rôle à jouer de coordinateur avec toutes les organisations internationales qui peuvent avoir un rôle dans la prévention de ces maladies non transmissibles, que ce soit dans le domaine du travail, de l'environnement, du développement ou de l'éducation. Par exemple, et j'en ai bien conscience en tant que ministre de la Santé et du Travail, l'OIT a un rôle à jouer dans la lutte contre les maladies non transmissibles en promouvant le travail décent et en luttant contre les risques professionnels, comme les risques chimiques.
Nous devons donc agir pour que l'ensemble des pays prenne conscience de l'enjeu des maladies non transmissibles et inscrire cette problématique dans l'agenda du développement au niveau mondial Il faut notamment faciliter l'accès à la prévention et aux soins de santé primaires qui constituent un moyen simple de lutter contre les maladies non transmissibles. L'accord cadre sur le tabac de 2005 est de ce point de vue exemplaire.
Bien entendu, la lutte contre les maladies non transmissibles ne remet pas en cause les autres priorités de l'OMS comme la lutte contre les maladies transmissibles, la sécurité sanitaire, le renforcement des systèmes de santé, ainsi que l'accès de tous à une protection sociale. Ce dernier objectif constitue l'une des priorités de la présidence française du G20. Je présiderai fin septembre la réunion des ministres du travail et de l'emploi et j'espère que nous pourrons prendre acte d'engagements concrets pour renforcer la protection sociale, notamment au travers du socle universel de protection sociale. Je compte pour cela m'appuyer sur les travaux du groupe de haut niveau présidé par Mme Bachelet, dont le secrétariat est assuré par le BIT et l'OMS.
Je voudrais rappeler aussi que sous l'impulsion du ministère de la santé, la France a demandé à l'OMS d'inscrire un nouveau point à l'ordre du jour de l'Assemblée Mondiale sur la « gestion sans risque de l'eau destinée à la consommation humaine et l'accès à une eau de qualité et assainissement ».
La France présentera durant cette Assemblée un projet de résolution « Eau potable, Assainissement et Santé ».
Ce thème s'inscrit dans un contexte international très engagé sur le sujet : le 6ème Forum mondial de l'eau, par exemple, se tiendra en 2012 à Marseille.
Madame le Directeur général, Mesdames, Messieurs les Ministres, Mesdames, Messieurs, J'en ai bien conscience, la lutte contre les maladies non transmissibles est une action de long terme, qui ne porte ses fruits qu'à l'échelle d'une génération. Mais ce n'est pas parce que les résultats mettront du temps à se faire sentir que nous ne devons pas faire preuve de détermination dès maintenant.
Je veux aussi saluer la détermination de Margaret Chan dans le domaine de la santé et son engagement à la tête de l'OMS qui est connu de tous. Nous avons besoin de son action déterminée pour répondre aux défis auxquels fait face l'OMS et assurer un maximum de confiance et de transparence avec les acteurs de la santé.
Notre mission dans le cadre de l'OMS est de tout mettre en uvre pour permettre un accès équitable aux soins essentiels et protéger nos concitoyens contre des menaces transnationales.
Ma responsabilité de ministre de la santé est d'agir avec vous en ce sens. Nous ne visons pas seulement à protéger les citoyens de nos pays aujourd'hui, nous voulons aussi renforcer nos systèmes de santé pour que nos enfants bénéficient des progrès que nous aurons su accomplir dans la prévention et la lutte contre ces maladies.
Je vous remercie.Source http://www.delegfrance-onu-geneve.org, le 25 mai 2011