Déclaration de M. Bruno Le Maire, ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire, sur la crise sanitaire dans le secteur européen des fruits et légumes provoquée par la bactérie Eceh ayant entraîné plus de vingt morts, à l'Assemblée nationale le 8 juin 2011.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Séance de questions d'actualité, à l'Assemblée nationale le 8 juin 2011

Texte intégral

Madame la Députée, l’Union européenne connaît actuellement une crise sanitaire grave, qui a fait plus de vingt morts à ce jour. Comme je l’ai rappelé hier lors de la réunion exceptionnelle des ministres de l’agriculture, et comme l’a rappelé Xavier Bertrand, la priorité absolue est à l’identification de l’origine de l’épidémie et, bien entendu, à son traitement.
Les producteurs de fruits et légumes sont particulièrement touchés par les conséquences de cette crise : non seulement les producteurs de concombres, dont tout le monde parle, mais aussi les producteurs de tomates, de salades. Toutes les productions sont aujourd’hui atteintes et les pertes se chiffrent en millions d’euros. Je porte, au revers de ma veste, une coccinelle qui m’a été remise par les producteurs de légumes ce matin, en signe de solidarité avec eux.
Au-delà de ce geste symbolique, les producteurs ont besoin du soutien financier de l’Union européenne. J’ai mobilisé onze États européens ce week-end pour défendre les positions françaises. Je me suis rendu lundi à Bruxelles pour négocier avec Dacian Ciolo?, le commissaire européen à l’agriculture, une aide. Nous avons obtenu, hier, le versement immédiat de 150 millions d’euros d’indemnisation pour les producteurs de fruits et légumes européens. Cette aide constitue un premier geste, mais elle n’est pas suffisante. Je demande à la Commission européenne un geste financier supplémentaire pour les producteurs de fruits et légumes touchés par la crise. Le taux d’indemnisation à 30 % n’est pas suffisant. Nous voulons le remboursement à l’euro près des pertes subies par les producteurs de fruits et légumes pour une crise dont ils ne sont pas responsables.
Enfin, j’y insiste - nous en avons parlé ce matin avec le Premier ministre et avec le président de la République - : la crise est communautaire, la réponse doit être communautaire. Ce n’est pas au budget de l’État français de payer les conséquences de cette crise !
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 juin 2011