Texte intégral
L'actualité récente s'est chargée de nous le rappeler de manière édifiante : lorsqu'il est question des femmes et de leurs droits, la sphère médiatique tend trop souvent à délivrer des messages pétris de poncifs et de caricatures.
Je l'ai maintes fois constaté, sur ces sujets liés aux questions de genre, pourtant d'une infinie subtilité et complexité, les images et les propos les plus simplificateurs prévalent.
C'est la raison pour laquelle il m'apparait particulièrement important de pérenniser cette Commission sur l'image des femmes dans les médias et de l'instituer auprès du ministère en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes.
Je sais que depuis 2008, sous la présidence active de Michèle Reiser, les membres renouvelés ont uvré à la déconstruction des stéréotypes et à la sensibilisation de l'ensemble des acteurs du monde des médias.
Vos analyses, tant qualitatives que quantitatives, les nombreuses auditions auxquelles vous avez procédés, les comparaisons internationales, ont permis de mettre en lumière la persistance des stéréotypes sexués dans la sphère médiatique.
Elles ont fait apparaitre la nécessité de faire évoluer cette donne, en proposant une démarche innovante d'autorégulation.
Je suis heureuse aujourd'hui de saluer votre engagement et aussi de souhaiter la bienvenue aux nouveaux membres de la Commission.
Pérenniser cette Commission, c'est garantir la poursuite et l'approfondissement du travail initié, mais aussi réaffirmer la vigilance du gouvernement.
Cette vigilance est essentielle, car en la matière rien n'est jamais acquis Votre action a donc vocation à s'inscrire en cohérence avec la politique de promotion de l'égalité entre les femmes et les hommes que je défends.
Je pense tout particulièrement à trois axes sur lesquels mon ministère est à l'uvre :
* l'indispensable sensibilisation de la jeunesse. Casser les représentations figées et promouvoir le respect sont des bases éducatives indispensables. Cela constitue notamment un aspect important du 3e plan de lutte contre les violences faites aux femmes, que j'ai présenté en avril dernier.
* la prise en considération des représentations des rôles des femmes et des hommes dans le monde du travail : j'ai souhaité organiser fin juin une Conférence sur ce thème, car un réel partage des responsabilités professionnelles et familiales entre les femmes et les hommes passe nécessairement par une évolution substantielle des mentalités dans la sphère professionnelle.
* enfin, des mesures contre les inégalités fondées sur les stéréotypes de genre figurent en bonne place dans le plan d'action interministériel sur l'égalité entre les hommes et les femmes que j'annoncerai en juin prochain avec mes collègues du gouvernement.
Dans ce cadre, vous mesurez donc à quel point le rôle de la Commission est en résonance avec ces orientations et votre action tout à fait déterminante.
Je compte donc sur vous tous pour, tout d'abord, poursuivre et amplifier votre mission de veille, d'observation et de suivi de la représentation des femmes dans les médias et de leur participation à la vie médiatique.
Le décalage entre la pluralité des rôles investis par les femmes dans la société, et les représentations qui en sont faites, est grand. Sans même aller jusqu'à évoquer les multiples visages du sexisme, le nombre restreint de fonctions sociales dévolues aux femmes dans la fiction par exemple est révélateur, d'une part, de cette logique réductrice d'assignation des femmes, et d'autre part du déni de compétence dont les femmes ont à pâtir.
La Commission est également chargée de proposer une méthodologie et des indicateurs de suivi pertinents de l'image des femmes dans les médias.
La présence des femmes expertes dans les médias, sujet sur lequel vous avez beaucoup travaillé, constitue notamment un indicateur particulièrement intéressant, car il va bien au-delà d'une simple logique d'affichage ou d'alibi.
Aujourd'hui, sur de très nombreux sujets, les téléspectateurs se sont accoutumés à cette relative invisibilité des femmes : infléchir la donne, c'est aussi permettre une prise de conscience de l'ensemble de la société.
C'est aussi renouveler le paysage audiovisuel qui apparait parfois singulièrement ronronnant et figé, avec les sempiternels et autoproclamés experts qui ont leur rond de serviette sur tous les plateaux !
Les prétextes les plus fallacieux existent pour tenter de justifier l'absence des femmes : moi qui suis une pionnière du combat pour la parité en politique, que n'ai-je entendu sur l'absence de vivier
La Commission pourra être source de propositions pour renouveler le carnet d'adresses des experts. Plus largement, sur cette recherche d'indicateurs, je compte sur votre perspicacité et votre créativité.
Par ailleurs, il est essentiel de poursuivre et d'amplifier la démarche d'autorégulation initiée à ce sujet avec l'ensemble des médias. Le 13 octobre dernier, a été signé un important acte d'engagement en ce sens, qui doit être suivi d'effets.
Vous avez pour mission d'accompagner, avec vigilance et persévérance, cette démarche. J'attends de vous un rapport sur l'état d'avancement de ce dossier, formulant toutes les préconisations qui vous paraissent justifiées. Là encore, je vous invite à la créativité.
Je vous confirme ici, ainsi que j'ai pu l'exprimer à Michèle Reiser récemment, mon intérêt pour un projet de colloque qui pourrait avoir lieu au mois d'octobre, à l'occasion de l'anniversaire de la signature de l'acte d'engagement avec les médias.
Il pourrait donner lieu à un premier bilan, favoriser une large réflexion sur l'avenir engagée entre les responsables des médias, les associations féministes et les organes de régulation et faire émerger des propositions.
En guise de conclusion, je voudrais dire que votre action, orientée vers la sphère médiatique, a vocation à irriguer l'ensemble de la société.
Il s'agit bien sûr de faire évoluer les perceptions et de combattre un certain conformisme de pensée qui tend à reproduire indéfiniment les mêmes schémas.
Il s'agit aussi de lever un certain nombre d'inhibitions, y compris de la part des femmes, et de combattre farouchement le déni de légitimité qui leur est trop souvent opposé.
Enfin, il s'agit encore et toujours de dénoncer les manifestations du sexisme, des plus outrancières aux plus larvées ces dernières étant souvent les plus difficiles à combattre !
Je compte sur vous et je vous renouvelle tous mes remerciements pour votre implication au service de cette cause.Source http://www.solidarite.gouv.fr, le 30 mai 2011
Je l'ai maintes fois constaté, sur ces sujets liés aux questions de genre, pourtant d'une infinie subtilité et complexité, les images et les propos les plus simplificateurs prévalent.
C'est la raison pour laquelle il m'apparait particulièrement important de pérenniser cette Commission sur l'image des femmes dans les médias et de l'instituer auprès du ministère en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes.
Je sais que depuis 2008, sous la présidence active de Michèle Reiser, les membres renouvelés ont uvré à la déconstruction des stéréotypes et à la sensibilisation de l'ensemble des acteurs du monde des médias.
Vos analyses, tant qualitatives que quantitatives, les nombreuses auditions auxquelles vous avez procédés, les comparaisons internationales, ont permis de mettre en lumière la persistance des stéréotypes sexués dans la sphère médiatique.
Elles ont fait apparaitre la nécessité de faire évoluer cette donne, en proposant une démarche innovante d'autorégulation.
Je suis heureuse aujourd'hui de saluer votre engagement et aussi de souhaiter la bienvenue aux nouveaux membres de la Commission.
Pérenniser cette Commission, c'est garantir la poursuite et l'approfondissement du travail initié, mais aussi réaffirmer la vigilance du gouvernement.
Cette vigilance est essentielle, car en la matière rien n'est jamais acquis Votre action a donc vocation à s'inscrire en cohérence avec la politique de promotion de l'égalité entre les femmes et les hommes que je défends.
Je pense tout particulièrement à trois axes sur lesquels mon ministère est à l'uvre :
* l'indispensable sensibilisation de la jeunesse. Casser les représentations figées et promouvoir le respect sont des bases éducatives indispensables. Cela constitue notamment un aspect important du 3e plan de lutte contre les violences faites aux femmes, que j'ai présenté en avril dernier.
* la prise en considération des représentations des rôles des femmes et des hommes dans le monde du travail : j'ai souhaité organiser fin juin une Conférence sur ce thème, car un réel partage des responsabilités professionnelles et familiales entre les femmes et les hommes passe nécessairement par une évolution substantielle des mentalités dans la sphère professionnelle.
* enfin, des mesures contre les inégalités fondées sur les stéréotypes de genre figurent en bonne place dans le plan d'action interministériel sur l'égalité entre les hommes et les femmes que j'annoncerai en juin prochain avec mes collègues du gouvernement.
Dans ce cadre, vous mesurez donc à quel point le rôle de la Commission est en résonance avec ces orientations et votre action tout à fait déterminante.
Je compte donc sur vous tous pour, tout d'abord, poursuivre et amplifier votre mission de veille, d'observation et de suivi de la représentation des femmes dans les médias et de leur participation à la vie médiatique.
Le décalage entre la pluralité des rôles investis par les femmes dans la société, et les représentations qui en sont faites, est grand. Sans même aller jusqu'à évoquer les multiples visages du sexisme, le nombre restreint de fonctions sociales dévolues aux femmes dans la fiction par exemple est révélateur, d'une part, de cette logique réductrice d'assignation des femmes, et d'autre part du déni de compétence dont les femmes ont à pâtir.
La Commission est également chargée de proposer une méthodologie et des indicateurs de suivi pertinents de l'image des femmes dans les médias.
La présence des femmes expertes dans les médias, sujet sur lequel vous avez beaucoup travaillé, constitue notamment un indicateur particulièrement intéressant, car il va bien au-delà d'une simple logique d'affichage ou d'alibi.
Aujourd'hui, sur de très nombreux sujets, les téléspectateurs se sont accoutumés à cette relative invisibilité des femmes : infléchir la donne, c'est aussi permettre une prise de conscience de l'ensemble de la société.
C'est aussi renouveler le paysage audiovisuel qui apparait parfois singulièrement ronronnant et figé, avec les sempiternels et autoproclamés experts qui ont leur rond de serviette sur tous les plateaux !
Les prétextes les plus fallacieux existent pour tenter de justifier l'absence des femmes : moi qui suis une pionnière du combat pour la parité en politique, que n'ai-je entendu sur l'absence de vivier
La Commission pourra être source de propositions pour renouveler le carnet d'adresses des experts. Plus largement, sur cette recherche d'indicateurs, je compte sur votre perspicacité et votre créativité.
Par ailleurs, il est essentiel de poursuivre et d'amplifier la démarche d'autorégulation initiée à ce sujet avec l'ensemble des médias. Le 13 octobre dernier, a été signé un important acte d'engagement en ce sens, qui doit être suivi d'effets.
Vous avez pour mission d'accompagner, avec vigilance et persévérance, cette démarche. J'attends de vous un rapport sur l'état d'avancement de ce dossier, formulant toutes les préconisations qui vous paraissent justifiées. Là encore, je vous invite à la créativité.
Je vous confirme ici, ainsi que j'ai pu l'exprimer à Michèle Reiser récemment, mon intérêt pour un projet de colloque qui pourrait avoir lieu au mois d'octobre, à l'occasion de l'anniversaire de la signature de l'acte d'engagement avec les médias.
Il pourrait donner lieu à un premier bilan, favoriser une large réflexion sur l'avenir engagée entre les responsables des médias, les associations féministes et les organes de régulation et faire émerger des propositions.
En guise de conclusion, je voudrais dire que votre action, orientée vers la sphère médiatique, a vocation à irriguer l'ensemble de la société.
Il s'agit bien sûr de faire évoluer les perceptions et de combattre un certain conformisme de pensée qui tend à reproduire indéfiniment les mêmes schémas.
Il s'agit aussi de lever un certain nombre d'inhibitions, y compris de la part des femmes, et de combattre farouchement le déni de légitimité qui leur est trop souvent opposé.
Enfin, il s'agit encore et toujours de dénoncer les manifestations du sexisme, des plus outrancières aux plus larvées ces dernières étant souvent les plus difficiles à combattre !
Je compte sur vous et je vous renouvelle tous mes remerciements pour votre implication au service de cette cause.Source http://www.solidarite.gouv.fr, le 30 mai 2011