Texte intégral
En cette « Journée nationale » dédiée aux « morts pour la France en Indochine », notre pays a, une nouvelle fois, rendez-vous avec son histoire.
Une histoire tragique, celle de nos guerres coloniales et de nos engagements passés pour maintenir lintégrité dun empire condamné par lévolution des peuples.
Une histoire poignante aussi, celle dune nation qui, voulant oublier lhumiliation de 1940, tenta, envers et contre tout, de conserver son rang de grande puissance.
Mais une histoire dont nous gardons aussi la fierté car elle est celle dhommes et de femmes, animés dun patriotisme ardent, qui luttèrent avec foi et désintéressement pour préserver lhonneur de la France.
Cest à ces combattants valeureux, dignes et intègres, qui se sont battus, et à ceux qui sont tombés en ces terres lointaines, que nous rendons aujourdhui un solennel hommage.
Vous, soldats dIndochine, avez laissé une trace indélébile de bravoure et dabnégation.
Contre les Japonais, vous avez tenté de préserver fièrement la souveraineté de la France.
Contre le Vietminh, de 1945 à 1954, vous vous êtes illustrés, aux côtés de vos frères darmes indochinois, dans des combats meurtriers contre un ennemi insaisissable, sans pitié et toujours mieux armé.
Venus de France ou dautres pays dEurope, dAfrique du nord ou dAfrique noire, vous avez lutté sans jamais faiblir dans des conditions extrêmes : dans la boue épaisse des rizières, dans lenfer de la RC4 ou dans le Delta du Fleuve Rouge.
De victoires éclatantes en désastres glorieux, de Vinh-Yen [1] à Dien-Bien-Phu, de leuphorie de Mao Khe [2] à lhorreur des camps de rééducation, doù 30 000 prisonniers ne revinrent jamais, vous navez pas failli à la tradition dhonneur et de bravoure de nos armées.
A la suite des obsèques du lieutenant Bernard de Lattre, fils unique du général de Lattre de Tassigny, tué par lennemi le 31 mai 1951 à Ninh Binh, un observateur [3] a eu ces mots empreints de justesse : « le meilleur sang de la France coulait en Indochine et son peuple ne le reconnaissait pas. Avec le lieutenant Bernard de Lattre, les morts anonymes des rizières ont eu droit aux larmes de la France ».
Aujourdhui, si les larmes ont séché, notre admiration demeure.
Chacun de nous connaît lissue de cette guerre qui vit la France quitter la péninsule indochinoise au terme daccords qui avaient le mérite dun réalisme tardif.
Mais chacun reconnaît aussi que tous, légionnaires, coloniaux, tirailleurs, gendarmes, marins, aviateurs, médecins, infirmières, se sont battus héroïquement pour une idée de la France et de sa mission dans le monde.
Leur bravoure a inspiré, et continue dinspirer, tous ceux qui, depuis, portent ce même flambeau, éclairés par la flamme de leur engagement, guidés par la force de leur exemple, les armes à la main, derrière le drapeau français.
Nous ne les oublierons jamais.
Honneur aux combattants dIndochine.
[1] La bataille de Vinh Yen se déroule du 13 au 17 janvier 1951. Les troupes françaises, commandées par le général de Lattre de Tassigny, infligent une sévère défaite aux divisions du général Vô Nguyen Giap. Le corps expéditionnaire français perd 56 hommes sur 9 000. Le Viet-minh perd 9 000 combattants sur 20 000.
[2] La bataille de Mao Khe se déroule du 23 mars au 5 avril 1951. Le Viet-minh est encore défait. Il perd 3 000 hommes dans la bataille. Le Delta du Fleuve Rouge reste aux mains des Français.
[3]Pierre Darcourt
source http://www.defense.gouv.fr, le 28 mai 2011
Une histoire tragique, celle de nos guerres coloniales et de nos engagements passés pour maintenir lintégrité dun empire condamné par lévolution des peuples.
Une histoire poignante aussi, celle dune nation qui, voulant oublier lhumiliation de 1940, tenta, envers et contre tout, de conserver son rang de grande puissance.
Mais une histoire dont nous gardons aussi la fierté car elle est celle dhommes et de femmes, animés dun patriotisme ardent, qui luttèrent avec foi et désintéressement pour préserver lhonneur de la France.
Cest à ces combattants valeureux, dignes et intègres, qui se sont battus, et à ceux qui sont tombés en ces terres lointaines, que nous rendons aujourdhui un solennel hommage.
Vous, soldats dIndochine, avez laissé une trace indélébile de bravoure et dabnégation.
Contre les Japonais, vous avez tenté de préserver fièrement la souveraineté de la France.
Contre le Vietminh, de 1945 à 1954, vous vous êtes illustrés, aux côtés de vos frères darmes indochinois, dans des combats meurtriers contre un ennemi insaisissable, sans pitié et toujours mieux armé.
Venus de France ou dautres pays dEurope, dAfrique du nord ou dAfrique noire, vous avez lutté sans jamais faiblir dans des conditions extrêmes : dans la boue épaisse des rizières, dans lenfer de la RC4 ou dans le Delta du Fleuve Rouge.
De victoires éclatantes en désastres glorieux, de Vinh-Yen [1] à Dien-Bien-Phu, de leuphorie de Mao Khe [2] à lhorreur des camps de rééducation, doù 30 000 prisonniers ne revinrent jamais, vous navez pas failli à la tradition dhonneur et de bravoure de nos armées.
A la suite des obsèques du lieutenant Bernard de Lattre, fils unique du général de Lattre de Tassigny, tué par lennemi le 31 mai 1951 à Ninh Binh, un observateur [3] a eu ces mots empreints de justesse : « le meilleur sang de la France coulait en Indochine et son peuple ne le reconnaissait pas. Avec le lieutenant Bernard de Lattre, les morts anonymes des rizières ont eu droit aux larmes de la France ».
Aujourdhui, si les larmes ont séché, notre admiration demeure.
Chacun de nous connaît lissue de cette guerre qui vit la France quitter la péninsule indochinoise au terme daccords qui avaient le mérite dun réalisme tardif.
Mais chacun reconnaît aussi que tous, légionnaires, coloniaux, tirailleurs, gendarmes, marins, aviateurs, médecins, infirmières, se sont battus héroïquement pour une idée de la France et de sa mission dans le monde.
Leur bravoure a inspiré, et continue dinspirer, tous ceux qui, depuis, portent ce même flambeau, éclairés par la flamme de leur engagement, guidés par la force de leur exemple, les armes à la main, derrière le drapeau français.
Nous ne les oublierons jamais.
Honneur aux combattants dIndochine.
[1] La bataille de Vinh Yen se déroule du 13 au 17 janvier 1951. Les troupes françaises, commandées par le général de Lattre de Tassigny, infligent une sévère défaite aux divisions du général Vô Nguyen Giap. Le corps expéditionnaire français perd 56 hommes sur 9 000. Le Viet-minh perd 9 000 combattants sur 20 000.
[2] La bataille de Mao Khe se déroule du 23 mars au 5 avril 1951. Le Viet-minh est encore défait. Il perd 3 000 hommes dans la bataille. Le Delta du Fleuve Rouge reste aux mains des Français.
[3]Pierre Darcourt
source http://www.defense.gouv.fr, le 28 mai 2011