Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Avec l'autonomie, nos universités sont entrées de plain pied dans la bataille mondiale de l'intelligence. Car chaque université française à désormais les moyens, à sa manière, de jouer d'égal à égal avec les grands établissements du monde.
Et à qui en douterait, je n'aurais qu'un conseil à donner : celui de venir ici, à Clermont-Ferrand, où fleurissent à présent les projets les plus audacieux, des projets qui ont été salués par les jurys internationaux qui ont passé en revue toutes les candidatures et qui ont distingué à de multiples reprises les ambitions clermontoises.
Encore une fois, Clermont est en tête : que ce soit dans le domaine de l'autonomie des universités, pour la qualité de ses formations ou pour la recherche.
Ce succès, Mesdames et Messieurs, nous le devons d'abord à votre engagement. Car tout le sens de l'autonomie, c'est bien de permettre à nos universités de devenir maîtres de leur destin, en se rassemblant autour de projets communs ambitieux et novateurs et en les mettant en oeuvre grâce aux moyens exceptionnels que lui consacre l'Etat.
Et vous le savez, Mesdames et Messieurs, depuis 4 ans, l'Etat est au rendez-vous des ambitions retrouvées et partagées de notre enseignement supérieur.
Il l'est avec l'effort budgétaire sans précédent qu'il a engagé en faveur de nos universités, qui a permis aux universités clermontoises de bénéficier de moyens de fonctionnement en hausse de plus de 22 % depuis 2007, soit près de 8 M de moyens supplémentaires chaque année.
Il l'est avec les investissements d'avenir, qui permettront à l'autonomie de produire tous ses fruits grâce aux 22 milliards d'euros qu'il consacre aux projets les plus novateurs proposés par nos scientifiques et nos établissements.
Et il l'est aussi en engageant une rénovation sans précédent de nos campus, une rénovation qui transforme en profondeur le visage de l'université française et qui témoignera aux yeux du monde de la fierté retrouvée de notre enseignement supérieur.
Ensemble, nous avons lancé un grand chantier, un chantier qui fera de Clermont une ville universitaire de premier plan, qui bénéficiera d'une véritable image de marque, attractive pour les étudiants et les enseignants-chercheurs de France.
Et c'est pourquoi, Mesdames et Messieurs, nous nous engageons aujourd'hui dans une nouvelle étape de l'autonomie. Pour la première fois, les universités françaises vont devenir propriétaires de leurs murs, avec toutes les libertés et toutes les responsabilités que cela comporte.
Cette nouvelle étape, il était crucial de la franchir. Car l'université, ce n'est pas seulement des enseignants-chercheurs et des étudiants, ce n'est pas seulement des laboratoires et des amphithéâtres. C'est aussi un espace, un espace ouvert sur son territoire, ouvert à tous, un espace qui, au coeur d'une ville, attire tous les esprits curieux et inventifs et polarise toutes les forces économiques et intellectuelles.
J'étais, il y a quelques jours, à New-York et à Boston pour y appuyer le développement des universités françaises et nouer de nouveaux partenariats. Et ce qui m'a frappé, à Columbia comme à Harvard, ce ne sont pas seulement les campus eux-mêmes, mais leur parfaite insertion dans la ville et dans la vie des territoires. Et c'est aussi cela, Mesdames et Messieurs, qui explique leur extraordinaire pouvoir d'attraction et qui soude la communauté universitaire et, autour d'elle, toute une cité et tout un pays.
Or vous le savez, notre projet, depuis 4 ans, c'est de replacer l'université au coeur de la société française. Et c'est pourquoi nous avons fait de la rénovation immobilière une priorité absolue.
Longtemps, nous nous sommes satisfaits du contraste qui existe trop souvent entre les locaux parfois vétustes et inadaptés de nos universités et les forces scientifiques de très haut niveau qui sont pourtant les leurs. Tel n'est plus le cas : au coeur de la politique immobilière de mon ministère, il y a la volonté d'offrir aux étudiants, aux enseignants et aux chercheurs des conditions de travail, de vie et d'étude qui soient dignes d'eux et qui correspondent aux standards internationaux en la matière.
Laissez-moi vous rappeler les enjeux en 3 chiffres.
Le patrimoine immobilier des universités, ce sont 18 millions de mètres carrés construits, dont plus de 15 millions appartiennent à l'Etat. Ce sont aussi 6 000 hectares de foncier non bâti, soit les ¾ de la surface de Paris. Ce sont enfin des biens dont la valeur s'élève à près de 20 milliards d'euros.
Le potentiel de l'immobilier universitaire est donc tout simplement exceptionnel. Et mon souci, c'est que les universités aient aujourd'hui les moyens d'en tirer le plein parti.
Les investissements importants de l'Etat sur l'immobilier universitaires, qui se montent à 8 milliards d'euros sur la période 2007-2013, dont 5 milliards de l'opération campus, permettent d'améliorer chaque année la situation. Nous sommes ainsi allés bien au-delà des engagements de contrats de projet Etat-région, qui représentent désormais moins de 15 % des investissements de l'Etat. C'est dire l'ampleur du rattrapage qui s'est engagé.
L'université de Clermont 1 en témoigne, puisqu'elle a bénéficié depuis 2007 de plus de 28 millions d'euros de l'Etat pour la mise en sécurité et l'accessibilité de ses locaux, et au titre du contrat de projet Etat- Région, ainsi que d'une dotation exceptionnelle de 30 millions d'euros dans le cadre de l'Opération campus.
Je tiens à souligner que l'université Clermont 2 n'est pas en reste, car elle aura elle aussi bénéficié de 12,5 millions d'euros sur la période 2007-2013.
Mais les moyens, aussi exceptionnels soient-ils, ne suffisent pas. Les universités doivent pouvoir construire de véritables stratégies immobilières, qui ont toute leur place au coeur des projets d'établissements.
C'est pourquoi, dans le prolongement des libertés et responsabilités nouvelles offertes aux universités autonomes, nous avons inscrit dans la loi de 2007 une liberté supplémentaire : aux établissements qui le souhaitent, nous avons permis de devenir maître chez elles en leur transférant la propriété de leur patrimoine immobilier.
Aujourd'hui, une université qui a besoin de faire des travaux importants doit demander à l'Etat son accord et sur le principe et sur le financement, et ce projet par projet. Elle ne peut jamais décider seule de la priorité des chantiers, elle doit en discuter avec l'Etat et les collectivités locales. Elle n'a pas de visibilité sur le calendrier du financement et de l'exécution des opérations. Elle ne peut acheter ni un bâtiment ni un terrain, sans avoir l'accord et le financement de l'Etat. Lorsqu'un bien qu'elle utilise est vendu, l'université n'est pas certaine de bénéficier ni du produit de la cession ni du montant intégral de la vente.
Le résultat, vous le connaissez : une utilisation parfois aléatoire des implantations immobilières et un risque permanent de décalage entre les capacités immobilières d'une université et son projet scientifique et pédagogique.
La dévolution du patrimoine donnera aux universités la liberté de lancer librement et de financer elles-mêmes tous leurs travaux. Elles connaîtront plusieurs années à l'avance les moyens récurrents dont elle dispose et peut planifier ses projets sur le long terme. Elles pourront acheter ou vendre des immeubles ou des terrains et garde 100 % des produits de cession en cas de vente. Elles auront enfin la possibilité d'adapter leur parc immobilier à leur activité en temps réel ou presque. Et elles pourront adopter une gestion immobilière durable en prenant en compte les coûts de maintenance ultérieurs.
Vous le voyez, Mesdames et Messieurs, la dévolution est la suite logique de l'autonomie, après le transfert de la masse salariale et le budget global. C'est l'occasion pour nos universités autonomes d'avoir en main un nouvel atout pour construire une vraie stratégie de formation et de recherche et accompagner le développement de la vie étudiante.
Alors, bien sûr, l'exercice de cette nouvelle compétence implique elle aussi un accompagnement de l'Etat et une préparation optimale au sein des universités. C'est pourquoi dès mai 2009 nous avons décidé de mettre en place un groupe d'expérimentation avec les neuf universités candidates, au premier rang desquelles figure l'université d'Auvergne-Clermont 1.
Près de deux ans de travail préparatoire nous ont permis depuis lors de franchir toutes les étapes de la marche vers l'autonomie immobilière.
Et les universités qui ont franchi toutes ces étapes travaillent désormais à définir leurs objectifs d'optimisation de la gestion de l'immobilier dans le cadre de la convention qui les liera avec l'Etat.
Mesdames et Messieurs, je m'étais engagée en novembre dernier à franchir avant mi-2011 les dernières étapes de la dévolution du patrimoine, en signant les premières conventions et en définissant les dotations financières qui les accompagneront.
Et dans quelques instants, ce sera chose faite : l'université d'Auvergne sera la première université française à accéder à l'autonomie immobilière.
Permettez-moi, Monsieur le Président, de saluer l'énergie, la ténacité et le volontarisme dont vous avez preuve avec vos équipes tout au long de ce processus exigeant, qui vous permet aujourd'hui d'exercer en toute responsabilité cette nouvelle liberté.
Clermont 1 ouvre donc aujourd'hui la marche et j'ai bon espoir que, d'ici l'été, elle soit rejointe par Toulouse 1 et par l'université de Poitiers.
L'université d'Auvergne va ainsi devenir pleinement propriétaire d'un patrimoine de 120 000 m², dont elle pourra pleinement tirer parti grâce à une dotation financière de 6,1 millions d'euros qui vous permettra de réaliser tous vos projets. Et vous venez de le démontrer à l'instant, vous n'en manquez pas !
Car avec ces moyens exceptionnels et ces nouvelles compétences vous êtes bien décidé, Monsieur le Président, à réinventer vos campus universitaires, et notamment les trois sites principaux que sont Clermont Centre, Henri Dunant et Les Cézeaux.
Demain, ils deviendront des campus modernes, c'est-à-dire véritables lieux de vie ouverts sur la ville et sur le monde économique, des campus où se côtoieront établissements d'enseignement supérieur, organismes de recherche, entreprises et institutions privées.
Et je sais que vous aurez à coeur de travailler en parfaite harmonie avec les autres établissements clermontois, notamment le CEMAGREF, le PRES Clermont-Université, et l'université Blaise Pascal Clermont 2, avec laquelle vous êtes en train de réaliser un beau projet de bibliothèque inter-universitaire qui se situera en plein centre ville, dans l'Hôtel Dieu.
Vos projets immobiliers sont tournés vers la vie étudiante : en plein centre ville, vous allez créer dans le bâtiment Jaude des espaces de services et de vie sociale sur plus de 1 000 m2 avec une cafétéria, des salles en libre-accès pour les étudiants, des locaux de convivialité, et des bureaux pour les associations. Sur le site de médecine Henri Dunant dans lequel nous nous trouvons et sur le site des Cézeaux, vous allez aménager des espaces verts tout autour des bâtiments pour améliorer la qualité de vie et attirer la vie de campus.
Vous innoverez aussi, en réutilisant les 5 amphithéâtres du bâtiment Gergovia situé en plein centre ville, dont l'amphithéâtre de 420 places, pour diversifier l'activité de l'université, l'ouvrir sur la ville avec des colloques, des conférences, ... dont la location donnera de nouvelles ressources. Vous pourrez également créer une école universitaire du management en plein centre ville pour attirer de nouveaux étudiants vers une formation haut de gamme.
Vous réaménagerez tous les sites en regroupant enfin le droit dans un même bâtiment, ainsi que les sciences économiques, mais aussi les services de l'université éclatés qui ne pouvaient pas fonctionner de façon optimale.
Enfin vous réhabiliterez tous vos bâtiments : fini les préfabriqués sur le site des Cézeaux, fini les locaux vétustes, ils seront tous rénovés.
Et ces projets, Mesdames et Messieurs, méritent à l'évidence l'engagement de tous. Ils ont tout pour rassembler et mobiliser chacune des collectivités territoriales concernées. Car elles ont aussi leur rôle à jouer pour épauler financièrement les universités dans l'exercice de cette nouvelle liberté, comme le fait l'Etat. Ensemble, nous devons nous mobiliser pour donner à nos universités ce « petit plus » qui fera toute la différence et qui permettra à Clermont-Ferrand comme l'une des premières cités-universités de notre pays.
Car au-delà de cette nouvelle étape dans l'autonomie pour l'université de Clermont-Ferrand, ce sont toutes les forces scientifiques et pédagogiques clermontoises qui se sont mises en mouvement depuis plus de 4 ans. Et le résultat, ce sont des universités qui sont au premier plan dans beaucoup de domaines. L'excellence s'exprime clairement en Auvergne.
Dans le domaine de la formation d'abord, avec un taux d'insertion professionnelle supérieur à la moyenne nationale : 92,3% d'étudiants de l'université Clermont 1 trouvent un emploi, et 93,8 % pour l'université Clermont 2.
Dans le domaine des partenariats avec le privé ensuite avec plus de 170 donateurs pour la Fondation d'Auvergne, la première fondation universitaire de France, créée par l'Université de Clermont I en 2008, et qui est aujourd'hui devenue l'une des fondations les plus actives, avec plus de 3 millions d'euros levés auprès des partenaires économiques et industriels.
Dans le domaine de la recherche enfin, car la communauté scientifique et universitaire clermontoise est d'ores et déjà certaine de bénéficier de nombreux projets financés dans le cadre des investissements d'avenir, pour 80,5 M.
Clermont, c'est tout d'abord la recherche sur le Volcanisme, avec un laboratoire d'excellence unique au monde pour apporter une réponse globale et multidiscisplinaire à la question des risques volcaniques et de leurs conséquences.
Clermont, c'est aussi la recherche dans le domaine de la robotique avec un laboratoire d'excellence qui permettra de développer des véhicules et des machines intelligentes, notamment grâce à un nouveau système de contrôle et à de nouveaux procédés de production de bioénergie, ainsi qu'un équipement d'excellence qui permettra de développer la robotique de demain, robotique humanoïde pour aider les personnes à mobilité réduite ou encore robotique médicale pour les interventions à distance.
Clermont, c'est aussi un laboratoire d'excellence pour concevoir les nouvelles politiques de développement international, en particulier l'économie du développement dans le contexte de la mondialisation et du développement durable.
Enfin, Clermont c'est l'excellence dans le domaine des biotechnologies et des bio ressources, avec un projet qui permettra de sélectionner de nouvelles variétés de maïs et de blé moins exigeantes en eau et en engrais, pour une agriculture durable, ainsi que la participation à deux projets d'infrastructures nationales de recherche en biologie et santé.
C'est dans ces domaines qu'on retrouve les forces scientifiques et les atouts économique de l'Auvergne.
Mesdames et Messieurs, je tiens aujourd'hui à vous remercier, tout simplement : depuis 4 ans, vous vous êtes saisis de toutes les libertés et les responsabilités nouvelles qui vous étaient offertes pour aller de l'avant. Vous n'avez jamais craint d'être audacieux et ambitieux et vous avez ainsi construit, année après année, projet après projet, l'un des sites universitaires les plus dynamiques de France.
De Clermont-Ferrand, vous avez fait l'un des étendards de la nouvelle université française, balayant ainsi par la force de l'exemple tous les doutes et toutes les incertitudes. Vous l'avez ainsi démontré : les universités françaises, toutes les universités françaises, ont désormais toutes les cartes en main pour aller jusqu'au bout de leurs ambitions.Source http://www.ac-clermont.fr, le 9 mai 2011
Avec l'autonomie, nos universités sont entrées de plain pied dans la bataille mondiale de l'intelligence. Car chaque université française à désormais les moyens, à sa manière, de jouer d'égal à égal avec les grands établissements du monde.
Et à qui en douterait, je n'aurais qu'un conseil à donner : celui de venir ici, à Clermont-Ferrand, où fleurissent à présent les projets les plus audacieux, des projets qui ont été salués par les jurys internationaux qui ont passé en revue toutes les candidatures et qui ont distingué à de multiples reprises les ambitions clermontoises.
Encore une fois, Clermont est en tête : que ce soit dans le domaine de l'autonomie des universités, pour la qualité de ses formations ou pour la recherche.
Ce succès, Mesdames et Messieurs, nous le devons d'abord à votre engagement. Car tout le sens de l'autonomie, c'est bien de permettre à nos universités de devenir maîtres de leur destin, en se rassemblant autour de projets communs ambitieux et novateurs et en les mettant en oeuvre grâce aux moyens exceptionnels que lui consacre l'Etat.
Et vous le savez, Mesdames et Messieurs, depuis 4 ans, l'Etat est au rendez-vous des ambitions retrouvées et partagées de notre enseignement supérieur.
Il l'est avec l'effort budgétaire sans précédent qu'il a engagé en faveur de nos universités, qui a permis aux universités clermontoises de bénéficier de moyens de fonctionnement en hausse de plus de 22 % depuis 2007, soit près de 8 M de moyens supplémentaires chaque année.
Il l'est avec les investissements d'avenir, qui permettront à l'autonomie de produire tous ses fruits grâce aux 22 milliards d'euros qu'il consacre aux projets les plus novateurs proposés par nos scientifiques et nos établissements.
Et il l'est aussi en engageant une rénovation sans précédent de nos campus, une rénovation qui transforme en profondeur le visage de l'université française et qui témoignera aux yeux du monde de la fierté retrouvée de notre enseignement supérieur.
Ensemble, nous avons lancé un grand chantier, un chantier qui fera de Clermont une ville universitaire de premier plan, qui bénéficiera d'une véritable image de marque, attractive pour les étudiants et les enseignants-chercheurs de France.
Et c'est pourquoi, Mesdames et Messieurs, nous nous engageons aujourd'hui dans une nouvelle étape de l'autonomie. Pour la première fois, les universités françaises vont devenir propriétaires de leurs murs, avec toutes les libertés et toutes les responsabilités que cela comporte.
Cette nouvelle étape, il était crucial de la franchir. Car l'université, ce n'est pas seulement des enseignants-chercheurs et des étudiants, ce n'est pas seulement des laboratoires et des amphithéâtres. C'est aussi un espace, un espace ouvert sur son territoire, ouvert à tous, un espace qui, au coeur d'une ville, attire tous les esprits curieux et inventifs et polarise toutes les forces économiques et intellectuelles.
J'étais, il y a quelques jours, à New-York et à Boston pour y appuyer le développement des universités françaises et nouer de nouveaux partenariats. Et ce qui m'a frappé, à Columbia comme à Harvard, ce ne sont pas seulement les campus eux-mêmes, mais leur parfaite insertion dans la ville et dans la vie des territoires. Et c'est aussi cela, Mesdames et Messieurs, qui explique leur extraordinaire pouvoir d'attraction et qui soude la communauté universitaire et, autour d'elle, toute une cité et tout un pays.
Or vous le savez, notre projet, depuis 4 ans, c'est de replacer l'université au coeur de la société française. Et c'est pourquoi nous avons fait de la rénovation immobilière une priorité absolue.
Longtemps, nous nous sommes satisfaits du contraste qui existe trop souvent entre les locaux parfois vétustes et inadaptés de nos universités et les forces scientifiques de très haut niveau qui sont pourtant les leurs. Tel n'est plus le cas : au coeur de la politique immobilière de mon ministère, il y a la volonté d'offrir aux étudiants, aux enseignants et aux chercheurs des conditions de travail, de vie et d'étude qui soient dignes d'eux et qui correspondent aux standards internationaux en la matière.
Laissez-moi vous rappeler les enjeux en 3 chiffres.
Le patrimoine immobilier des universités, ce sont 18 millions de mètres carrés construits, dont plus de 15 millions appartiennent à l'Etat. Ce sont aussi 6 000 hectares de foncier non bâti, soit les ¾ de la surface de Paris. Ce sont enfin des biens dont la valeur s'élève à près de 20 milliards d'euros.
Le potentiel de l'immobilier universitaire est donc tout simplement exceptionnel. Et mon souci, c'est que les universités aient aujourd'hui les moyens d'en tirer le plein parti.
Les investissements importants de l'Etat sur l'immobilier universitaires, qui se montent à 8 milliards d'euros sur la période 2007-2013, dont 5 milliards de l'opération campus, permettent d'améliorer chaque année la situation. Nous sommes ainsi allés bien au-delà des engagements de contrats de projet Etat-région, qui représentent désormais moins de 15 % des investissements de l'Etat. C'est dire l'ampleur du rattrapage qui s'est engagé.
L'université de Clermont 1 en témoigne, puisqu'elle a bénéficié depuis 2007 de plus de 28 millions d'euros de l'Etat pour la mise en sécurité et l'accessibilité de ses locaux, et au titre du contrat de projet Etat- Région, ainsi que d'une dotation exceptionnelle de 30 millions d'euros dans le cadre de l'Opération campus.
Je tiens à souligner que l'université Clermont 2 n'est pas en reste, car elle aura elle aussi bénéficié de 12,5 millions d'euros sur la période 2007-2013.
Mais les moyens, aussi exceptionnels soient-ils, ne suffisent pas. Les universités doivent pouvoir construire de véritables stratégies immobilières, qui ont toute leur place au coeur des projets d'établissements.
C'est pourquoi, dans le prolongement des libertés et responsabilités nouvelles offertes aux universités autonomes, nous avons inscrit dans la loi de 2007 une liberté supplémentaire : aux établissements qui le souhaitent, nous avons permis de devenir maître chez elles en leur transférant la propriété de leur patrimoine immobilier.
Aujourd'hui, une université qui a besoin de faire des travaux importants doit demander à l'Etat son accord et sur le principe et sur le financement, et ce projet par projet. Elle ne peut jamais décider seule de la priorité des chantiers, elle doit en discuter avec l'Etat et les collectivités locales. Elle n'a pas de visibilité sur le calendrier du financement et de l'exécution des opérations. Elle ne peut acheter ni un bâtiment ni un terrain, sans avoir l'accord et le financement de l'Etat. Lorsqu'un bien qu'elle utilise est vendu, l'université n'est pas certaine de bénéficier ni du produit de la cession ni du montant intégral de la vente.
Le résultat, vous le connaissez : une utilisation parfois aléatoire des implantations immobilières et un risque permanent de décalage entre les capacités immobilières d'une université et son projet scientifique et pédagogique.
La dévolution du patrimoine donnera aux universités la liberté de lancer librement et de financer elles-mêmes tous leurs travaux. Elles connaîtront plusieurs années à l'avance les moyens récurrents dont elle dispose et peut planifier ses projets sur le long terme. Elles pourront acheter ou vendre des immeubles ou des terrains et garde 100 % des produits de cession en cas de vente. Elles auront enfin la possibilité d'adapter leur parc immobilier à leur activité en temps réel ou presque. Et elles pourront adopter une gestion immobilière durable en prenant en compte les coûts de maintenance ultérieurs.
Vous le voyez, Mesdames et Messieurs, la dévolution est la suite logique de l'autonomie, après le transfert de la masse salariale et le budget global. C'est l'occasion pour nos universités autonomes d'avoir en main un nouvel atout pour construire une vraie stratégie de formation et de recherche et accompagner le développement de la vie étudiante.
Alors, bien sûr, l'exercice de cette nouvelle compétence implique elle aussi un accompagnement de l'Etat et une préparation optimale au sein des universités. C'est pourquoi dès mai 2009 nous avons décidé de mettre en place un groupe d'expérimentation avec les neuf universités candidates, au premier rang desquelles figure l'université d'Auvergne-Clermont 1.
Près de deux ans de travail préparatoire nous ont permis depuis lors de franchir toutes les étapes de la marche vers l'autonomie immobilière.
Et les universités qui ont franchi toutes ces étapes travaillent désormais à définir leurs objectifs d'optimisation de la gestion de l'immobilier dans le cadre de la convention qui les liera avec l'Etat.
Mesdames et Messieurs, je m'étais engagée en novembre dernier à franchir avant mi-2011 les dernières étapes de la dévolution du patrimoine, en signant les premières conventions et en définissant les dotations financières qui les accompagneront.
Et dans quelques instants, ce sera chose faite : l'université d'Auvergne sera la première université française à accéder à l'autonomie immobilière.
Permettez-moi, Monsieur le Président, de saluer l'énergie, la ténacité et le volontarisme dont vous avez preuve avec vos équipes tout au long de ce processus exigeant, qui vous permet aujourd'hui d'exercer en toute responsabilité cette nouvelle liberté.
Clermont 1 ouvre donc aujourd'hui la marche et j'ai bon espoir que, d'ici l'été, elle soit rejointe par Toulouse 1 et par l'université de Poitiers.
L'université d'Auvergne va ainsi devenir pleinement propriétaire d'un patrimoine de 120 000 m², dont elle pourra pleinement tirer parti grâce à une dotation financière de 6,1 millions d'euros qui vous permettra de réaliser tous vos projets. Et vous venez de le démontrer à l'instant, vous n'en manquez pas !
Car avec ces moyens exceptionnels et ces nouvelles compétences vous êtes bien décidé, Monsieur le Président, à réinventer vos campus universitaires, et notamment les trois sites principaux que sont Clermont Centre, Henri Dunant et Les Cézeaux.
Demain, ils deviendront des campus modernes, c'est-à-dire véritables lieux de vie ouverts sur la ville et sur le monde économique, des campus où se côtoieront établissements d'enseignement supérieur, organismes de recherche, entreprises et institutions privées.
Et je sais que vous aurez à coeur de travailler en parfaite harmonie avec les autres établissements clermontois, notamment le CEMAGREF, le PRES Clermont-Université, et l'université Blaise Pascal Clermont 2, avec laquelle vous êtes en train de réaliser un beau projet de bibliothèque inter-universitaire qui se situera en plein centre ville, dans l'Hôtel Dieu.
Vos projets immobiliers sont tournés vers la vie étudiante : en plein centre ville, vous allez créer dans le bâtiment Jaude des espaces de services et de vie sociale sur plus de 1 000 m2 avec une cafétéria, des salles en libre-accès pour les étudiants, des locaux de convivialité, et des bureaux pour les associations. Sur le site de médecine Henri Dunant dans lequel nous nous trouvons et sur le site des Cézeaux, vous allez aménager des espaces verts tout autour des bâtiments pour améliorer la qualité de vie et attirer la vie de campus.
Vous innoverez aussi, en réutilisant les 5 amphithéâtres du bâtiment Gergovia situé en plein centre ville, dont l'amphithéâtre de 420 places, pour diversifier l'activité de l'université, l'ouvrir sur la ville avec des colloques, des conférences, ... dont la location donnera de nouvelles ressources. Vous pourrez également créer une école universitaire du management en plein centre ville pour attirer de nouveaux étudiants vers une formation haut de gamme.
Vous réaménagerez tous les sites en regroupant enfin le droit dans un même bâtiment, ainsi que les sciences économiques, mais aussi les services de l'université éclatés qui ne pouvaient pas fonctionner de façon optimale.
Enfin vous réhabiliterez tous vos bâtiments : fini les préfabriqués sur le site des Cézeaux, fini les locaux vétustes, ils seront tous rénovés.
Et ces projets, Mesdames et Messieurs, méritent à l'évidence l'engagement de tous. Ils ont tout pour rassembler et mobiliser chacune des collectivités territoriales concernées. Car elles ont aussi leur rôle à jouer pour épauler financièrement les universités dans l'exercice de cette nouvelle liberté, comme le fait l'Etat. Ensemble, nous devons nous mobiliser pour donner à nos universités ce « petit plus » qui fera toute la différence et qui permettra à Clermont-Ferrand comme l'une des premières cités-universités de notre pays.
Car au-delà de cette nouvelle étape dans l'autonomie pour l'université de Clermont-Ferrand, ce sont toutes les forces scientifiques et pédagogiques clermontoises qui se sont mises en mouvement depuis plus de 4 ans. Et le résultat, ce sont des universités qui sont au premier plan dans beaucoup de domaines. L'excellence s'exprime clairement en Auvergne.
Dans le domaine de la formation d'abord, avec un taux d'insertion professionnelle supérieur à la moyenne nationale : 92,3% d'étudiants de l'université Clermont 1 trouvent un emploi, et 93,8 % pour l'université Clermont 2.
Dans le domaine des partenariats avec le privé ensuite avec plus de 170 donateurs pour la Fondation d'Auvergne, la première fondation universitaire de France, créée par l'Université de Clermont I en 2008, et qui est aujourd'hui devenue l'une des fondations les plus actives, avec plus de 3 millions d'euros levés auprès des partenaires économiques et industriels.
Dans le domaine de la recherche enfin, car la communauté scientifique et universitaire clermontoise est d'ores et déjà certaine de bénéficier de nombreux projets financés dans le cadre des investissements d'avenir, pour 80,5 M.
Clermont, c'est tout d'abord la recherche sur le Volcanisme, avec un laboratoire d'excellence unique au monde pour apporter une réponse globale et multidiscisplinaire à la question des risques volcaniques et de leurs conséquences.
Clermont, c'est aussi la recherche dans le domaine de la robotique avec un laboratoire d'excellence qui permettra de développer des véhicules et des machines intelligentes, notamment grâce à un nouveau système de contrôle et à de nouveaux procédés de production de bioénergie, ainsi qu'un équipement d'excellence qui permettra de développer la robotique de demain, robotique humanoïde pour aider les personnes à mobilité réduite ou encore robotique médicale pour les interventions à distance.
Clermont, c'est aussi un laboratoire d'excellence pour concevoir les nouvelles politiques de développement international, en particulier l'économie du développement dans le contexte de la mondialisation et du développement durable.
Enfin, Clermont c'est l'excellence dans le domaine des biotechnologies et des bio ressources, avec un projet qui permettra de sélectionner de nouvelles variétés de maïs et de blé moins exigeantes en eau et en engrais, pour une agriculture durable, ainsi que la participation à deux projets d'infrastructures nationales de recherche en biologie et santé.
C'est dans ces domaines qu'on retrouve les forces scientifiques et les atouts économique de l'Auvergne.
Mesdames et Messieurs, je tiens aujourd'hui à vous remercier, tout simplement : depuis 4 ans, vous vous êtes saisis de toutes les libertés et les responsabilités nouvelles qui vous étaient offertes pour aller de l'avant. Vous n'avez jamais craint d'être audacieux et ambitieux et vous avez ainsi construit, année après année, projet après projet, l'un des sites universitaires les plus dynamiques de France.
De Clermont-Ferrand, vous avez fait l'un des étendards de la nouvelle université française, balayant ainsi par la force de l'exemple tous les doutes et toutes les incertitudes. Vous l'avez ainsi démontré : les universités françaises, toutes les universités françaises, ont désormais toutes les cartes en main pour aller jusqu'au bout de leurs ambitions.Source http://www.ac-clermont.fr, le 9 mai 2011