Texte intégral
Monsieur le Président du comité stratégique de filière automobile,
Monsieur le Directeur général du Fonds stratégique dinvestissement (FSI),
Monsieur le Directeur du Fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA),
Mesdames et Messieurs les représentants des constructeurs et équipementiers français,
Mesdames et Messieurs,
Je souhaite dabord vous remercier, cher Hervé GUYOT, pour le dynamisme de votre présentation. Jy ai reconnu votre engagement et celui de vos équipes.
Je remercie également les trois dirigeants dentreprises qui ont bien voulu témoigner devant nous sur le rôle du FMEA dans leur développement industriel.
Enfin, je suis heureux de la présence parmi nous des partenaires du FMEA : les constructeurs, les équipementiers, le FSI et l''ensemble des entreprises investies.
1. La réussite du FMEA illustre le succès du « Pacte automobile » adopté par le Gouvernement au plus fort de la crise passée.
Face au ralentissement exceptionnel de la production automobile subi en 2008 et 2009, le Gouvernement a décidé un plan massif de soutien à lensemble de la filière. Ce plan, le « Pacte automobile », nous lavons conçu dans un esprit résolument offensif. Notre ambition était claire : que lindustrie automobile française sorte de la crise en position de force. Cest aujourdhui mission accomplie.
Premièrement, ce Pacte a permis à lindustrie automobile française de sortir de la crise dans de bonnes conditions.
Nous y sommes parvenus en mobilisant des moyens inédits de financement :
- LEtat a prêté 6,2 milliards deuros aux constructeurs automobiles. Ces prêts sont aujourdhui intégralement remboursés, avec trois ans davance. Ils ont évité une interruption brutale des programmes dinvestissement en France. Ces prêts saccompagnaient dengagements des constructeurs en matière demploi, dinvestissement et de relations avec les fournisseurs qui sont toujours valables.
- Nous avons également mobilisé, via OSEO, 900 millions deuros de garanties de prêts pour les PME de la filière. Cette mesure a bénéficié à ce jour à plus de 2 200 entreprises.
Pour éviter des pertes irréversibles demplois et de savoir-faire, nous avons également mis en place des aides transitoires :
- Les conditions de recours au chômage partiel ont été temporairement assouplies. Nous ne voulions pas perdre, par des licenciements, les compétences des salariés de lautomobile. En 2009, 44 millions dheures de chômage partiel ont été autorisées. LEtat en a alors pris les deux tiers à sa charge.
- Par ailleurs, pour préserver la consommation automobile, nous avons versé 1 400 000 « primes à la casse » de 2009 à 2011. Elles ont représenté plus dun milliard deuros de soutien direct au consommateur et indirect à la filière automobile.
Les résultats ont été au rendez-vous. Pendant la crise, la chute de la production automobile a été moindre en France que chez nos principaux partenaires. En 2010, nous avons enregistré une hausse de 9 % de notre production nationale. Si bien quen seulement un an, les deux tiers du recul de production subi durant la crise ont été rattrapés.
Deuxièmement, ce Pacte automobile a permis de renforcer la compétitivité des sous-traitants de la filière.
Comme vous le savez, 84 % de nos entreprises automobiles sont aujourdhui des PME de moins de 250 salariés. Elles sont même 80 % à compter moins de 50 salariés. Ces PME sinsèrent dans une pyramide de production qui fait le succès de notre filière automobile.
Renforcer les sous-traitants de la filière, nous lavons fait par la promotion du « Code de performance et de bonnes pratiques relatif à la relation client-fournisseur dans lautomobile », mis en place en 2009. En 2010, nous avons créé la Médiation des relations inter-entreprises et de la sous-traitance. Son action vise à développer la confiance réciproque en matière dachats.
Les PME automobiles bénéficient également du renforcement des moyens dOSEO.
Enfin, nous avons mis en place le FMEA, dont nous dressons aujourdhui le premier bilan.
À travers le FMEA, nous avons voulu :
- renforcer les fonds propres et quasi fonds propres des entreprises stratégiques de la filière ;
- les aider dans leur développement et leurs efforts de consolidation ;
- faire ainsi émerger de nouveaux champions français et européens de la sous-traitance automobile.
A lui seul, le tour de table du fonds illustre une prise de conscience collective : la co-responsabilité qui existe entre les acteurs de la filière et lengagement résolu de lEtat à leurs côtés. Le FMEA a été doté de 600 millions répartis en trois tiers entre le FSI et nos deux grands constructeurs nationaux. Son « petit frère », le FMEA rang 2, doté de 50 millions deuros, réunit le FSI, le FMEA et cinq équipementiers de rang 1.
Ces deux fonds sont aujourdhui dévidents succès.
Le premier facteur de succès repose sur les principes de gouvernance des fonds. Les investissements en fonds propres et quasi-fonds propres du FMEA obéissent à des principes sains :
- agir en investisseur avisé, ce qui garantit la solidité du projet industriel envisagé ;
- intervenir sous forme minoritaire, ce qui évite toute préemption excessive de la dotation du fonds. Cela préserve également la dominante familiale du capital de certaines PME ;
- investir pour une durée allant jusquà huit ans, ce qui donne le temps de réussir les opérations projetées ;
- suivre attentivement la mise en uvre des projets industriels, par une présence très active au sein des conseils dadministration ;
- enfin, réinvestir les gains obtenus dans dautres PME automobiles.
Cette gouvernance na pas desservi le dynamisme du FMEA : en deux ans et demi, les 20 premières entreprises dans lesquelles il est intervenu ont pu renforcer leur haut de bilan de 300 millions deuros.
Ceci mamène au deuxième facteur de succès du FMEA : la consolidation des sous-filières de lautomobile. Au-delà des témoignages de ce matin, les investissements du fonds permettent de faire émerger et de développer des entreprises de référence.
- Dans le domaine du décolletage, je pense par exemple aux 25 millions deuros investis dans Maike automotive. Ce nouveau groupe, né du rapprochement de 4 sociétés, ambitionne de devenir lun des leaders français de son secteur dici trois ans.
- Dans le domaine de lemboutissage, je pense aux 25 millions deuros investis dans SNOP. Cette opération a permis de financer le rachat et lintégration de la plupart des actifs de Wagon automotive, qui était en redressement judiciaire.
- Dans le domaine de la plasturgie, je pense aux 55 millions deuros investis dans Mécaplast, qui va renforcer sa politique de développement des équipements plastiques innovants.
- Dans le domaine de la fonderie et de lusinage, je pense aux 2,5 millions deuros investis dans lopération de rapprochement entre trois petites PME : Saint-Jean industries, Fournier industries et Autocast.
Je pourrais citer bien dautres exemples dans les fixations, létanchéité, les matériaux composites, lélectronique et les autres métiers de lautomobile. En effet, le FMEA et le FMEA rang 2 sont aujourdhui présents dans les 12 sous-filières de lautomobile.
Le dernier facteur de succès du FMEA tient à sa capacité à détecter de nouvelles opportunités de renforcement des sous-traitants. Les équipes dinvestissement des fonds sont des interlocuteurs reconnus de la filière automobile. Elles apportent des réponses industrielles à des situations parfois difficiles et complexes. Elles bâtissent des scénarios industriels solides, porteurs dinvestissements et demplois pour nos territoires. Dans les prochains mois, le FMEA va poursuivre activement son implication aux côtés des sous-traitants automobiles.
Nous pouvons annoncer aujourdhui que le FMEA va investir 10 millions deuros dans Métaltemple. Cette entreprise conçoit et fabrique des pièces complexes en acier et en fonte pour lautomobile et lindustrie mécanique. Le groupe Métaltemple, qui emploie aujourdhui 450 salariés, a été constitué en 2008 à partir de deux sites industriels français et un site italien :
- son site aquitain est spécialisé dans la production de pièces pour lindustrie mécanique (poids lourds, engins de travaux publics, bateaux) ;
- son site savoyard de Saint-Jean-de-Maurienne, repris en 2008 suite à un redressement judiciaire, fournit plusieurs groupes automobiles internationaux.
Lintervention du FMEA dans Métaltemple apporte une solution industrielle durable aux deux sites français de lentreprise, notamment à Métaltemple Savoie. Cette opération saccompagnera de remises de créances publiques et privées pour que les difficultés passées de lentreprise nhypothèquent pas lavenir. Métaltemple pourra ainsi financer son programme de modernisation et dextension de son parc industriel pour un montant de 15 millions deuros au cours des 3 prochaines années. Je sais que cette décision était attendue par lensemble des salariés de lentreprise et des acteurs locaux, reçus à mon cabinet voici une dizaine de jours. Elle marque laboutissement de notre mobilisation pour sauvegarder en France une technique industrielle unique et écologique : la fonderie de précision à urée. Ainsi, Métaltemple saffirmera comme un acteur compétitif de la fonderie de précision à léchelle européenne.
Sur les perspectives futures du FMEA, je juge essentiel que le fonds poursuive son intervention dans trois directions :
- le renforcement des synergies industrielles, commerciales et technologies entre équipementiers de toutes les sous-filières de lautomobile ;
- l''accompagnement de sous-traitants dont l''avenir serait rendu incertain par le départ prochain à la retraite de leurs dirigeants ;
- lappui à la conquête de marchés étrangers.
Jajoute que le succès du FMEA doit servir de référence pour dautres filières industrielles. Jentends dupliquer ce modèle de partenariat entre lEtat et les grands groupes industriels pour renforcer le financement du tissu français de PME.
Offensif dans sa conception comme dans sa mise en uvre, le Pacte automobile a répondu aux besoins de notre industrie. Naturellement, cela ne sarrête pas là.
2. Aujourdhui, nous poursuivons notre action volontariste au service de la filière automobile et de ses salariés.
Nous continuons dabord à aider les entreprises automobiles dans leurs difficultés industrielles. Je vous indique que pour la seule année 2010, lactivité du Comité interministériel pour la restructuration industrielle a permis la sauvegarde de 23 000 emplois dans lautomobile.
Nous uvrons également pour mettre la filière automobile française à lavant-garde du véhicule du futur. Cest le sens des 750 millions deuros que nous mobilisons dans le cadre des Investissements davenir. Ils permettent le cofinancement de projets aussi essentiels que la chaîne de traction électrique et hybride, lallègement du poids des véhicules, le développement des infrastructures de recharge.
Les projets qui nous sont aujourdhui présentés sont des emplois pour demain et confortent notre avance technologique.
3. Pour conclure, je veux enfin vous dire que la France reste et restera une base industrielle davenir pour lindustrie automobile.
Notre vigilance sur ce point est absolue. Il existe en France certains handicaps de compétitivité, notamment laccélération du coût du travail au cours des dix dernières années. Mais sachons aussi reconnaître nos éléments dattractivité. Depuis 2007, nous avons su renforcer certains facteurs dattractivité industrielle. Je rappelle que le Gouvernement a :
- triplé le crédit impôt recherche qui nexiste pas ailleurs (+ 3 milliards deuros pour nos entreprises) ;
- supprimé la taxe professionnelle (8 milliards deuros de pression fiscale en moins) ;
- exonéré de charges les heures supplémentaires (3 milliards deuros de charges sociales en moins) ;
- mis en place les Investissements davenir (35 milliards deuros).
Cette politique porte ses fruits. Linvestissement industriel est aujourdhui fortement reparti : daprès lINSEE, les industriels français prévoient un rebond de 15 % de leurs dépenses dinvestissement en 2011.
Pour sa part, la filière automobile continue de développer loutil industriel français. Ce qui signifie investir en France, y affecter le développement et la production de nouveaux modèles et de nouveaux produits, et enfin créer dans nos territoires de nouveaux emplois.
Au-delà des nombreux outils que jai évoqués, le Gouvernement continue aujourdhui daider spécifiquement lindustrie automobile à travers :
- le bonus écologique (360 millions deuros en 2011) ;
- le crédit impôt recherche (300 millions deuros pas an).
Notre soutien est donc sans ambiguïté. Mais nous veillerons toujours à ce que lengagement en France des constructeurs et sous-traitants automobiles le soit tout autant. Notre détermination est claire. La filière automobile française prend place dans le renouveau de notre politique industrielle. À luvre depuis quatre ans, ce renouveau repose sur 3 piliers :
- la consolidation de nos 11 filières stratégiques ;
- linnovation et la mise en uvre des Investissements davenir ;
- enfin, le maintien et le développement dactivités économiques dans nos territoires.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.minefe.gouv.fr, le 15 juin 2011
Monsieur le Directeur général du Fonds stratégique dinvestissement (FSI),
Monsieur le Directeur du Fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA),
Mesdames et Messieurs les représentants des constructeurs et équipementiers français,
Mesdames et Messieurs,
Je souhaite dabord vous remercier, cher Hervé GUYOT, pour le dynamisme de votre présentation. Jy ai reconnu votre engagement et celui de vos équipes.
Je remercie également les trois dirigeants dentreprises qui ont bien voulu témoigner devant nous sur le rôle du FMEA dans leur développement industriel.
Enfin, je suis heureux de la présence parmi nous des partenaires du FMEA : les constructeurs, les équipementiers, le FSI et l''ensemble des entreprises investies.
1. La réussite du FMEA illustre le succès du « Pacte automobile » adopté par le Gouvernement au plus fort de la crise passée.
Face au ralentissement exceptionnel de la production automobile subi en 2008 et 2009, le Gouvernement a décidé un plan massif de soutien à lensemble de la filière. Ce plan, le « Pacte automobile », nous lavons conçu dans un esprit résolument offensif. Notre ambition était claire : que lindustrie automobile française sorte de la crise en position de force. Cest aujourdhui mission accomplie.
Premièrement, ce Pacte a permis à lindustrie automobile française de sortir de la crise dans de bonnes conditions.
Nous y sommes parvenus en mobilisant des moyens inédits de financement :
- LEtat a prêté 6,2 milliards deuros aux constructeurs automobiles. Ces prêts sont aujourdhui intégralement remboursés, avec trois ans davance. Ils ont évité une interruption brutale des programmes dinvestissement en France. Ces prêts saccompagnaient dengagements des constructeurs en matière demploi, dinvestissement et de relations avec les fournisseurs qui sont toujours valables.
- Nous avons également mobilisé, via OSEO, 900 millions deuros de garanties de prêts pour les PME de la filière. Cette mesure a bénéficié à ce jour à plus de 2 200 entreprises.
Pour éviter des pertes irréversibles demplois et de savoir-faire, nous avons également mis en place des aides transitoires :
- Les conditions de recours au chômage partiel ont été temporairement assouplies. Nous ne voulions pas perdre, par des licenciements, les compétences des salariés de lautomobile. En 2009, 44 millions dheures de chômage partiel ont été autorisées. LEtat en a alors pris les deux tiers à sa charge.
- Par ailleurs, pour préserver la consommation automobile, nous avons versé 1 400 000 « primes à la casse » de 2009 à 2011. Elles ont représenté plus dun milliard deuros de soutien direct au consommateur et indirect à la filière automobile.
Les résultats ont été au rendez-vous. Pendant la crise, la chute de la production automobile a été moindre en France que chez nos principaux partenaires. En 2010, nous avons enregistré une hausse de 9 % de notre production nationale. Si bien quen seulement un an, les deux tiers du recul de production subi durant la crise ont été rattrapés.
Deuxièmement, ce Pacte automobile a permis de renforcer la compétitivité des sous-traitants de la filière.
Comme vous le savez, 84 % de nos entreprises automobiles sont aujourdhui des PME de moins de 250 salariés. Elles sont même 80 % à compter moins de 50 salariés. Ces PME sinsèrent dans une pyramide de production qui fait le succès de notre filière automobile.
Renforcer les sous-traitants de la filière, nous lavons fait par la promotion du « Code de performance et de bonnes pratiques relatif à la relation client-fournisseur dans lautomobile », mis en place en 2009. En 2010, nous avons créé la Médiation des relations inter-entreprises et de la sous-traitance. Son action vise à développer la confiance réciproque en matière dachats.
Les PME automobiles bénéficient également du renforcement des moyens dOSEO.
Enfin, nous avons mis en place le FMEA, dont nous dressons aujourdhui le premier bilan.
À travers le FMEA, nous avons voulu :
- renforcer les fonds propres et quasi fonds propres des entreprises stratégiques de la filière ;
- les aider dans leur développement et leurs efforts de consolidation ;
- faire ainsi émerger de nouveaux champions français et européens de la sous-traitance automobile.
A lui seul, le tour de table du fonds illustre une prise de conscience collective : la co-responsabilité qui existe entre les acteurs de la filière et lengagement résolu de lEtat à leurs côtés. Le FMEA a été doté de 600 millions répartis en trois tiers entre le FSI et nos deux grands constructeurs nationaux. Son « petit frère », le FMEA rang 2, doté de 50 millions deuros, réunit le FSI, le FMEA et cinq équipementiers de rang 1.
Ces deux fonds sont aujourdhui dévidents succès.
Le premier facteur de succès repose sur les principes de gouvernance des fonds. Les investissements en fonds propres et quasi-fonds propres du FMEA obéissent à des principes sains :
- agir en investisseur avisé, ce qui garantit la solidité du projet industriel envisagé ;
- intervenir sous forme minoritaire, ce qui évite toute préemption excessive de la dotation du fonds. Cela préserve également la dominante familiale du capital de certaines PME ;
- investir pour une durée allant jusquà huit ans, ce qui donne le temps de réussir les opérations projetées ;
- suivre attentivement la mise en uvre des projets industriels, par une présence très active au sein des conseils dadministration ;
- enfin, réinvestir les gains obtenus dans dautres PME automobiles.
Cette gouvernance na pas desservi le dynamisme du FMEA : en deux ans et demi, les 20 premières entreprises dans lesquelles il est intervenu ont pu renforcer leur haut de bilan de 300 millions deuros.
Ceci mamène au deuxième facteur de succès du FMEA : la consolidation des sous-filières de lautomobile. Au-delà des témoignages de ce matin, les investissements du fonds permettent de faire émerger et de développer des entreprises de référence.
- Dans le domaine du décolletage, je pense par exemple aux 25 millions deuros investis dans Maike automotive. Ce nouveau groupe, né du rapprochement de 4 sociétés, ambitionne de devenir lun des leaders français de son secteur dici trois ans.
- Dans le domaine de lemboutissage, je pense aux 25 millions deuros investis dans SNOP. Cette opération a permis de financer le rachat et lintégration de la plupart des actifs de Wagon automotive, qui était en redressement judiciaire.
- Dans le domaine de la plasturgie, je pense aux 55 millions deuros investis dans Mécaplast, qui va renforcer sa politique de développement des équipements plastiques innovants.
- Dans le domaine de la fonderie et de lusinage, je pense aux 2,5 millions deuros investis dans lopération de rapprochement entre trois petites PME : Saint-Jean industries, Fournier industries et Autocast.
Je pourrais citer bien dautres exemples dans les fixations, létanchéité, les matériaux composites, lélectronique et les autres métiers de lautomobile. En effet, le FMEA et le FMEA rang 2 sont aujourdhui présents dans les 12 sous-filières de lautomobile.
Le dernier facteur de succès du FMEA tient à sa capacité à détecter de nouvelles opportunités de renforcement des sous-traitants. Les équipes dinvestissement des fonds sont des interlocuteurs reconnus de la filière automobile. Elles apportent des réponses industrielles à des situations parfois difficiles et complexes. Elles bâtissent des scénarios industriels solides, porteurs dinvestissements et demplois pour nos territoires. Dans les prochains mois, le FMEA va poursuivre activement son implication aux côtés des sous-traitants automobiles.
Nous pouvons annoncer aujourdhui que le FMEA va investir 10 millions deuros dans Métaltemple. Cette entreprise conçoit et fabrique des pièces complexes en acier et en fonte pour lautomobile et lindustrie mécanique. Le groupe Métaltemple, qui emploie aujourdhui 450 salariés, a été constitué en 2008 à partir de deux sites industriels français et un site italien :
- son site aquitain est spécialisé dans la production de pièces pour lindustrie mécanique (poids lourds, engins de travaux publics, bateaux) ;
- son site savoyard de Saint-Jean-de-Maurienne, repris en 2008 suite à un redressement judiciaire, fournit plusieurs groupes automobiles internationaux.
Lintervention du FMEA dans Métaltemple apporte une solution industrielle durable aux deux sites français de lentreprise, notamment à Métaltemple Savoie. Cette opération saccompagnera de remises de créances publiques et privées pour que les difficultés passées de lentreprise nhypothèquent pas lavenir. Métaltemple pourra ainsi financer son programme de modernisation et dextension de son parc industriel pour un montant de 15 millions deuros au cours des 3 prochaines années. Je sais que cette décision était attendue par lensemble des salariés de lentreprise et des acteurs locaux, reçus à mon cabinet voici une dizaine de jours. Elle marque laboutissement de notre mobilisation pour sauvegarder en France une technique industrielle unique et écologique : la fonderie de précision à urée. Ainsi, Métaltemple saffirmera comme un acteur compétitif de la fonderie de précision à léchelle européenne.
Sur les perspectives futures du FMEA, je juge essentiel que le fonds poursuive son intervention dans trois directions :
- le renforcement des synergies industrielles, commerciales et technologies entre équipementiers de toutes les sous-filières de lautomobile ;
- l''accompagnement de sous-traitants dont l''avenir serait rendu incertain par le départ prochain à la retraite de leurs dirigeants ;
- lappui à la conquête de marchés étrangers.
Jajoute que le succès du FMEA doit servir de référence pour dautres filières industrielles. Jentends dupliquer ce modèle de partenariat entre lEtat et les grands groupes industriels pour renforcer le financement du tissu français de PME.
Offensif dans sa conception comme dans sa mise en uvre, le Pacte automobile a répondu aux besoins de notre industrie. Naturellement, cela ne sarrête pas là.
2. Aujourdhui, nous poursuivons notre action volontariste au service de la filière automobile et de ses salariés.
Nous continuons dabord à aider les entreprises automobiles dans leurs difficultés industrielles. Je vous indique que pour la seule année 2010, lactivité du Comité interministériel pour la restructuration industrielle a permis la sauvegarde de 23 000 emplois dans lautomobile.
Nous uvrons également pour mettre la filière automobile française à lavant-garde du véhicule du futur. Cest le sens des 750 millions deuros que nous mobilisons dans le cadre des Investissements davenir. Ils permettent le cofinancement de projets aussi essentiels que la chaîne de traction électrique et hybride, lallègement du poids des véhicules, le développement des infrastructures de recharge.
Les projets qui nous sont aujourdhui présentés sont des emplois pour demain et confortent notre avance technologique.
3. Pour conclure, je veux enfin vous dire que la France reste et restera une base industrielle davenir pour lindustrie automobile.
Notre vigilance sur ce point est absolue. Il existe en France certains handicaps de compétitivité, notamment laccélération du coût du travail au cours des dix dernières années. Mais sachons aussi reconnaître nos éléments dattractivité. Depuis 2007, nous avons su renforcer certains facteurs dattractivité industrielle. Je rappelle que le Gouvernement a :
- triplé le crédit impôt recherche qui nexiste pas ailleurs (+ 3 milliards deuros pour nos entreprises) ;
- supprimé la taxe professionnelle (8 milliards deuros de pression fiscale en moins) ;
- exonéré de charges les heures supplémentaires (3 milliards deuros de charges sociales en moins) ;
- mis en place les Investissements davenir (35 milliards deuros).
Cette politique porte ses fruits. Linvestissement industriel est aujourdhui fortement reparti : daprès lINSEE, les industriels français prévoient un rebond de 15 % de leurs dépenses dinvestissement en 2011.
Pour sa part, la filière automobile continue de développer loutil industriel français. Ce qui signifie investir en France, y affecter le développement et la production de nouveaux modèles et de nouveaux produits, et enfin créer dans nos territoires de nouveaux emplois.
Au-delà des nombreux outils que jai évoqués, le Gouvernement continue aujourdhui daider spécifiquement lindustrie automobile à travers :
- le bonus écologique (360 millions deuros en 2011) ;
- le crédit impôt recherche (300 millions deuros pas an).
Notre soutien est donc sans ambiguïté. Mais nous veillerons toujours à ce que lengagement en France des constructeurs et sous-traitants automobiles le soit tout autant. Notre détermination est claire. La filière automobile française prend place dans le renouveau de notre politique industrielle. À luvre depuis quatre ans, ce renouveau repose sur 3 piliers :
- la consolidation de nos 11 filières stratégiques ;
- linnovation et la mise en uvre des Investissements davenir ;
- enfin, le maintien et le développement dactivités économiques dans nos territoires.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.minefe.gouv.fr, le 15 juin 2011