Déclaration de M. Alain Juppé, ministre des affaires étrangères et européennes, en réponse à une question sur l'exploitation des ressources maritimes de Saint-Pierre-et-Miquelon, Assemblée nationale, 29 juin 2011.

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Circonstance : Réponse d'Alain Juppé à une question d'actualité à l'Assemblée nationale, à Paris le 29 juin 2011

Texte intégral

Monsieur le Député, le gouvernement, vous le savez, a naturellement à cœur de défendre les intérêts de Saint-Pierre-et-Miquelon.

Je n'entrerai pas dans les détails d'un problème que vous connaissez mieux que moi, en tant que président du groupe d'études sur les îles d'Amérique du Nord.

Vous avez rappelé que la France a saisi la commission des limites du plateau continental en mai 2009, en vue de l'extension de ce plateau au large de Saint-Pierre-et-Miquelon. Nous avons pris plusieurs initiatives pour constituer le dossier nécessaire. C'est ainsi que le Gouvernement a décidé d'organiser une campagne scientifique, du 4 au 22 juillet prochain, dans le cadre du programme dit Extraplac. Un navire français, le Suroît, effectuera des relevés géologiques en haute mer, puis dans la zone économique exclusive de Saint-Pierre-et-Miquelon, avec un double objectif. D'abord, établir, par des méthodes sismiques, les épaisseurs sédimentaires. Ensuite, obtenir une cartographie des fonds de mer.

L'organisation de cette campagne s'inscrit dans le cadre de notre politique, que vous connaissez : d'un côté, préserver, évidemment, nos intérêts et nos droits sur le plateau continental ; mais aussi nous concerter avec le Canada dans le cadre de l'insertion économique de Saint-Pierre-et-Miquelon dans notre environnement régional.

Notre chargé d'affaires à Ottawa a donc effectué, le 22 juin, une démarche auprès du ministère canadien des Affaires étrangères pour informer les autorités canadiennes de la campagne du Suroît. Nous avons rappelé à cette occasion notre souhait d'engager la discussion avec le Canada afin de trouver ensemble des solutions mutuellement avantageuses.

La prochaine commission mixte de coopération régionale entre Saint-Pierre-et-Miquelon et les Provinces atlantiques du Canada permettra, je l'espère, d'avancer.

Je voudrais rappeler, pour terminer, qu'avec 11 millions de kilomètres carrés de zone économique exclusive, la France est la deuxième puissance maritime du monde, après les Etats-Unis, mais avant la Russie, et que cette zone est pour nous un élément de potentiel économique et de rayonnement géostratégique extrêmement important.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er juillet 2011