Texte intégral
GUILLAUME CAHOUR Bonjour Roselyne BACHELOT.
ROSELYNE BACHELOT Bonjour Guillaume CAHOUR.
GUILLAUME CAHOUR Ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale. La Conférence nationale sur le handicap a lieu aujourdhui, avec des annonces, qui seront faites par le président de la République, Nicolas SARKOZY, en fin de journée. Cest quoi ? Cest une sorte de point détape sur les nouvelles réglementations pour une meilleure intégration des handicapés dans la société ?
ROSELYNE BACHELOT Cest un rendez-vous très important, qui a lieu tous les 3 ans, et qui va être loccasion pour le monde du handicap de faire le point sur ce qui sest passé et de dégager de nouvelles pistes. Il faut savoir que depuis le début du quinquennat de Nicolas SARKOZY, des avancées considérables ont été notées, en particulier pour par exemple laugmentation de lallocation dadulte handicapé, qui a augmenté de 25% pendant son quinquennat, ou la scolarisation des enfants handicapés, il y en avait 130 000 en milieu ordinaire, il y en a maintenant plus de 210 000, et laugmentation des auxiliaires de vie scolaire a donc vu son chiffre multiplié par 2. Mais il faut aller plus loin
GUILLAUME CAHOUR Oui, les associations veulent des annonces. Elles seront entendues ou pas ?
ROSELYNE BACHELOT Voilà. Alors elles seront entendues, dans trois domaines, que nous avons fixés avec elles, la scolarisation des enfants handicapés en milieu ordinaire de lécole ou en milieu spécialisé
GUILLAUME CAHOUR Ça veut dire plus dauxiliaires ?
ROSELYNE BACHELOT Le président dira ce quil compte faire. Laccessibilité, vous aviez un reportage très intéressant
GUILLAUME CAHOUR Le reportage de Laure DAUTRICHE, oui.
ROSELYNE BACHELOT Sur cette personne en fauteuil qui parlait de son parcours du combattant.
GUILLAUME CAHOUR On le voit finalement dans un parcours, quand on part de chez soi, quon va à son point darrivée, un handicapé a toujours un moment où il va avoir un problème, une difficulté.
ROSELYNE BACHELOT Oui, et je dois dire quil faut une société accessible, ça sert aux personnes en situation de handicap, mais ça sert à tout le monde.
GUILLAUME CAHOUR Aujourdhui, pour ce qui concerne lEtat
ROSELYNE BACHELOT Et puis le troisième élément, que je ne vous ai pas cité
GUILLAUME CAHOUR Cest lemploi.
ROSELYNE BACHELOT Cest lemploi.
GUILLAUME CAHOUR On va en parler. En ce qui concerne laccessibilité, selon la loi tous les bâtiments publics devraient être accessibles en 2015, aujourdhui on est à peine à 1 bâtiment public sur 5.
ROSELYNE BACHELOT Cest un travail considérable.
GUILLAUME CAHOUR Manque de volonté, manque de moyens ?
ROSELYNE BACHELOT Il y a parfois les deux, si je puis dire, manque de volonté, manque de connaissances, manque de moyens, les collectivités territoriales savent bien par exemple que la mise entière aux normes ça représente un budget de 20 milliards, globalement la mise en accessibilité des bâtiments publics est estimée environ à 100 milliards, cest donc un travail considérable, mais ce nest pas parce que ça coûte cher quil ne faut pas le faire.
GUILLAUME CAHOUR Lobjectif sera tenu, vous pensez ?
ROSELYNE BACHELOT Lobjectif de 2015 reste un objectif inscrit dans la loi, quil faudra tenir.
GUILLAUME CAHOUR A propos de lemploi, en 2010 le taux de chômage des handicapés a progressé deux fois plus vite que la moyenne nationale, est-ce quil faut encore augmenter les pénalités aux entreprises qui ne respectent pas les quotas ?
ROSELYNE BACHELOT Les pénalités sont déjà importantes
GUILLAUME CAHOUR Et elles ont été augmentées.
ROSELYNE BACHELOT Ce que je note cest que les entreprises aussi ont fait des efforts. Il faut le dire. Une entreprise sur deux respecte donc les critères de la loi de 1987 qui impose un quota de 6% de personnes en situation de handicap quand on dépasse 20 salariés, et que les entreprises qui nemploient aucun salarié handicapé ont baissé, elles, de 80%. Donc il y a des progrès, on avance, mais il faut aller encore plus vite.
GUILLAUME CAHOUR Mais si les pénalités ça marche, est-ce quil faut encore augmenter les pénalités ?
ROSELYNE BACHELOT Non, elles sont déjà importantes.
GUILLAUME CAHOUR Roselyne BACHELOT, dans lactualité il y a également le RSA, Jean-François COPE réunit aujourdhui une convention sur la justice sociale, avec cette idée de proposer 5 heures de travail dutilité sociale rémunérées pour les bénéficiaires, certains bénéficiaires du RSA. Est-ce que ça vous plaît comme idée ?
ROSELYNE BACHELOT Alors moi ce que je dis cest que, un nouveau contrat payé, un nouveau contrat dinsertion, mettre dans la boîte à outils de linsertion un nouveau contrat, pourquoi pas. Ça, cest un élément, qui sera à la disposition de la personne en situation dinsertion et de son référent, premier élément. Il faut que ça corresponde au parcours dinsertion de la personne. Deuxièmement, il faut savoir que les sanctions éventuelles sont à la main des présidents de conseils généraux, et pas à la main de lEtat. Le système du RSA cest un système décentralisé. Ils ont déjà ces possibilités de mettre des sanctions à des personnes qui ne suivraient pas le parcours dinsertion quelles ont signé. Cest, dabord, diminution de 100 euros le premier mois, diminution de 50% du RSA pendant 4 mois, puis enfin suspension totale du RSA. Donc les sanctions existent déjà. Cest au président du conseil général de les appliquer. Mais ce que je veux dire aussi, cest que pour limmense majorité des titulaires du RSA, ils sont là à nous dire, mais trouvez-nous un boulot, nous on veut travailler. Et, finalement, cette démarche elle oblige dabord la société.
GUILLAUME CAHOUR Roselyne BACHELOT, merci beaucoup, ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, et bonne journée.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 10 juin 2011