Déclaration de M. Eric Besson, ministre de l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique, sur les relations franco-marocaines dans le contexte des "printemps arabes", Rabat (Maroc) le 14 juillet 2011.

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Circonstance : Réception à l'occasion de la Fête nationale, à Rabat (Maroc) le 14 juillet 2011

Texte intégral

Mesdames et Messieurs les Ministres,
Monsieur l’Ambassadeur, cher Bruno JOUBERT,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs
et les Représentants des organisations internationales,
Messieurs les Officiers généraux,
Mesdames et Messieurs les Chefs d’entreprises,
Mesdames et Messieurs les acteurs de la vie économique, sociale et culturelle,
Mesdames et Messieurs,
Mes chers Amis,
C’est un grand honneur et un grand plaisir de vous retrouver ce soir, sur ma terre natale du Maroc, le jour de la Fête nationale de la République Française. L’enfant de Mohammedia n’aurait jamais imaginé devenir un jour le Ministre qui s’exprimerait devant toutes les forces vives du Royaume.
Mais l’émotion ne me fait pas oublier ce qui nous réunit ce soir. Nous célébrons les valeurs qui font la France et que nos deux pays ont plus que jamais en partage.
Au moment où partout en Méditerranée résonnent les voix de l’espérance, le Maroc poursuit avec détermination son « approfondissement démocratique ».
Dès que les premiers résultats du référendum constitutionnel ont été connus, le Président de la République a félicité Sa Majesté le Roi Mohamed VI pour ce « succès majeur » et le « plein soutien » de la France à une « démarche exemplaire ». C’est pourquoi il a immédiatement proposé au Maroc de rejoindre le « processus de Deauville », qui exprime l’appui politique et financier des pays du G8 aux « Printemps arabes ». La transformation profonde, pacifique et moderne du Royaume se voit ainsi pleinement reconnue.
Au-delà des valeurs, notre identité commune s’exprime aussi dans une même appartenance euro-méditerranéenne. La désignation de Youssef AMRANI à la tête de l’Union pour la Méditerranée donnera un nouvel élan à ce projet visionnaire. Avec Alain JUPPE le 5 juillet dernier à Barcelone, aux côtés de Taieb FASSI FIHRI, nous avons exprimé la confiance totale placée par la France en M. AMRANI.
Ensemble, nous poursuivrons la construction de l’Office Méditerranéen de la Jeunesse, qui accueillera en octobre prochain sa première promotion de 103 étudiants, dont 21 Marocains. Nous allons également accélérer le Plan Solaire Méditerranéen et développer l’innovation au bénéfice des PME. Les accords signés au cours de ma visite avec Mme BENKHADRA et M. CHAMI donneront une impulsion déterminante pour y parvenir.
C’est donc un partenariat exceptionnel qui unit nos deux pays. Un partenariat dense et novateur, qui s’appuie autant sur ses dimensions économique, humaine et culturelle.
Au plan économique, nous partageons les mêmes objectifs et la même philosophie : plus d’investissement, plus de formation, plus d’innovation technologique, plus d’emplois et plus de compétitivité pour nos filières industrielles.
Les entreprises françaises y concourent en prenant toute leur part dans la stratégie mondiale du Maroc. Je pense par exemple à l’usine Renault Tanger Med, qui génèrera près de 40.000 emplois directs et indirects, et qui fera du Royaume un « grand » de l’automobile. Je pense aussi au TGV, au tramway Rabat-Salé et aux engagements pris jusqu’en 2020 par ALSTOM, ou encore aux projets novateurs lancés dans le cadre du plan solaire marocain à Ouarzazate.
Je l’ai dit et redit pendant ma visite ces deux derniers jours : il n’y a pas de concurrence entre la France et le Maroc, pas non plus de délocalisations. Il y a une véritable complémentarité qui tire nos deux pays par le haut. Nous sommes « gagnant-gagnant ». C’est pourquoi j’ai plaidé pour de véritables filières industrielles franco-marocaines ou maroco-françaises. Nous allons également coopérer pour créer des pôles d’excellence franco-marocains dans les technologies du futur, en particulier les énergies renouvelables et le numérique.
Je suis également bien placé pour connaître l’intensité des liens humains, historiques et modernes, qui unissent nos deux pays. Ce n’est pas un hasard si les jeunes marocains sont les plus nombreux, et souvent les plus brillants étudiants étrangers dans nos universités. Je me réjouis que tant de nos anciens élèves soient aujourd’hui des acteurs majeurs du développement du Royaume. Ils sont certainement, avec Bruno JOUBERT, les meilleurs ambassadeurs de l’amitié franco-marocaine et les meilleurs promoteurs de nos projets communs.
Je n’oublie évidemment pas la communauté linguistique que nous avons en partage : le français bien sûr, mais aussi l’arabe, pourquoi ne faudrait-il pas le reconnaître tant les appartenances communes sont importantes dans nos deux pays.
Vous l’avez compris, mes mots sont ceux de la raison et de la passion. Les deux sont, en l’espèce, parfaitement compatibles. Mon cœur français bat aussi au rythme du Maroc.
Laissez-moi conclure sur la confiance qui marque la perception par la France de nos relations futures. Confiance du gouvernement français et confiance de l’ensemble du peuple français.
Vous pouvez également compter sur un Ambassadeur, Bruno JOUBERT, et une équipe de l’Ambassade pleinement mobilisée à vos côtés, pour l’amitié franco-marocaine et pour le succès de nos projets conjoints.
Vive le Royaume du Maroc, vive la France !
Source http://www.ambafrance-ma.org, le 27 juillet 2011