Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Président Ayrault, ce débat les Français vont le trancher. Et ils vont le trancher sur la base des réalités. Les réalités cest, aujourdhui, que laction du Gouvernement et de la majorité a permis de protéger notre pays des attaques qui sont en train de mettre en grande difficulté une grande partie des pays européens. Je le disais à linstant en répondant à Monsieur Lachaud : nous sommes dans les dix pays au monde qui bénéficient de la meilleure confiance des opérateurs dans leurs finances publiques. Nous avons connu comme tous les pays développés, une augmentation forte de lendettement depuis trente ans et nous avons connu cette augmentation, comme les Etats-Unis, comme les autres pays européens parce que nous navons pas suffisamment réagi à la compétition que nous imposaient et qui est une compétition inéluctable, les pays émergents. Nous navons pas suffisamment réformé notre organisation économique, notre organisation sociale. Et nous avons financé par lendettement, ce manque de compétitivité, ce différentiel de compétitivité avec les pays émergents. Cest une responsabilité collective. Je nai pas besoin de donner ici les chiffres, le nombre des niches fiscales et sociales dont vous êtes responsables, celles dont nous sommes responsables ; parce que depuis trente ans, dans tous les pays européens gouvernés par la gauche ou gouvernés par la droite, lendettement a crû. Alors aujourdhui la question qui est posée et qui est posée en particulier à lopposition, cela nest pas que vous renonciez à vos convictions, cela nest pas que vous renonciez à la bataille électorale que vous avez engagée sur vos arguments, cest simplement que dans une situation qui est une situation périlleuse pour lensemble de lUnion Européenne, pour lensemble des économies européennes, vous preniez quelques engagements qui montrent à lensemble de nos concitoyens, qui montrent à nos voisins européens, qui montrent aux opérateurs financiers qui nous prêtent aujourdhui le moyen de financer notre dette ; que la confiance dans les finances publiques françaises est une confiance dans la durée. Moi, je vous demande simplement deux choses : renoncer comme vous ne lavez pas encore fait, à promettre que vous reviendrez sur lâge de la retraite à 60 ans parce que cest une promesse qui est insensée et qui, dans le contexte financier et économique aujourdhui enlève une grande partie de la crédibilité que, par ailleurs, vous pourriez représenter. Et deuxièmement, engagez avec nous le débat sur lintroduction dans la Constitution de règles qui permettraient de protéger nos concitoyens. Personne ne vous demande de dire oui au gouvernement, sans discussion, mais au moins montrez que vous êtes des hommes et des femmes ouverts au dialogue en engageant avec nous ce débat. Parce que cest un débat qui est fondamental pour assurer la crédibilité des finances publiques de notre pays, dans la durée.
Source http://www.gouvernement.fr, le 8 septembre 2011