Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le président Ayrault,
La gauche, dimanche dernier, a remporté la majorité au Sénat. Cest un résultat qui était prévisible puisque depuis près de dix ans, vous avez gagné la quasi-totalité des élections locales. Cest un résultat qui a été amplifié par la crise et par un certain nombre dinquiétudes que vous avez à linstant mentionnées, et en particulier, par celles qui émanent dun monde rural, qui est en perte de repères dans un contexte de mondialisation qui nécessite des réformes et des évolutions.
Le gouvernement, évidemment, prend acte de ce résultat qui témoigne dailleurs que le Sénat nest pas lanomalie démocratique quavait évoqué en son temps Lionel JOSPIN, et le gouvernement aura à cur dinstaurer, avec la nouvelle majorité sénatoriale, un dialogue responsable. Dans le respect, bien entendu, de nos institutions et de notre Constitution qui, comme vous le savez, donne la prééminence à lAssemblée qui est élue au suffrage universel direct.
Mesdames et Messieurs les Députés,
Cette élection et les commentaires que vous faites se situent dans un contexte qui est un contexte exceptionnel, qui est un contexte de crise financière majeure, et dans ce contexte de crise financière, nous avons un devoir collectif, de sauver leuro pour continuer à édifier lEurope qui est notre avenir commun !
Nous attendons jeudi le vote du Parlement allemand sur le plan de soutien à la Grèce dont dépend, pour une bonne part, leffort que nous avons engagé pour lutter contre la spéculation financière contre la zone euro. Et dès que ce résultat sera acquis, en espérant que ce sera un résultat positif, nous allons faire des propositions pour amplifier cette lutte contre les attaques spéculatives contre la zone euro.
Mais Monsieur Ayrault, au-delà de nos divergences politiques, nous avons une obligation morale ! Cette obligation morale, cest de défendre lEurope ! Parce que lEurope, cest notre avenir commun. Et pour défendre lEurope, nous avons lobligation de renforcer la crédibilité financière de notre pays. Nous allons le faire avec des mesures qui seront proposées dans le cadre du projet de loi de finances et du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, dont vous allez débattre, mais nous devons aussi le faire en montrant notre capacité collective au-delà de la droite et de la gauche, au-delà de nos intérêts partisans, à nous rassembler pour un enjeu qui est vital pour notre pays.
Je vous ai entendu évoquer à linstant cette désinformation de lâge de la retraite. Mais Monsieur Ayrault, vous-même, je vous ai entendu à de maintes et maintes reprises, expliquer que la solution à la crise de leuro, cétait lémission dobligations européennes !
Eh bien comment pouvez-vous envisager lémission dobligations européennes sans une convergence profonde entre lAllemagne et la France ?
Vous imaginez sans doute que le peuple allemand accepterait de garantir les emprunts des autres pays européens, alors même quils ne feraient pas les mêmes efforts que lAllemagne a engagés ?
On ne peut pas défendre tout et son contraire !
Si on veut des obligations européennes, alors on est obligé de demander la convergence économique et sociale entre la France et lAllemagne.
Monsieur Ayrault, pendant quatre ans, nous avons bataillé avec la crise, pendant que lopposition et cest normal, cest son rôle la commentait. Mais maintenant, la gauche va devoir sortir de cette posture, et dans sept mois, lépreuve de vérité va nous départager.
Eh bien cette épreuve de vérité, je souhaite quelle soit digne. Et je voudrais dire à cette occasion combien je suis scandalisé par les propos que je viens dentendre au début de cette séance, par ces amalgames émanant dun élu de la République qui ose accuser des membres de la majorité et du gouvernement, davoir du sang sur les mains ! Mais de quel droit, Monsieur Mamère, vous pouvez faire le lien entre lattentat de Karachi et le financement dune campagne électorale présidentielle qui a eu lieu neuf ans avant ? Rien ne vous permet de lancer ces accusations !
La vérité, cest quhier, la gauche se drapait dans la présomption dinnocence pour protéger Dominique Strauss-Kahn ; aujourdhui, vous la foulez au pied, cette présomption dinnocence ! La présomption dinnocence, dans votre conception de la République, cest pour la gauche, pas pour la droite ! Cest une drôle de conception de la République.
Mesdames et Messieurs les Députés, je vous le dis, je suis inquiet de voir notre démocratie traversée par ce climat de suspicion permanent où lon saccuse sans preuve, où lon insinue, où lon spécule, où lon fait circuler de faux documents !
Cest un climat qui mine nos institutions, cest un climat qui abaisse le débat public.
Et, je vous le dis, Monsieur Ayrault, en vous faisant les complices de ceux qui nont pas dautre objectif que de déstabiliser la République, vous ne commettez pas seulement une faute politique, vous commettez une faute morale !
Source http://www.gouvernement.fr, le 28 septembre 2011
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le président Ayrault,
La gauche, dimanche dernier, a remporté la majorité au Sénat. Cest un résultat qui était prévisible puisque depuis près de dix ans, vous avez gagné la quasi-totalité des élections locales. Cest un résultat qui a été amplifié par la crise et par un certain nombre dinquiétudes que vous avez à linstant mentionnées, et en particulier, par celles qui émanent dun monde rural, qui est en perte de repères dans un contexte de mondialisation qui nécessite des réformes et des évolutions.
Le gouvernement, évidemment, prend acte de ce résultat qui témoigne dailleurs que le Sénat nest pas lanomalie démocratique quavait évoqué en son temps Lionel JOSPIN, et le gouvernement aura à cur dinstaurer, avec la nouvelle majorité sénatoriale, un dialogue responsable. Dans le respect, bien entendu, de nos institutions et de notre Constitution qui, comme vous le savez, donne la prééminence à lAssemblée qui est élue au suffrage universel direct.
Mesdames et Messieurs les Députés,
Cette élection et les commentaires que vous faites se situent dans un contexte qui est un contexte exceptionnel, qui est un contexte de crise financière majeure, et dans ce contexte de crise financière, nous avons un devoir collectif, de sauver leuro pour continuer à édifier lEurope qui est notre avenir commun !
Nous attendons jeudi le vote du Parlement allemand sur le plan de soutien à la Grèce dont dépend, pour une bonne part, leffort que nous avons engagé pour lutter contre la spéculation financière contre la zone euro. Et dès que ce résultat sera acquis, en espérant que ce sera un résultat positif, nous allons faire des propositions pour amplifier cette lutte contre les attaques spéculatives contre la zone euro.
Mais Monsieur Ayrault, au-delà de nos divergences politiques, nous avons une obligation morale ! Cette obligation morale, cest de défendre lEurope ! Parce que lEurope, cest notre avenir commun. Et pour défendre lEurope, nous avons lobligation de renforcer la crédibilité financière de notre pays. Nous allons le faire avec des mesures qui seront proposées dans le cadre du projet de loi de finances et du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, dont vous allez débattre, mais nous devons aussi le faire en montrant notre capacité collective au-delà de la droite et de la gauche, au-delà de nos intérêts partisans, à nous rassembler pour un enjeu qui est vital pour notre pays.
Je vous ai entendu évoquer à linstant cette désinformation de lâge de la retraite. Mais Monsieur Ayrault, vous-même, je vous ai entendu à de maintes et maintes reprises, expliquer que la solution à la crise de leuro, cétait lémission dobligations européennes !
Eh bien comment pouvez-vous envisager lémission dobligations européennes sans une convergence profonde entre lAllemagne et la France ?
Vous imaginez sans doute que le peuple allemand accepterait de garantir les emprunts des autres pays européens, alors même quils ne feraient pas les mêmes efforts que lAllemagne a engagés ?
On ne peut pas défendre tout et son contraire !
Si on veut des obligations européennes, alors on est obligé de demander la convergence économique et sociale entre la France et lAllemagne.
Monsieur Ayrault, pendant quatre ans, nous avons bataillé avec la crise, pendant que lopposition et cest normal, cest son rôle la commentait. Mais maintenant, la gauche va devoir sortir de cette posture, et dans sept mois, lépreuve de vérité va nous départager.
Eh bien cette épreuve de vérité, je souhaite quelle soit digne. Et je voudrais dire à cette occasion combien je suis scandalisé par les propos que je viens dentendre au début de cette séance, par ces amalgames émanant dun élu de la République qui ose accuser des membres de la majorité et du gouvernement, davoir du sang sur les mains ! Mais de quel droit, Monsieur Mamère, vous pouvez faire le lien entre lattentat de Karachi et le financement dune campagne électorale présidentielle qui a eu lieu neuf ans avant ? Rien ne vous permet de lancer ces accusations !
La vérité, cest quhier, la gauche se drapait dans la présomption dinnocence pour protéger Dominique Strauss-Kahn ; aujourdhui, vous la foulez au pied, cette présomption dinnocence ! La présomption dinnocence, dans votre conception de la République, cest pour la gauche, pas pour la droite ! Cest une drôle de conception de la République.
Mesdames et Messieurs les Députés, je vous le dis, je suis inquiet de voir notre démocratie traversée par ce climat de suspicion permanent où lon saccuse sans preuve, où lon insinue, où lon spécule, où lon fait circuler de faux documents !
Cest un climat qui mine nos institutions, cest un climat qui abaisse le débat public.
Et, je vous le dis, Monsieur Ayrault, en vous faisant les complices de ceux qui nont pas dautre objectif que de déstabiliser la République, vous ne commettez pas seulement une faute politique, vous commettez une faute morale !
Source http://www.gouvernement.fr, le 28 septembre 2011