Texte intégral
Monsieur le Ministre,
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais tout dabord vous dire le plaisir que jai à être présent, auprès de vous, en ce moment important, puisquil sagit de la clôture des toutes premières journées franco-maliennes. Ce moment, nos gouvernements lont voulu, Monsieur le Ministre, mais je sais toute votre implication personnelle pour quil ait lieu, pour quil soit une réussite, et je tenais à vous en remercier très chaleureusement.
Monsieur le Ministre,
La France et le Mali partagent une histoire commune. Cette histoire est riche, elle a eu ses moments de joie, elle a eu aussi ses moments damertume. Mais à travers les décennies, nos peuples nont cessé de se rapprocher, de se comprendre et de se respecter. Cest cette proximité des hommes, des esprits et des curs qui constitue le vrai fondement de notre relation. Nous nous apprécions car nous nous comprenons, et cette langue française que nous avons en partage est un lien supplémentaire qui nous unit.
Des liens individuels indéfectibles tissés entre les Français et les Maliens, des échanges fructueux entre nos sociétés civiles naissent des initiatives communes, portées par nos associations ou conduites par nos collectivités locales. Car quelle plus belle illustration en effet de la force de cette amitié que lampleur des actions associatives entre la France et le Mali ou la densité et la diversité des quelques 345 projets de coopération décentralisée, engagée dès 1961 entre Alençon et Koutiala et dont les assises se tiendront dailleurs dans quelques semaines, ici à Bamako.
Cest cette proximité profonde, Monsieur le Ministre, dont les différents évènements organisés au cours de ces deux journées ont largement témoigné, qui contribue à nen point douter au renforcement de nos relations bilatérales et qui nous permet daffronter, ensemble, les défis auxquels nous sommes confrontés aujourdhui : la mondialisation actuelle offre dimmenses opportunités, mais elle peut aussi parfois ébranler les valeurs communes auxquelles nous croyons. Ce nest pas en agissant seuls que nous les préserverons. Cest au contraire en conjuguant nos énergies que nous pourrons faire prévaloir notre vision du monde, notre attachement à la justice et notre foi en la liberté.
À cet égard, le développement, parce quil concerne en tout premier lieu la jeunesse de nos deux pays, doit être placé en haut de la liste des priorités auxquelles nous devons répondre. Il en va de lavenir de nos sociétés et ce nest évidemment pas un hasard, si nous avons placé ensemble ces journées, Monsieur le Ministre, sous le signe de la jeunesse.
Les extraordinaires avancées technologiques ont réveillé la conscience citoyenne de nos jeunesses et aboli les frontières de linformation. Qui pourrait aujourdhui remettre en cause leurs interrogations et leurs aspirations à une société plus juste, plus prospère et porteuse despoirs en lavenir ? Attentes universelles sil en est, si bien décrites hier lors du débat organisé à lÉcole normale supérieure. Efforçons-nous dapporter à ces questionnements des réponses rapides, concrètes et durables car la jeunesse est un réservoir inépuisable dénergie, denthousiasme et de créativité. Elle est la richesse et lavenir du continent, le socle de la prospérité et de la société future. Mais ne nous voilons pas la face, si nous ne prenons garde à lui offrir collectivement des perspectives pérennes, cest aussi lavenir de tous que nous hypothèquerons.
Nous relèverons ce défi et nous éviterons que la jeunesse ne continue à être attirée par le chant de sirènes du radicalisme ou de la criminalité, si nous veillons jalousement à ce que les conditions du développement soient assurées. Monsieur le Ministre, vous le savez, la France est redevenue en 2010 le premier donateur daide bilatérale au Mali. Ceci témoigne de lattachement et de la place que nous accordons au développement des capacités dans votre pays. À cet égard et avec les autorités maliennes, nous avons fait des choix stratégiques. Si nous croyons que léducation de base est une condition indispensable pour franchir les premières étapes du développement, nous considérons que lenseignement supérieur et la formation professionnelle sont les moteurs qui permettent lémergence économique. Car léducation sans emploi à la clé ne fait que renforcer les frustrations.
Comment par ailleurs, dans un pays comme le Mali, aurions-nous pu éviter de nous pencher sur la question de leau et de lassainissement : les opérations dhydrauliques rurales, urbaines ou semi-urbaines que nous avons menées dans le cadre de notre coopération répondent, au-delà de la fourniture deau, vitale bien sûr à tout individu, à un souci de gouvernance et de sécurité publique interne et régional fondamental. Leau, nous le savons, est lun des enjeux du XXIème siècle : je sais que cest un débat auquel vous êtes attaché puisque le Mali a accepté la proposition de la Fondation du président Jacques Chirac dorganiser à Bamako le Forum «Solidarité pour leau dans le bassin du Niger», auquel je participerai dailleurs moi-même demain.
La santé constitue également un axe majeur de notre coopération. Conformément aux engagements pris par les pays du G8 au Sommet de Muskoka en 2010, le président Sarkozy décidé dallouer 500 millions deuros sur cinq ans aux programmes visant à répondre aux besoins des objectifs du millénaire pour le développement, relatifs à la santé maternelle et infantile. Le Mali fait partie des quatorze pays ciblés par cet engagement et bénéficie dans ce cadre dun ensemble de programmes visant également à lamélioration de la condition féminine.
Enfin, vous avez souhaité, quensemble nous conjuguions nos efforts pour améliorer au Mali la gouvernance institutionnelle et financière : cest une approche courageuse mais qui nest pas surprenante de la part dun pays qui est résolument déterminé à ancrer durablement sa tradition démocratique. Les atouts de la décentralisation, que vous voulez à juste titre promouvoir dans un pays aussi vaste que le Mali, sont indéniables : là où lÉtat et les services de lÉtat sont présents, forts et à lécoute de ses populations et de leurs besoins, le civisme se bâtit.
Nous relèverons ce défi, Monsieur le Ministre, si nous veillons jalousement à nourrir la croissance économique et à préserver lun des acquis essentiel de notre coopération, quest cet ensemble de relations économiques et commerciales tissées entre nos deux pays. La visite que jai effectuée, cet après-midi, de lusine de transformation du jatropha à Koulikoro ma conforté dans lidée que le dynamisme des opérateurs privés est bien lune des clés du développement. Et cest parce que nous croyons en cette Afrique en pleine croissance économique et démographique, créatrice dentreprises et génératrice demplois, que le président de la République a souhaité, au Cap en 2008, mobiliser 10 milliards deuros sur cinq ans en faveur du secteur privé sur le continent grâce à la mise en place dun grand fonds dinvestissement et dun fonds de garantie pour les PME africaines.
Enfin, nous relèverons ce défi si nous nous obstinons dans cette aventure noble et salutaire pour lavenir, dans laquelle vous vous êtes engagé pleinement, je veux parler de la recherche de financements nouveaux pour le développement. Permettez-moi, Monsieur le Ministre, de féliciter ici le dynamisme de la Présidence malienne du groupe pilote sur les financements innovants que vous avez dirigé pendant six mois. Sur ce dossier aussi, Monsieur le Ministre, la France, Présidente du G20 et le Mali ont fait un choix stratégique. Grâce à vous, grâce à la force de persuasion que vous avez su avoir sur vos frères africains, nous avons pu obtenir, ici même à Bamako, au mois de juin, ladhésion de plusieurs États africains à cette idée forte. Ce partenariat dégal à égal, dans le respect mutuel, entre le Nord et le Sud a trouvé dans le G20 lune de ses illustrations les plus abouties, enrichie de cette responsabilité partagée que nous avons dimaginer ensemble des réponses adéquates aux évolutions du monde. Aujourdhui plus que jamais, la voix de lAfrique sur ce sujet ne doit pas séteindre, elle doit continuer à se faire entendre pour que le Sommet du G20 qui se tiendra à Cannes aboutisse à un engagement fort en faveur des financements innovants pour le développement.
Je ne peux conclure mon propos sans aborder lune des formes les plus parlantes de notre relation damitié, je veux bien sûr parler des échanges culturels entre la France et le Mali.
Je sais lextrême richesse de la culture malienne ancrée dans un terroir fertile de tradition et de création. Je suis fier de lengouement et de laccueil que les Français ont réservé à lexposition Dogon, magnifiquement mise en valeur au musée du quai Branly et que jai eu le plaisir et lhonneur de visiter au début de lété en compagnie du président Touré. Cest la preuve de lintérêt constant que porte la population française à votre culture, imprégnée des mythes venus du fond des âges et qui, au fil des siècles, sest fondu dans limaginaire collectif. Cest aussi la preuve que le Mali joue, et de belle manière, sa partition dans la mondialisation culturelle !
Monsieur le Ministre, parce que lamitié qui nous lie est sincère et forte, nous pouvons aborder des sujets délicats et en tout point nous parler. Je sais combien à juste titre cet art et cette culture Dogon sont prisés de mes compatriotes. Au cours de ces dernières années, ceux-ci nont eu de cesse de fouler la terre malienne pour mieux y comprendre les mystères de cette civilisation. Je suis également conscient que les mesures que nous avons prises pour protéger nos ressortissants constituent une contrainte pour votre pays, en particulier son industrie touristique. Vous le savez, Monsieur le Ministre, il nest pas de la volonté des autorités françaises de fragiliser votre économie mais nous avons la responsabilité de protéger nos compatriotes. Nous en avons encore parlé aujourdhui, la sécurité, durable, demeure la clé de voûte sans laquelle nous ne pourrons pas lever les dispositifs mis en place pour protéger les ressortissants français et dont certains sont encore aujourdhui victimes dAQMI. Je sais quau niveau national, régional, comme aux niveaux européen et plus largement international, les efforts ne sont pas ménagés pour parvenir au but que nous recherchons tous : la paix et la sécurité.
Sur les traces de cette tradition culturelle millénaire, créateurs, artistes, hommes et femmes de culture maliens se sont imposés sur la scène mondiale musicale, théâtrale (Habib Dembélé, qui sest produit hier sur la scène de lInstitut français en est un exemple), et littéraire (quil me soit permis de rendre un hommage particulier ici à feu Amadou Hampaté Ba).
À léclosion des talents et à laccompagnement de leurs premiers pas, les échanges culturels franco-maliens ont souvent contribué : hier le Centre culturel français de Bamako, aujourdhui lInstitut français du Mali jouent encore le rôle de détecteur de talents et de promoteur de dialogue interculturel.
La culture au Mali cest aussi cette place de choix réservée à la photographie, inégalée jusquici sur le continent. Dans quelques jours, très probablement, mon collègue Frédéric Mitterrand et le président de lInstitut français, Xavier Darcos seront à vos côtés, Monsieur le Ministre, pendant cet évènement majeur quest la Biennale de Bamako, co-organisée par votre gouvernement et lInstitut Français et financée notamment par la France et lUnion européenne. Elle sera une nouvelle manifestation éloquente de la relation déchange culturel que vivent nos deux pays.
Avant de terminer et de porter un toast au présent et à lavenir des relations entre la France et le Mali, je veux former un vu, celui que cette première édition des journées franco-maliennes, ce «regard croisé», soit suivie de beaucoup dautres. Cet élan que nous avons souhaité donner au développement de nos relations bilatérales est le symbole dune amitié indissoluble, marquée par le sceau de la certitude.
Vive le Mali, Vive la France, vive lamitié entre la France et le Mali !
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 octobre 2011
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais tout dabord vous dire le plaisir que jai à être présent, auprès de vous, en ce moment important, puisquil sagit de la clôture des toutes premières journées franco-maliennes. Ce moment, nos gouvernements lont voulu, Monsieur le Ministre, mais je sais toute votre implication personnelle pour quil ait lieu, pour quil soit une réussite, et je tenais à vous en remercier très chaleureusement.
Monsieur le Ministre,
La France et le Mali partagent une histoire commune. Cette histoire est riche, elle a eu ses moments de joie, elle a eu aussi ses moments damertume. Mais à travers les décennies, nos peuples nont cessé de se rapprocher, de se comprendre et de se respecter. Cest cette proximité des hommes, des esprits et des curs qui constitue le vrai fondement de notre relation. Nous nous apprécions car nous nous comprenons, et cette langue française que nous avons en partage est un lien supplémentaire qui nous unit.
Des liens individuels indéfectibles tissés entre les Français et les Maliens, des échanges fructueux entre nos sociétés civiles naissent des initiatives communes, portées par nos associations ou conduites par nos collectivités locales. Car quelle plus belle illustration en effet de la force de cette amitié que lampleur des actions associatives entre la France et le Mali ou la densité et la diversité des quelques 345 projets de coopération décentralisée, engagée dès 1961 entre Alençon et Koutiala et dont les assises se tiendront dailleurs dans quelques semaines, ici à Bamako.
Cest cette proximité profonde, Monsieur le Ministre, dont les différents évènements organisés au cours de ces deux journées ont largement témoigné, qui contribue à nen point douter au renforcement de nos relations bilatérales et qui nous permet daffronter, ensemble, les défis auxquels nous sommes confrontés aujourdhui : la mondialisation actuelle offre dimmenses opportunités, mais elle peut aussi parfois ébranler les valeurs communes auxquelles nous croyons. Ce nest pas en agissant seuls que nous les préserverons. Cest au contraire en conjuguant nos énergies que nous pourrons faire prévaloir notre vision du monde, notre attachement à la justice et notre foi en la liberté.
À cet égard, le développement, parce quil concerne en tout premier lieu la jeunesse de nos deux pays, doit être placé en haut de la liste des priorités auxquelles nous devons répondre. Il en va de lavenir de nos sociétés et ce nest évidemment pas un hasard, si nous avons placé ensemble ces journées, Monsieur le Ministre, sous le signe de la jeunesse.
Les extraordinaires avancées technologiques ont réveillé la conscience citoyenne de nos jeunesses et aboli les frontières de linformation. Qui pourrait aujourdhui remettre en cause leurs interrogations et leurs aspirations à une société plus juste, plus prospère et porteuse despoirs en lavenir ? Attentes universelles sil en est, si bien décrites hier lors du débat organisé à lÉcole normale supérieure. Efforçons-nous dapporter à ces questionnements des réponses rapides, concrètes et durables car la jeunesse est un réservoir inépuisable dénergie, denthousiasme et de créativité. Elle est la richesse et lavenir du continent, le socle de la prospérité et de la société future. Mais ne nous voilons pas la face, si nous ne prenons garde à lui offrir collectivement des perspectives pérennes, cest aussi lavenir de tous que nous hypothèquerons.
Nous relèverons ce défi et nous éviterons que la jeunesse ne continue à être attirée par le chant de sirènes du radicalisme ou de la criminalité, si nous veillons jalousement à ce que les conditions du développement soient assurées. Monsieur le Ministre, vous le savez, la France est redevenue en 2010 le premier donateur daide bilatérale au Mali. Ceci témoigne de lattachement et de la place que nous accordons au développement des capacités dans votre pays. À cet égard et avec les autorités maliennes, nous avons fait des choix stratégiques. Si nous croyons que léducation de base est une condition indispensable pour franchir les premières étapes du développement, nous considérons que lenseignement supérieur et la formation professionnelle sont les moteurs qui permettent lémergence économique. Car léducation sans emploi à la clé ne fait que renforcer les frustrations.
Comment par ailleurs, dans un pays comme le Mali, aurions-nous pu éviter de nous pencher sur la question de leau et de lassainissement : les opérations dhydrauliques rurales, urbaines ou semi-urbaines que nous avons menées dans le cadre de notre coopération répondent, au-delà de la fourniture deau, vitale bien sûr à tout individu, à un souci de gouvernance et de sécurité publique interne et régional fondamental. Leau, nous le savons, est lun des enjeux du XXIème siècle : je sais que cest un débat auquel vous êtes attaché puisque le Mali a accepté la proposition de la Fondation du président Jacques Chirac dorganiser à Bamako le Forum «Solidarité pour leau dans le bassin du Niger», auquel je participerai dailleurs moi-même demain.
La santé constitue également un axe majeur de notre coopération. Conformément aux engagements pris par les pays du G8 au Sommet de Muskoka en 2010, le président Sarkozy décidé dallouer 500 millions deuros sur cinq ans aux programmes visant à répondre aux besoins des objectifs du millénaire pour le développement, relatifs à la santé maternelle et infantile. Le Mali fait partie des quatorze pays ciblés par cet engagement et bénéficie dans ce cadre dun ensemble de programmes visant également à lamélioration de la condition féminine.
Enfin, vous avez souhaité, quensemble nous conjuguions nos efforts pour améliorer au Mali la gouvernance institutionnelle et financière : cest une approche courageuse mais qui nest pas surprenante de la part dun pays qui est résolument déterminé à ancrer durablement sa tradition démocratique. Les atouts de la décentralisation, que vous voulez à juste titre promouvoir dans un pays aussi vaste que le Mali, sont indéniables : là où lÉtat et les services de lÉtat sont présents, forts et à lécoute de ses populations et de leurs besoins, le civisme se bâtit.
Nous relèverons ce défi, Monsieur le Ministre, si nous veillons jalousement à nourrir la croissance économique et à préserver lun des acquis essentiel de notre coopération, quest cet ensemble de relations économiques et commerciales tissées entre nos deux pays. La visite que jai effectuée, cet après-midi, de lusine de transformation du jatropha à Koulikoro ma conforté dans lidée que le dynamisme des opérateurs privés est bien lune des clés du développement. Et cest parce que nous croyons en cette Afrique en pleine croissance économique et démographique, créatrice dentreprises et génératrice demplois, que le président de la République a souhaité, au Cap en 2008, mobiliser 10 milliards deuros sur cinq ans en faveur du secteur privé sur le continent grâce à la mise en place dun grand fonds dinvestissement et dun fonds de garantie pour les PME africaines.
Enfin, nous relèverons ce défi si nous nous obstinons dans cette aventure noble et salutaire pour lavenir, dans laquelle vous vous êtes engagé pleinement, je veux parler de la recherche de financements nouveaux pour le développement. Permettez-moi, Monsieur le Ministre, de féliciter ici le dynamisme de la Présidence malienne du groupe pilote sur les financements innovants que vous avez dirigé pendant six mois. Sur ce dossier aussi, Monsieur le Ministre, la France, Présidente du G20 et le Mali ont fait un choix stratégique. Grâce à vous, grâce à la force de persuasion que vous avez su avoir sur vos frères africains, nous avons pu obtenir, ici même à Bamako, au mois de juin, ladhésion de plusieurs États africains à cette idée forte. Ce partenariat dégal à égal, dans le respect mutuel, entre le Nord et le Sud a trouvé dans le G20 lune de ses illustrations les plus abouties, enrichie de cette responsabilité partagée que nous avons dimaginer ensemble des réponses adéquates aux évolutions du monde. Aujourdhui plus que jamais, la voix de lAfrique sur ce sujet ne doit pas séteindre, elle doit continuer à se faire entendre pour que le Sommet du G20 qui se tiendra à Cannes aboutisse à un engagement fort en faveur des financements innovants pour le développement.
Je ne peux conclure mon propos sans aborder lune des formes les plus parlantes de notre relation damitié, je veux bien sûr parler des échanges culturels entre la France et le Mali.
Je sais lextrême richesse de la culture malienne ancrée dans un terroir fertile de tradition et de création. Je suis fier de lengouement et de laccueil que les Français ont réservé à lexposition Dogon, magnifiquement mise en valeur au musée du quai Branly et que jai eu le plaisir et lhonneur de visiter au début de lété en compagnie du président Touré. Cest la preuve de lintérêt constant que porte la population française à votre culture, imprégnée des mythes venus du fond des âges et qui, au fil des siècles, sest fondu dans limaginaire collectif. Cest aussi la preuve que le Mali joue, et de belle manière, sa partition dans la mondialisation culturelle !
Monsieur le Ministre, parce que lamitié qui nous lie est sincère et forte, nous pouvons aborder des sujets délicats et en tout point nous parler. Je sais combien à juste titre cet art et cette culture Dogon sont prisés de mes compatriotes. Au cours de ces dernières années, ceux-ci nont eu de cesse de fouler la terre malienne pour mieux y comprendre les mystères de cette civilisation. Je suis également conscient que les mesures que nous avons prises pour protéger nos ressortissants constituent une contrainte pour votre pays, en particulier son industrie touristique. Vous le savez, Monsieur le Ministre, il nest pas de la volonté des autorités françaises de fragiliser votre économie mais nous avons la responsabilité de protéger nos compatriotes. Nous en avons encore parlé aujourdhui, la sécurité, durable, demeure la clé de voûte sans laquelle nous ne pourrons pas lever les dispositifs mis en place pour protéger les ressortissants français et dont certains sont encore aujourdhui victimes dAQMI. Je sais quau niveau national, régional, comme aux niveaux européen et plus largement international, les efforts ne sont pas ménagés pour parvenir au but que nous recherchons tous : la paix et la sécurité.
Sur les traces de cette tradition culturelle millénaire, créateurs, artistes, hommes et femmes de culture maliens se sont imposés sur la scène mondiale musicale, théâtrale (Habib Dembélé, qui sest produit hier sur la scène de lInstitut français en est un exemple), et littéraire (quil me soit permis de rendre un hommage particulier ici à feu Amadou Hampaté Ba).
À léclosion des talents et à laccompagnement de leurs premiers pas, les échanges culturels franco-maliens ont souvent contribué : hier le Centre culturel français de Bamako, aujourdhui lInstitut français du Mali jouent encore le rôle de détecteur de talents et de promoteur de dialogue interculturel.
La culture au Mali cest aussi cette place de choix réservée à la photographie, inégalée jusquici sur le continent. Dans quelques jours, très probablement, mon collègue Frédéric Mitterrand et le président de lInstitut français, Xavier Darcos seront à vos côtés, Monsieur le Ministre, pendant cet évènement majeur quest la Biennale de Bamako, co-organisée par votre gouvernement et lInstitut Français et financée notamment par la France et lUnion européenne. Elle sera une nouvelle manifestation éloquente de la relation déchange culturel que vivent nos deux pays.
Avant de terminer et de porter un toast au présent et à lavenir des relations entre la France et le Mali, je veux former un vu, celui que cette première édition des journées franco-maliennes, ce «regard croisé», soit suivie de beaucoup dautres. Cet élan que nous avons souhaité donner au développement de nos relations bilatérales est le symbole dune amitié indissoluble, marquée par le sceau de la certitude.
Vive le Mali, Vive la France, vive lamitié entre la France et le Mali !
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 octobre 2011