Texte intégral
Madame la Présidente de lINCA, Chère Professeur Agnès Buzyn,
Monsieur le Président de la ligue nationale contre le cancer, Cher Professeur Gilles Lenoir,
Monsieur le Directeur Général de la Santé, Cher Jean-Yves Grall,
Madame la Directrice Générale de lOffre de soins, Chère Annie Podeur,
Madame la Directrice Générale de lInstitut national de prévention et déducation pour la santé, Chère Thanh Le Luong,
Mesdames et Messieurs les directeurs généraux des ARS,
Monsieur le Président dHonneur de Aides, et Président du Collectif inter associatif sur la santé, cher Christian Saout,
Mesdames et Messieurs les Professeurs et docteurs,
Mesdames et Messieurs les Présidents dassociations de lutte contre le cancer, et dassociations et organismes représentant les patients,
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureuse dêtre à vos côtés aujourdhui, pour clore cette 3ème édition des Rencontres annuelles de lINCA qui représente un moment fort de mobilisation contre le cancer, un moment de partage de savoirs, de témoignages, de progrès, dexpériences pour mieux lutter contre le cancer.
Cest aussi un message de courage et despérance que vous adressez à lensemble de nos concitoyens, et je vous en remercie. Le cancer est en effet la maladie que redoutent le plus les Français. En effet, rares sont ceux qui nen sont pas touchés, directement, ou par un proche malade, parent, ami ou collègue.
Vous illustrez bien que la lutte contre le cancer est une priorité nationale, que ce nouveau plan national 2009-2013 voulu par le président de la République est en marche. Son atout, cest de mettre en uvre une stratégie daction globale et durable, en intervenant sur tous les volets : recherche et essais cliniques, formation et organisation des soins, prévention et dépistage, prise en charge et accompagnement des patients et de leur entourage.
Il implique lensemble des acteurs publics, privés et associatifs que vous représentez ici et mobilise dimportants moyens.
Je suis dautant plus heureuse de clôturer cette 3ème édition de vos Rencontres annuelles quelles se tiennent après le bilan de mi-parcours de la mise en uvre du plan.
Selon les dernières données, sur les 118 actions du Plan cancer, 108 actions progressent comme prévu, 6 présentent un retard conjoncturel et 4 seulement rencontrent des difficultés de mise en uvre.
A mi-parcours, ce sont 531 millions deuros qui ont été exécutés pour 2009-2010, soit 95% des montants programmés pour la période et 27,3% sur 1,9 milliards deuros prévus au total pour la durée du plan. Pour 2011, environ 400 M sont prévus.
Alors, tous ensemble, pouvoirs publics, institutions, professionnels et associations, nous pouvons nous féliciter de la dynamique engagée et des réalisations dores et déjà acquises.
Madame la présidente, chère Agnès, je salue tout particulièrement le travail accompli par lInstitut national du cancer, pour son engagement fort et ses capacités, appréciés par tous, à animer le plan cancer.
A cet égard, je voudrais souligner la qualité du partenariat entre lEtat et tout particulièrement le Ministère de la santé et lInstitut national du cancer, qui représente à mes yeux un modèle de coopération à élargir à dautres plans santé, voire bien au delà.
Vous avez choisi de centrer vos rencontres sur le développement dapproches de plus en plus individualisées, ce qui correspond sans doute au souhait profond de chaque malade et de ses proches, pour faire face plus efficacement, mais aussi plus humainement au cancer. Je peux vous dire que cest lambition même du plan cancer que de mettre le patient au cur de son dispositif.
Mais ne nous y trompons pas. Il ny a pas de clivage, dopposition ou de substitution entre une approche collective et une autre plus individualisée. Car ces deux approches sont, à mon sens, indispensables. Elles se complètent et senrichissent mutuellement.
En effet, le plan cancer vise à développer une démarche globale et transversale, en intervenant sur tous les déterminants en jeu. Lobjectif est de créer un « éco-système performant », tant dans le domaine de la prévention des risques que dans celui de laccompagnement des patients. Mais tous les axes et toutes les mesures concourent finalement à un seul but : celui de mieux cibler les populations à risque, et daccompagner les patients dans leurs parcours de soins et dinclusion sociale.
Permettez-moi tout dabord, daborder la question de la prévention et du dépistage :
Les résultats de lenquête présentée il y a quelques jours, par la ligue de lutte contre le cancer montrent que 9 personnes interrogées sur 10 déclarent se sentir personnellement concernées par le dépistage des cancers. Cest là limpact positif, notamment des campagnes nationales de dépistage (« mars bleu » pour le cancer colorectal, « octobre rose » pour le cancer du sein »).
Mais, en même temps, nombreux sont nos concitoyens qui restent encore rétifs à ces campagnes, et à un dépistage pris de leur propre initiative. Or, le dépistage permet de rester vigilant, et, en cas de symptômes avérés, de les traiter avant quils ne saggravent. Une prise en charge précoce a de meilleurs résultats. Et les traitements sont moins lourds et moins coûteux.
Dès lors, le dépistage reste un axe majeur de la politique de prévention. Cette démarche doit être menée au plus près du terrain, afin de mieux toucher les populations en risque, notamment les plus vulnérables et éloignées des dispositifs publics de prévention santé. Cest le rôle des agences régionales de santé, des collectivités locales, des pôles santé et des associations.
Enfin, au plus près des patients, il y a le médecin traitant, en particulier généraliste. Il joue un rôle essentiel en matière dinformation, déducation et de conseil des patients. Ce rôle est aussi important dans la prévention et le dépistage du cancer. Plus le médecin est convaincu, et plus il peut, en effet, convaincre. Car il a la reconnaissance et la confiance du patient.
La convention médicale permet (merci Agnès de rajouter quelques lignes sur ce sujet )
Le patient est aussi au cur du développement de la recherche et des essais cliniques.
Le soutien à la recherche a permis daugmenter denviron 57%le nombre de patients participant aux essais cliniques en cancérologie, quifont progresserles traitements. 16 centres dessais cliniques de phase précoce ont été labellisésafin daccélérer laccès aux molécules innovantes. Les 2 premiers sites de recherche intégrée sur le cancer(SIRIC) en France viennent dêtre créés, et ont vocation à devenir des pôles dexcellence.
Ainsi, les progrès réalisés dans la connaissance des caractéristiquesdes tumeurs permettent aujourdhui un traitement personnalisé par des thérapies "ciblées", pour un nombre de plus en plus important de patients, grâce aux tests de génétique moléculaires. Ces progrès scientifiques et cliniques permettent en outre une plus grande individualisation des prises en charge, pendant et après le cancer.
Deux mesures - phares du plan vont dans cette direction : le parcours personnalisé de soins (PPS), et le programme personnalisé de laprès cancer (PPAC).
La coordination entre les professionnels de santé hospitaliers et libéraux est absolument indispensable, à certains moments clés du parcours du patientatteint de cancer.
Afin de développer une prise en charge personnalisée et coordonnée pour les patients, une expérimentation est en cours dans 35 sites sélectionnés, suite à lappel à projet lancé en avril 2010 par l??INCa et la Direction générale de loffre de soins (DGOS).
Je me félicite tout particulièrement que ces projets impliquent le médecin traitant, en tant que référent médical de proximité. Ils incluent la dimension sociale des patients. Ils sappuient également sur des infirmiers coordinateurs qui accompagnent les patients, ainsi que leurs proches : pour leur assurer information, conseils, suivi, interface avec les professionnels hospitaliers, la médecine de ville, les services daction sociale, de lemploi, de la formation etc.
Lobjectif de cette expérimentation est de favoriser des innovations en matière daccompagnement des patients, afin de rompre avec le sentiment de fatalité trop longtemps lié au cancer. En effet, le message fort est celui de montrer quil y a une vie pendant et après la maladie, dautant que les chances de survivre après le cancer saméliorent de plus en plus.
Enfin, les patients sont avant tous des citoyens et aussi, faut-il le rappeler, des consommateurs. Ils doivent donc pouvoir accéder pleinement à lensemble des biens et des services nécessaires à leur projet de vie.
Cest dans ce sens là quune nouvelle convention AERAS a été signée avec les fédérations du secteur de la banque et des assurances. Des engagements ont été pris pour mieux prendre en compte les situations individuelles consolidées ou stabilisées, et améliorer laccès des patients à lassurance, et à lemprunt.
Mesdames, Messieurs, la recherche sur les cancers avance, les traitements plus individualisés par des thérapies "ciblées" progressent grâce aux tests de génétique moléculaires. Demain, grâce aux recherches sur le génome, nous pourrions aller plus loin, vers ce que daucuns appellent une « médecine prédictive ». Mais restons vigilants sur les risques qui y sont inhérents, car cela nira pas sans poser des questions dordre politique et éthique.
Permettez-moi en concluant ce propos, dévoquer ce regard encore trop porté sur les personnes atteintes du cancer, parce que le cancer est une maladie qui fait peur, et qui est encore fortement associée à la perspective de la mort. Nous devons lutter ensemble, pour que ce regard individuel et collectif sur la maladie, change !
« Je suis une personne pas un cancer », cétait il y a quelques moins le message de la campagne dinformation et de sensibilisation des Français. Je me félicite que lInstitut national du cancer et notre Ministère chargé de la Santé en aient pris conjointement cette initiative inclusive et citoyenne.
Ce message doit être présent à jamais dans nos esprits à nous toutes et tous, partout où nous vivons, au sein de nos familles, dans nos liens damitié, sur nos lieux de travail, de transport, de consommation, de loisirs, dans nos engagements associatifs et citoyens
source http://www.sante.gouv.fr, le 20 octobre 2011