Texte intégral
Je vous remercie de mavoir convié pour clôturer votre onzième conférence des villes, réunie à linitiative de votre Association des Maires des Grandes Villes de France.
Je tiens à saluer ici votre association qui depuis de nombreuses années, incarne un lieu déchanges, de débats et de propositions essentielles en matière de politique de la ville.
Vous comme moi, et vous lavez dailleurs bien souligné dans vos interventions, avons une ambition et un objectif communs, celui de la réduction des inégalités sociales et économiques entre les territoires.
Vous le savez, je suis ces questions depuis longtemps. Elles ont été à lorigine-même de mon engagement politique. Si nous rencontrons encore des difficultés dans nos quartiers, nous avons acquis incontestablement en vingt ans, au-delà des clivages politiques, une véritable expertise en matière de politique de la ville.
Mesdames et messieurs, la politique de la ville, cest aussi un terrain dinnovation politique ! Une politique interministérielle, partenariale, et contractuelle avec les élus et le monde associatif ; vous pouvez compter sur moi, pour la porter, pour lincarner.
Jai décidé de prolonger les contrats urbains de cohésion sociale jusquen 2014 pour vous donner de la visibilité ainsi quaux acteurs associatifs.
Je prépare dès maintenant avec vous, la future génération de ces contrats, avec les expérimentations des CUCS sur 33 sites lancées par le Premier Ministre François Fillon.
Enfin, jai obtenu la mobilisation exceptionnelle de 15,9 millions deuros pour financer cette année, et dans un contexte budgétaire très contraint, toutes les actions de terrain en faveur des habitants des quartiers.
Vous avez raison davoir placé votre réunion sous le signe de laudace économique et sociale.
Dans un monde de plus en plus interdépendant, lavenir de notre pays se jouera en grande partie sur le dynamisme de nos territoires.
Je me réjouis de pouvoir affirmer que nos territoires ne sont plus seulement le lieu de lexpérimentation. Ils sont aujourdhui le lieu de linnovation !
Nos quartiers innovent en matière dinsertion professionnelle et éducative.
Lemploi dabord, car lespoir pour les habitants de nos quartiers passe dabord par lemploi. Avoir un emploi signifie beaucoup plus quaméliorer son pouvoir dachat.
Cest la condition du développement économique, de lémancipation, de la dignité et du mieux vivre ensemble.
Le gouvernement fait de lemploi des jeunes une de ses priorités, en sappuyant sur un outil qui garantit la réussite de tous et à tous les niveaux, du CAP jusquau niveau ingénieur. Je veux parler de lapprentissage.
Avec un objectif de 800 000 jeunes en apprentissage dici 2015, le gouvernement se donne, avec Xavier Bertrand, les moyens innovants de ses choix en y consacrant 500 millions deuros, qui vont aussi bénéficier aux jeunes des quartiers.
Pour permettre laccès à lemploi nous mettons en oeuvre les contrats dautonomie, un dispositif novateur fondé sur un partenariat public-privé, pour aller chercher ceux qui échappent au service public de lemploi et aux missions locales.
Voilà pourquoi je veux absolument consolider ce dispositif expérimental et aller plus loin pour permettre à tous les jeunes de réussir, quel que soit leur milieu social.
En février 2011, le Comité interministériel des villes (CIV), présidé par le Premier ministre, a décidé de prolonger ce dispositif avec 7.000 contrats supplémentaires, soit 15 000 contrats pour lannée 2011. En 2012, le gouvernement va proposer à la représentation nationale de proroger ce dispositif avec 8000 contrats supplémentaires.
Je suis également heureux de constater lévolution de la position des entreprises qui ont besoin de recruter et ont compris que les quartiers fragiles regorgent de talents dont léconomie française ne peut pas se passer.
Cest la raison pour laquelle, je vais proposer au Parlement, dans le projet de loi de finances 2012 présenté ce matin en conseil des ministres, de proroger les zones franches urbaines, tout en augmentant lobligation demploi au profit des habitants des quartiers.
Ensuite léducation, puisque le CIV de février dernier a décidé de pérenniser le programme de réussite éducative. Ce programme que vous plébiscitez aujourdhui, permet de suivre 135 000 enfants dans 718 villes sur tout le territoire, grâce à une bonne collaboration entre les services de lEtat et vos communes.
Le projet dinternats dexcellence, lancé par le Président de la République, se concrétise. A la rentrée 2011, 7 400 places sont déjà proposées avec 4 900 places labellisées et 2 500 places créées dans 31 internats grâce au Grand emprunt et à lexpertise de lANRU. Une innovation qui donne tout son sens à lécole républicaine.
Je veux aussi évoquer les Cordées de la réussite, conventions entre un ou plusieurs établissements denseignement supérieur avec des lycées des quartiers populaires, qui favorisent le suivi des jeunes et suscitent lenvie de faire des études.
Cette expérimentation se développe et prouve son efficacité. On compte aujourdhui pas moins de 312 Cordées labellisées et 14 000 jeunes suivis, dont 5000 dans les quartiers prioritaires.
Enfin comment ne pas évoquer la rénovation urbaine, innovation historique sans commune mesure avec ce qui a été réalisé auparavant.
Le PNRU est un vaste plan pour près de 500 quartiers, 43 milliards deuros de travaux sont engagés, dont 12 milliards de lEtat !
Lensemble du programme de rénovation urbaine est salué par tous les élus et par les habitants qui retrouvent à travers la transformation de leur quartier considération et dignité.
Nous avons initié une réflexion sur la suite du PNRU, qui arrive à échéance en 2013, et je remercie lAMGVF de sa contribution.
Nous aurons loccasion déchanger sur les enseignements à tirer de ce programme-phare à loccasion du séminaire que jorganise le 11 octobre prochain.
Je veux parler aussi de la mobilité avec des projets structurants sur tout le territoire. Une mobilité qui en Ile-de-France est stimulée par le projet du Grand Paris, dont jai la charge et qui est un extraordinaire projet innovant, qui contribuera au désenclavement des quartiers prioritaires.
Ce projet est innovant car il rompt avec tous les schémas daménagement antérieurs, et propose une nouvelle contractualisation entre lEtat et les collectivités, avec les Contrats de développement territorial qui traiteront aussi de la question de la politique de la ville.
Mesdames et messieurs, nous avons tous ensemble à faire vivre la cohésion sociale pour lui donner tout son sens. La politique de la ville a besoin dune péréquation renforcée pour atteindre ses objectifs. Cest tout le sens de la progression de la dotation de solidarité urbaine et de cohésion sociale, de plus de 300 millions deuros depuis 2007.
Cette année, le Ministre des collectivités territoriales Philippe Richert a prévu de proposer une augmentation de 60 millions deuros pour 2012, soit 4,6% de plus quen 2011. La Dotation de Développement Urbain sera reconduite (50 millions deuros), et le fonds national de péréquation sera doté en 2015 d1 milliard deuros, dont 250 millions en 2012.
Dans le même temps, le Fonds de solidarité des communes de la région dIle-de-France (FSRIF) va augmenter de manière significative dici 2015.
Mesdames et messieurs, quel rôle plus noble assigner à la politique de la ville, sinon celui de préserver le bien-vivre ensemble au sein de la cité, en garantissant à chacun une place au sein de notre pacte républicain !
Si le Ministère de la ville est le ministère de la solidarité territoriale et républicaine, cest aussi le ministère de linnovation et de lexpérimentation par excellence.
Politique de la ville et innovation se conjuguent naturellement car nous devons sans cesse faire preuve dinnovation pour ne pas être en permanence à gérer les urgences. Car comme le disait Talleyrand, « quand il est urgent, il est déjà trop tard ».
Je vous remercie.
Source http://www.ville.gouv.fr, le 3 octobre 2011