Déclaration de M. Alain Juppé, ministre des affaires étrangères et européennes, en réponse à une question sur les enjeux du prochain sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro du 23 octobre, à l'Assemblée nationale le 11 octobre 2011.

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Intervenant(s) : 
  • Alain Juppé - Ministre des affaires étrangères et européennes

Circonstance : Question d'actualité posée par M. Nicolas Perruchot, député (Nouveau Centre) du Loir-et-Cher, à l'Assemblée nationale le 11 octobre 2011

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

La rencontre entre la chancelière Angela Merkel et le président de la République, dimanche dernier à Berlin, a été fructueuse. Les deux chefs d’État et de gouvernement sont convenus de conclure un accord global, avant la fin du mois d’octobre, c’est-à-dire avant la réunion du G20 à Cannes, le 3 et le 4 novembre prochain.
Quels sont les principaux traits de cet accord global ? Tout d’abord, accord pour le renforcement de la structure des capitaux des banques en Europe. S’agissant des banques françaises, elles s’engagent à monter leur pourcentage de fonds propres à 9% de leur bilan au lieu des 7% attendus en 2013. On y parviendra en mobilisant les revenus des banques elles-mêmes qui gagnent de l’argent, le capital privé, et si c’est nécessaire, en dernier ressort, le capital public.
Deuxième décision importante : nous allons soutenir la Grèce. Nous ne laisserons pas tomber la Grèce car le défaut de la Grèce enclencherait un processus fatal pour l’ensemble de la zone euro. Le Fonds de stabilité financière avec la Troïka - c’est-à-dire l’Union européenne, le Fonds monétaire international et la Banque centrale européenne - prendra les décisions nécessaires dans ce sens.
Troisième élément de décision : une accélération de l’intégration économique de la zone euro avec des modifications importantes de la gouvernance de cette zone, modifications qui seront mises au point d’ici le Conseil européen qui a été reporté au 23 octobre prochain.
Voilà ce je voulais vous dire pour l’essentiel. Je ne voudrais pas rentrer dans les détails, mais je voudrais simplement ajouter que loin des facéties de la «démondialisation» - il n’y a qu’en France que l’on a inventé pareil concept - et loin des illusions d’un néoprotectionnisme qui n’a aucune chance de voir le jour au niveau européen, la France et l’Allemagne sont étroitement unies pour conforter la zone euro et la construction européenne qui sont la meilleure protection des Français face à la crise.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 octobre 2011