Déclaration de M. Alain Juppé, ministre des affaires étrangères et européennes, en réponse à une question sur l'avenir des droits de l'homme en Libye et notamment sur l'égalité entre les hommes et les femmes, à l'Assemblée nationale le 25 octobre 2011.

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Circonstance : Question d'actualité posée par Mme Nicole Ameline, députée (UMP) du Calvados, à l'Assemblée nationale le 25 octobre 2011

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Madame la Députée,
Le peuple libyen est enfin libre après 42 années d’une dictature terrible. La France, vous l’avez dit, a pris toute sa part dans ce mouvement de libération et je crois que pour nous tous ici, sur beaucoup de bancs de cette Assemblée, cela doit être un sujet de fierté.
J’entends dire que nous avons ouvert la boîte de Pandore.
Fallait-il continuer à soutenir les dictatures ? Fallait-il continuer à soutenir Kadhafi ? Fallait-il continuer à soutenir Ben Ali ? Fallait-il continuer à soutenir Moubarak ? Faut-il continuer à soutenir aujourd’hui Bachar El Assad ?
La diplomatie française, sous l’impulsion du président de la République a pris une ligne claire.
Aujourd’hui, nous devons faire confiance au peuple libyen. Et, pour ma part, je ne me résigne pas à penser que les peuples arabes sont condamnés à devoir choisir entre la dictature ou des régimes islamistes radicaux. Il y a d’autres avenirs possibles et je fais confiance à la vigilance du peuple libyen pour défendre ses droits fondamentaux.
Cela ne nous dispense pas d’être nous-mêmes vigilants et de rappeler nos lignes rouges, c’est-à-dire le respect des principes qui ont été validés par les Nations unies elles-mêmes, l’alternance démocratique, la liberté d’expression, le respect des minorités y compris des minorités religieuses et l’égalité des droits et de la femme.
Je sais quel est votre engagement dans ce domaine, Madame la Députée, et comme vous, je pense qu’il ne faut pas se crisper sur la peur mais allier vigilance et confiance.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 octobre 2011