Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Président Ayrault,
Le cercle vicieux qui a conduit à la crise que nous connaissons et qui est à lorigine de la chute de la croissance dans le monde, cest exactement le contraire de celui que vous venez dévoquer. Cest lendettement excessif des Etats qui a créé une situation où, aujourdhui, le monde entier sinterroge sur la question de savoir si lUnion européenne est capable dapporter une solution à la crise des dettes souveraines. Il ny a aucune autre raison objective à la baisse de la croissance mondiale. Il ny a pas de problèmes de demande, il ny a pas de contractions des liquidités financières dans le monde. Il y a simplement une inquiétude, une crise de confiance sur la capacité de lUnion européenne à résoudre ces problèmes. Et donc il est inutile dopposer une politique de soutien à la croissance et la solution des problèmes que rencontrent lUnion européenne et la zone euro.
Cest la raison pour laquelle pour le Gouvernement, pour le président de la République, la priorité absolue cest de réussir le rendez-vous de mercredi. Nous avons dimanche dernier, obtenu plusieurs accords. Le premier sur un nouveau décaissement dune tranche daide à la Grèce, ce qui permet au passage de montrer quaprès beaucoup dhésitation, lensemble des pays européens ont désormais intégré lidée quil nest pas possible de laisser tomber la Grèce, que nous devons faire preuve de solidarité avec ce pays pour sauver la zone Euro et pour sauver soixante ans de construction européenne.
Nous avons ensuite obtenu un accord sur la recapitalisation des banques. Cette recapitalisation des banques se fera de manière ordonnée, sur lensemble des banques européennes qui en ont besoin et sagissant de la France, je veux indiquer que cette recapitalisation devrait être de lordre dune dizaine de milliards deuros cest-à-dire inférieure aux résultats de ces mêmes banques françaises ce qui signifie que les banques françaises doivent pouvoir se recapitaliser sans avoir besoin de demander laide des finances publiques.
Alors il reste maintenant trois points de discussion qui vont être à lordre du jour de la réunion de mercredi. Le premier, le plus important, cest la question de savoir si nous sommes capables de mettre en place un Fonds européen de solidarité financière qui est suffisamment puissant pour stopper toute tentative de spéculation contre dautres pays de la zone euro. Chacun sait que la France comme vient de le dire François Baroin appuyée par un grand nombre de pays a proposé de transformer ce FESF en une banque adossée à la BCE. Cest une situation, cest une proposition française. Je veux dailleurs faire remarquer que depuis le début de cette crise toutes les propositions originales qui ont été faites ont été faites par la France. Et toutes les initiatives qui ont été prises ont été prises par la France. Et dailleurs cest très simple, je mets tous les membres de cette Assemblée au défi de me citer un seul exemple dune proposition originale pour faire face à cette crise, qui ne soit pas venue du gouvernement français, du président de la République et de notre pays.
Alors maintenant cest vrai, il faut se mettre daccord à vingt-sept ; il faut se mettre daccord à dix-sept, cest compliqué ; il faut obtenir des compromis avec nos voisins allemands et il ny a rien danormal à cela. Et obtenir un compromis avec nos voisins allemands cest une condition essentielle du succès. Je ne comprends pas cet acharnement dun certain nombre de commentateurs et de responsables politiques à vouloir en permanence abaisser notre pays en négligeant les initiatives quil prend et le rôle qui est le sien dans la lutte contre cette crise. Cest la France depuis plusieurs années qui réclame la mise en place dun gouvernement économique. LAllemagne y était opposée, elle a décidé finalement de se ranger à cette solution. Cest la France qui a proposé que lon donne un effet de levier au Fonds européen de solidarité financière. Cest la France qui a pris linitiative de hâter plusieurs rendez-vous européens pour faire en sorte que nous soyons capables de résoudre cette crise.
Enfin, il y a un dernier sujet qui sera au cur des discussions de mercredi, cest le niveau de restructuration de la dette grecque. Là aussi, le progrès que nous avons obtenu cest que personne nenvisage plus désormais de laisser tomber la Grèce. Nous sommes donc tous daccord pour dire quil faut une restructuration qui ne se traduise pas par ce quon appelle pudiquement un évènement de crédit. Et cest la raison pour laquelle se déroule depuis dimanche soir une négociation entre les créanciers privés de la Grèce et un certain nombre dinstitutions et le gouvernement français pour fixer le niveau de cette restructuration. Jentends sur les bancs de la gauche tous ceux qui mexpliquent quon aurait pu faire plus vite ; cest très intéressant. La seule chose quils oublient cest quon est dix-sept, quil faut mettre dix-sept partenaires autour de la table et quil ne suffit pas dune pétition de principe pour y parvenir.
Alors Mesdames et Messieurs les Députés si nous parvenons à un accord mercredi alors le président de la République pourra enclencher une séquence très importante pour la croissance mondiale, avec la réunion du G.20. Et cette réunion du G.20 elle sera, du fait de la situation internationale, axée autour de deux grandes priorités : la première cest une coordination des politiques économiques des grandes puissances pour faire en sorte que celles qui ont accumulé beaucoup de réserves dépensent un peu plus sur leur marché intérieur, et que celles qui ont accumulé beaucoup de dettes, se désendettent. Et je voudrais en terminer par-là en vous disant Monsieur Ayrault, que la solution à la crise économique, à la crise financière que nous rencontrons, elle ne peut en aucun cas être dans un surcroît de dépenses publiques et cela impose au Parti socialiste de réviser complètement son programme.
Source http://www.gouvernement.fr, le 26 octobre 2011
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Président Ayrault,
Le cercle vicieux qui a conduit à la crise que nous connaissons et qui est à lorigine de la chute de la croissance dans le monde, cest exactement le contraire de celui que vous venez dévoquer. Cest lendettement excessif des Etats qui a créé une situation où, aujourdhui, le monde entier sinterroge sur la question de savoir si lUnion européenne est capable dapporter une solution à la crise des dettes souveraines. Il ny a aucune autre raison objective à la baisse de la croissance mondiale. Il ny a pas de problèmes de demande, il ny a pas de contractions des liquidités financières dans le monde. Il y a simplement une inquiétude, une crise de confiance sur la capacité de lUnion européenne à résoudre ces problèmes. Et donc il est inutile dopposer une politique de soutien à la croissance et la solution des problèmes que rencontrent lUnion européenne et la zone euro.
Cest la raison pour laquelle pour le Gouvernement, pour le président de la République, la priorité absolue cest de réussir le rendez-vous de mercredi. Nous avons dimanche dernier, obtenu plusieurs accords. Le premier sur un nouveau décaissement dune tranche daide à la Grèce, ce qui permet au passage de montrer quaprès beaucoup dhésitation, lensemble des pays européens ont désormais intégré lidée quil nest pas possible de laisser tomber la Grèce, que nous devons faire preuve de solidarité avec ce pays pour sauver la zone Euro et pour sauver soixante ans de construction européenne.
Nous avons ensuite obtenu un accord sur la recapitalisation des banques. Cette recapitalisation des banques se fera de manière ordonnée, sur lensemble des banques européennes qui en ont besoin et sagissant de la France, je veux indiquer que cette recapitalisation devrait être de lordre dune dizaine de milliards deuros cest-à-dire inférieure aux résultats de ces mêmes banques françaises ce qui signifie que les banques françaises doivent pouvoir se recapitaliser sans avoir besoin de demander laide des finances publiques.
Alors il reste maintenant trois points de discussion qui vont être à lordre du jour de la réunion de mercredi. Le premier, le plus important, cest la question de savoir si nous sommes capables de mettre en place un Fonds européen de solidarité financière qui est suffisamment puissant pour stopper toute tentative de spéculation contre dautres pays de la zone euro. Chacun sait que la France comme vient de le dire François Baroin appuyée par un grand nombre de pays a proposé de transformer ce FESF en une banque adossée à la BCE. Cest une situation, cest une proposition française. Je veux dailleurs faire remarquer que depuis le début de cette crise toutes les propositions originales qui ont été faites ont été faites par la France. Et toutes les initiatives qui ont été prises ont été prises par la France. Et dailleurs cest très simple, je mets tous les membres de cette Assemblée au défi de me citer un seul exemple dune proposition originale pour faire face à cette crise, qui ne soit pas venue du gouvernement français, du président de la République et de notre pays.
Alors maintenant cest vrai, il faut se mettre daccord à vingt-sept ; il faut se mettre daccord à dix-sept, cest compliqué ; il faut obtenir des compromis avec nos voisins allemands et il ny a rien danormal à cela. Et obtenir un compromis avec nos voisins allemands cest une condition essentielle du succès. Je ne comprends pas cet acharnement dun certain nombre de commentateurs et de responsables politiques à vouloir en permanence abaisser notre pays en négligeant les initiatives quil prend et le rôle qui est le sien dans la lutte contre cette crise. Cest la France depuis plusieurs années qui réclame la mise en place dun gouvernement économique. LAllemagne y était opposée, elle a décidé finalement de se ranger à cette solution. Cest la France qui a proposé que lon donne un effet de levier au Fonds européen de solidarité financière. Cest la France qui a pris linitiative de hâter plusieurs rendez-vous européens pour faire en sorte que nous soyons capables de résoudre cette crise.
Enfin, il y a un dernier sujet qui sera au cur des discussions de mercredi, cest le niveau de restructuration de la dette grecque. Là aussi, le progrès que nous avons obtenu cest que personne nenvisage plus désormais de laisser tomber la Grèce. Nous sommes donc tous daccord pour dire quil faut une restructuration qui ne se traduise pas par ce quon appelle pudiquement un évènement de crédit. Et cest la raison pour laquelle se déroule depuis dimanche soir une négociation entre les créanciers privés de la Grèce et un certain nombre dinstitutions et le gouvernement français pour fixer le niveau de cette restructuration. Jentends sur les bancs de la gauche tous ceux qui mexpliquent quon aurait pu faire plus vite ; cest très intéressant. La seule chose quils oublient cest quon est dix-sept, quil faut mettre dix-sept partenaires autour de la table et quil ne suffit pas dune pétition de principe pour y parvenir.
Alors Mesdames et Messieurs les Députés si nous parvenons à un accord mercredi alors le président de la République pourra enclencher une séquence très importante pour la croissance mondiale, avec la réunion du G.20. Et cette réunion du G.20 elle sera, du fait de la situation internationale, axée autour de deux grandes priorités : la première cest une coordination des politiques économiques des grandes puissances pour faire en sorte que celles qui ont accumulé beaucoup de réserves dépensent un peu plus sur leur marché intérieur, et que celles qui ont accumulé beaucoup de dettes, se désendettent. Et je voudrais en terminer par-là en vous disant Monsieur Ayrault, que la solution à la crise économique, à la crise financière que nous rencontrons, elle ne peut en aucun cas être dans un surcroît de dépenses publiques et cela impose au Parti socialiste de réviser complètement son programme.
Source http://www.gouvernement.fr, le 26 octobre 2011