Texte intégral
DLA : Dispositif Local dAccompagnement.
Thème des rencontres 2011 : « Accompagner les mutations associatives pour lemploi et linnovation »
Je suis très heureuse de participer à ces rencontres nationales 2011 consacrées au dispositif local daccompagnement (DLA).
En permettant un diagnostic partagé de vos différentes structures et une aide adaptée à votre diversité, il constitue à nen pas douter, pour vous toutes et vous tous, un outil innovant, au service de votre développement.
Cest pour moi une occasion privilégiée de venir à votre rencontre, vous qui, chaque jour, faites vivre léconomie sociale et solidaire (ESS), un secteur auquel, vous le savez, je suis attachée.
Vous avez fait le choix exigeant de placer au cur de ces journées les mutations et les évolutions du paysage associatif.
Je vous en félicite et souhaite que cette réflexion menée avec les différents acteurs Etat, collectivités et monde associatif soit féconde.
La diversité, donc : cest bien dabord cela qui caractérise léconomie sociale et solidaire (ESS).
Et cette diversité, elle repose en grande partie sur le dynamisme des associations, dont vous êtes des acteurs investis.
Ainsi, sur les 215 000 structures relevant du secteur, 180 000 sont des associations. Ces dernières, à elles seules, emploient 1 million de personnes, ce qui est considérable.
Alors, comment expliquer une telle vitalité ?
Dabord, par la grande liberté associative que la loi de 1901, tout en fixant un cadre, a favorisée, encourageant ainsi lesprit dentreprendre et de faire ensemble.
Jy vois une belle illustration de la vitalité démocratique de notre pays, aussi inscrite au cur de la philosophie et de la gouvernance de léconomie sociale et solidaire, secteur dans lequel chaque voix a la même importance.
Cette vitalité des associations engagées résulte aussi de ce que chacune uvre au service de lintérêt général, une notion à laquelle, je sais que vous êtes sensibles et anime vos actions de terrain.
Lintérêt général, cest uvrer pour tous : pour la France, pour nos concitoyens, et notamment pour les plus malmenés par la vie.
En cela, elle contribue à renforcer notre cohésion sociale et les valeurs de solidarité sur lesquelles elle est fondée.
Mais, dans un monde aussi mouvant que le nôtre, comment concilier ces aspirations légitimes des associations de lESS à la démocratie et à la citoyenneté avec lexigence de développement économique ?
Vous avez montré que cest possible !
Dabord grâce à linnovation sociale, sur laquelle ces rencontres se penchent tout particulièrement cette année.
Cest en effet en inventant de nouvelles solutions au plus près des besoins de nos concitoyens, que vous répondez le plus justement à leurs attentes.
De nouvelles formes de lentrepreneuriat ont vu le jour.
Je pense par exemple aux sociétés coopératives dintérêt collectif (SCIC), qui permettent de réunir en une seule structure toute la diversité des acteurs et interlocuteurs de lESS : associations, collectivités locales, coopératives et entreprises.
Ce nouveau modèle est certes un modèle économique, mais aussi une mutualisation de compétences et de savoir-faire diversifiés, au service de lintérêt général.
Cest sans doute pour le DLA un champ à explorer.
Linnovation sociale donc, mais aussi la performance, à laquelle, je crois, vous avez consacré ce matin une table ronde.
Car lintérêt général nest pas incompatible avec la notion de performance, bien au contraire.
A la fois sociale et économique, cette dernière se caractérise par la recherche dun ancrage territorial fort, grâce auquel les structures de léconomie sociale et solidaire, et notamment les associations, créent des emplois moins exposés à des délocalisations et mobilisent les salariés autour dun projet fédérateur.
A cet égard, vous le savez, dans le cadre du Conseil supérieur de léconomie sociale et solidaire, jai moi-même mis en place, sous la responsabilité de Thierry Sibieude, un groupe de travail destiné à mesurer limpact social des structures de léconomie sociale et solidaire, notamment dans le secteur de linsertion.
Car valoriser limpact social dune structure, cest lui permettre de défendre son modèle économique face à des structures de léconomie classique.
Cest lui permettre daccéder à de nouveaux marchés, à de nouveaux financements.
Cest donc un facteur indispensable pour le succès du développement de léconomie sociale et solidaire.
Elaborer des outils de mesure qui aient du sens et qui soient accessibles à ceux qui sen serviront est une tâche complexe. Ils doivent en effet tenir compte, comme la défini le groupe de travail de Thierry Sibieude, de différents critères, notamment le bien-être individuel et la responsabilité de lentreprise.
Je rappelle que lEtat sengage depuis des années à vos côtés, notamment au plan organisationnel et financier, pour encourager et développer les outils permettant de démontrer, si besoin en était, lapport et lefficacité de léconomie sociale et solidaire.
Ces outils doivent faire la preuve de leur utilité sur le terrain. Cest pourquoi je vais accorder à ce groupe de travail une subvention pour lui permettre de les expérimenter.
Linnovation sociale, la performance, mais aussi, dans un contexte mondialisé, la professionnalisation.
La professionnalisation, et dabord celle des bénévoles, notamment grâce aux centres de ressources et dinformation des bénévoles (CRIB).
Cest à ces millions de héros anonymes que lAnnée européenne du bénévolat rend lhommage quils méritent.
Profondément investis, les bénévoles attestent en effet le formidable élan de générosité qui existe dans notre pays.
A toutes et à tous, jadresse mes plus vifs remerciements pour leur engagement sans faille et profondément désintéressé.
Je pense notamment aux bénévoles retraités un retraité sur deux sengage aujourdhui, de manière régulière, dans une activité bénévole, comme le soutien scolaire ou laide aux plus démunis.
Ainsi, ils illustrent bien le principe du vieillissement actif et contribuent à faire vivre ce lien intergénérationnel qui nous est si cher.
Professionnalisation des bénévoles, professionnalisation, aussi, des structures et des salariés.
Là encore, lenjeu est de taille : il sagit daccompagner au plus près des structures caractérisées par leur grande diversité.
Cest tout lobjectif, précisément, du DLA, qui doit être pour vous un précieux outil à la professionnalisation.
Je sais que cest dailleurs comme cela que vous le percevez, parce que je connais votre profond attachement à ce dispositif.
Cest dailleurs la raison pour laquelle vous avez souhaité quil puisse être évalué.
Avec Xavier Bertrand, nous avons répondu positivement à votre demande en confiant une mission à lInspection générale des affaires sociales (IGAS).
Cette mission a débuté en juillet dernier et nombre dentre vous ont déjà rencontré les inspecteurs. Elle me rendra ses conclusions avant la fin de lannée sur les trois points suivants :
* identifier les caractéristiques des structures bénéficiaires ;
* évaluer la pérennité et les caractéristiques des emplois créés ou consolidés ;
* évaluer limpact du DLA sur lactivité économique de la structure.
Pour lheure, je veux vous redire ici combien vous êtes essentiels dans notre paysage économique et social.
Nous avions échangé ensemble, avant lété, sur lidée dune loi-cadre, lors de la dernière séance plénière du Conseil supérieur de léconomie sociale et solidaire. Cest pourquoi je viens dadresser une lettre au bureau du Conseil pour en poser les premiers jalons.
Je lui ai demandé dorganiser un travail délaboration commun avec la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) et de me présenter un projet partagé par lensemble des acteurs lors de la prochaine réunion plénière de cette instance.
Je vous sais, comme moi, très attachés au travail que nous menons de longue date dans la confiance, depuis le rapport de Francis Vercamer.
Jen veux pour preuve limplication du Gouvernement sur ce sujet, notamment à travers leffort inédit que constitue lenveloppe de 100 millions deuros du Grand Emprunt.
Je compte sur vous pour aller toujours plus loin dans la promotion de léconomie sociale et solidaire.
Vous pouvez compter sur moi pour être une interlocutrice bienveillante.
Source http://www.solidarite.gouv.fr, le 18 octobre 2011