Déclaration de M. Alain Juppé, ministre des affaires étrangères et européennes, sur la proposition d'un traité d'amitié et de coopération entre la France et l'Afghanistan et le processus de transfert progressif de la responsabilité de la sécurité à l'armée afghane, à Paris le 26 octobre 2011.

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • Alain Juppé - Ministre des affaires étrangères et européennes

Circonstance : Entretien entre M. Alain Juppé, ministre des affaires étrangères et européennes, et M. Zalmaï Rassoul, ministre afghan des affaires étrangères, à Paris le 26 octobre 2011

Texte intégral

Mesdames et Messieurs, j’ai été heureux d’accueillir à nouveau à Paris M. Zalmaï Rassoul. Depuis que nous nous connaissons, nous avons établi une relation très amicale, très directe, très franche et très constructive. Lorsque l’on a un interlocuteur parfaitement francophone, cela arrange encore les choses et cela facilite le dialogue.
J’ai présenté à M. Rassoul et à sa délégation, la proposition française d’un traité d’amitié et de coopération entre la France et l’Afghanistan que le président de la République avait annoncé lors de sa visite à Kaboul en juillet dernier.
Ce traité va maintenant être examiné par la partie afghane. J’espère qu’il pourra être signé, si toutes les conditions sont réunies, avant la Conférence de Bonn en décembre prochain. Il comporte toute une série de propositions précises en matière de sécurité pour la formation militaire, la formation de la police, la création d’une gendarmerie afghane, dans le domaine de l’agriculture, de l’éducation, de la recherche, de la santé et du développement des infrastructures.
Ce traité manifeste la volonté de la France de continuer à accompagner l’Afghanistan au-delà même de 2014, dans sa reconstruction, notamment économique. Je me félicite d’ailleurs que, grâce à l’aide civile internationale, des progrès très significatifs aient été déjà accomplis en Afghanistan.
Aujourd’hui, 85% de la population afghane a accès aux soins de première nécessité - c’était 8% en 2002. La mortalité infantile a baissé de plus de 25% ; plus d’un tiers des sept millions d’élèves scolarisés en Afghanistan sont aujourd’hui des filles ; 5 000 écoles ont été réhabilitées ou reconstruites depuis 2002. La France a participé à cet effort dans ces différents domaines.
Par ailleurs, nous avons confirmé le processus engagé à Lisbonne avec le transfert progressif de la responsabilité de la sécurité à l’armée afghane. La France espère que, dans la deuxième tranche qui sera bientôt décidée, le cas de la Surobi pourra être traité de façon à ce que nous puissions mettre en œuvre les décisions annoncées par le président de la République.
Nous nous retrouverons à Istanbul. La France a aussi lancé l’idée d’une coopération régionale pour mieux garantir la sécurité de l’Afghanistan dans le futur, sur des bases collectives. Cette réunion est en train de se préparer et j’espère que cela permettra aussi de franchir des étapes significatives.

Q - Le CNT demande le maintien des opérations de l’OTAN jusqu’à la fin de l’année. Quelle est la position de la France sur cette question ?
R - Nous sommes en train d’examiner cette question avec nos partenaires et avec le Secrétaire général de l’Alliance. Nous pensons qu’en toute hypothèse il faut marquer un changement. Nous passons à une nouvelle phase. L’engagement militaire qui a abouti aux objectifs que nous poursuivons est maintenant terminé. Est-ce qu’il y a une autre façon d’accompagner le CNT dans cette période qui reste une période de transition ? Nous allons l’examiner.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 novembre 2011