Déclaration de Mme Claude Greff, secrétaire d'Etat à la famille, sur le lancement de la Fondation de la famille et la politique d'accompagnement des familles, Paris le 20 octobre 2011.

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Circonstance : Lancement du fonds de dotation pour la Fondation de la famille à Paris le 20 octobre 2011

Texte intégral

Je suis très heureuse d'être ici parmi vous et je remercie le Conseil Economique et Social de nous accueillir aujourd'hui.
Depuis leur création, les associations CLER Amour et famille, AFC et Familles de France se sont engagées auprès des familles pour les aider à surmonter les difficultés de la vie.
Vous êtes devenus un repère pour de nombreuses familles et dans cette belle réussite, je vois un symbole fort de la vitalité du monde associatif.
Cet intérêt pour les familles, vous le savez, je le partage pleinement.
Le sondage présenté aujourd'hui le montre : 46% des parents estiment manquer de compétences pour éduquer leurs enfants et un tiers des Français considèrent qu'une aide extérieure, espace de discussion pour les couples, pourrait aider les gens à rester en couple.
Ces résultats nous confortent dans l'idée qu'il faut répondre aux évolutions des familles et à leurs nouvelles attentes.
C'est toute l'ambition de la Fondation de la famille que vous lancez aujourd'hui.
Dans cette démarche, vous avez souhaité être partenaire des pouvoirs publics et je veux vous dire, haut et fort, que vous avez tout mon soutien.

Mesdames et Messieurs,
1/ Rappelons quelques fondamentaux :
La famille est la base de notre société. Son premier maillon, celui où se construisent les solidarités individuelles sur la base du premier des équilibres : un équilibre émotionnel et affectif.
Votre sondage confirme que comme « valeur », la famille est plébiscitée puisque 54% des Français considèrent que pour être heureux, il faut avant tout réussir sa vie familiale.
La famille apporte une contribution essentielle à la cohésion sociale de notre pays. Non seulement les familles sont indispensables au renouvellement des générations, mais elles sont le lien principal de la transmission des valeurs et des repères. Autorité, affection, respect… Ce sont des repères pour les jeunes générations. L'expérience enseigne que la famille est le socle sur lequel repose toute la société.
C'est un bien commun qu'il faut préserver.
Il faut le préserver, car la famille protège aussi ! La famille constitue un espace d'amour et rend plus fort dans une solidarité immédiate que chacun espère. Elle reste ce premier creuset d'intégration des règles de socialisation, cet espace refuge où apprendre à se repérer et à naviguer dans un environnement devenu à la fois plus complexe et plus violent.
La famille est une construction sociale, quand elle change, c'est parce que la société change.
Nombreuse, traditionnelle, recomposée, monoparentale, tous ces modèles de familles co-existent aujourd'hui dans une société qui a évolué. Elles constituent les formes nouvelles de la famille qui s'exprime aujourd'hui dans une réalité composite qu'il faut prendre en considération et accompagner.
La cellule familiale s'est aussi peu à peu transformée : 19% des familles sont monoparentales et 85% d'entre elles sont des femmes. Mais force est de constater que comme « institution », la famille est parfois fragilisée et ébranlée.
Monsieur DEWANDRE, vous avez mis l'accent sur les ruptures conjugales. Malheureusement, le tableau est connu : divorces en forte augmentation, multiplication des familles monoparentales et recomposées, souffrances des enfants après la séparation de leurs parents, etc.

2/ Dans notre pays, l'Etat accompagne les familles mais doit constamment s'adapter.
Pour faire face à ces évolutions, le gouvernement mène une politique familiale ambitieuse et généreuse. C'est un budget de plus de 100 milliards d'euros soit 5% de la richesse nationale !
Une politique familiale, ce sont classiquement des prestations, des services, et des avantages fiscaux.
C'est énorme mais cela ne suffit pas.
Car nous vivons dans un monde qui a radicalement changé et les parents sont perdus face à internet, les addictions, l'exposition précoce à la sexualité..
Avant d'être Secrétaire d'Etat, je suis une femme de terrain qui depuis longtemps s'est engagée dans la vie associative et politique.
Depuis ma nomination, j'ai rencontré beaucoup de parents et je comprends qu'ils puissent se sentir démunis, désorientés, seuls.
J'en veux pour preuve le foisonnement de blogs, forums et presse spécialisée qui traitent de la parentalité.
C'est ainsi que j'ai compris qu'il y a urgence à mettre en place aujourd'hui une véritable politique d'accompagnement parental.
Je ne rentrerai pas dans le détail de toutes les mesures que je vais lancer, mais permettez-moi de vous dire que vous, le monde associatif, êtes un aiguillon essentiel dans l'élaboration de cette politique d'accompagnement parental que j'annoncerai le 3 novembre prochain.
A ce sujet, je veux vous dire que j'ai lancé hier aux côtés de l'association e-Enfance, un numéro vert gratuit et un espace Internet personnalisé, pour aider les parents face aux dangers d'Internet et des jeux vidéo. Avec cette démarche, j'ai souhaité rendre les parents pleinement acteurs de la prévention et de la protection de leurs enfants.
Une occasion aussi de réduire la fracture générationnelle et de réinstaurer le dialogue au sein des familles où l'usage d'Internet peut être source d'incompréhensions et de tensions.
Ce partenariat avec e-Enfance, et plus largement le monde associatif, témoigne qu'il nous faut conjuguer nos efforts au service des familles.

3/ L'Etat peut faire beaucoup mais ne peut faire seul !
Je veux féliciter votre action qui nous invite à combiner nos forces pour proposer aux familles des solutions innovantes d'accompagnement.
Aussi généreuses que soient les initiatives, elles doivent être coordonnées pour être efficaces.
J'en profite pour saluer les membres du Comité de parrainage que vous m'avez proposée de présider. Par l'importance et la diversité des personnalités qui le composent, vous témoignez que le sujet « famille » est l'affaire de toutes et tous !
Ce que vous dites ici et que je relaie en tant que présidente du comité de parrainage est très simple et correspond à une conviction profonde : les entreprises sont des acteurs essentiels en matière d'accompagnement familial et de parentalité. J'ai quelques idées la dessus.
Je réunis d'ailleurs régulièrement des personnalités pour alimenter mes réflexions et je remercie chaleureusement Jean-Eude TESSON d'avoir enrichi les débats le 28 septembre dernier.
Permettez-moi aussi de saluer Paul DEWANDRE et les Associations Familiales Catholiques qui ont activement participé aux travaux sur le mariage civil. J'ai la conviction que mieux préparer le mariage civil permettra d'éviter les trop nombreux divorces. Là encore, le travail avec les associations est exemplaire. Un dernier mot pour féliciter les entreprises qui se sont associées au lancement de la Fondation de la famille. Nous avons tous un point commun. Chacun à notre niveau, nos moyens d'action permettront de construire une véritable d'accompagnement parental pour le bien-être des familles.
Je formule devant vous le vœu que votre fondation soit reconnue d'utilité publique. Je m'y attacherai avec vous.
Je vous remercie.

Source http://www.solidarite.gouv.fr, le 10 novembre 2011