Texte intégral
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Directeur,
Mesdames et Messieurs,
Nous sommes réunis aujourdhui pour un anniversaire, le 40ème anniversaire de la brigade anti-criminalité [BAC] de Seine-Saint-Denis.
Ces quarante années de missions au service de nos concitoyens, vous avez voulu les rendre visibles et palpables au-travers dune exposition photos. Cest une initiative que je salue et dont jai pu apprécier, il y a quelques minutes, toute la qualité.
Au fil des clichés exposés, en effet, se dessine progressivement un portrait fidèle de la BAC de Seine-Saint-Denis et, à travers elle, de lensemble des BAC de France : portrait de leurs missions, naturellement ; portrait de leurs moyens et de leurs modes dintervention, bien sûr ; mais aussi, et cest là le plus remarquable, portrait de lesprit qui les anime, du courage et de lengagement des hommes et des femmes qui les composent.
Ce qui ressort de ces photos, ainsi, ce nest pas un exposé froid de laction des BAC mais le récit passionnant de lhistoire dune unité qui a su, par sa compétence, son efficacité et les qualités de ses membres, simposer comme indispensable.
Les BAC se sont imposées, dabord, en réponse à un besoin précis.
La Seine-Saint-Denis au début des années 1970 constitue en effet un territoire à part dans le paysage français de la fin des Trente Glorieuses. Bassin industriel touché de plein fouet par le premier choc pétrolier, territoire populaire où cohabitent nouveaux logements HLM et derniers bidonvilles de notre pays, ce département est le premier à voir émerger une nouvelle forme de délinquance, urbaine et violente, souvent nocturne et largement centrée sur les vols de voitures et les atteintes aux personnes.
Comme vous lavez rappelé, capitaine Prévot, la toute jeune direction départementale de la sécurité, alertée par des hommes de terrain comme lofficier de la paix principal Claude DURAND, a pris immédiatement conscience, non seulement de loriginalité de cette nouvelle forme de délinquance, mais aussi de la nécessité dy apporter sans délai une réponse spécifiquement calibrée. Cest ainsi que voit le jour, le 1er octobre 1971, la brigade anti-criminalité de Seine-Saint-Denis.
Dès lorigine, elle se distingue par son souci dadapter la réponse policière à la réalité du terrain. Lobjectif est simple : faire en sorte que ce ne soit pas les voyous qui exercent impunément une pression sur la population mais bien les forces de lordre qui exercent une pression dissuasive sur les voyous. Avec la généralisation progressive des BAC sur tout le territoire national, la peur change de camp.
Depuis lorigine, tout a été mis en uvre pour faire des BAC une véritable épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête des voyous :
* en termes de missions, dabord, ces brigades sattachent, par leur présence et leur réactivité sur le terrain, à rendre la tâche impossible aux délinquants :
- de manière proactive, elles centrent leurs patrouilles sur les secteurs les plus criminogènes, afin de perturber, de déranger et, donc, dentraver la délinquance dhabitude, de proximité, celle qui est la plus traumatisante pour nos concitoyens ;
- en matière de répression, les BAC se sont spécialisées dans la recherche dinfractions, notamment de voie publique, et dans linterpellation en flagrant délit de leurs auteurs ;
* en termes dorganisation, ensuite, elles sefforcent de se fondre au maximum dans le terrain pour pouvoir surgir, par surprise, au moment le plus opportun : les membres des BAC travaillent ainsi en civil, dans des quartiers dont ils connaissent en profondeur les ressorts et la topographie pour y avoir déjà travaillé avant leur intégration en BAC. Par ailleurs, ils concentrent leurs interventions sur les plages horaires où se commettent le plus grand nombre dinfraction, cest-à-dire, souvent, en soirée et de nuit.
Présent dès lorigine, ce souci de réactivité et dadaptation au terrain a toujours été et reste encore aujourdhui le trait caractéristique des BAC :
* toujours axées sur le flagrant délit et la tranquillité de la voie publique, les BAC ont progressivement élargi leur champ dintervention en fonction des évolutions de la délinquance. En plus de la lutte contre la petite et moyenne délinquance de voie publique, les BAC contribuent aujourdhui à combattre les violences urbaines, les violences de bandes et la délinquance itinérante ;
* en 1995, dans le cadre du plan national déquipement des BAC, les membres de ces brigades ont été les premiers policiers de France à recevoir des tonfas puis des flash-balls et les premiers à se voir individuellement dotés de gilets pare-balles à port discret ;
* pour répondre à lutilisation croissante, notamment par les braqueurs et les trafiquants de drogue, de voitures à la motorisation puissante, la BAC reçoit, dès le milieu des années 1990, des véhicules rapides et banalisés pour lutter à armes égales avec les voyous. Je souhaite aujourdhui quun effort particulier soit apporté à la gestion des moyens mobiles qui vous sont dédiés. Cela pourra être rendu possible lannée prochaine dans le cadre des du plan complémentaire déquipement exceptionnel que jai décidé, et qui permettra dacheter 2200 véhicules pour la Police Nationale. Je veillerai à ce que les besoins spécifique de vos services soient pris en compte.
Mais, au-delà de ces qualités dorganisation, le succès des BAC se fonde aussi, et peut-être surtout, sur lengagement des hommes et des femmes qui les composent.
Intégrer une BAC nest pas un engagement anodin.
Cest, dabord, une démarche volontaire, ouverte à des agents aguerris, responsables et compétents.
Outre cette expérience de terrain minimale que jévoquais tout à lheure, tout policier postulant à la BAC doit ainsi se distinguer par sa condition physique, ses compétences professionnelles et sa force morale.
Évaluées au moment du recrutement, ces qualités sont ensuite régulièrement testées afin de sassurer que chaque agent est toujours au mieux de sa condition pour remplir sa mission en brigade anti-criminalité.
Intégrer une BAC exige, ensuite, une rigueur déontologique absolue. Face à des voyous dont la violence et lirrespect sont autant de provocations, les BAC comme lensemble des forces de sécurité ont le devoir de la fermeté mais pas le droit à la colère. Cest une obligation morale autant quune nécessité pratique :
* obligation morale car, comme forces de lordre, vous représentez lautorité de la loi, vous garantissez la cohésion de notre société et défendez la paix sociale. Ces valeurs, vous ne devez pas seulement les faire respecter ; vous devez les respecter vous-mêmes, les incarner par votre attitude irréprochable. Cest à cette condition et à cette condition seulement que vous serez le rempart des victimes et des plus vulnérables contre linjustice ;
* mais nécessité pratique, aussi, car chaque écart porte atteinte non pas seulement à limage de notre institution, mais aussi à lefficacité de votre action puisque tout manquement à ces règles déontologiques est susceptible de placer le délinquant en position de victime.
Avoir cette rigueur déontologique demande, jen suis conscient, une vraie force de caractère. Je sais que cest une qualité partagée par lensemble des membres des BAC.
Le travail en BAC requiert, enfin, un engagement personnel total.
Cest ce que, depuis bientôt 10 ans, nous apprécions particulièrement avec le président de la République. Notre estime pour les BAC, notre estime pour votre travail, vient, bien sûr, de votre efficacité ; mais elle vient, aussi, de votre sens du service et de la conscience que nous avons des sacrifices que vous consentez dans votre vie personnelle et familiale pour mener à bien votre mission.
Intégrer une BAC, cest, en effet, accepter de se confronter à des conditions de travail exigeantes :
* cest apprendre, dabord, souvent, à gérer le travail de nuit, cest-à-dire à évoluer dans un environnement plus inquiétant et souvent plus dangereux quen journée, mais aussi travailler de manière plus autonome, savoir prendre des initiatives et réagir à des situations durgence sans le contrôle immédiat et rassurant de sa hiérarchie et enfin réussir à concilier des horaires décalés avec le maintien dune vie sociale et dun équilibre familial ;
* cest apprendre, ensuite, à gérer le temps très particulier des patrouilles de BAC, cest-à-dire être capable, à la fois, de maintenir un haut niveau de concentration dans les phases, parfois longues, de calme et ne pas se laisser submerger par la pression dans les phases, nécessairement soudaines, daction et de danger.
Ces contraintes, les membres des BAC les surmontent ensemble. Signe de cette cohésion et de cette solidarité, les brigades anti-criminalité se signalent dailleurs fréquemment par le fort esprit de camaraderie qui règne en leur sein. Cette cohésion est gage defficacité. Le succès des BAC est vraiment, dabord, celui de leurs agents. Que tous soient remerciés pour leur investissement.
Fortes de cette histoire et de ces qualités, les BAC sont, aujourd'hui, un maillon essentiel de notre dispositif de sécurité.
Vous le savez, jai développé, depuis mon arrivée place Beauvau, une réforme destinée à rendre plus visible et plus sensible la présence des forces de sécurité sur le terrain, la réforme des patrouilleurs.
Cette réforme ne remet pas en cause lexistence des BAC.
Elle ne remet pas en cause les missions des BAC.
Elle ne remet pas en cause, non plus, la philosophie daction des BAC.
Ce quopère la réforme des patrouilleurs, en effet, ce nest pas changer mais élargir, compléter notre politique de sécurité.
Notre objectif reste inchangé : assurer la tranquillité de nos concitoyens.
Pour cela, il faut, premièrement, assumer de réprimer les crimes et les délits et oser faire peser le plus de pression possible sur les délinquants. Cest, notamment, la mission des BAC. Cest une mission nécessaire. Cest une mission indispensable.
Mais cette action nest pas suffisante. La tranquillité de nos concitoyens se nourrit, aussi, de nos efforts pour accroître le sentiment de sécurité de la population. Cest pourquoi, nous devons, en parallèle de notre action répressive, multiplier les contacts avec la population et décupler la présence, visible et rassurante, des forces de sécurité sur la voie publique. Cest, vous laurez compris, lobjectif de la réforme des patrouilleurs.
Parce que nous recherchons un juste équilibre, les BAC ont donc bien, comme les patrouilleurs, toute leur place dans notre dispositif de sécurité.
Des conditions de travail exigeantes, des missions délicates autant quexposées et une contribution reconnue à la tranquillité de nos concitoyens, voilà en quelques mots, Mesdames et Messieurs, le portrait dune BAC.
Cest limage que renvoie de ces brigades lexposition de photos que je suis venu inaugurer aujourdhui.
Cest, surtout, la réalité que je constate, chaque jour, comme ministre de lintérieur en charge de la sécurité de nos concitoyens.
Il manque pourtant, encore, un dernier trait à cette description : ce trait, je lai retrouvé avant même dentrer dans ce bâtiment, sur le monument aux policiers morts en service devant lequel nous sommes passés en arrivant au Commissariat.
Ce trait, cest celui dun dévouement poussé à lextrême, jusquà accepter que lengagement pris au service de nos concitoyens puisse exiger de vous, un jour, le sacrifice de votre vie.
Cet engagement, vous le réitérez chaque jour, chaque fois que vous vous portez avec votre brigade au-devant du danger.
Cest un engagement admirable. Il mérite notre respect autant que notre reconnaissance.
Source http://www.interieur.gouv.fr, le 22 novembre 2011
Monsieur le Directeur,
Mesdames et Messieurs,
Nous sommes réunis aujourdhui pour un anniversaire, le 40ème anniversaire de la brigade anti-criminalité [BAC] de Seine-Saint-Denis.
Ces quarante années de missions au service de nos concitoyens, vous avez voulu les rendre visibles et palpables au-travers dune exposition photos. Cest une initiative que je salue et dont jai pu apprécier, il y a quelques minutes, toute la qualité.
Au fil des clichés exposés, en effet, se dessine progressivement un portrait fidèle de la BAC de Seine-Saint-Denis et, à travers elle, de lensemble des BAC de France : portrait de leurs missions, naturellement ; portrait de leurs moyens et de leurs modes dintervention, bien sûr ; mais aussi, et cest là le plus remarquable, portrait de lesprit qui les anime, du courage et de lengagement des hommes et des femmes qui les composent.
Ce qui ressort de ces photos, ainsi, ce nest pas un exposé froid de laction des BAC mais le récit passionnant de lhistoire dune unité qui a su, par sa compétence, son efficacité et les qualités de ses membres, simposer comme indispensable.
Les BAC se sont imposées, dabord, en réponse à un besoin précis.
La Seine-Saint-Denis au début des années 1970 constitue en effet un territoire à part dans le paysage français de la fin des Trente Glorieuses. Bassin industriel touché de plein fouet par le premier choc pétrolier, territoire populaire où cohabitent nouveaux logements HLM et derniers bidonvilles de notre pays, ce département est le premier à voir émerger une nouvelle forme de délinquance, urbaine et violente, souvent nocturne et largement centrée sur les vols de voitures et les atteintes aux personnes.
Comme vous lavez rappelé, capitaine Prévot, la toute jeune direction départementale de la sécurité, alertée par des hommes de terrain comme lofficier de la paix principal Claude DURAND, a pris immédiatement conscience, non seulement de loriginalité de cette nouvelle forme de délinquance, mais aussi de la nécessité dy apporter sans délai une réponse spécifiquement calibrée. Cest ainsi que voit le jour, le 1er octobre 1971, la brigade anti-criminalité de Seine-Saint-Denis.
Dès lorigine, elle se distingue par son souci dadapter la réponse policière à la réalité du terrain. Lobjectif est simple : faire en sorte que ce ne soit pas les voyous qui exercent impunément une pression sur la population mais bien les forces de lordre qui exercent une pression dissuasive sur les voyous. Avec la généralisation progressive des BAC sur tout le territoire national, la peur change de camp.
Depuis lorigine, tout a été mis en uvre pour faire des BAC une véritable épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête des voyous :
* en termes de missions, dabord, ces brigades sattachent, par leur présence et leur réactivité sur le terrain, à rendre la tâche impossible aux délinquants :
- de manière proactive, elles centrent leurs patrouilles sur les secteurs les plus criminogènes, afin de perturber, de déranger et, donc, dentraver la délinquance dhabitude, de proximité, celle qui est la plus traumatisante pour nos concitoyens ;
- en matière de répression, les BAC se sont spécialisées dans la recherche dinfractions, notamment de voie publique, et dans linterpellation en flagrant délit de leurs auteurs ;
* en termes dorganisation, ensuite, elles sefforcent de se fondre au maximum dans le terrain pour pouvoir surgir, par surprise, au moment le plus opportun : les membres des BAC travaillent ainsi en civil, dans des quartiers dont ils connaissent en profondeur les ressorts et la topographie pour y avoir déjà travaillé avant leur intégration en BAC. Par ailleurs, ils concentrent leurs interventions sur les plages horaires où se commettent le plus grand nombre dinfraction, cest-à-dire, souvent, en soirée et de nuit.
Présent dès lorigine, ce souci de réactivité et dadaptation au terrain a toujours été et reste encore aujourdhui le trait caractéristique des BAC :
* toujours axées sur le flagrant délit et la tranquillité de la voie publique, les BAC ont progressivement élargi leur champ dintervention en fonction des évolutions de la délinquance. En plus de la lutte contre la petite et moyenne délinquance de voie publique, les BAC contribuent aujourdhui à combattre les violences urbaines, les violences de bandes et la délinquance itinérante ;
* en 1995, dans le cadre du plan national déquipement des BAC, les membres de ces brigades ont été les premiers policiers de France à recevoir des tonfas puis des flash-balls et les premiers à se voir individuellement dotés de gilets pare-balles à port discret ;
* pour répondre à lutilisation croissante, notamment par les braqueurs et les trafiquants de drogue, de voitures à la motorisation puissante, la BAC reçoit, dès le milieu des années 1990, des véhicules rapides et banalisés pour lutter à armes égales avec les voyous. Je souhaite aujourdhui quun effort particulier soit apporté à la gestion des moyens mobiles qui vous sont dédiés. Cela pourra être rendu possible lannée prochaine dans le cadre des du plan complémentaire déquipement exceptionnel que jai décidé, et qui permettra dacheter 2200 véhicules pour la Police Nationale. Je veillerai à ce que les besoins spécifique de vos services soient pris en compte.
Mais, au-delà de ces qualités dorganisation, le succès des BAC se fonde aussi, et peut-être surtout, sur lengagement des hommes et des femmes qui les composent.
Intégrer une BAC nest pas un engagement anodin.
Cest, dabord, une démarche volontaire, ouverte à des agents aguerris, responsables et compétents.
Outre cette expérience de terrain minimale que jévoquais tout à lheure, tout policier postulant à la BAC doit ainsi se distinguer par sa condition physique, ses compétences professionnelles et sa force morale.
Évaluées au moment du recrutement, ces qualités sont ensuite régulièrement testées afin de sassurer que chaque agent est toujours au mieux de sa condition pour remplir sa mission en brigade anti-criminalité.
Intégrer une BAC exige, ensuite, une rigueur déontologique absolue. Face à des voyous dont la violence et lirrespect sont autant de provocations, les BAC comme lensemble des forces de sécurité ont le devoir de la fermeté mais pas le droit à la colère. Cest une obligation morale autant quune nécessité pratique :
* obligation morale car, comme forces de lordre, vous représentez lautorité de la loi, vous garantissez la cohésion de notre société et défendez la paix sociale. Ces valeurs, vous ne devez pas seulement les faire respecter ; vous devez les respecter vous-mêmes, les incarner par votre attitude irréprochable. Cest à cette condition et à cette condition seulement que vous serez le rempart des victimes et des plus vulnérables contre linjustice ;
* mais nécessité pratique, aussi, car chaque écart porte atteinte non pas seulement à limage de notre institution, mais aussi à lefficacité de votre action puisque tout manquement à ces règles déontologiques est susceptible de placer le délinquant en position de victime.
Avoir cette rigueur déontologique demande, jen suis conscient, une vraie force de caractère. Je sais que cest une qualité partagée par lensemble des membres des BAC.
Le travail en BAC requiert, enfin, un engagement personnel total.
Cest ce que, depuis bientôt 10 ans, nous apprécions particulièrement avec le président de la République. Notre estime pour les BAC, notre estime pour votre travail, vient, bien sûr, de votre efficacité ; mais elle vient, aussi, de votre sens du service et de la conscience que nous avons des sacrifices que vous consentez dans votre vie personnelle et familiale pour mener à bien votre mission.
Intégrer une BAC, cest, en effet, accepter de se confronter à des conditions de travail exigeantes :
* cest apprendre, dabord, souvent, à gérer le travail de nuit, cest-à-dire à évoluer dans un environnement plus inquiétant et souvent plus dangereux quen journée, mais aussi travailler de manière plus autonome, savoir prendre des initiatives et réagir à des situations durgence sans le contrôle immédiat et rassurant de sa hiérarchie et enfin réussir à concilier des horaires décalés avec le maintien dune vie sociale et dun équilibre familial ;
* cest apprendre, ensuite, à gérer le temps très particulier des patrouilles de BAC, cest-à-dire être capable, à la fois, de maintenir un haut niveau de concentration dans les phases, parfois longues, de calme et ne pas se laisser submerger par la pression dans les phases, nécessairement soudaines, daction et de danger.
Ces contraintes, les membres des BAC les surmontent ensemble. Signe de cette cohésion et de cette solidarité, les brigades anti-criminalité se signalent dailleurs fréquemment par le fort esprit de camaraderie qui règne en leur sein. Cette cohésion est gage defficacité. Le succès des BAC est vraiment, dabord, celui de leurs agents. Que tous soient remerciés pour leur investissement.
Fortes de cette histoire et de ces qualités, les BAC sont, aujourd'hui, un maillon essentiel de notre dispositif de sécurité.
Vous le savez, jai développé, depuis mon arrivée place Beauvau, une réforme destinée à rendre plus visible et plus sensible la présence des forces de sécurité sur le terrain, la réforme des patrouilleurs.
Cette réforme ne remet pas en cause lexistence des BAC.
Elle ne remet pas en cause les missions des BAC.
Elle ne remet pas en cause, non plus, la philosophie daction des BAC.
Ce quopère la réforme des patrouilleurs, en effet, ce nest pas changer mais élargir, compléter notre politique de sécurité.
Notre objectif reste inchangé : assurer la tranquillité de nos concitoyens.
Pour cela, il faut, premièrement, assumer de réprimer les crimes et les délits et oser faire peser le plus de pression possible sur les délinquants. Cest, notamment, la mission des BAC. Cest une mission nécessaire. Cest une mission indispensable.
Mais cette action nest pas suffisante. La tranquillité de nos concitoyens se nourrit, aussi, de nos efforts pour accroître le sentiment de sécurité de la population. Cest pourquoi, nous devons, en parallèle de notre action répressive, multiplier les contacts avec la population et décupler la présence, visible et rassurante, des forces de sécurité sur la voie publique. Cest, vous laurez compris, lobjectif de la réforme des patrouilleurs.
Parce que nous recherchons un juste équilibre, les BAC ont donc bien, comme les patrouilleurs, toute leur place dans notre dispositif de sécurité.
Des conditions de travail exigeantes, des missions délicates autant quexposées et une contribution reconnue à la tranquillité de nos concitoyens, voilà en quelques mots, Mesdames et Messieurs, le portrait dune BAC.
Cest limage que renvoie de ces brigades lexposition de photos que je suis venu inaugurer aujourdhui.
Cest, surtout, la réalité que je constate, chaque jour, comme ministre de lintérieur en charge de la sécurité de nos concitoyens.
Il manque pourtant, encore, un dernier trait à cette description : ce trait, je lai retrouvé avant même dentrer dans ce bâtiment, sur le monument aux policiers morts en service devant lequel nous sommes passés en arrivant au Commissariat.
Ce trait, cest celui dun dévouement poussé à lextrême, jusquà accepter que lengagement pris au service de nos concitoyens puisse exiger de vous, un jour, le sacrifice de votre vie.
Cet engagement, vous le réitérez chaque jour, chaque fois que vous vous portez avec votre brigade au-devant du danger.
Cest un engagement admirable. Il mérite notre respect autant que notre reconnaissance.
Source http://www.interieur.gouv.fr, le 22 novembre 2011