Texte intégral
Messieurs les Ministres,
Messieurs les Secrétaires généraux,
Messieurs les Ambassadeurs
Mesdames, Messieurs,
Six mois après le Sommet de Deauville, deux mois après les réunions de Marseille et de New York, le temps est venu de tirer un premier bilan de la mise en uvre du Partenariat de Deauville. Nous avons tous effectué un travail considérable et je crois pouvoir dire que ce bilan est positif.
Notre Partenariat offre désormais un cadre de discussion et daction structuré et efficace pour soutenir les pays arabes qui se sont engagés dans un processus de réformes politiques et économiques.
La réunion daujourdhui confirme le caractère unique de notre partenariat, qui réunit dans un même esprit de coopération membres du G8, pays arabes en transition démocratique et pays partenaires de la région, avec lappui de la plupart des grandes organisations et institutions financières internationales. Ensemble, nous sommes à même de relever les défis auxquels sont confrontés les pays en transition, au service de la stabilité et de la prospérité de la région tout entière.
Notre réunion confirme également le dynamisme du Partenariat : nous sommes heureux daccueillir lOrganisation internationale de la Francophonie (OIF) et le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD).
Elle confirme enfin son caractère désormais pleinement opérationnel. Le Maroc, la Tunisie et la Jordanie ont dores et déjà organisé des réunions de suivi. Je souhaite que ces réunions se tiennent dans tous les pays bénéficiaires, au rythme qui leur paraîtra nécessaire.
Par ailleurs, les plateformes de coordination des organisations internationales, créées lors des réunions de Marseille et de New York, sont maintenant en place. Sous légide de lOrganisation de Développement et de Coopération économiques et de la Banque africaine de Développement, elles seront essentielles pour accélérer la mise en place des financements multilatéraux aux bénéfices des pays en transition.
Dans toutes ses dimensions, notre Partenariat commence à porter ses fruits.
Dabord sur le plan économique.
Depuis le Sommet de Deauville, quelques 3 milliards de dollars ont été versés par les pays partenaires. Cest une première étape. À Marseille, le 10 septembre dernier, un effort daccompagnement de 70 à 80 milliards de dollars a été annoncé pour la période 2011-2013, dont 38 milliards par les Institutions financières internationales. Nous devons maintenir notre mobilisation et accélérer le financement des projets soumis par les pays en transition.
Et ces projets ne manquent pas. Plusieurs actions et programmes économiques de soutien aux réformes ont dores et déjà été identifiés, à titre multilatéral ou bilatéral. Je pense notamment pour la Tunisie à la création dun fonds dinvestissement et dune caisse des dépôts et consignations qui accompagneraient le financement de milliers dentreprises ; pour lÉgypte aux projets de dinfrastructures de transports et aux logements sociaux ; en Jordanie à la création dun réseau de chemin de fer ; au Maroc, aux projets daménagement du territoire et daide au développement rural.
Je voudrais aussi saluer la décision de la Banque européenne de Reconstruction et de Développement, le 30 septembre 2011, détendre son mandat à la Rive sud de la Méditerranée. Cela permettra aux quatre pays en transition qui en ont fait la demande, la Tunisie, lÉgypte, le Maroc et la Jordanie, dêtre éligibles dici la fin de lannée 2011 aux actions de la BERD.
Il sagira dans un premier temps dune assistance technique, mais celle-ci sera suivie très rapidement des premiers prêts destinés pour lessentiel au financement du secteur privé.
Enfin, le Centre de Marseille pour lintégration en Méditerranée a commencé ses travaux, dont il nous rendra compte dans quelques instants. Au prochain trimestre, il remettra son rapport sur les obstacles aux échanges dans la région et les moyens de les surmonter.
Notre Partenariat commence aussi à porter ses fruits sur le plan politique.
Les valeurs partagées quil entend promouvoir ont progressé. Les processus électoraux qui ont eu lieu ou sont en cours en Tunisie, en Égypte, au Maroc et en Jordanie en témoignent, de même que la situation du peuple libyen, qui est désormais libre et vient de se donner un nouveau Premier ministre.
Le dialogue entre les sociétés civiles et les gouvernements et entre les sociétés civiles elles-mêmes sapprofondit. Ce renouveau donne une nouvelle dimension au Forum pour lavenir, dont la prochaine réunion se tient demain. Ses travaux viendront utilement enrichir, nourrir et éclairer ceux du Partenariat de Deauville.
Mais si nous avons progressé, beaucoup reste à faire. Chaque jour qui passe montre que ce processus ne sera pas sans heurts et cahots. Inscrire notre effort dans la durée : cest là tout lenjeu.
Au-delà de laccélération de la concrétisation de nos engagements financiers, je pense tout particulièrement à la jeunesse. Comme je lai dit à New York, si elle ne trouve pas de perspectives à la mesure de ses attentes, rien ne pourra empêcher lessor des extrémismes et le basculement dans linstabilité. La jeunesse attend de nous des réponses à la hauteur de ses espoirs. Nous lui devons de prendre toutes les mesures pour soutenir la mise en place dune éducation accessible à toutes et à tous, une éducation moderne qui lui permette de sinsérer facilement sur le marché du travail.
Je propose que nous inscrivions clairement la question de léducation et de la formation professionnelle à lagenda des réunions de suivi du Partenariat de Deauville. Je propose également que la prochaine présidence envisage lorganisation dune réunion des ministres de lÉducation, de la jeunesse, de la formation professionnelle et de lEmploi au format du Partenariat, pour élaborer un calendrier dactions dans ces domaines.
Mesdames, Messieurs,
Le Partenariat de Deauville doit sinscrire dans la durée. La présidence française du G8 sachève, mais je connais lengagement dHillary Clinton et je ne doute pas que notre prochaine réunion, qui aura lieu en mai 2012, à Chicago, nous permettra de dresser un bilan positif de notre action commune. Dici là - cest une idée que je soumets à la prochaine présidence -, nous pourrions acter le principe dorganiser au cours du premier trimestre des réunions complémentaires aux réunions de suivi nationales qui se sont déjà tenues, notamment en mobilisant les bailleurs multilatéraux, afin de préciser les besoins de financement par projet, les moyens mobilisables par les partenaires et le calendrier envisagé pour le financement. Notre préoccupation cest de passer à la concrétisation des projets.
Je vous remercie de votre attention et vous propose maintenant dengager nos débats. Les représentants des pays en transition pourraient dabord nous faire un point de situation. Nous pourrions ensuite entendre les organisations internationales, avant douvrir une discussion libre.
Je vous propose pour terminer de laisser la parole à la représentante des États-Unis, pour quelle puisse nous présenter les priorités de la future présidence américaine.
( )
Avant de lever la séance, je voudrais tous vous remercier pour ces échanges fructueux. Notre partenariat est désormais sur de bons rails et il nous faut redoubler nos efforts pour lui permettre dexprimer tout son potentiel au service de la région. Nous avons repris les grandes lignes de notre discussion dans un résumé de la présidence. Avec votre accord, et sous la responsabilité de la présidence, je rendrai compte brièvement de ces grandes lignes lors de la conférence de presse conjointe de demain au cours de laquelle je pourrais distribuer ce résumé.
Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 novembre 2011
Messieurs les Secrétaires généraux,
Messieurs les Ambassadeurs
Mesdames, Messieurs,
Six mois après le Sommet de Deauville, deux mois après les réunions de Marseille et de New York, le temps est venu de tirer un premier bilan de la mise en uvre du Partenariat de Deauville. Nous avons tous effectué un travail considérable et je crois pouvoir dire que ce bilan est positif.
Notre Partenariat offre désormais un cadre de discussion et daction structuré et efficace pour soutenir les pays arabes qui se sont engagés dans un processus de réformes politiques et économiques.
La réunion daujourdhui confirme le caractère unique de notre partenariat, qui réunit dans un même esprit de coopération membres du G8, pays arabes en transition démocratique et pays partenaires de la région, avec lappui de la plupart des grandes organisations et institutions financières internationales. Ensemble, nous sommes à même de relever les défis auxquels sont confrontés les pays en transition, au service de la stabilité et de la prospérité de la région tout entière.
Notre réunion confirme également le dynamisme du Partenariat : nous sommes heureux daccueillir lOrganisation internationale de la Francophonie (OIF) et le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD).
Elle confirme enfin son caractère désormais pleinement opérationnel. Le Maroc, la Tunisie et la Jordanie ont dores et déjà organisé des réunions de suivi. Je souhaite que ces réunions se tiennent dans tous les pays bénéficiaires, au rythme qui leur paraîtra nécessaire.
Par ailleurs, les plateformes de coordination des organisations internationales, créées lors des réunions de Marseille et de New York, sont maintenant en place. Sous légide de lOrganisation de Développement et de Coopération économiques et de la Banque africaine de Développement, elles seront essentielles pour accélérer la mise en place des financements multilatéraux aux bénéfices des pays en transition.
Dans toutes ses dimensions, notre Partenariat commence à porter ses fruits.
Dabord sur le plan économique.
Depuis le Sommet de Deauville, quelques 3 milliards de dollars ont été versés par les pays partenaires. Cest une première étape. À Marseille, le 10 septembre dernier, un effort daccompagnement de 70 à 80 milliards de dollars a été annoncé pour la période 2011-2013, dont 38 milliards par les Institutions financières internationales. Nous devons maintenir notre mobilisation et accélérer le financement des projets soumis par les pays en transition.
Et ces projets ne manquent pas. Plusieurs actions et programmes économiques de soutien aux réformes ont dores et déjà été identifiés, à titre multilatéral ou bilatéral. Je pense notamment pour la Tunisie à la création dun fonds dinvestissement et dune caisse des dépôts et consignations qui accompagneraient le financement de milliers dentreprises ; pour lÉgypte aux projets de dinfrastructures de transports et aux logements sociaux ; en Jordanie à la création dun réseau de chemin de fer ; au Maroc, aux projets daménagement du territoire et daide au développement rural.
Je voudrais aussi saluer la décision de la Banque européenne de Reconstruction et de Développement, le 30 septembre 2011, détendre son mandat à la Rive sud de la Méditerranée. Cela permettra aux quatre pays en transition qui en ont fait la demande, la Tunisie, lÉgypte, le Maroc et la Jordanie, dêtre éligibles dici la fin de lannée 2011 aux actions de la BERD.
Il sagira dans un premier temps dune assistance technique, mais celle-ci sera suivie très rapidement des premiers prêts destinés pour lessentiel au financement du secteur privé.
Enfin, le Centre de Marseille pour lintégration en Méditerranée a commencé ses travaux, dont il nous rendra compte dans quelques instants. Au prochain trimestre, il remettra son rapport sur les obstacles aux échanges dans la région et les moyens de les surmonter.
Notre Partenariat commence aussi à porter ses fruits sur le plan politique.
Les valeurs partagées quil entend promouvoir ont progressé. Les processus électoraux qui ont eu lieu ou sont en cours en Tunisie, en Égypte, au Maroc et en Jordanie en témoignent, de même que la situation du peuple libyen, qui est désormais libre et vient de se donner un nouveau Premier ministre.
Le dialogue entre les sociétés civiles et les gouvernements et entre les sociétés civiles elles-mêmes sapprofondit. Ce renouveau donne une nouvelle dimension au Forum pour lavenir, dont la prochaine réunion se tient demain. Ses travaux viendront utilement enrichir, nourrir et éclairer ceux du Partenariat de Deauville.
Mais si nous avons progressé, beaucoup reste à faire. Chaque jour qui passe montre que ce processus ne sera pas sans heurts et cahots. Inscrire notre effort dans la durée : cest là tout lenjeu.
Au-delà de laccélération de la concrétisation de nos engagements financiers, je pense tout particulièrement à la jeunesse. Comme je lai dit à New York, si elle ne trouve pas de perspectives à la mesure de ses attentes, rien ne pourra empêcher lessor des extrémismes et le basculement dans linstabilité. La jeunesse attend de nous des réponses à la hauteur de ses espoirs. Nous lui devons de prendre toutes les mesures pour soutenir la mise en place dune éducation accessible à toutes et à tous, une éducation moderne qui lui permette de sinsérer facilement sur le marché du travail.
Je propose que nous inscrivions clairement la question de léducation et de la formation professionnelle à lagenda des réunions de suivi du Partenariat de Deauville. Je propose également que la prochaine présidence envisage lorganisation dune réunion des ministres de lÉducation, de la jeunesse, de la formation professionnelle et de lEmploi au format du Partenariat, pour élaborer un calendrier dactions dans ces domaines.
Mesdames, Messieurs,
Le Partenariat de Deauville doit sinscrire dans la durée. La présidence française du G8 sachève, mais je connais lengagement dHillary Clinton et je ne doute pas que notre prochaine réunion, qui aura lieu en mai 2012, à Chicago, nous permettra de dresser un bilan positif de notre action commune. Dici là - cest une idée que je soumets à la prochaine présidence -, nous pourrions acter le principe dorganiser au cours du premier trimestre des réunions complémentaires aux réunions de suivi nationales qui se sont déjà tenues, notamment en mobilisant les bailleurs multilatéraux, afin de préciser les besoins de financement par projet, les moyens mobilisables par les partenaires et le calendrier envisagé pour le financement. Notre préoccupation cest de passer à la concrétisation des projets.
Je vous remercie de votre attention et vous propose maintenant dengager nos débats. Les représentants des pays en transition pourraient dabord nous faire un point de situation. Nous pourrions ensuite entendre les organisations internationales, avant douvrir une discussion libre.
Je vous propose pour terminer de laisser la parole à la représentante des États-Unis, pour quelle puisse nous présenter les priorités de la future présidence américaine.
( )
Avant de lever la séance, je voudrais tous vous remercier pour ces échanges fructueux. Notre partenariat est désormais sur de bons rails et il nous faut redoubler nos efforts pour lui permettre dexprimer tout son potentiel au service de la région. Nous avons repris les grandes lignes de notre discussion dans un résumé de la présidence. Avec votre accord, et sous la responsabilité de la présidence, je rendrai compte brièvement de ces grandes lignes lors de la conférence de presse conjointe de demain au cours de laquelle je pourrais distribuer ce résumé.
Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 novembre 2011