Déclaration de M. Frédéric Mitterrand, ministre de la culture et de la communication, sur les média, Euronews et la télévision européenne, Lyon le 12 novembre 2011.

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Circonstance : Visite au siège social d'Euronews à Lyon le 12 novembre 2011

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Je me réjouis d'être aujourd’hui parmi vous, pour ouvrir cette nouvelle page de la très belle histoire d'Euronews.
Lorsqu’Euronews est venue s'installer dans l'agglomération lyonnaise en mai 1992, le défi était de taille. Il s'agissait de bâtir un modèle inédit de média européen, capable de proposer au monde un regard différent sur l'actualité, en transcendant les visions strictement nationales, en portant nos valeurs communes.
Près de 20 ans plus tard, force est de constater que ce qui était hier un pari un peu fou est aujourd'hui une réussite exemplaire. Euronews s'est imposée comme la chaîne d'information internationale préférée des Européens, qui sont chaque jour plus de 6 millions à suivre ses programmes sur le câble, le satellite ou par voie hertzienne. Son rayonnement international ne cesse de s'étendre et elle est aujourd'hui reçue dans le monde entier par plus de 344 millions de foyers, dans 155 pays.
Cette réussite incontestable, nous la devons en partie aux hommes qui dirigent Euronews avec talent et conviction, et je pense en particulier à Philippe Cayla, président du directoire de la chaîne, et à vous-même, cher Michael Peters.
Ce succès est celui d'une organisation unique, composée de 800 collaborateurs dont 400 journalistes, qui représentent 25 nationalités, oeuvrant quotidiennement pour diffuser la chaîne simultanément dans 11 langues différentes 24h sur 24h, avec une précision remarquable. Cette diversité et cette richesse sont constitutives de l’identité européenne d'Euronews et de la spécificité de son offre. Je veux donc ici rendre hommage à ces équipes, avec une pensée particulière pour les journalistes polonais et portugais qui, je le sais, sont dans l'inquiétude, et saluer leur formidable engagement au service de la chaîne et de sa politique éditoriale, qui donne corps à la pluralité des points de vue et à nos objectifs européens en matière de multilinguisme.
Le multilinguisme n’est pas un poids supplémentaire qui viendrait s’ajouter aux multiples contraintes du projet européen : il est, j’en suis persuadé, l’élément même de notre intercompréhension, il est l’une des conditions d’accommodement et d’adhésion, pour tous les citoyens européens, à notre identité commune.
Si la réussite d'Euronews doit beaucoup à la qualité des femmes et des hommes qui la constituent, elle s'explique aussi par le fait qu’ils servent une ligne éditoriale dont la constance, la clarté et la limpidité est exemplaire, au profit d’une information dense et impartiale, « pure », pour reprendre votre nouvelle signature, en quête constante de justesse et de vérité.
Cette rigueur, cette exigence de qualité, si précieuses à l'heure où la production d'information en temps réel privilégie parfois le sensationnel à la fiabilité, n'ont jamais empêché l'entreprise de rechercher en permanence l'innovation et la création, sur le plan technologique comme dans la manière même de présenter l'information.
Je pense notamment au succès planétaire de la rubrique « No comment », largement copiée depuis son lancement, et qui propose un regard si radicalement différent sur l'information que je n'aurais pas été surpris d'en retrouver des extraits projetés sur les murs de la Sucrière à l'occasion de la biennale d'art contemporain 2011.
Cette association d'idée n'est pas innocente tant Euronews est profondément enracinée dans la cité qui l'a vu naître. La fidélité de la chaîne à la ville de Lyon traduit la force de ce lien et l'engagement constant de la Région Rhône-Alpes comme du Grand Lyon à ses côtés.
En ces temps de difficultés économiques mondiales, malheureusement propices au repli sur soi, la présence d'Euronews sur le sol français est un formidable plaidoyer en faveur de l'idée européenne. Résultat du travail commun de 21 chaînes publiques, elle démontre à travers sa réussite la pertinence d'un modèle fondé sur la collaboration, à l'échelle de l'espace européen, de services publics nationaux.
À ce titre, cher Jean-Jacques Queyranne, cher Gérard Collomb, je veux saluer les efforts conjoints déployés par vos deux collectivités pour que la chaîne demeure en France et poursuive son développement à Lyon. Je me réjouis d'ailleurs que cet engagement se traduise prochainement par l'entrée de la Région Rhône-Alpes et du Grand Lyon au capital d'Euronews.
Dans ce contexte, il était donc logique que la chaîne s'installe au coeur même de la cité et plus particulièrement dans le quartier de la Confluence, un des plus vastes projets de réaménagement urbain d'Europe, qui consacre le dynamisme économique, social et culturel de la ville de Lyon et de la région Rhône-Alpes.
À proximité du nouvel Hôtel de la Région dessiné par Christian de Portzamparc et du siège du Progrès, Euronews disposera bientôt d'un bâtiment d’environ 10 000 m², conçu par les architectes Jakob & MacFarlane, dont le dessin radicalement moderne et ouvert symbolise autant l'identité européenne de la chaîne que ses ambitions de développement. J'en profite pour saluer les différentes institutions qui participent à ce projet immobilier et sans lesquelles il ne pourrait pas voir le jour : la Caisse des dépôts et Consignations, les Voies Navigables de France et le groupe Cardinal.
Gageons que ce nouvel écrin contribuera à étendre le rayonnement de la chaîne en Europe et dans le monde, entre Rhône et Saône. Euronews, cette horloge de Babel, où l’information en continu ne sacrifie jamais la qualité sur l’autel de l’immédiateté, y a, j’en suis sûr, un très bel avenir.
Je vous remercie.
Source http://www.culture.gouv.fr, le 16 novembre 2011