Texte intégral
Je voudrais remercier la Présidente Dilma Rousseff pour laccueil chaleureux quelle vient de me réserver à moi-même et à la délégation qui maccompagne et pour la qualité des échanges que nous avons eus. Javais essayé dorganiser mon voyage pour pouvoir lui souhaiter son anniversaire, je lai fait simplement avec une journée de retard mais avec beaucoup de sincérité et damitié.
La France a beaucoup dadmiration pour ce que les autorités et la population brésiliennes ont réussi, et notamment ce quils ont réussi depuis la dernière décennie : un très fort leadership, incarné par des Chefs dEtat visionnaires ; une politique de développement économique et social ambitieuse ; une influence nouvelle et légitime du Brésil sur la scène internationale. Et je voudrais que vous me permettiez de dire, en particulier aussi, toute lestime qui est la mienne pour lhistoire personnelle de Dilma Rousseff, pour son parcours, pour son courage et pour les combats quelle a conduits tout au long de sa vie.
Je suis venu au Brésil pour rappeler notre totale détermination à poursuivre le partenariat stratégique qui avait été lancé en 2008 par les Présidents Sarkozy et Lula. Aujourd'hui, nous avons non seulement pu constater combien ce partenariat était vivant, dynamique, diversifié mais surtout nous sommes convenus de laccélérer et de le densifier encore autour de projets très concrets dans le domaine économique, dans le domaine scientifique et technologique.
Madame la Présidente Rousseff a évoqué des chiffres que je nai pas besoin de rappeler : nous avons doublé nos échanges commerciaux en moins de dix ans, il y a aujourdhui plus de 500 entreprises françaises installées au Brésil qui représentent plus de 500 000 emplois. Et nous sommes au tout premier rang des investisseurs étrangers au Brésil.
Je veux insister sur le fait que nos relations ne sont pas simplement des relations de producteurs à consommateurs, ce sont des partenariats industriels, des partenariats industriels qui impliquent notamment des transferts de technologie et une véritable volonté de produire et de concevoir ensemble. Je veux souligner lun des exemples les plus emblématiques de ce partenariat technologique qui est la réalisation des grands contrats dans le domaine de la défense, notamment ceux de la construction dhélicoptères et de sous-marins. Je sais que madame Rousseff est allée découper la première tôle du premier sous-marin réalisé dans le cadre de ce partenariat et je me réjouis de pouvoir samedi aller visiter ce chantier.
Nous avons naturellement évoqué ensemble les grands programmes brésiliens dans le domaine du renforcement des capacités navales comme des capacités aériennes de larmée ainsi que lenjeu essentiel de la sécurisation des frontières du pays. Jai redit à madame Rousseff que sur tous ces sujets, le Brésil doit savoir quil peut compter sur les propositions françaises. Et jai retenu de notre entretien que nous pouvions être confiants sur le développement de nos coopérations dans tous ces secteurs.
Nos hommes d'affaires travaillent en toute confiance ensemble et en témoigne la très importante délégation qui maccompagne. Je veux remercier toutes celles et tous ceux qui, au sein du Groupe de Haut Niveau franco-brésilien, ont travaillé depuis 2009 et qui viennent de nous remettre un rapport très riche en propositions concrètes pour dynamiser les investissements croisés entre nos deux pays.
Ces propositions s'inscrivent dans la droite ligne des grands projets de coopération franco-brésiliens, dans les secteurs prioritaires que avons ensemble identifiés : laéronautique, le spatial, le nucléaire civil et nous avons beaucoup insisté lun et lautre sur la nécessité dapprofondir notre coopération dans ce domaine- le transport à grande vitesse, la puissance de calcul, ou encore le domaine de la santé.
Nous avons d'ailleurs, dès aujourd'hui, accompli l'une des recommandations de ce rapport en signant une convention en matière de sécurité sociale, qui va grandement faciliter la mobilité professionnelle entre la France et le Brésil.
Nous avons également décidé de renforcer notre partenariat dans le domaine universitaire et scientifique. La France est fière dêtre le premier partenaire européen du Brésil en matière de coopération scientifique. Elle est fière également dêtre le pays qui accueille le plus détudiants brésiliens boursiers dans le monde, il y a aujourdhui 4 000 étudiants brésiliens boursiers en France, et jai eu beaucoup de plaisir à annoncer à madame la Présidente notre plein soutien au programme quelle a lancé, le programme « Sciences sans frontière ». Dans le cadre de ce programme nous nous sommes engagés sur une première période de quatre ans à accueillir 10 000 étudiants brésiliens supplémentaires dans les universités françaises.
Nous créerons également les conditions pour intensifier la relation entre les universités et les entreprises grâce au financement de centres de formation et au financement de thèses. Et cest dans cet esprit que jattache beaucoup de prix au projet de Fondation franco-brésilienne pour la science et la technologie, qui devrait bientôt voir le jour, avec la participation de lAcadémie des Sciences et de nos entreprises. Je veux dire que cest un magnifique projet que le Gouvernement français appuie pleinement.
Nous avons évidemment évoqué la situation internationale, et en particulier la crise de la dette souveraine que traversent aujourd'hui certains pays de la Zone Euro, attaqués par les marchés, alors même que bien souvent leur situation objective est plus favorable que celle dautres pays dans le monde. Jai redit à cette occasion à madame Rousseff que - comme je lai fait ce matin à Sao Paulo - la détermination totale de la France non seulement à maîtriser ses finances publiques, mais à relancer en même temps la croissance dans le cadre européen. Après le sommet de Bruxelles du 9 décembre dernier, je suis venu délivrer auprès dun grand pays émergent, qui est un pays ami et partenaire de la France et de lEurope, un message de confiance dans la construction européenne. Et je crois que madame Rousseff a bien compris que, quelles que soient les difficultés que nous traversons, nous ne transigerons jamais sur la question de la monnaie européenne qui est pour nous le symbole même de la réconciliation européenne et de la construction de cet ensemble européen qui est nécessaire à la protection de notre civilisation européenne.
Nous avons, enfin, constaté notre très large identité de vue sur les grands rendez-vous multilatéraux et en particulier sur celui de Rio+20. Cette identité de vue sinscrit dans le cadre du combat que nous menons ensemble pour la réforme de la gouvernance mondiale. Cette gouvernance mondiale doit donner toute sa place à un pays comme le Brésil, notamment au Conseil de sécurité. Chacun reconnaitre que depuis quatre ans le président Sarkozy ne manque jamais une occasion de rappeler dans toutes les instances internationales, dans tous les forums, la nécessité de réformer le Conseil de sécurité des Nations Unies et dy donner une place de membre permanent au Brésil, à lAllemagne, au Japon, à lInde, ainsi quà un pays qui pourrait représenter le continent africain.
Enfin, nous avons abordé les crises qui menacent actuellement la paix et la sécurité internationale, et jai redit à la Présidente Rousseff lhorreur que nous inspire, jour après jour, les massacres de populations civiles en Syrie. Les Nations Unies évoquent désormais le chiffre de plus 5 000 morts. Je me réjouis quune très large majorité détats, dont la France et le Brésil aient récemment condamné aux Nations Unies les exactions commises par le régime de Bachar Al-Assad. Et je forme le vu que la communauté internationale soit en mesure prochainement de mettre un terme aux souffrances endurées par le peuple syrien.
Voilà mesdames et messieurs il existe entre la France et le Brésil une très ancienne amitié, une amitié fondée sur des éléments qui tiennent à notre culture partagée, mais qui tiennent aussi à notre conception de lorganisation du monde, notre conception de lavenir du monde. Je rappelais à madame Rousseff que la France a été le premier pays dans les années 60 à reconnaître la Chine. Ceci pour dire que nous avons toujours été les défenseurs acharnés du multilatéralisme, nous nous sommes toujours opposés à ce que monde soit dominé par une, deux, trois grandes puissances. Nous avons toujours souhaité que chaque continent puisse se faire entendre et cest un combat commun que nous conduisons avec le Brésil et jespère que ce combat pourra se symboliser de façon éclatante par linauguration dans quelques semaines ou quelques mois du pont qui va relier le Brésil à la France en enjambant lOiapoque.
Source http://www.gouvernement.fr, le 2 janvier 2012
La France a beaucoup dadmiration pour ce que les autorités et la population brésiliennes ont réussi, et notamment ce quils ont réussi depuis la dernière décennie : un très fort leadership, incarné par des Chefs dEtat visionnaires ; une politique de développement économique et social ambitieuse ; une influence nouvelle et légitime du Brésil sur la scène internationale. Et je voudrais que vous me permettiez de dire, en particulier aussi, toute lestime qui est la mienne pour lhistoire personnelle de Dilma Rousseff, pour son parcours, pour son courage et pour les combats quelle a conduits tout au long de sa vie.
Je suis venu au Brésil pour rappeler notre totale détermination à poursuivre le partenariat stratégique qui avait été lancé en 2008 par les Présidents Sarkozy et Lula. Aujourd'hui, nous avons non seulement pu constater combien ce partenariat était vivant, dynamique, diversifié mais surtout nous sommes convenus de laccélérer et de le densifier encore autour de projets très concrets dans le domaine économique, dans le domaine scientifique et technologique.
Madame la Présidente Rousseff a évoqué des chiffres que je nai pas besoin de rappeler : nous avons doublé nos échanges commerciaux en moins de dix ans, il y a aujourdhui plus de 500 entreprises françaises installées au Brésil qui représentent plus de 500 000 emplois. Et nous sommes au tout premier rang des investisseurs étrangers au Brésil.
Je veux insister sur le fait que nos relations ne sont pas simplement des relations de producteurs à consommateurs, ce sont des partenariats industriels, des partenariats industriels qui impliquent notamment des transferts de technologie et une véritable volonté de produire et de concevoir ensemble. Je veux souligner lun des exemples les plus emblématiques de ce partenariat technologique qui est la réalisation des grands contrats dans le domaine de la défense, notamment ceux de la construction dhélicoptères et de sous-marins. Je sais que madame Rousseff est allée découper la première tôle du premier sous-marin réalisé dans le cadre de ce partenariat et je me réjouis de pouvoir samedi aller visiter ce chantier.
Nous avons naturellement évoqué ensemble les grands programmes brésiliens dans le domaine du renforcement des capacités navales comme des capacités aériennes de larmée ainsi que lenjeu essentiel de la sécurisation des frontières du pays. Jai redit à madame Rousseff que sur tous ces sujets, le Brésil doit savoir quil peut compter sur les propositions françaises. Et jai retenu de notre entretien que nous pouvions être confiants sur le développement de nos coopérations dans tous ces secteurs.
Nos hommes d'affaires travaillent en toute confiance ensemble et en témoigne la très importante délégation qui maccompagne. Je veux remercier toutes celles et tous ceux qui, au sein du Groupe de Haut Niveau franco-brésilien, ont travaillé depuis 2009 et qui viennent de nous remettre un rapport très riche en propositions concrètes pour dynamiser les investissements croisés entre nos deux pays.
Ces propositions s'inscrivent dans la droite ligne des grands projets de coopération franco-brésiliens, dans les secteurs prioritaires que avons ensemble identifiés : laéronautique, le spatial, le nucléaire civil et nous avons beaucoup insisté lun et lautre sur la nécessité dapprofondir notre coopération dans ce domaine- le transport à grande vitesse, la puissance de calcul, ou encore le domaine de la santé.
Nous avons d'ailleurs, dès aujourd'hui, accompli l'une des recommandations de ce rapport en signant une convention en matière de sécurité sociale, qui va grandement faciliter la mobilité professionnelle entre la France et le Brésil.
Nous avons également décidé de renforcer notre partenariat dans le domaine universitaire et scientifique. La France est fière dêtre le premier partenaire européen du Brésil en matière de coopération scientifique. Elle est fière également dêtre le pays qui accueille le plus détudiants brésiliens boursiers dans le monde, il y a aujourdhui 4 000 étudiants brésiliens boursiers en France, et jai eu beaucoup de plaisir à annoncer à madame la Présidente notre plein soutien au programme quelle a lancé, le programme « Sciences sans frontière ». Dans le cadre de ce programme nous nous sommes engagés sur une première période de quatre ans à accueillir 10 000 étudiants brésiliens supplémentaires dans les universités françaises.
Nous créerons également les conditions pour intensifier la relation entre les universités et les entreprises grâce au financement de centres de formation et au financement de thèses. Et cest dans cet esprit que jattache beaucoup de prix au projet de Fondation franco-brésilienne pour la science et la technologie, qui devrait bientôt voir le jour, avec la participation de lAcadémie des Sciences et de nos entreprises. Je veux dire que cest un magnifique projet que le Gouvernement français appuie pleinement.
Nous avons évidemment évoqué la situation internationale, et en particulier la crise de la dette souveraine que traversent aujourd'hui certains pays de la Zone Euro, attaqués par les marchés, alors même que bien souvent leur situation objective est plus favorable que celle dautres pays dans le monde. Jai redit à cette occasion à madame Rousseff que - comme je lai fait ce matin à Sao Paulo - la détermination totale de la France non seulement à maîtriser ses finances publiques, mais à relancer en même temps la croissance dans le cadre européen. Après le sommet de Bruxelles du 9 décembre dernier, je suis venu délivrer auprès dun grand pays émergent, qui est un pays ami et partenaire de la France et de lEurope, un message de confiance dans la construction européenne. Et je crois que madame Rousseff a bien compris que, quelles que soient les difficultés que nous traversons, nous ne transigerons jamais sur la question de la monnaie européenne qui est pour nous le symbole même de la réconciliation européenne et de la construction de cet ensemble européen qui est nécessaire à la protection de notre civilisation européenne.
Nous avons, enfin, constaté notre très large identité de vue sur les grands rendez-vous multilatéraux et en particulier sur celui de Rio+20. Cette identité de vue sinscrit dans le cadre du combat que nous menons ensemble pour la réforme de la gouvernance mondiale. Cette gouvernance mondiale doit donner toute sa place à un pays comme le Brésil, notamment au Conseil de sécurité. Chacun reconnaitre que depuis quatre ans le président Sarkozy ne manque jamais une occasion de rappeler dans toutes les instances internationales, dans tous les forums, la nécessité de réformer le Conseil de sécurité des Nations Unies et dy donner une place de membre permanent au Brésil, à lAllemagne, au Japon, à lInde, ainsi quà un pays qui pourrait représenter le continent africain.
Enfin, nous avons abordé les crises qui menacent actuellement la paix et la sécurité internationale, et jai redit à la Présidente Rousseff lhorreur que nous inspire, jour après jour, les massacres de populations civiles en Syrie. Les Nations Unies évoquent désormais le chiffre de plus 5 000 morts. Je me réjouis quune très large majorité détats, dont la France et le Brésil aient récemment condamné aux Nations Unies les exactions commises par le régime de Bachar Al-Assad. Et je forme le vu que la communauté internationale soit en mesure prochainement de mettre un terme aux souffrances endurées par le peuple syrien.
Voilà mesdames et messieurs il existe entre la France et le Brésil une très ancienne amitié, une amitié fondée sur des éléments qui tiennent à notre culture partagée, mais qui tiennent aussi à notre conception de lorganisation du monde, notre conception de lavenir du monde. Je rappelais à madame Rousseff que la France a été le premier pays dans les années 60 à reconnaître la Chine. Ceci pour dire que nous avons toujours été les défenseurs acharnés du multilatéralisme, nous nous sommes toujours opposés à ce que monde soit dominé par une, deux, trois grandes puissances. Nous avons toujours souhaité que chaque continent puisse se faire entendre et cest un combat commun que nous conduisons avec le Brésil et jespère que ce combat pourra se symboliser de façon éclatante par linauguration dans quelques semaines ou quelques mois du pont qui va relier le Brésil à la France en enjambant lOiapoque.
Source http://www.gouvernement.fr, le 2 janvier 2012