Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Jai voulu avec Madame Morano faire ce déplacement ici, dans ce centre de formation de Carrefour, parce que nous sommes dans une situation de lemploi qui est extrêmement difficile. Tous les pays européens sont frappés par le ralentissement de lactivité économique. Nous avons une augmentation du chômage qui est forte, qui est dailleurs dans la moyenne des autres pays européens, et qui doit nous conduire à mobiliser des nouveaux instruments pour faire face à ces difficultés de lemploi.
On a ainsi décidé, depuis maintenant plusieurs mois, de mettre vraiment le paquet sur lalternance. On sest fixé lobjectif ambitieux de passer de 600.000 jeunes en alternance à 800.000. Sur les onze premiers mois de lannée 2011, nous avons enregistré une progression de 8 % des entrées en alternance. Cest donc un succès tout à fait remarquable mais qui doit être prolongé.
Nous avons renforcé les formations en alternance, nous avons mis laccent sur laccompagnement des salariés menacés par les restructurations avec le nouveau contrat de sécurisation professionnelle. Nous avons mobilisé au maximum les contrats aidés, notamment pour venir en aide aux personnes qui sont les plus éloignées de lemploi et qui connaissent de longues périodes de chômage. Nous avons défini la nouvelle feuille de route de Pôle-Emploi, qui a été négociée et qui a été signée hier. Lobjectif de cette nouvelle feuille de route est parfaitement claire : il sagit de mieux accompagner les personnes qui en ont le plus besoin et de donner plus de marges de manuvre aux agents de Pôle-Emploi sur le terrain, afin quils puissent répondre dune manière beaucoup plus efficace aux besoins des demandeurs demploi.
Cette feuille de route va aussi permettre, par redéploiement, daffecter 2.000 agents supplémentaires à laccompagnement des demandeurs demploi. Et je voudrais à cette occasion saluer le nouveau directeur général de Pôle-Emploi, Jean Bassères, et lui témoigner toute ma confiance, ainsi que celle du Gouvernement. Et à travers lui nous voudrions témoigner cette confiance à lensemble des agents de Pôle-Emploi.
Je veux aussi souligner que tout au long de lannée 2011 les partenaires sociaux nont pas hésité à prendre leurs responsabilités et ont négocié plusieurs accords. Cest une des particularités de notre pays ces dernières années, dans une situation économique difficile, avec parfois des discours politiques qui sont des discours politiques assez violents sur le plan social. En réalité tout ceci dissimule une vie sociale, un dialogue social qui est extrêmement dense, qui est plus dense quil na jamais été par le passé, si jen juge par le nombre daccords qui ont été négociés.
Nous allons avec le président de la République réunir ces partenaires sociaux le 18 janvier prochain, pour discuter avec eux des effets de la crise sur lemploi et pour se mettre daccord, je lespère, sur de nouvelles mesures pour lutter contre le chômage. Ces nouvelles mesures sont, pour certaines, lamplification des décisions qui ont déjà été prises par le passé, dinstruments quils ont bien connus et qui ont fait preuve de leur efficacité je pense notamment à lactivité partielle à laquelle nous allons donner plus de moyens, je pense aux contrats de sécurisation professionnelle, qui ont montré leur efficacité, aux actions sur les branches et sur les territoires les plus touchés, également au soutien aux chômeurs de longue durée.
Mais nous savons que ces mesures qui ont déjà été utilisées, notamment dans la crise de 2008/2009, ne seront pas suffisantes pour faire face aux difficultés structurelles que rencontre lemploi en France. Cest la raison pour laquelle nous avons décidé dengager des réformes profondes, des réformes structurelles qui visent à améliorer lefficacité de léconomie française pour quelle crée plus demplois, pour quelle cesse en particulier de délocaliser une partie de son activité de production.
Parmi ces questions structurelles, il y a la question de la réforme du financement de la protection sociale. Nous faisons tous le constat que les charges qui pèsent sur le travail sont trop lourdes dans notre pays, pas par rapport aux pays émergents mais simplement par rapport aux pays avec lesquels nous sommes en compétition dans lUnion européenne, et notamment par rapport à nos voisins allemands. Il faut donc revoir lassiette du financement de la protection sociale et mettre un coup darrêt à la désindustrialisation de notre pays.
Nous travaillons à une réforme du financement de la protection sociale dont lobjectif principal serait de baisser le coût du travail par rapport aux autres pays européens, en tout cas de le ramener dans une moyenne acceptable, en particulier pour les activités de production qui sont celles qui sont les plus concernées par les menaces de délocalisation.
Il y a un deuxième sujet qui est celui des accords de compétitivité. Il faut regarder autour de nous en Europe les bonnes pratiques, celles qui ont permis souvent déviter des disparitions dentreprises. Il y a évidement lactivité partielle, mais il y a aussi les accords de compétitivité qui ont été un des secrets de la bonne résistance de léconomie allemande et plusieurs économies nordiques.
Cest un sujet qui est un sujet délicat dans notre pays et dont les partenaires sociaux hésitent à se saisir. Mais lobjectif devrait faire lunanimité. Il sagit de sauvegarder et de développer lemploi. Et il sagit de le faire en sappuyant sur la souplesse par la négociation. Nous avons progressivement, depuis 2002, profondément réformé les règles de la démocratie sociale.
On naurait pas pu, avant 2002, proposé daller dans ce sens des accords de compétitivité, des négociations sociales dans lentreprise qui peuvent porter sur les salaires, sur le temps de travail, de manière temporaire, pour passer des moments difficiles. On naurait pas pu le faire si on navait pas profondément réformé la démocratie sociale, avec le principe des accords majoritaires, avec la légitimité des organisations syndicales qui repose maintenant, ou qui va reposer sur lélection. Ce sont des garde-fous, des garanties pour les salariés, qui permettent désormais daller vers ces accords de compétitivité, qui consistent à donner plus de latitude aux acteurs de terrain, pour ajuster lorganisation globale du travail à un contexte économique donné.
Puis enfin, il y a le dernier sujet, qui est celui qui justifie ma présence ici aujourdhui, qui est celui de la formation des demandeurs demploi. Nous avons entrepris, en 2009, une réforme de notre système de formation professionnelle, et avec le soutien des partenaires sociaux et du service public de lemploi, nous avons mis en place de nouveaux outils qui sont prometteurs - je pense en particulier à la Préparation Opérationnelle à lEmploi, dont nous avons vu en détail le fonctionnement ce matin. Cest un outil très utile, parce que cest un outil qui se fonde sur une analyse précise des besoins centrés sur les métiers en tension, et enfin, parce que cest un outil qui sinscrit très clairement dans une logique de retour rapide à lemploi.
Eh bien, il faut que nous puissions très vite mobiliser dautres organismes paritaires, qui financent la formation, pour que cet outil puisse profiter à un nombre beaucoup plus important de demandeurs demplois.
Comment améliorer laccès à la formation, qui bénéficie aujourdhui à 600.000 demandeurs demploi ? Comment améliorer ladéquation entre les formations proposées et les besoins du marché du travail, ce sont des questions très importantes, qui sont au cur du sommet social de la semaine prochaine.
Bien sûr, tous les chômeurs nont pas besoin dune formation ou dun accompagnement renforcé. Il ne faut jamais oublier que près dun tiers des demandeurs demploi retrouvent un emploi en moins de trois mois, ce nest pas donc ceux-là qui sont concernés. Mais nous devons concentrer nos efforts sur les demandeurs demploi de longue durée, et sur les plus bas niveaux de qualification. Cest sur eux que le taux de chômage est concentré, et cest donc sur eux que nous devons cibler les actions.
Voilà, Mesdames et Messieurs, le message que je voulais délivrer juste avant le sommet du 18 janvier prochain. La bataille pour lemploi, la bataille contre le chômage, dans un pays comme le nôtre qui na jamais connu le plein emploi depuis trente ans, ce nest pas une affaire partisane, et ça nest pas une question qui peut obéir à un calendrier électoral. Je veux dire par là, quil y a une urgence, quil y a une crise qui saggrave, quil y a des gens qui sont au chômage avec des drames humains qui sont des drames humains qui peuvent être terribles. On na pas le droit dattendre. Et aucun sujet ne doit être tabou. Il ny a pas de question quon doive éviter de se poser à loccasion dune crise comme celle que nous rencontrons.
Et puis il y a ces bonnes pratiques que nous constatons autour de nous en Europe, et qui doivent faire lobjet dune vraie analyse de notre part. En tout cas, en venant ici à une semaine de ce sommet de crise du 18 janvier, jai simplement voulu signifier que cette bataille pour lemploi doit samplifier, et que chacun y a sa part de responsabilité. Je vous remercie.
Source http://www.gouvernement.fr, le 13 janvier 2012
Jai voulu avec Madame Morano faire ce déplacement ici, dans ce centre de formation de Carrefour, parce que nous sommes dans une situation de lemploi qui est extrêmement difficile. Tous les pays européens sont frappés par le ralentissement de lactivité économique. Nous avons une augmentation du chômage qui est forte, qui est dailleurs dans la moyenne des autres pays européens, et qui doit nous conduire à mobiliser des nouveaux instruments pour faire face à ces difficultés de lemploi.
On a ainsi décidé, depuis maintenant plusieurs mois, de mettre vraiment le paquet sur lalternance. On sest fixé lobjectif ambitieux de passer de 600.000 jeunes en alternance à 800.000. Sur les onze premiers mois de lannée 2011, nous avons enregistré une progression de 8 % des entrées en alternance. Cest donc un succès tout à fait remarquable mais qui doit être prolongé.
Nous avons renforcé les formations en alternance, nous avons mis laccent sur laccompagnement des salariés menacés par les restructurations avec le nouveau contrat de sécurisation professionnelle. Nous avons mobilisé au maximum les contrats aidés, notamment pour venir en aide aux personnes qui sont les plus éloignées de lemploi et qui connaissent de longues périodes de chômage. Nous avons défini la nouvelle feuille de route de Pôle-Emploi, qui a été négociée et qui a été signée hier. Lobjectif de cette nouvelle feuille de route est parfaitement claire : il sagit de mieux accompagner les personnes qui en ont le plus besoin et de donner plus de marges de manuvre aux agents de Pôle-Emploi sur le terrain, afin quils puissent répondre dune manière beaucoup plus efficace aux besoins des demandeurs demploi.
Cette feuille de route va aussi permettre, par redéploiement, daffecter 2.000 agents supplémentaires à laccompagnement des demandeurs demploi. Et je voudrais à cette occasion saluer le nouveau directeur général de Pôle-Emploi, Jean Bassères, et lui témoigner toute ma confiance, ainsi que celle du Gouvernement. Et à travers lui nous voudrions témoigner cette confiance à lensemble des agents de Pôle-Emploi.
Je veux aussi souligner que tout au long de lannée 2011 les partenaires sociaux nont pas hésité à prendre leurs responsabilités et ont négocié plusieurs accords. Cest une des particularités de notre pays ces dernières années, dans une situation économique difficile, avec parfois des discours politiques qui sont des discours politiques assez violents sur le plan social. En réalité tout ceci dissimule une vie sociale, un dialogue social qui est extrêmement dense, qui est plus dense quil na jamais été par le passé, si jen juge par le nombre daccords qui ont été négociés.
Nous allons avec le président de la République réunir ces partenaires sociaux le 18 janvier prochain, pour discuter avec eux des effets de la crise sur lemploi et pour se mettre daccord, je lespère, sur de nouvelles mesures pour lutter contre le chômage. Ces nouvelles mesures sont, pour certaines, lamplification des décisions qui ont déjà été prises par le passé, dinstruments quils ont bien connus et qui ont fait preuve de leur efficacité je pense notamment à lactivité partielle à laquelle nous allons donner plus de moyens, je pense aux contrats de sécurisation professionnelle, qui ont montré leur efficacité, aux actions sur les branches et sur les territoires les plus touchés, également au soutien aux chômeurs de longue durée.
Mais nous savons que ces mesures qui ont déjà été utilisées, notamment dans la crise de 2008/2009, ne seront pas suffisantes pour faire face aux difficultés structurelles que rencontre lemploi en France. Cest la raison pour laquelle nous avons décidé dengager des réformes profondes, des réformes structurelles qui visent à améliorer lefficacité de léconomie française pour quelle crée plus demplois, pour quelle cesse en particulier de délocaliser une partie de son activité de production.
Parmi ces questions structurelles, il y a la question de la réforme du financement de la protection sociale. Nous faisons tous le constat que les charges qui pèsent sur le travail sont trop lourdes dans notre pays, pas par rapport aux pays émergents mais simplement par rapport aux pays avec lesquels nous sommes en compétition dans lUnion européenne, et notamment par rapport à nos voisins allemands. Il faut donc revoir lassiette du financement de la protection sociale et mettre un coup darrêt à la désindustrialisation de notre pays.
Nous travaillons à une réforme du financement de la protection sociale dont lobjectif principal serait de baisser le coût du travail par rapport aux autres pays européens, en tout cas de le ramener dans une moyenne acceptable, en particulier pour les activités de production qui sont celles qui sont les plus concernées par les menaces de délocalisation.
Il y a un deuxième sujet qui est celui des accords de compétitivité. Il faut regarder autour de nous en Europe les bonnes pratiques, celles qui ont permis souvent déviter des disparitions dentreprises. Il y a évidement lactivité partielle, mais il y a aussi les accords de compétitivité qui ont été un des secrets de la bonne résistance de léconomie allemande et plusieurs économies nordiques.
Cest un sujet qui est un sujet délicat dans notre pays et dont les partenaires sociaux hésitent à se saisir. Mais lobjectif devrait faire lunanimité. Il sagit de sauvegarder et de développer lemploi. Et il sagit de le faire en sappuyant sur la souplesse par la négociation. Nous avons progressivement, depuis 2002, profondément réformé les règles de la démocratie sociale.
On naurait pas pu, avant 2002, proposé daller dans ce sens des accords de compétitivité, des négociations sociales dans lentreprise qui peuvent porter sur les salaires, sur le temps de travail, de manière temporaire, pour passer des moments difficiles. On naurait pas pu le faire si on navait pas profondément réformé la démocratie sociale, avec le principe des accords majoritaires, avec la légitimité des organisations syndicales qui repose maintenant, ou qui va reposer sur lélection. Ce sont des garde-fous, des garanties pour les salariés, qui permettent désormais daller vers ces accords de compétitivité, qui consistent à donner plus de latitude aux acteurs de terrain, pour ajuster lorganisation globale du travail à un contexte économique donné.
Puis enfin, il y a le dernier sujet, qui est celui qui justifie ma présence ici aujourdhui, qui est celui de la formation des demandeurs demploi. Nous avons entrepris, en 2009, une réforme de notre système de formation professionnelle, et avec le soutien des partenaires sociaux et du service public de lemploi, nous avons mis en place de nouveaux outils qui sont prometteurs - je pense en particulier à la Préparation Opérationnelle à lEmploi, dont nous avons vu en détail le fonctionnement ce matin. Cest un outil très utile, parce que cest un outil qui se fonde sur une analyse précise des besoins centrés sur les métiers en tension, et enfin, parce que cest un outil qui sinscrit très clairement dans une logique de retour rapide à lemploi.
Eh bien, il faut que nous puissions très vite mobiliser dautres organismes paritaires, qui financent la formation, pour que cet outil puisse profiter à un nombre beaucoup plus important de demandeurs demplois.
Comment améliorer laccès à la formation, qui bénéficie aujourdhui à 600.000 demandeurs demploi ? Comment améliorer ladéquation entre les formations proposées et les besoins du marché du travail, ce sont des questions très importantes, qui sont au cur du sommet social de la semaine prochaine.
Bien sûr, tous les chômeurs nont pas besoin dune formation ou dun accompagnement renforcé. Il ne faut jamais oublier que près dun tiers des demandeurs demploi retrouvent un emploi en moins de trois mois, ce nest pas donc ceux-là qui sont concernés. Mais nous devons concentrer nos efforts sur les demandeurs demploi de longue durée, et sur les plus bas niveaux de qualification. Cest sur eux que le taux de chômage est concentré, et cest donc sur eux que nous devons cibler les actions.
Voilà, Mesdames et Messieurs, le message que je voulais délivrer juste avant le sommet du 18 janvier prochain. La bataille pour lemploi, la bataille contre le chômage, dans un pays comme le nôtre qui na jamais connu le plein emploi depuis trente ans, ce nest pas une affaire partisane, et ça nest pas une question qui peut obéir à un calendrier électoral. Je veux dire par là, quil y a une urgence, quil y a une crise qui saggrave, quil y a des gens qui sont au chômage avec des drames humains qui sont des drames humains qui peuvent être terribles. On na pas le droit dattendre. Et aucun sujet ne doit être tabou. Il ny a pas de question quon doive éviter de se poser à loccasion dune crise comme celle que nous rencontrons.
Et puis il y a ces bonnes pratiques que nous constatons autour de nous en Europe, et qui doivent faire lobjet dune vraie analyse de notre part. En tout cas, en venant ici à une semaine de ce sommet de crise du 18 janvier, jai simplement voulu signifier que cette bataille pour lemploi doit samplifier, et que chacun y a sa part de responsabilité. Je vous remercie.
Source http://www.gouvernement.fr, le 13 janvier 2012