Entretien de M. Alain Juppé, ministre des affaires étrangères et européennes, avec "France 2" le 12 janvier 2012, sur la mort du journaliste de France 2, Gilles Jacquier, tué à Homs en Syrie.

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Média : France 2

Texte intégral

Q - A-t-on plus de précisions ? Que sait-on des circonstances et qu’est-ce que la France est en mesure de demander aujourd’hui ?
R - Toute la vérité. On n’en sait pas plus sur les circonstances exactes et sur l’origine du tir. Je viens de parler à l’instant à Caroline Poiron, la compagne de Gilles Jacquier qui est à Damas avec notre ambassadeur, M. Chevallier, qui s’est mobilisé. Il s’est mis à sa disposition et je crois pouvoir dire que l’on doit être en mesure de faciliter le retour rapide de la dépouille de M. Jacquier en France. J’ai bien sûr exprimé toute ma sympathie à Mme Poiron qui est mère de deux très jeunes enfants ; c’est un drame épouvantable.
Je voudrais aussi saluer la mémoire de Gilles Jacquier qui était un grand reporter, on le sait, et qui a poussé jusqu’au bout ce travail qui est celui de la liberté d’expression. L’un des moyens de lutter contre ce qui se passe en Syrie, c’est de dire la vérité. Et pour dire la vérité, il faut que les médias aient accès à la Syrie. C’est extraordinairement risqué, on vient de le voir, mais c’est à l’honneur je crois du métier de journaliste de prendre ces risques pour faire prévaloir la vérité et la libre expression démocratique.
Q - Hier, vous demandiez que toute la lumière soit faite ?
R - Bien entendu, nous allons l’exiger des autorités syriennes qui avaient autorisé cette mission et qui aurait dû, bien sûr, assurer la sécurité des journalistes qui avaient été invités à faire ce déplacement.
Q - Que comprenez-vous de ce qui a pu se passer ?
R - Je vous le dis, je ne veux pas faire de spéculations intellectuelles sur ce qui s’est passé. Il faut que l’enquête établisse l’origine de ces événements, l’origine du tir en particulier, qui est responsable de cela pour en tirer ensuite les conséquences.
Ce que nous demandons, c’est la transparence la plus totale sur ces événements.
Q - Êtes-vous optimiste sur ce point ?
R - Nous sommes déterminés en tout cas.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 janvier 2012