Déclaration de Mme Marie-Anne Montchamp, secrétaire d'Etat aux solidarités et à la cohésion sociale, sur l'accueil des handicapés adultes et enfants et l'accessibilité dans le cadre de la politique du handicap, La Fresnaye sur Chédouet le 6 janvier 2012.

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Circonstance : Visite à la maison d'accueil temporaire le Jardin d'Alexandre de la Fresnaye sur Chédouet le 6 janvier 2012

Texte intégral


Madame la représentante du préfet, secrétaire générale de la préfecture de la Sarthe,
Monsieur le représentant de la directrice adjointe de l’ARS,
Monsieur le Président du Conseil général, cher Jean-Marie Geveaux,
Monsieur le Député, cher Dominique Le Mèner,
Messieurs les Président et Président d’honneur de l’ADIMC, Jean-Marie Lahoreau et Georges Guitton,
Mesdames, Messieurs,
C’est une grande joie pour moi d’être aujourd’hui parmi vous ! Je veux vous dire tout le plaisir qui est le mien d’être à nouveau à vos côtés, Mesdames et Messieurs les membres de l’association départementale des infirmes moteurs cérébraux de la Sarthe, et vous remercier, Monsieur le Président pour votre invitation et Monsieur le Député, Cher Dominique Le Mèner, pour votre insistance que je ne regrette pas !
Depuis l’inauguration de l’Institut d’Education Motrice Jean-Yves Guitton à Savigny l’Evêque, il y a plus de six ans, nos relations ne se sont jamais distendues et je m’en réjouis. Car en effet, c’est bien dans la continuité et dans la stabilité que les belles réalisations se concrétisent. Il y a six ans, je vous avais soutenu et encouragé dans la transformation des locaux vacants de l’ancien Institut d’Education Motrice, car des réponses devaient être apportées aux demandes urgentes des familles pour les vacances, les relais en semaine et les week-ends.
Cette transformation, elle a en effet permis de laisser la place pour un premier établissement d’accueil temporaire pour enfants de 16 places. L’idée en fut assez bonne, faut-il croire, et sa réalisation réussie, pour encourager une nouvelle initiative avec l’association « Handicap-Amitié » de Mamers, celle qui nous réunit aujourd’hui : la création d’une nouvelle unité d’accueil temporaire pour adultes handicapés de 8 places.
Nous avons là, l’illustration de la nécessité de la transformation de nos réponses médico-sociales à l’évolution des besoins de la population et la preuve de la capacité à les conduire, je veux le souligner. C’est un défi pour le secteur associatif et une responsabilité pour les pouvoirs publics, ARS comme conseils généraux, qui ont à l’accompagner. Je veux vous en remercier et vous adresser mes plus chaleureux remerciements, après cette visite qui nous aura permis de constater, une fois encore, la qualité du lieu et le grand professionnalisme du personnel.
I- La Maison d’accueil temporaire est un dispositif essentiel parmi les solutions d’accueil proposées aux personnes handicapées de la Sarthe
L’accueil temporaire est en effet une solution précieuse voire indispensable pour les enfants handicapés, pour leurs familles et pour leurs aidants. Nous le savons, l’accompagnement quotidien de nos proches handicapés n’est pas chose facile et ce quelque soit la nature du handicap et sa complexité. L’accompagnement demande bien souvent une attention de chaque instant. Il mobilise temps et énergie.
Aussi est-il nécessaire d’être attentif au besoin de répit, comme on l’appelle souvent. La Maison d’accueil temporaire que nous inaugurons aujourd’hui y apporte une réponse. Il ne s’agit pas pour les familles de se décharger.
Il s’agit de mettre à disposition des personnes handicapées et de leurs familles une palette diversifiée de solutions, aussi souples que possibles, qui puissent répondre à toutes les situations de la vie.
Pour des personnes handicapées vivant à domicile, l’accueil temporaire est indispensable pour parer à des situations d’urgence lorsque l’aidant doit s’absenter. Pour des personnes, et en particulier des enfants, accueillies une partie de leur temps en établissement, il permet d’organiser des week-ends et des vacances dans un cadre très agréable.
Au-delà de l’ouverture de ces 8 places supplémentaires, signe de la qualité reconnue de la MAT, de l’établissement et de son personnel, je suis particulièrement heureuse que ces dernières soient offertes à des adultes.
Bien sûr, celles-ci répondent au besoin réel des personnes handicapées et de leurs familles dans le département et au-delà. Ce projet a ainsi fait l’objet d’un partenariat fructueux entre l’ARS et le Conseil général l’un et l’autre ayant apporté les financements nécessaires à son fonctionnement. Je veux ainsi saluer l’engagement du Conseil général de la Sarthe, présidée par Jean-Marie Geveaux que j’ai plaisir à retrouver aujourd’hui, dans le développement de cette politique.
Mais plus encore, elle offre au jardin d’Alexandre une nouvelle dimension. Désormais intergénérationnelle, la Maison devient désormais un lieu de rencontre et de dialogue entre les âges.
Elle devient un lieu de partage d’expérience et nous savons combien celui-ci est important. Il est important pour les personnes handicapées, jeunes et adultes. Il est important pour les familles aussi qui peuvent mieux envisager l’avenir. Tous peuvent évoquer les difficultés certes, mais aussi les succès, les joies. Chacun a à y gagner.
Cette ambition de l’intergénérationnel est donc une voie nouvelle dans l’accompagnement des personnes handicapées. Elle fait partie de ces mesures simples mais innovantes, qui permettent d’aller au-delà des sentiers battus.
Cette capacité à innover qui oriente et ce dialogue qui rassure font la force des associations de personnes handicapées, comme l’ADIMC.
A cette occasion, vous me permettrez-donc, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les membres de l’ADMIC de saluer le travail exceptionnel de votre association et in extenso de toutes les associations qui s’engagent en faveur des personnes handicapées.
Les associations, celles que l’on appelle les forces vives, sont en effet les meilleurs experts de la question. Associations représentatives ou associations gestionnaires, toutes ont leurs spécificités, leur spécialité même, mais toutes savent les préoccupations quotidiennes, les besoins.
II – L’inauguration de ce nouvel équipement au service des personnes handicapées est l’occasion pour moi de souligner la priorité accordée par le Président de la République et du Gouvernement à la politique du handicap
Car ce projet, il prend sa place dans l’effort important voulu par le Président de la République à destination des personnes handicapées.
Cet effort prioritaire, il a été décidé dès 2007 et ancré à partir de 2008 dans les engagements pris lors de la première conférence nationale du handicap. Il a été confirmé, en juin dernier, lors de la 2e conférence, présidée elle aussi par Nicolas Sarkozy.
Il s’agit tout d’abord d’un plan pluriannuel de création de places, financé sur 7 ans, destiné à développer l’offre d’accompagnement en établissements et services médico-sociaux. A mi-parcours de la réalisation de ce plan, au 31 décembre 2010, 26 359 places sur les 51 450 places prévues qui étaient déjà autorisées, soit 55% en trois ans. Ce plan, il prévoit 1050 places dédiées à l’accueil temporaire, dont on peut constater avec satisfaction qu’il commence à émerger dans les priorités locales. La MAT la Fresnaye sur Chédouet participe de ce mouvement.
Alors qu’a récemment été promulguée la loi de financement de la sécurité sociale pour 2012, qui porte une tranche supplémentaire du financement de ce plan, je veux redire que l’effort financier a été constant, il a été sans précédent, alors même que depuis la fin de l’année 2008 notre pays traverse une crise financière et économique d’une gravité que chacun comprend aujourd’hui. 1,4 milliards d’euros supplémentaires auront effectivement été apportés au financement de ces établissements et services.
Grâce à une gestion rigoureuses du budget de la sécurité sociale et à une maîtrise des dépenses – en matière de santé, de retraite – le Gouvernement aura été capable tout à la fois de remettre notre pays sur la trajectoire du retour à l’équilibre et de financer ses priorités. Tout à la fois, d’offrir des perspectives de pérennité financière pour notre modèle social et d’apporter davantage aux plus fragiles.
La politique du handicap, elle dépasse évidemment le seul champ médico-social, car elle ambitionne de faire participer les personnes handicapées à toutes nos politiques, en application du principe d’accessibilité.
C’est l’amélioration de la scolarisation des enfants handicapés, avec 50 000 enfants handicapés de plus scolarisés dans l’école de la République entre 2005 et 2010.
C’est la politique de l’emploi, où tant reste à faire pour s’attaquer au chômage encore trop élevé de nos compatriotes handicapés mais où des signes d’espoir viennent saluer les efforts. C’est la bonne résistance de l’emploi des travailleurs handicapés face aux difficultés économique. Entre 2008 et 2009, le chômage des travailleurs handicapés a en effet augmenté deux fois moins vite que celui de l’ensemble de la population active (+10,5% contre 20,5%).
Mais le Gouvernement reste totalement mobilisé pour améliorer la situation de l’emploi des travailleurs handicapés, qui reste fragile, comme l’a rappelé le Premier ministre, François Fillon, le 22 décembre dernier, à l’occasion de la signature du Pacte pour l’emploi en entreprises adaptées.
C’est une politique en faveur de la dignité des personnes les plus fragiles, grâce à l’augmentation des ressources de ceux qui ne peuvent pas travailler à travers la revalorisation de 25% l’allocation aux adultes handicapés en 5 ans.
Je ne veux pas allonger davantage mon propos. Je veux toutefois vous assurer qu’avec la loi du 11 février 2005 que j’ai eu l’honneur de porter, avec la poursuite d’un engagement sans faille du Gouvernement pour la mettre en oeuvre et la faire vivre, les personnes handicapées et leurs familles sont au coeur des préoccupations et de l’attention des pouvoirs publics et elles le resteront.
Face à la crise, que chacun de nous recommence à sentir au plus près de notre quotidien, le Président de la République a souhaité que les personnes fragiles et les personnes handicapées soient protégées.
En ce début d’année, et sur cette certitude que la protection des personnes handicapées se poursuivra, grâce à notre détermination et grâce à l’engagement de tous, je vous souhaite une très belle et très heureuse année 2012.
Je vous remercie.
Source http://www.sarthe.gouv.fr, le 20 janvier 2012