Texte intégral
JEAN-PIERRE ELKABBACH Vous avez entendu François HOLLANDE et lu François HOLLANDE, le changement cest maintenant, le changement cest lui. Est-ce que vous êtes sûr que les Français ne sont pas déjà acquis à ce quil y ait ce besoin dalternance ?
CLAUDE GUÉANT Les Français souhaitent quil y ait de laction, cest tout à fait évident parce que simplement la situation exige laction, et cest ce que fait le président de la République, et cest ce que fait le gouvernement, qui prennent les initiatives qui sont adaptées à notre situation, une situation difficile, mouvante, qui exige effectivement quil y ait des réponses. Ceci dit, en ce qui concerne François HOLLANDE, je reprendrais volontiers lappréciation qui a été portée sur ses propos par Cécile DUFLOT, au risque de surprendre, à savoir quil y a des formules mais que il y a beaucoup de formules et quil faut passer à la pratique, il faut débattre des solutions, dit-elle. Or, à cet égard, ils ne peuvent strictement rien, cest un vide sidéral en ce qui concerne ses propositions. Que dit-il ? Il faut le changement, mais quest-ce que cest que le changement ? Il ne dit pas le changement vers lequel il veut entraîner les Français.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais, laissez-lui du temps.
CLAUDE GUÉANT Les Français ont quand même le droit à la vérité. Mais oui, ses porte-parole ont même théorisé hier la vertu qui consiste à ne pas dire aux Français ce quon a lintention de faire quand on arrive au gouvernement.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Et vous pensez quil va faire tout ça
CLAUDE GUÉANT ils ont dit, « il le fera progressivement dans les mois à venir et les semaines à venir ». Alors, jespère quil aura fait des propositions quand même avant lélection.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais, vous avez noté, Claude GUÉANT, que François HOLLANDE a accéléré son rythme, quil passe à lattaque avec une terrible sévérité sur le bilan dun pouvoir qui, daprès lui, divise la France, laffaiblit, la dégrade, labime.
CLAUDE GUÉANT Oui, alors jobserve deux choses, effectivement, cest dabord le vide absolu de ses propositions. Il détaille un programme, il avait écrit une longue lettre aux français par lintermédiaire du journal LIBERATION, et son programme cest la vérité, la justice, lespérance, la volonté. Bon, soit
JEAN-PIERRE ELKABBACH Vous avez quelque chose contre ça ?
CLAUDE GUÉANT Non, tout le monde est daccord avec ça, bien sûr, mais quest-ce que ça veut dire ? Enfin, quil dise aux Français. Alors, ce que jobserve par ailleurs cest effectivement des propos qui sont absolument outranciers sur la situation de la France et qui mettent le débat à un niveau qui nest pas digne du débat présidentiel. Enfin, jai lu dans un journal du matin quil avait qualifié le président de la République, hier, lors dun déjeuner de presse, de « sale mec », enfin cest quelque chose qui est intolérable. Et jobserve que beaucoup des gens qui travaillent avec lui se laissent aller à des propos violents, à des propos mensongers, à des insultes, et quand linsulte et le mensonge tiennent lieu darguments, je crois quil y a lieu de se poser des questions.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Vous voulez dire quhier, sur FRANCE 2, il disait « mieux vaut un président normal quun président inconstant et anormal », et vous faites allusion à un déjeuner qui a eu lieu hier au restaurant Chez Françoise, devant des journalistes, dont Matthieu CROISSANDEAU, du PARISIEN, qui me la confirmé, il aurait traité le chef de lEtat de « président en échec et de sale mec ». Vous avez déjà connu des campagnes aussi brutales ?
CLAUDE GUÉANT Je trouve que cest tout à fait scandaleux. Quand on a des arguments à apporter dans le débat politique, on apporte des arguments, on ninsulte pas les gens, et les Français ont droit à un débat sur le fond
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais, vous ne vous êtes jamais privés de lattaquer.
CLAUDE GUÉANT Mais je nai jamais insulté François HOLLANDE.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Vous, collectivement.
CLAUDE GUÉANT Personne na jamais insulté François HOLLANDE dans la majorité.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Alors, vous avez remarqué que sur le front il rejette déjà votre TVA. Est-ce quil faut sattendre, Claude GUÉANT, à une éventuelle session extraordinaire du Parlement sur les questions sociales ?
CLAUDE GUÉANT Il est possible effectivement si lordre du jour ne permet pas la discussion dune loi de Finances rectificative pour introduire la TVA anti-délocalisation, quil y ait une session qui suive celle de février.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Je peux vous poser des questions sur Karachi, rapidement ?
CLAUDE GUÉANT Oui, bien sûr.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Selon des procès-verbaux dauditions qui circulent dans la presse, et dabord dans LIBERATION davant-hier, Nicolas SARKOZY, ministre du Budget de 93 à 95, était, contrairement à ses propos, au courant des ventes darmes au Pakistan. Est-ce quil savait ?
CLAUDE GUÉANT Nicolas SARKOZY était au courant des ventes darmes au Pakistan, es-fonction. Cela étant, on essaie de le mettre en cause dans des montages financiers qui auraient abouti à des paiements de commissions.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais est-ce quil était daccord avec laccord sur les contrats darmement ?
CLAUDE GUÉANT Jobserve
JEAN-PIERRE ELKABBACH est-ce quil avait donné son accord ?
CLAUDE GUÉANT Jobserve un procédé qui est tout à fait scandaleux parce que on part dune hypothèse sans preuve émise lors dun audition de justice, on en fait ensuite une affirmation, le journal en fait une affirmation, et quelques jours après à force dêtre répétée ça devient une certitude. Cest un procédé qui est tout à fait inadmissible. Alors, sur le front maintenant, je connais ce dossier parce qualors que déjà il y avait une vague dattaques contre le président et que jétais son collaborateur à la fin de 2010, javais eu à regarder ce dossier et à répondre aux accusations. Le premier point cest que Nicolas SARKOZY en tant que ministre du Budget a donné un avis défavorable à cette transaction.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Et vous avez des preuves ?
CLAUDE GUÉANT Ben, ça figure effectivement dans les dossiers, cest écrit. Il était défavorable parce quil considérait que le Pakistan était un pays insolvable. Ensuite, on lui reproche davoir donné une autorisation à un montage de commissions. Je rappelle que ce type dautorisation a été supprimé en 1992 par le gouvernement socialiste et Nicolas SARKOZY nest devenu ministre du Budget quen 1993. Ensuite, en ce qui concerne la déduction fiscale, parce quà lépoque les commissions étaient autorisées, étaient légales et pouvaient donner lieu à la déduction fiscale. La déduction a été décidée des mois et des mois après quil ait quitté le Ministère du Budget. Donc, il na rien à voir du tout avec cette affaire.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Vous continuez à dire comme lui que cest une fable.
CLAUDE GUÉANT Mais cest une fable, effectivement. Mais cest pire quune fable parce que cest un montage pour salir la réputation dun homme.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Qui le fait le montage ? Qui fait lexploitation politique, puisque vous dites un montage, il y a bien quelquun derrière ?
CLAUDE GUÉANT Lexploitation, il suffit dentendre le Parti socialiste qui accuse, et il suffit de lire les journaux qui se font les propagandistes de cette thèse.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Vous voulez dire que la justice est évidemment indépendante mais quelle est en ce moment peut-être trop politisée ?
CLAUDE GUÉANT Non, je ne veux pas dire ça. Je veux dire que des éléments qui sont à la disposition de la justice sont utilisés et je dis faisons confiance à la justice, arrêtons de faire des procès sur la place publique, arrêtons de salir la réputation des gens à partir de rien du tout.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais pourquoi on ne lève pas totalement le secret-défense ?
CLAUDE GUÉANT Mais cest levé.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Toutes les pièces.
CLAUDE GUÉANT Mais cest levé. Jean-Pierre ELKABBACH, on ma reproché de ne pas lever le secret-défense. Depuis lété dernier, le Ministère de lIntérieur a donné au juge 33 pièces exactement, cest-à-dire des pièces qui étaient classifiées secret défense, qui ont donc été données après avis de la commission nationale compétente. Tous ces avis ont été suivis deffets. Et jai aussi donné des pièces qui nétaient pas classifiées.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Donc, on ne protège personne.
CLAUDE GUÉANT On ne protège personne. Le gouvernement est entièrement à la disposition de la justice. Et ce qui est dit sur cette non-communication est encore un autre scandale parce que ce nest pas vrai.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Encore un mot, le Ministère du Budget aurait donné à lépoque son accord à la création dune société HEINE, de Luxembourg, qui avait pour objet, à lépoque, de recevoir des commissions et éventuellement de redistribuer les rétro-commissions. Là aussi vous dites cest une fable ?
CLAUDE GUÉANT Mais, jai répondu, Jean-Pierre ELKABBACH, que ce type dautorisation avait été supprimée, alors je ne vois pas pourquoi ça aurait été donnée.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Lancien ministre du Budget, aujourdhui président de la République, veut-il vraiment toute la vérité ? Est-ce quil la favorisera, monsieur GUÉANT ?
CLAUDE GUÉANT Mais bien entendu ! Le président de la République est le responsable de nos institutions, et il a toujours fait en sorte que la justice puisse travailler sereinement.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Alors, vous êtes candidat à Boulogne, député.
CLAUDE GUÉANT Oui.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Est-ce que cest vraiment définitif ?
CLAUDE GUÉANT Oui, bien sûr.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Oui ?
CLAUDE GUÉANT Jai présenté plus exactement ma candidature à linvestiture dans mon parti pour la 9e circonscription des Hauts de Seine.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Lactuel député, Pierre-Christophe BAGUET, expliquait à Thierry GUERRIER quil était venu vous offrir spontanément, comme ça, comme un grand, sa circonscription. Et ça, cest la vérité ?
CLAUDE GUÉANT Ben oui
JEAN-PIERRE ELKABBACH Vous pensez que cest crédible ?
CLAUDE GUÉANT Mais écoutez, cest labsolue vérité. Il le dit, moi je le dis, je lai vécu avec lui, et cest labsolue vérité. Il est venu effectivement un peu avant Noël me dire, « écoute, je veux me retirer, je propose que tu puisses envisager ta candidature ». Je dois dire que je nai pas répondu tout de suite favorablement, jétais un peu surpris, et javais dautres perspectives, et puis il se trouve que Boulogne est une ville avec laquelle jai une histoire personnelle puisque jy ai vécu longtemps, et je souhaitais être candidat pour accompagner laction du président de la République, et ça me semble naturel que jaille vers une circonscription avec laquelle jai des affinités particulières.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Vous recevrez celui qui est un peu votre dissident, Thierry SOLÈRE, vous le recevez cet après-midi.
CLAUDE GUÉANT Cest exact.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Oui. Vous le prendrez comme suppléant ? Non ?
CLAUDE GUÉANT Ce nest pas à lordre du jour.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Bon, dernière question : au fond, pourquoi votre candidature ? Est-ce que cest le signe que vous, Claude GUÉANT, vous ne croyez déjà plus à la victoire de Nicolas SARKOZY et que vous pensez à lAssemblée nationale comme un abri ?
CLAUDE GUÉANT Non, cest tout le contraire, Jean-Pierre ELKABBACH. Il se trouve que Nicolas SARKOZY en me nommant au gouvernement au mois de mars dernier ma jeté dans le bain politique. Je suis depuis un acteur dans le débat politique, et je veux continuer à être auprès de lui avec la légitimité supplémentaire quapporte le suffrage universel.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Donc, ce nest pas un abri, cest un tremplin.
CLAUDE GUÉANT Cest tout le contraire.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Pour rester à la Place Beauvau, cest ça.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 20 janvier 2012
CLAUDE GUÉANT Les Français souhaitent quil y ait de laction, cest tout à fait évident parce que simplement la situation exige laction, et cest ce que fait le président de la République, et cest ce que fait le gouvernement, qui prennent les initiatives qui sont adaptées à notre situation, une situation difficile, mouvante, qui exige effectivement quil y ait des réponses. Ceci dit, en ce qui concerne François HOLLANDE, je reprendrais volontiers lappréciation qui a été portée sur ses propos par Cécile DUFLOT, au risque de surprendre, à savoir quil y a des formules mais que il y a beaucoup de formules et quil faut passer à la pratique, il faut débattre des solutions, dit-elle. Or, à cet égard, ils ne peuvent strictement rien, cest un vide sidéral en ce qui concerne ses propositions. Que dit-il ? Il faut le changement, mais quest-ce que cest que le changement ? Il ne dit pas le changement vers lequel il veut entraîner les Français.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais, laissez-lui du temps.
CLAUDE GUÉANT Les Français ont quand même le droit à la vérité. Mais oui, ses porte-parole ont même théorisé hier la vertu qui consiste à ne pas dire aux Français ce quon a lintention de faire quand on arrive au gouvernement.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Et vous pensez quil va faire tout ça
CLAUDE GUÉANT ils ont dit, « il le fera progressivement dans les mois à venir et les semaines à venir ». Alors, jespère quil aura fait des propositions quand même avant lélection.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais, vous avez noté, Claude GUÉANT, que François HOLLANDE a accéléré son rythme, quil passe à lattaque avec une terrible sévérité sur le bilan dun pouvoir qui, daprès lui, divise la France, laffaiblit, la dégrade, labime.
CLAUDE GUÉANT Oui, alors jobserve deux choses, effectivement, cest dabord le vide absolu de ses propositions. Il détaille un programme, il avait écrit une longue lettre aux français par lintermédiaire du journal LIBERATION, et son programme cest la vérité, la justice, lespérance, la volonté. Bon, soit
JEAN-PIERRE ELKABBACH Vous avez quelque chose contre ça ?
CLAUDE GUÉANT Non, tout le monde est daccord avec ça, bien sûr, mais quest-ce que ça veut dire ? Enfin, quil dise aux Français. Alors, ce que jobserve par ailleurs cest effectivement des propos qui sont absolument outranciers sur la situation de la France et qui mettent le débat à un niveau qui nest pas digne du débat présidentiel. Enfin, jai lu dans un journal du matin quil avait qualifié le président de la République, hier, lors dun déjeuner de presse, de « sale mec », enfin cest quelque chose qui est intolérable. Et jobserve que beaucoup des gens qui travaillent avec lui se laissent aller à des propos violents, à des propos mensongers, à des insultes, et quand linsulte et le mensonge tiennent lieu darguments, je crois quil y a lieu de se poser des questions.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Vous voulez dire quhier, sur FRANCE 2, il disait « mieux vaut un président normal quun président inconstant et anormal », et vous faites allusion à un déjeuner qui a eu lieu hier au restaurant Chez Françoise, devant des journalistes, dont Matthieu CROISSANDEAU, du PARISIEN, qui me la confirmé, il aurait traité le chef de lEtat de « président en échec et de sale mec ». Vous avez déjà connu des campagnes aussi brutales ?
CLAUDE GUÉANT Je trouve que cest tout à fait scandaleux. Quand on a des arguments à apporter dans le débat politique, on apporte des arguments, on ninsulte pas les gens, et les Français ont droit à un débat sur le fond
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais, vous ne vous êtes jamais privés de lattaquer.
CLAUDE GUÉANT Mais je nai jamais insulté François HOLLANDE.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Vous, collectivement.
CLAUDE GUÉANT Personne na jamais insulté François HOLLANDE dans la majorité.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Alors, vous avez remarqué que sur le front il rejette déjà votre TVA. Est-ce quil faut sattendre, Claude GUÉANT, à une éventuelle session extraordinaire du Parlement sur les questions sociales ?
CLAUDE GUÉANT Il est possible effectivement si lordre du jour ne permet pas la discussion dune loi de Finances rectificative pour introduire la TVA anti-délocalisation, quil y ait une session qui suive celle de février.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Je peux vous poser des questions sur Karachi, rapidement ?
CLAUDE GUÉANT Oui, bien sûr.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Selon des procès-verbaux dauditions qui circulent dans la presse, et dabord dans LIBERATION davant-hier, Nicolas SARKOZY, ministre du Budget de 93 à 95, était, contrairement à ses propos, au courant des ventes darmes au Pakistan. Est-ce quil savait ?
CLAUDE GUÉANT Nicolas SARKOZY était au courant des ventes darmes au Pakistan, es-fonction. Cela étant, on essaie de le mettre en cause dans des montages financiers qui auraient abouti à des paiements de commissions.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais est-ce quil était daccord avec laccord sur les contrats darmement ?
CLAUDE GUÉANT Jobserve
JEAN-PIERRE ELKABBACH est-ce quil avait donné son accord ?
CLAUDE GUÉANT Jobserve un procédé qui est tout à fait scandaleux parce que on part dune hypothèse sans preuve émise lors dun audition de justice, on en fait ensuite une affirmation, le journal en fait une affirmation, et quelques jours après à force dêtre répétée ça devient une certitude. Cest un procédé qui est tout à fait inadmissible. Alors, sur le front maintenant, je connais ce dossier parce qualors que déjà il y avait une vague dattaques contre le président et que jétais son collaborateur à la fin de 2010, javais eu à regarder ce dossier et à répondre aux accusations. Le premier point cest que Nicolas SARKOZY en tant que ministre du Budget a donné un avis défavorable à cette transaction.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Et vous avez des preuves ?
CLAUDE GUÉANT Ben, ça figure effectivement dans les dossiers, cest écrit. Il était défavorable parce quil considérait que le Pakistan était un pays insolvable. Ensuite, on lui reproche davoir donné une autorisation à un montage de commissions. Je rappelle que ce type dautorisation a été supprimé en 1992 par le gouvernement socialiste et Nicolas SARKOZY nest devenu ministre du Budget quen 1993. Ensuite, en ce qui concerne la déduction fiscale, parce quà lépoque les commissions étaient autorisées, étaient légales et pouvaient donner lieu à la déduction fiscale. La déduction a été décidée des mois et des mois après quil ait quitté le Ministère du Budget. Donc, il na rien à voir du tout avec cette affaire.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Vous continuez à dire comme lui que cest une fable.
CLAUDE GUÉANT Mais cest une fable, effectivement. Mais cest pire quune fable parce que cest un montage pour salir la réputation dun homme.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Qui le fait le montage ? Qui fait lexploitation politique, puisque vous dites un montage, il y a bien quelquun derrière ?
CLAUDE GUÉANT Lexploitation, il suffit dentendre le Parti socialiste qui accuse, et il suffit de lire les journaux qui se font les propagandistes de cette thèse.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Vous voulez dire que la justice est évidemment indépendante mais quelle est en ce moment peut-être trop politisée ?
CLAUDE GUÉANT Non, je ne veux pas dire ça. Je veux dire que des éléments qui sont à la disposition de la justice sont utilisés et je dis faisons confiance à la justice, arrêtons de faire des procès sur la place publique, arrêtons de salir la réputation des gens à partir de rien du tout.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Mais pourquoi on ne lève pas totalement le secret-défense ?
CLAUDE GUÉANT Mais cest levé.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Toutes les pièces.
CLAUDE GUÉANT Mais cest levé. Jean-Pierre ELKABBACH, on ma reproché de ne pas lever le secret-défense. Depuis lété dernier, le Ministère de lIntérieur a donné au juge 33 pièces exactement, cest-à-dire des pièces qui étaient classifiées secret défense, qui ont donc été données après avis de la commission nationale compétente. Tous ces avis ont été suivis deffets. Et jai aussi donné des pièces qui nétaient pas classifiées.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Donc, on ne protège personne.
CLAUDE GUÉANT On ne protège personne. Le gouvernement est entièrement à la disposition de la justice. Et ce qui est dit sur cette non-communication est encore un autre scandale parce que ce nest pas vrai.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Encore un mot, le Ministère du Budget aurait donné à lépoque son accord à la création dune société HEINE, de Luxembourg, qui avait pour objet, à lépoque, de recevoir des commissions et éventuellement de redistribuer les rétro-commissions. Là aussi vous dites cest une fable ?
CLAUDE GUÉANT Mais, jai répondu, Jean-Pierre ELKABBACH, que ce type dautorisation avait été supprimée, alors je ne vois pas pourquoi ça aurait été donnée.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Lancien ministre du Budget, aujourdhui président de la République, veut-il vraiment toute la vérité ? Est-ce quil la favorisera, monsieur GUÉANT ?
CLAUDE GUÉANT Mais bien entendu ! Le président de la République est le responsable de nos institutions, et il a toujours fait en sorte que la justice puisse travailler sereinement.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Alors, vous êtes candidat à Boulogne, député.
CLAUDE GUÉANT Oui.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Est-ce que cest vraiment définitif ?
CLAUDE GUÉANT Oui, bien sûr.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Oui ?
CLAUDE GUÉANT Jai présenté plus exactement ma candidature à linvestiture dans mon parti pour la 9e circonscription des Hauts de Seine.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Lactuel député, Pierre-Christophe BAGUET, expliquait à Thierry GUERRIER quil était venu vous offrir spontanément, comme ça, comme un grand, sa circonscription. Et ça, cest la vérité ?
CLAUDE GUÉANT Ben oui
JEAN-PIERRE ELKABBACH Vous pensez que cest crédible ?
CLAUDE GUÉANT Mais écoutez, cest labsolue vérité. Il le dit, moi je le dis, je lai vécu avec lui, et cest labsolue vérité. Il est venu effectivement un peu avant Noël me dire, « écoute, je veux me retirer, je propose que tu puisses envisager ta candidature ». Je dois dire que je nai pas répondu tout de suite favorablement, jétais un peu surpris, et javais dautres perspectives, et puis il se trouve que Boulogne est une ville avec laquelle jai une histoire personnelle puisque jy ai vécu longtemps, et je souhaitais être candidat pour accompagner laction du président de la République, et ça me semble naturel que jaille vers une circonscription avec laquelle jai des affinités particulières.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Vous recevrez celui qui est un peu votre dissident, Thierry SOLÈRE, vous le recevez cet après-midi.
CLAUDE GUÉANT Cest exact.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Oui. Vous le prendrez comme suppléant ? Non ?
CLAUDE GUÉANT Ce nest pas à lordre du jour.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Bon, dernière question : au fond, pourquoi votre candidature ? Est-ce que cest le signe que vous, Claude GUÉANT, vous ne croyez déjà plus à la victoire de Nicolas SARKOZY et que vous pensez à lAssemblée nationale comme un abri ?
CLAUDE GUÉANT Non, cest tout le contraire, Jean-Pierre ELKABBACH. Il se trouve que Nicolas SARKOZY en me nommant au gouvernement au mois de mars dernier ma jeté dans le bain politique. Je suis depuis un acteur dans le débat politique, et je veux continuer à être auprès de lui avec la légitimité supplémentaire quapporte le suffrage universel.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Donc, ce nest pas un abri, cest un tremplin.
CLAUDE GUÉANT Cest tout le contraire.
JEAN-PIERRE ELKABBACH Pour rester à la Place Beauvau, cest ça.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 20 janvier 2012