Extraits de la déclaration de M. Alain Juppé, ministre des affaires étrangères et européennes, en réponse à une question d'actualité à l'Assemblée nationale sur la stratégie de la France en Afghanistan, Paris le 24 janvier 2012.

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Circonstance : Réponse d'Alain Juppé à une question d'actualité à l'Assemblée nationale à Paris le 24 janvier 2012

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
Vous avez eu le mérite, Monsieur le Premier ministre, de rappeler dans quelles conditions la France s’est engagée en Afghanistan depuis maintenant dix ans. La stratégie qui est la nôtre en Afghanistan est cohérente et nous l’avons définie à nouveau avec nos alliés, en novembre 2010, dans le cadre du sommet de l’OTAN.
Elle se déroule selon trois axes : le premier, c’est le transfert progressif à l’armée afghane de la responsabilité d’assurer la sécurité du peuple afghan. Ce processus est en marche. Nous aurons retiré quatre cents hommes depuis l’année dernière et un millier à la fin de cette année.
M. le Premier ministre vient de rappeler la réflexion en cours, qui est de savoir quelles conséquences nous allons tirer de l’assassinat perpétré récemment contre nos soldats, assassinat qui a produit tout à l’heure un moment d’unité nationale dans cette Assemblée.
Le deuxième objectif, c’est d’aider l’Afghanistan à se développer. Nous avons déjà beaucoup fait en ce sens et ce sera l’objet du traité d’amitié et de coopération que le président de la République signera vendredi prochain avec le président Karzaï.
Enfin le troisième objectif, c’est d’appuyer la réconciliation nationale entre Afghans et d’assurer un système de sécurité collective autour de l’Afghanistan.
Voilà ce que nous faisons là-bas avec des objectifs très clairs, défendre nos intérêts ; c’est-à-dire lutter contre le terrorisme, défendre nos valeurs et aider le peuple afghan à affirmer sa liberté et à conquérir la démocratie.
Cela étant dit, je crois qu’il ne faut pas céder à la panique. Il ne faut pas confondre un retrait ordonné et une retraite précipitée. (…) Il y a d’abord des conditions militaires à respecter pour la sécurité-même de nos soldats, c’est la ligne que la France s’est fixée, c’est notre honneur et notre responsabilité.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 janvier 2012