Texte intégral
Nous avons bien travaillé aujourdhui, ce Conseil a été très consensuel. Dabord sur lIran, vous connaissez notre position, notre objectif est de faire en sorte que lIran renonce à son programme nucléaire militaire et se conforme aux résolutions du Conseil de sécurité et du Conseil des gouverneurs de lAgence internationale de lénergie atomique. La voie du dialogue est toujours ouverte, mais lIran refuse de sy engager avec transparence et honnêteté intellectuelle, si je puis dire.
Donc, pour éviter toute solution militaire qui pourrait avoir des conséquences irréparables, nous sommes décidés à aller plus loin dans la voie des sanctions. Nous avons donc adopté, par consensus, des sanctions très fortes concernant les avoirs de la banque centrale et les exportations pétrolières de lIran, avec une période transitoire pour ceux des États membres qui sont les plus dépendants de leur approvisionnement en provenance dIran. Je pense donc que cest une bonne décision, qui envoie un signal fort et qui, je lespère, convaincra lIran quil doit changer de position, quil doit changer de ligne et accepter le dialogue que nous lui proposons.
Nous avons ensuite parlé de la Syrie. Là encore, nous avons renforcé les sanctions. Il y a une large unanimité sur lanalyse de la situation. Nous avons regardé attentivement les dernières propositions de la Ligue arabe, nous soutenons cette initiative. Jai observé, pour ma part, que ce rapport dénonçait tout particulièrement la responsabilité du régime syrien dans la violence, y compris la nécessité pour le régime de se conformer aux engagements quil a pris sur les quatre points fondamentaux que vous connaissez : larrêt de la répression, le retour de larmée dans les casernes, la libération des prisonniers et le libre accès des médias internationaux en Syrie. Nous avons donc à continuer à appuyer ce processus, le renforcement de léquipe des observateurs, la proposition aussi de recherche dune solution de transition et de réconciliation nationales. Et ce que nous souhaitons aussi, cest que la Ligue arabe puisse se rapprocher du Secrétaire général des Nations unies de façon à pouvoir sappuyer sur les Nations unies.
Enfin, un petit coin de ciel bleu dans un horizon un peu bouché, la Birmanie. Jai moi-même rendu compte de mon récent déplacement au Myanmar, pour constater quil se passe vraiment quelque chose, quelque chose dimportant, une vraie volonté de la part des autorités birmanes de libéraliser, de démocratiser le régime, avec des décisions concrètes. Le jour où je suis arrivé sur place, 651 prisonniers ont été relâchés, dont la plupart des prisonniers politiques. Il y a eu aussi la mise en place de nouvelles législations sur le droit de grève, le droit dassociation et le droit de manifestation. Et des élections partielles vont se dérouler le 1er avril. Bref tout ceci constitue un processus encourageant. Mes entretiens avec Ang San Suu Kyi mont convaincu quelle-même était dans un processus de dialogue avec les autorités. Jai rencontré aussi les représentants dautres formations de lopposition qui sont dans les mêmes dispositions desprit.
Et il nous est donc apparu quil était nécessaire denvoyer un signal de soutien à ce mouvement de démocratisation, en commençant à lever des sanctions. En commençant, parce que nous allons garder en réserve un certain nombre de moyens dactions. Nous allons observer ce qui va se passer dabord sur la libéralisation complète des prisonniers - il y a encore des cas à élucider - ; deuxièmement sur le déroulement des élections que nous voulons bien sûr libres et transparentes ; et puis enfin, sur le cessez-le-feu et le dialogue politique avec les minorités ethniques, qui constitue un des défis les plus importants pour le régime.
Et si ce processus de démocratisation se poursuit, nous irons plus loin dans la levée des sanctions. Nous avons commencé par lever les interdictions de visas pour un certain nombre de personnalités et puis nous progresserons au fur et à mesure que le régime progressera aussi.
Q - Sur lembargo quels sont les risques de voir les prix du pétrole augmenter à la suite de la décision de lUnion européenne ?
R - À mon avis quasi nuls puisque dautres pays producteurs se sont déclarés prêts à faire la différence.
Q - Quelles conséquences concrètes ces sanctions vont avoir sur léconomie iranienne ?
R - Cela veut dire des choses très précises, cela veut dire quon va paralyser progressivement lactivité économique de lIran et priver peu à peu le régime de ses ressources. Je sais bien quon peut être très sceptique sur les sanctions, dire que cela ne sert à rien, mais cest mieux que de faire la guerre. Et je voudrais simplement rappeler à propos de la Birmanie, évidemment cest une question de temps ; une des raisons qui ma été donnée pour ce changement subit dorientation du régime cest que précisément celui-ci a pris conscience de son isolement du fait des sanctions, et de la nécessité den sortir. Vous voyez que les sanctions peuvent conduire à des évolutions positives.
Q - Les sanctions sur lIran seront elles appliquées par dautres pays, comme la Chine ?
R - Bien sûr, nous souhaitons quelles soient appliquées par le plus grand nombre de pays possibles. Jétais au Japon il y a dix jours, il y a des questions qui se posent au Japon. À lépoque où jy étais, le gouvernement japonais nétait pas exactement unanime, et jespère que la réflexion a pu progresser en ce sens. Je vous rappelle que le Congrès américain a déjà pris les mêmes sanctions, ensuite signées et transposées dans la législation américaine par le président Obama.
Q - Y a-t-il des sanctions supplémentaires envisageables si cette pression ne suffit pas ?
R - Je crois que lon a été au bout des sanctions, on peut toujours réfléchir à dautres étapes mais, là, ce sont des étapes très significatives, ce sont vraiment des sanctions sans précédent.
Q - Quelle solution pour des pays comme la Grèce qui ont des accords privilégiés avec lIran ?
R - Eh bien, je vous ai dit que nous allons laisser à la Grèce un peu de temps pour sadapter, nous allons laider à trouver des ressources de substitution. Ces ressources existent puisque, comme je lai rappelé, un certain nombre de pays pétroliers producteurs ont dit quils étaient disposés à augmenter leur production, la quantité de barils à trouver nest pas gigantesque, cest de lordre de 1,5 million à 2 millions de barils par jour.
Q - Et sur la Turquie ?
R - On nen a pas parlé ce matin, on va en parler suffisamment à Paris. Vous connaissez mon point de vue.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 janvier 2012
Donc, pour éviter toute solution militaire qui pourrait avoir des conséquences irréparables, nous sommes décidés à aller plus loin dans la voie des sanctions. Nous avons donc adopté, par consensus, des sanctions très fortes concernant les avoirs de la banque centrale et les exportations pétrolières de lIran, avec une période transitoire pour ceux des États membres qui sont les plus dépendants de leur approvisionnement en provenance dIran. Je pense donc que cest une bonne décision, qui envoie un signal fort et qui, je lespère, convaincra lIran quil doit changer de position, quil doit changer de ligne et accepter le dialogue que nous lui proposons.
Nous avons ensuite parlé de la Syrie. Là encore, nous avons renforcé les sanctions. Il y a une large unanimité sur lanalyse de la situation. Nous avons regardé attentivement les dernières propositions de la Ligue arabe, nous soutenons cette initiative. Jai observé, pour ma part, que ce rapport dénonçait tout particulièrement la responsabilité du régime syrien dans la violence, y compris la nécessité pour le régime de se conformer aux engagements quil a pris sur les quatre points fondamentaux que vous connaissez : larrêt de la répression, le retour de larmée dans les casernes, la libération des prisonniers et le libre accès des médias internationaux en Syrie. Nous avons donc à continuer à appuyer ce processus, le renforcement de léquipe des observateurs, la proposition aussi de recherche dune solution de transition et de réconciliation nationales. Et ce que nous souhaitons aussi, cest que la Ligue arabe puisse se rapprocher du Secrétaire général des Nations unies de façon à pouvoir sappuyer sur les Nations unies.
Enfin, un petit coin de ciel bleu dans un horizon un peu bouché, la Birmanie. Jai moi-même rendu compte de mon récent déplacement au Myanmar, pour constater quil se passe vraiment quelque chose, quelque chose dimportant, une vraie volonté de la part des autorités birmanes de libéraliser, de démocratiser le régime, avec des décisions concrètes. Le jour où je suis arrivé sur place, 651 prisonniers ont été relâchés, dont la plupart des prisonniers politiques. Il y a eu aussi la mise en place de nouvelles législations sur le droit de grève, le droit dassociation et le droit de manifestation. Et des élections partielles vont se dérouler le 1er avril. Bref tout ceci constitue un processus encourageant. Mes entretiens avec Ang San Suu Kyi mont convaincu quelle-même était dans un processus de dialogue avec les autorités. Jai rencontré aussi les représentants dautres formations de lopposition qui sont dans les mêmes dispositions desprit.
Et il nous est donc apparu quil était nécessaire denvoyer un signal de soutien à ce mouvement de démocratisation, en commençant à lever des sanctions. En commençant, parce que nous allons garder en réserve un certain nombre de moyens dactions. Nous allons observer ce qui va se passer dabord sur la libéralisation complète des prisonniers - il y a encore des cas à élucider - ; deuxièmement sur le déroulement des élections que nous voulons bien sûr libres et transparentes ; et puis enfin, sur le cessez-le-feu et le dialogue politique avec les minorités ethniques, qui constitue un des défis les plus importants pour le régime.
Et si ce processus de démocratisation se poursuit, nous irons plus loin dans la levée des sanctions. Nous avons commencé par lever les interdictions de visas pour un certain nombre de personnalités et puis nous progresserons au fur et à mesure que le régime progressera aussi.
Q - Sur lembargo quels sont les risques de voir les prix du pétrole augmenter à la suite de la décision de lUnion européenne ?
R - À mon avis quasi nuls puisque dautres pays producteurs se sont déclarés prêts à faire la différence.
Q - Quelles conséquences concrètes ces sanctions vont avoir sur léconomie iranienne ?
R - Cela veut dire des choses très précises, cela veut dire quon va paralyser progressivement lactivité économique de lIran et priver peu à peu le régime de ses ressources. Je sais bien quon peut être très sceptique sur les sanctions, dire que cela ne sert à rien, mais cest mieux que de faire la guerre. Et je voudrais simplement rappeler à propos de la Birmanie, évidemment cest une question de temps ; une des raisons qui ma été donnée pour ce changement subit dorientation du régime cest que précisément celui-ci a pris conscience de son isolement du fait des sanctions, et de la nécessité den sortir. Vous voyez que les sanctions peuvent conduire à des évolutions positives.
Q - Les sanctions sur lIran seront elles appliquées par dautres pays, comme la Chine ?
R - Bien sûr, nous souhaitons quelles soient appliquées par le plus grand nombre de pays possibles. Jétais au Japon il y a dix jours, il y a des questions qui se posent au Japon. À lépoque où jy étais, le gouvernement japonais nétait pas exactement unanime, et jespère que la réflexion a pu progresser en ce sens. Je vous rappelle que le Congrès américain a déjà pris les mêmes sanctions, ensuite signées et transposées dans la législation américaine par le président Obama.
Q - Y a-t-il des sanctions supplémentaires envisageables si cette pression ne suffit pas ?
R - Je crois que lon a été au bout des sanctions, on peut toujours réfléchir à dautres étapes mais, là, ce sont des étapes très significatives, ce sont vraiment des sanctions sans précédent.
Q - Quelle solution pour des pays comme la Grèce qui ont des accords privilégiés avec lIran ?
R - Eh bien, je vous ai dit que nous allons laisser à la Grèce un peu de temps pour sadapter, nous allons laider à trouver des ressources de substitution. Ces ressources existent puisque, comme je lai rappelé, un certain nombre de pays pétroliers producteurs ont dit quils étaient disposés à augmenter leur production, la quantité de barils à trouver nest pas gigantesque, cest de lordre de 1,5 million à 2 millions de barils par jour.
Q - Et sur la Turquie ?
R - On nen a pas parlé ce matin, on va en parler suffisamment à Paris. Vous connaissez mon point de vue.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 janvier 2012