Texte intégral
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Q - Chaque jour, la répression continue en Syrie. Comment arrêter ce massacre ?
R - Ce qui se passe en Syrie est une tragédie épouvantable, avec plus de 5.000 morts, des milliers de prisonniers, la torture et un régime qui sentête et qui provoque. Quand on entend Bachar el-Assad dire quil na jamais donné lordre de tirer sur des populations civiles, on ne peut quêtre indigné. Cest vrai, nous sommes aujourdhui dans une impasse. Le Conseil de sécurité est paralysé du fait dune position rigide de la Russie, de la Chine mais aussi de quelques pays émergents.
Q - Lenvoi de troupes, comme le suggère le Qatar, est-elle une option envisageable ?
R - Dans le contexte régional actuel, nous ne travaillons pas à un tel scénario. En revanche, nous dialoguons avec lopposition syrienne afin quelle se structure et souvre à toutes les sensibilités.
Q - Depuis un an vous avez ouvert un dialogue avec les forces islamiques émergentes du monde arabe. Vous le prônez toujours ?
R - Cest la bonne direction. Continuer à refuser le dialogue avec le monde islamique aurait été une grave erreur. Jai posé des critères : respect de la démocratie, des droits de lHomme, de la femme et des minorités, refus de la violence. Certes, le bilan est contrasté. Il est positif au Maroc et en Tunisie, où un parti comme Ennahda affirme vouloir respecter les principes fondamentaux qui sont les nôtres. En Égypte, cest plus compliqué. La poussée des salafistes a surpris, même les Frères musulmans ne lavaient pas prévue. Je refuse en tout cas de considérer quislam et démocratie sont par nature incompatibles.
Q - Compliqué en Libye aussi, où a été reçu le président soudanais alors quil est recherché pour génocide au Darfour par la Cour pénale internationale. Paris na rien à dire ?
R - Du point de vue de la France, cette visite à Tripoli du président Béchir est très regrettable. Nous lavons dit aux Libyens lorsque nous lavons appris. Cela dit, la France soutient pleinement la Libye dans son travail de reconstruction.
Q - Venons-en à leuro. La Grèce peut-elle éviter la faillite ?
R - Oui, si tout le monde fait ce qui a été décidé. Tout doit être fait pour éviter une telle sortie.
Q - Lexcès daustérité ne constitue-t-il pas une menace ?
R - Je tire mon chapeau aux responsables portugais, espagnols, italiens, qui mettent en place des politiques très rudes. Elles sont plus ou moins bien supportées par les opinions, mais elles sont incontournables. Quand on est surendetté, il faut réduire les déficits. Cela dit, lEurope doit accompagner ces efforts de politiques de soutien à lactivité. La France et lAllemagne feront des propositions en ce sens le 30 janvier, au prochain sommet. ( ).source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 janvier 2012
Q - Chaque jour, la répression continue en Syrie. Comment arrêter ce massacre ?
R - Ce qui se passe en Syrie est une tragédie épouvantable, avec plus de 5.000 morts, des milliers de prisonniers, la torture et un régime qui sentête et qui provoque. Quand on entend Bachar el-Assad dire quil na jamais donné lordre de tirer sur des populations civiles, on ne peut quêtre indigné. Cest vrai, nous sommes aujourdhui dans une impasse. Le Conseil de sécurité est paralysé du fait dune position rigide de la Russie, de la Chine mais aussi de quelques pays émergents.
Q - Lenvoi de troupes, comme le suggère le Qatar, est-elle une option envisageable ?
R - Dans le contexte régional actuel, nous ne travaillons pas à un tel scénario. En revanche, nous dialoguons avec lopposition syrienne afin quelle se structure et souvre à toutes les sensibilités.
Q - Depuis un an vous avez ouvert un dialogue avec les forces islamiques émergentes du monde arabe. Vous le prônez toujours ?
R - Cest la bonne direction. Continuer à refuser le dialogue avec le monde islamique aurait été une grave erreur. Jai posé des critères : respect de la démocratie, des droits de lHomme, de la femme et des minorités, refus de la violence. Certes, le bilan est contrasté. Il est positif au Maroc et en Tunisie, où un parti comme Ennahda affirme vouloir respecter les principes fondamentaux qui sont les nôtres. En Égypte, cest plus compliqué. La poussée des salafistes a surpris, même les Frères musulmans ne lavaient pas prévue. Je refuse en tout cas de considérer quislam et démocratie sont par nature incompatibles.
Q - Compliqué en Libye aussi, où a été reçu le président soudanais alors quil est recherché pour génocide au Darfour par la Cour pénale internationale. Paris na rien à dire ?
R - Du point de vue de la France, cette visite à Tripoli du président Béchir est très regrettable. Nous lavons dit aux Libyens lorsque nous lavons appris. Cela dit, la France soutient pleinement la Libye dans son travail de reconstruction.
Q - Venons-en à leuro. La Grèce peut-elle éviter la faillite ?
R - Oui, si tout le monde fait ce qui a été décidé. Tout doit être fait pour éviter une telle sortie.
Q - Lexcès daustérité ne constitue-t-il pas une menace ?
R - Je tire mon chapeau aux responsables portugais, espagnols, italiens, qui mettent en place des politiques très rudes. Elles sont plus ou moins bien supportées par les opinions, mais elles sont incontournables. Quand on est surendetté, il faut réduire les déficits. Cela dit, lEurope doit accompagner ces efforts de politiques de soutien à lactivité. La France et lAllemagne feront des propositions en ce sens le 30 janvier, au prochain sommet. ( ).source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 janvier 2012