Déclaration de M. Alain Juppé, ministre des affaires étrangères et européennes, en réponse à une question d'actualité à l'Assemblée nationale sur le programme nucléaire militaire iranien, Paris le 14 février 2012.

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Circonstance : Réponse d' Alain Juppé à une question d'actualité à l'Assemblée nationale, à Paris le 14 février 2012

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
Vous comprendrez que je ne me concentre que sur l’Iran parce que le programme nucléaire militaire iranien constitue aujourd’hui, l’une des plus graves menaces pour la paix, non seulement de la région mais aussi pour la paix du monde. Nous avons la conviction que l’Iran continue à développer ce programme, le dernier rapport de l’Agence internationale de l’Énergie atomique nous conforte d’ailleurs dans cette conviction.
L’Iran viole ainsi ses obligations internationales, le Traité de non-prolifération qu’il a signé, les résolutions du Conseil de sécurité ainsi que celles de l’Agence internationale de l’Énergie atomique. L’Iran le nie, mais nous lui disons : «il y a une façon très simple de prouver votre bonne foi, revenez à la table de négociations comme nous ne cessons de vous le proposer».
À condition que ce soit une négociation sans conditions préalables et que la négociation porte sur le vrai sujet, c’est-à-dire le programme nucléaire militaire.
Pour l’instant, l’Iran continue à refuser cette proposition, d’où les rumeurs d’intervention militaire dont vous vous êtes fait l’écho et qui, c’est vrai, circulent en Israël.
Nous considérons que cette option militaire pourrait avoir des conséquences irréparables sur la région et sur la paix du monde. Par conséquent, nous faisons tout pour l’éviter.
Mais que pouvons-nous donc faire ? Le président de la République a demandé que des sanctions sans précédent soient mises en place. À savoir, le gel des avoirs et des transactions de la Banque centrale iranienne et l’embargo sur les exportations pétrolières de l’Iran.
Nous avons été entendus et les Vingt-sept ont adopté ces sanctions il y a quelques jours, pendant que les États-Unis d’Amérique faisaient de même.
Je voudrais ajouter que l’Iran est aussi un régime répressif qui viole les principes fondamentaux qui nous sont chers, ceux des droits de l’Homme et de la femme en particulier. Il joue de plus un rôle très déstabilisateur dans la région. Ceci dit, notre offre de dialogue reste valable, elle est sur la table. En tous cas, la ligne de la diplomatie française est claire et forte et elle nous vaut le soutien de l’ensemble de nos partenaires européens.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 février 2012