Déclaration de M. François Fillon, Premier ministre, en réponse à une question sur les modalités du plan d’aide de la zone euro à la Grèce et sur le refus du PS de voter le mécanisme européen de stabilité, à l'Assemblée nationale le 20 février 2012.

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Circonstance : Question au gouvernement posée par Mme Pascale Gruny, députée (UMP) de l'Aisne, à l'Assemblée nationale le 21 février 2012

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et messieurs les Députés,
Madame le Député,
Je me félicite que nous soyons parvenus, cette nuit, à un accord à Bruxelles au sein du Conseil des ministres de l’Economie et des Finances. Un accord qui n’a pas été facile à trouver mais qui permet, au total, d’apporter 237 milliards d’euros à la Grèce. Les créanciers privés ont accepté d’abandonner volontairement 70% de leurs créances. Cela signifie une chose, cela signifie que l’Europe a clairement choisi la solidarité avec la Grèce.
Et je veux rappeler que la France s’est toujours battue, depuis le début de cette crise européenne, pour que ce soit la solidarité qui prévale, y compris à un moment où cette idée n’était pas partagée par tous les acteurs européens.
La solidarité de la zone euro, c’est une nécessité absolue.
Pourquoi ?
Parce que, c’est la seule manière de lutter contre les attaques spéculatives qui ne sont pas des attaques spéculatives contre la Grèce, qui sont en réalité des attaques spéculatives contre la monnaie européenne, en raison de la place que cette monnaie européenne a pris dans l’économie mondiale.
Alors, mesdames et messieurs les Députés, les efforts qui sont demandés à la Grèce sont certes des efforts importants, je veux dire d’ailleurs au passage qu’ils ne sont guère plus importants que ceux qui sont demandés au Portugal ou qui sont demandés dans une moindre mesure à l'Espagne ou à l'Italie, mais ces efforts ne doivent pas occulter les efforts que vont faire les contribuables européens pour assumer la solidarité avec le peuple grec.
Dans ce contexte, le refus du Parti socialiste de voter le mécanisme européen de solidarité m'apparaît comme une faute.
C'est une faute parce qu'on ne peut pas comprendre qu'un grand parti, comme le Parti socialiste, un parti de Gouvernement d'un grand pays européen choisisse délibérément en s'abstenant ou en votant contre ce texte, de fragiliser la zone euro, parce que c'est finalement le résultat de ce vote.
Alors, mesdames et messieurs les Députés du Parti socialiste, il n'est pas trop tard pour vous ressaisir, il n'est pas trop tard pour choisir l'intérêt général européen plutôt que des petits calculs à court terme électoraux.
Source http://www.gouvernement.fr, le 22 février 2012