Texte intégral
Q - Vous présentez ce matin les résultats 2011 du commerce extérieur français. Quel est le bilan ?
R - Avec un déficit commercial qui atteint 69,6 milliards deuros en 2011 (après 51,4 milliards en 2010), le bilan est moins mauvais quanticipé. Cest en effet 5,5 milliards de moins que le chiffre que nous évoquions encore cet été. Cela ne veut pas dire que nous sommes satisfaits ; la situation reste délicate et doit interpeller tout le monde, à droite comme à gauche. Malgré une tendance à lamélioration depuis trois trimestres, on ne peut que déplorer la situation quand on se compare avec lAllemagne, dont lexcédent commercial devrait atteindre 157 milliards en 2011.
Q - Quelles ont été nos forces et nos faiblesses dans les échanges mondiaux lan dernier ?
R - En 2011, nos importations ont augmenté de 11 %, à 498 milliards. Dans le même temps, plus de 117 000 entreprises ont vendu leurs produits à létranger, un chiffre stable par rapport à 2010. Nos exportations ont augmenté de 8,6 %, à 429 milliards deuros - ce qui permettra de créer 90 000 emplois cette année. Nous avons cessé de perdre des parts de marché dans le monde, notamment grâce à la croissance des émergents. Mais nous sommes encore trop peu présents sur ces terrains-là. Nos ventes vers les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ne représentent que 7 % du total de nos exportations - contre 12 % des exportations allemandes. Nous avons eu lan dernier un déficit record avec la Chine, de 27,2 milliards deuros. Quant à la facture énergétique, elle sélève à 62 milliards.
En revanche, nous pouvons être satisfaits de la bonne marche de certains secteurs : lagroalimentaire connaît un excédent historique de 11,4 milliards. Laéronautique dégage aussi un excédent de 17,7 milliards, grâce à la vente de 534 Airbus.
Q - Les grands contrats, justement, ne sont-ils pas en train de devenir notre seule force ?
R - Ce nest pas la seule, mais cest une de nos forces. Limplication personnelle du président de la République ny est évidemment pas pour rien. Les grands contrats ont augmenté lan dernier de 36 % par rapport à 2010, pour un montant total de 28,4 milliards deuros. Nous progressons dans beaucoup de pays, les entreprises françaises ont remporté des marchés importants en matière de ventes davions, darmes et dinfrastructures. Je pense notamment à la société Poma qui vient dinaugurer un téléphérique à Rio de Janeiro au Brésil, ou aux 44 Airbus A 320 qui ont été vendus récemment à la compagnie mexicaine Volaris. Sans parler du métro de Belgrade, ou encore des centrales à gaz construites en Irak. Et nous sommes actuellement en négociation pour linstallation de deux EPR en Inde. Depuis cinq ans, la France a signé près de 131 milliards de grands contrats, ce qui est mieux que tout ce qui a été réalisé pendant les sept années précédentes.
Q - La compétitivité des produits français est-elle vraiment un handicap ?
R - Évidemment ! Le coût du travail, cest la base de tout. Avoir un différentiel de 10 % avec lAllemagne, ce nest pas tenable. Pas plus quil nest normal que les grands groupes français investissent deux fois plus à létranger que leurs homologues outre-Rhin. Du coup, la balance commerciale de notre secteur automobile est déficitaire! Lenjeu, cest de se remettre à produire en France. Les réformes de structures sont primordiales. Dailleurs, cest grâce à celles qui sont mises en uvre depuis cinq ans (montée en puissance dUbifrance, dOséo, suppression de la taxe professionnelle, régionalisation du FSI, politique de filières...) que notre situation commence à se redresser.
Q - À votre arrivée, vous avez décrété la mobilisation générale des services de lÉtat pour lexport. Où en êtes-vous ?
R - Il faut un peu de temps. Nous sommes en train de mettre en place un guichet unique pour les PME dans chaque région et tout le réseau est mobilisé. Lobjectif est davoir les yeux rivés sur la demande de nos clients, de cibler notre offre. Nous avons la recette pour faire revenir notre balance commerciale à léquilibre en lespace de cinq ans : il faut doubler le rythme de croissance de nos exportations vers les pays émergents. Cest notre objectif !
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 février 2012
R - Avec un déficit commercial qui atteint 69,6 milliards deuros en 2011 (après 51,4 milliards en 2010), le bilan est moins mauvais quanticipé. Cest en effet 5,5 milliards de moins que le chiffre que nous évoquions encore cet été. Cela ne veut pas dire que nous sommes satisfaits ; la situation reste délicate et doit interpeller tout le monde, à droite comme à gauche. Malgré une tendance à lamélioration depuis trois trimestres, on ne peut que déplorer la situation quand on se compare avec lAllemagne, dont lexcédent commercial devrait atteindre 157 milliards en 2011.
Q - Quelles ont été nos forces et nos faiblesses dans les échanges mondiaux lan dernier ?
R - En 2011, nos importations ont augmenté de 11 %, à 498 milliards. Dans le même temps, plus de 117 000 entreprises ont vendu leurs produits à létranger, un chiffre stable par rapport à 2010. Nos exportations ont augmenté de 8,6 %, à 429 milliards deuros - ce qui permettra de créer 90 000 emplois cette année. Nous avons cessé de perdre des parts de marché dans le monde, notamment grâce à la croissance des émergents. Mais nous sommes encore trop peu présents sur ces terrains-là. Nos ventes vers les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ne représentent que 7 % du total de nos exportations - contre 12 % des exportations allemandes. Nous avons eu lan dernier un déficit record avec la Chine, de 27,2 milliards deuros. Quant à la facture énergétique, elle sélève à 62 milliards.
En revanche, nous pouvons être satisfaits de la bonne marche de certains secteurs : lagroalimentaire connaît un excédent historique de 11,4 milliards. Laéronautique dégage aussi un excédent de 17,7 milliards, grâce à la vente de 534 Airbus.
Q - Les grands contrats, justement, ne sont-ils pas en train de devenir notre seule force ?
R - Ce nest pas la seule, mais cest une de nos forces. Limplication personnelle du président de la République ny est évidemment pas pour rien. Les grands contrats ont augmenté lan dernier de 36 % par rapport à 2010, pour un montant total de 28,4 milliards deuros. Nous progressons dans beaucoup de pays, les entreprises françaises ont remporté des marchés importants en matière de ventes davions, darmes et dinfrastructures. Je pense notamment à la société Poma qui vient dinaugurer un téléphérique à Rio de Janeiro au Brésil, ou aux 44 Airbus A 320 qui ont été vendus récemment à la compagnie mexicaine Volaris. Sans parler du métro de Belgrade, ou encore des centrales à gaz construites en Irak. Et nous sommes actuellement en négociation pour linstallation de deux EPR en Inde. Depuis cinq ans, la France a signé près de 131 milliards de grands contrats, ce qui est mieux que tout ce qui a été réalisé pendant les sept années précédentes.
Q - La compétitivité des produits français est-elle vraiment un handicap ?
R - Évidemment ! Le coût du travail, cest la base de tout. Avoir un différentiel de 10 % avec lAllemagne, ce nest pas tenable. Pas plus quil nest normal que les grands groupes français investissent deux fois plus à létranger que leurs homologues outre-Rhin. Du coup, la balance commerciale de notre secteur automobile est déficitaire! Lenjeu, cest de se remettre à produire en France. Les réformes de structures sont primordiales. Dailleurs, cest grâce à celles qui sont mises en uvre depuis cinq ans (montée en puissance dUbifrance, dOséo, suppression de la taxe professionnelle, régionalisation du FSI, politique de filières...) que notre situation commence à se redresser.
Q - À votre arrivée, vous avez décrété la mobilisation générale des services de lÉtat pour lexport. Où en êtes-vous ?
R - Il faut un peu de temps. Nous sommes en train de mettre en place un guichet unique pour les PME dans chaque région et tout le réseau est mobilisé. Lobjectif est davoir les yeux rivés sur la demande de nos clients, de cibler notre offre. Nous avons la recette pour faire revenir notre balance commerciale à léquilibre en lespace de cinq ans : il faut doubler le rythme de croissance de nos exportations vers les pays émergents. Cest notre objectif !
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 février 2012