Texte intégral
RAPHAËLLE DUCHEMIN Deux tentatives pour récupérer Edith BOUVIER, à Homs, en Syrie ; deux échecs. Pourquoi est-ce quon nest pas en mesure aujourdhui daller la chercher ?
GERARD LONGUET On est en mesure de lexfiltrer. Cest une affaire difficile sur le terrain. Il y a un partage de responsabilités. Il y a eu en quelque sorte un passage de témoin, et dans ce passage de témoin il y a des maillons qui inspirent plus ou moins confiance, et cest le problème que nous avons à gérer, linquiétude de la journaliste et lengagement de notre ambassadeur et de son équipe pour la rassurer.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Hier matin, on a vu que Nicolas SARKOZY annonçait effectivement quune amorce de solution avait été trouvée.
GERARD LONGUET Oui, oui.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Cest toujours le cas.
GERARD LONGUET Oui, le Quai dOrsay fait un excellent travail, lambassadeur CHEVALLIER fait un excellent travail. Nous sommes sur le terrain. Il faut la convaincre et il faut convaincre certains des intermédiaires de tenir leur rôle en sécurisant chacun. Il y a le risque il y a un manque de confiance et la crainte dun règlement de comptes.
RAPHAËLLE DUCHEMIN On a vu que Alain JUPPÉ, pour parler de la Syrie plus généralement et de la situation là-bas, Alain JUPPÉ disait hier que le temps viendra pour le régime de rendre des comptes. Est-ce que daprès vous, Gérard LONGUET, ce temps nest pas déjà venu ?
GERARD LONGUET Le temps est naturellement venu. Le compteur, en quelque sorte, des crimes, le compteur des atrocités tourne depuis maintenant plusieurs années, et en réalité dans la crise actuelle depuis plusieurs mois. Et ce que veut dire Alain JUPPÉ avec force, cest que la démocratie mondiale, qui existe et qui sexprime au Conseil de Sécurité des Nations unie, même si elle est pour linstant bloquée, demandera des comptes, demandera la restitution en quelque sorte, et a disqualifié désormais dans sa quasi-totalité le régime de Bachar EL-ASSAD. Seules la Russie, et dans son sillage la Chine, mènent un combat darrière-garde quà mon avis leurs opinions respectives nationales ne soutiennent pas, et ce sera un problème pour les gouvernements chinois et russe.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Vous étiez en Libye il y a quelques jours, Gérard LONGUET. Le problème de la Syrie aussi nest-ce pas finalement labsence dunité dans lopposition ? Est-ce que ils sont capables de proposer un conseil national, comme ça été le cas en Libye ?
GERARD LONGUET Vous avez tout à fait raison. La force de lopposition libyenne il y a un an tout juste, le 17 février, cétait un conseil national de transition qui a su rassembler des courants, des géographies, des traditions, des cultures, assez différentes et qui se sont rassemblées avec une idée simple : que KADHAFI sen aille et sen aille le plus vite possible. Et la France a joué un rôle qui est reconnu sur place en acceptant le CNT comme linterlocuteur. Nous navons pas léquivalent en Syrie parce que la situation syrienne est naturellement beaucoup plus complexe et que le régime de Bachar EL-ASSAD, comme celui de son père dailleurs, sappuie sur un équilibre de minorités qui craignent davoir beaucoup à perdre. Nous avons le devoir de rassurer les uns et les autres, et dailleurs cest exactement ce que dit la Ligue arabe, qui est dans cette affaire notre alliée, cest que aucun Syrien ne doit avoir peur du départ de Bachar ELASSAD.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Quand le Premier ministre qatari dit ce matin, « il faut commencer à envisager darmer la dissidence », cest quelque chose quon peut, nous, entendre, ici, en France ?
GERARD LONGUET Non ! Non, non, non ! La France, je parlais tout à lheure de démocratie mondiale, inscrit son action dans un cadre, ce sont les Nations unies, le Conseil de sécurité, dont nous sommes lun des cinq membres permanents. Nous avons des obligations vis-à-vis de nos partenaires. Nous devons les convaincre, nous devons les mettre en face de leurs responsabilités, et en particulier pour notre alliée la Russie. La Russie est un allié, ce nest pas un adversaire, mais elle est bloquée pour des raisons qui sont extrêmement ponctuelles, et nous avons à la débloquer. Armer, ce serait pousser à une guerre civile plus intense encore. Ce nest pas notre responsabilité. Notre responsabilité cest détablir un ordre international. Bachar EL-ASSAD en tirera les conséquences, mais il faut dabord cet ordre international. Sans solution politique, il ny a pas de solution militaire. Cest le ministre de la Défense qui vous parle. Larmée est au service dun projet politique, elle ne remplace pas un projet politique.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Alors, François HOLLANDE est revenu, hier soir, sur la participation de la France au commandement intégré de lOTAN. « Mauvaise décision » a-t-il dit, prise par Nicolas SARKOZY, cétait en 2007. Il dit, « il ne faut pas en sortir », toutefois, mais, mais il faudra, sil est élu en tout cas, « reposer les conditions à notre participation ».
GERARD LONGUET Très honnêtement, il est à côté du sujet. Il y a cette démocratie mondiale qui se met en place. LOTAN avec vingt-huit pays, dont les Etats-Unis, mais également la France, est un acteur majeur de la sécurité en Europe, tout au large de lEurope. Nous sommes par exemple en effet en Afghanistan, nous avons conduit laffaire libyenne, il y a une solidarité pour la sécurité des bateaux dans lOcéan Indien. La France a toute sa place à lintérieur de lOTAN, et depuis que nous y sommes, nous sommes, allez, soyons un peu de cocorico ce matin, le deuxième partenaire de lOTAN, celui vers lequel les regards se retournent.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Donc, pas besoin de renégocier quoi que ce soit ?
GERARD LONGUET Mais pas du tout ! On est en permanence, il faut défendre nos intérêts, vous savez cest une bataille de tous les instants, chaque poste, chaque responsabilité et chaque implantation fait lobjet dune foire dempoigne à vingt-huit. Et les Américains ne demandent quune seule chose, ils demandent que les Européens sorganisent. Et nous, nous y sommes pour que les Européens sorganisent.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Alors, il na pas parlé que de lOTAN hier soir, François HOLLANDE. Il a aussi parlé des impôts. Visiblement, il a choisi de taper un petit peu plus fort au portemonnaie des plus riches avec linstauration, cest ce quil a annoncé, dune nouvelle tranche dimposition à 75 % pour ceux qui gagnent plus dun million deuros par an. Votre réaction ?
GERARD LONGUET Mais, ma réaction cest que cest de limprovisation totale, parce que dans le programme socialiste, on avait bien compris quil y avait une tranche à 45 % dès 150 000 , mais quelle progression entre 150 et un million, parce que cest la vraie question ? La vraie question cest de savoir quel est le régime de fiscalité pour lensemble ? Des gens à un million deuros, il y en a, tant mieux pour eux. Cest une infime minorité. Les cadres supérieurs
RAPHAËLLE DUCHEMIN Mais ça peut rapporter gros, non ?
GERARD LONGUET Pardonnez-moi oui, ça peut aussi décourager beaucoup, vous savez. Quand vous avez des sièges sociaux dentreprises industrielles qui peuvent aller indifféremment en France, à Bruxelles, ou à Londres, la fiscalité ça compte. Or, moi, je préfère avoir un acheteur dans lautomobile qui soit à Paris, plutôt quil soit à Genève ou à Bruxelles. Et monsieur HOLLANDE devrait réfléchir. Nous avons besoin de matières grises en France, nous avons besoin de décideurs. Si on les taxe, ils sen fichent, ils iront ailleurs et les décisions ne seront plus prises en France. Cest quand même assez paradoxal le même jour davoir des socialistes qui nous disent « on va faire une loi pour que les décisions économiques soient prises en France », et décourager les décideurs économiques de rester en France.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Un mot sur les sondages. Les courbes ne se croisent toujours pas. Cest pourtant ce quespérait léquipe de Nicolas SARKOZY, évidemment.
GERARD LONGUET Tous les candidats espèrent être devant, surtout dailleurs au moment du résultat, pas tellement dans les sondages.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Oui. Alors, pour linstant en tout cas, au premier tour, lécart se resserre entre Nicolas SARKOZY et François HOLLANDE, mais cest toujours le candidat socialiste qui est donné vainqueur au second tour : 58 - 42. Vous pensez que ça peut encore sinverser ?
GERARD LONGUET Ah, complètement ! Complètement ! Je constate que chacun dans son camp est en train de revenir à son véritable poids. Et HOLLANDE diminue, et Nicolas SARKOZY sélargit. Ce qui est en cause cest le deuxième tour, mais le deuxième tour, je vais dire une banalité, cest après le premier tour, et les comportements changent. Ce que les Français, certains dentre eux, et en particulier dans ma famille politique, à droite, demandent à Nicolas SARKOZY, bon, allez, cest de souffrir un petit peu parce que une responsabilité ça coûte et il y a un effort.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Cest-à-dire ?
GERARD LONGUET Eh bien, cet effort du candidat qui se bat est en train de dégeler ceux qui avaient une attitude un petit peu prudente.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Il dit « quelque chose est en train de se passer ». Quest-ce qui se passe, exactement, Gérard LONGUET ?
GERARD LONGUET Quelque chose est en train de passer Eh bien, tout simplement, le regard de ceux qui lui en fait confiance en 2007, qui ont pu être étonnés ou inquiétés ou parfois surpris par telle ou telle démarche, se disent après tout, mais sur lessentiel cest quand même lui qui est dans la bonne direction. Et cet effort, ce parcours, qui est un parcours difficile, qui est un parcours éprouvant, il le franchit avec énergie. Et ceux qui lont soutenu en 2007 retrouvent lhomme quils ont aimé à cette époque et ils retrouvent son formidable potentiel avec un petit peu dexpérience, et sur certains sujets suffisamment dautocritique pour quon puisse, allez, avoir un avenir plus détendu.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 13 mars 2012
GERARD LONGUET On est en mesure de lexfiltrer. Cest une affaire difficile sur le terrain. Il y a un partage de responsabilités. Il y a eu en quelque sorte un passage de témoin, et dans ce passage de témoin il y a des maillons qui inspirent plus ou moins confiance, et cest le problème que nous avons à gérer, linquiétude de la journaliste et lengagement de notre ambassadeur et de son équipe pour la rassurer.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Hier matin, on a vu que Nicolas SARKOZY annonçait effectivement quune amorce de solution avait été trouvée.
GERARD LONGUET Oui, oui.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Cest toujours le cas.
GERARD LONGUET Oui, le Quai dOrsay fait un excellent travail, lambassadeur CHEVALLIER fait un excellent travail. Nous sommes sur le terrain. Il faut la convaincre et il faut convaincre certains des intermédiaires de tenir leur rôle en sécurisant chacun. Il y a le risque il y a un manque de confiance et la crainte dun règlement de comptes.
RAPHAËLLE DUCHEMIN On a vu que Alain JUPPÉ, pour parler de la Syrie plus généralement et de la situation là-bas, Alain JUPPÉ disait hier que le temps viendra pour le régime de rendre des comptes. Est-ce que daprès vous, Gérard LONGUET, ce temps nest pas déjà venu ?
GERARD LONGUET Le temps est naturellement venu. Le compteur, en quelque sorte, des crimes, le compteur des atrocités tourne depuis maintenant plusieurs années, et en réalité dans la crise actuelle depuis plusieurs mois. Et ce que veut dire Alain JUPPÉ avec force, cest que la démocratie mondiale, qui existe et qui sexprime au Conseil de Sécurité des Nations unie, même si elle est pour linstant bloquée, demandera des comptes, demandera la restitution en quelque sorte, et a disqualifié désormais dans sa quasi-totalité le régime de Bachar EL-ASSAD. Seules la Russie, et dans son sillage la Chine, mènent un combat darrière-garde quà mon avis leurs opinions respectives nationales ne soutiennent pas, et ce sera un problème pour les gouvernements chinois et russe.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Vous étiez en Libye il y a quelques jours, Gérard LONGUET. Le problème de la Syrie aussi nest-ce pas finalement labsence dunité dans lopposition ? Est-ce que ils sont capables de proposer un conseil national, comme ça été le cas en Libye ?
GERARD LONGUET Vous avez tout à fait raison. La force de lopposition libyenne il y a un an tout juste, le 17 février, cétait un conseil national de transition qui a su rassembler des courants, des géographies, des traditions, des cultures, assez différentes et qui se sont rassemblées avec une idée simple : que KADHAFI sen aille et sen aille le plus vite possible. Et la France a joué un rôle qui est reconnu sur place en acceptant le CNT comme linterlocuteur. Nous navons pas léquivalent en Syrie parce que la situation syrienne est naturellement beaucoup plus complexe et que le régime de Bachar EL-ASSAD, comme celui de son père dailleurs, sappuie sur un équilibre de minorités qui craignent davoir beaucoup à perdre. Nous avons le devoir de rassurer les uns et les autres, et dailleurs cest exactement ce que dit la Ligue arabe, qui est dans cette affaire notre alliée, cest que aucun Syrien ne doit avoir peur du départ de Bachar ELASSAD.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Quand le Premier ministre qatari dit ce matin, « il faut commencer à envisager darmer la dissidence », cest quelque chose quon peut, nous, entendre, ici, en France ?
GERARD LONGUET Non ! Non, non, non ! La France, je parlais tout à lheure de démocratie mondiale, inscrit son action dans un cadre, ce sont les Nations unies, le Conseil de sécurité, dont nous sommes lun des cinq membres permanents. Nous avons des obligations vis-à-vis de nos partenaires. Nous devons les convaincre, nous devons les mettre en face de leurs responsabilités, et en particulier pour notre alliée la Russie. La Russie est un allié, ce nest pas un adversaire, mais elle est bloquée pour des raisons qui sont extrêmement ponctuelles, et nous avons à la débloquer. Armer, ce serait pousser à une guerre civile plus intense encore. Ce nest pas notre responsabilité. Notre responsabilité cest détablir un ordre international. Bachar EL-ASSAD en tirera les conséquences, mais il faut dabord cet ordre international. Sans solution politique, il ny a pas de solution militaire. Cest le ministre de la Défense qui vous parle. Larmée est au service dun projet politique, elle ne remplace pas un projet politique.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Alors, François HOLLANDE est revenu, hier soir, sur la participation de la France au commandement intégré de lOTAN. « Mauvaise décision » a-t-il dit, prise par Nicolas SARKOZY, cétait en 2007. Il dit, « il ne faut pas en sortir », toutefois, mais, mais il faudra, sil est élu en tout cas, « reposer les conditions à notre participation ».
GERARD LONGUET Très honnêtement, il est à côté du sujet. Il y a cette démocratie mondiale qui se met en place. LOTAN avec vingt-huit pays, dont les Etats-Unis, mais également la France, est un acteur majeur de la sécurité en Europe, tout au large de lEurope. Nous sommes par exemple en effet en Afghanistan, nous avons conduit laffaire libyenne, il y a une solidarité pour la sécurité des bateaux dans lOcéan Indien. La France a toute sa place à lintérieur de lOTAN, et depuis que nous y sommes, nous sommes, allez, soyons un peu de cocorico ce matin, le deuxième partenaire de lOTAN, celui vers lequel les regards se retournent.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Donc, pas besoin de renégocier quoi que ce soit ?
GERARD LONGUET Mais pas du tout ! On est en permanence, il faut défendre nos intérêts, vous savez cest une bataille de tous les instants, chaque poste, chaque responsabilité et chaque implantation fait lobjet dune foire dempoigne à vingt-huit. Et les Américains ne demandent quune seule chose, ils demandent que les Européens sorganisent. Et nous, nous y sommes pour que les Européens sorganisent.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Alors, il na pas parlé que de lOTAN hier soir, François HOLLANDE. Il a aussi parlé des impôts. Visiblement, il a choisi de taper un petit peu plus fort au portemonnaie des plus riches avec linstauration, cest ce quil a annoncé, dune nouvelle tranche dimposition à 75 % pour ceux qui gagnent plus dun million deuros par an. Votre réaction ?
GERARD LONGUET Mais, ma réaction cest que cest de limprovisation totale, parce que dans le programme socialiste, on avait bien compris quil y avait une tranche à 45 % dès 150 000 , mais quelle progression entre 150 et un million, parce que cest la vraie question ? La vraie question cest de savoir quel est le régime de fiscalité pour lensemble ? Des gens à un million deuros, il y en a, tant mieux pour eux. Cest une infime minorité. Les cadres supérieurs
RAPHAËLLE DUCHEMIN Mais ça peut rapporter gros, non ?
GERARD LONGUET Pardonnez-moi oui, ça peut aussi décourager beaucoup, vous savez. Quand vous avez des sièges sociaux dentreprises industrielles qui peuvent aller indifféremment en France, à Bruxelles, ou à Londres, la fiscalité ça compte. Or, moi, je préfère avoir un acheteur dans lautomobile qui soit à Paris, plutôt quil soit à Genève ou à Bruxelles. Et monsieur HOLLANDE devrait réfléchir. Nous avons besoin de matières grises en France, nous avons besoin de décideurs. Si on les taxe, ils sen fichent, ils iront ailleurs et les décisions ne seront plus prises en France. Cest quand même assez paradoxal le même jour davoir des socialistes qui nous disent « on va faire une loi pour que les décisions économiques soient prises en France », et décourager les décideurs économiques de rester en France.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Un mot sur les sondages. Les courbes ne se croisent toujours pas. Cest pourtant ce quespérait léquipe de Nicolas SARKOZY, évidemment.
GERARD LONGUET Tous les candidats espèrent être devant, surtout dailleurs au moment du résultat, pas tellement dans les sondages.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Oui. Alors, pour linstant en tout cas, au premier tour, lécart se resserre entre Nicolas SARKOZY et François HOLLANDE, mais cest toujours le candidat socialiste qui est donné vainqueur au second tour : 58 - 42. Vous pensez que ça peut encore sinverser ?
GERARD LONGUET Ah, complètement ! Complètement ! Je constate que chacun dans son camp est en train de revenir à son véritable poids. Et HOLLANDE diminue, et Nicolas SARKOZY sélargit. Ce qui est en cause cest le deuxième tour, mais le deuxième tour, je vais dire une banalité, cest après le premier tour, et les comportements changent. Ce que les Français, certains dentre eux, et en particulier dans ma famille politique, à droite, demandent à Nicolas SARKOZY, bon, allez, cest de souffrir un petit peu parce que une responsabilité ça coûte et il y a un effort.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Cest-à-dire ?
GERARD LONGUET Eh bien, cet effort du candidat qui se bat est en train de dégeler ceux qui avaient une attitude un petit peu prudente.
RAPHAËLLE DUCHEMIN Il dit « quelque chose est en train de se passer ». Quest-ce qui se passe, exactement, Gérard LONGUET ?
GERARD LONGUET Quelque chose est en train de passer Eh bien, tout simplement, le regard de ceux qui lui en fait confiance en 2007, qui ont pu être étonnés ou inquiétés ou parfois surpris par telle ou telle démarche, se disent après tout, mais sur lessentiel cest quand même lui qui est dans la bonne direction. Et cet effort, ce parcours, qui est un parcours difficile, qui est un parcours éprouvant, il le franchit avec énergie. Et ceux qui lont soutenu en 2007 retrouvent lhomme quils ont aimé à cette époque et ils retrouvent son formidable potentiel avec un petit peu dexpérience, et sur certains sujets suffisamment dautocritique pour quon puisse, allez, avoir un avenir plus détendu.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 13 mars 2012