Déclaration de M. Edouard Courtial, secrétaire d'Etat aux Français de l'étranger, sur la communauté française au Royaume-Uni, à Londres le 7 mars 2012.

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Circonstance : Déplacement à Londres (Royaume-Uni), le 7 mars 2012

Texte intégral

Monsieur l’Ambassadeur,
Madame le Sénateur,
Monsieur le Consul général,
Monsieur le Conseiller culturel,
Monsieur le Proviseur,
Mesdames et Messieurs,
Mes Chers Compatriotes,
C’est un grand plaisir pour moi de me retrouver parmi vous à l’occasion de mon déplacement à Londres.
Je remercie le proviseur du lycée Charles-de-Gaulle, M. Bernard Vasseur ainsi que toute la communauté éducative, pour leur accueil ce soir dans ces prestigieux locaux.
La France et le Royaume-Uni ont une longue histoire commune.
Nos deux pays sont proches par la taille, que ce soit en termes de population ou de produit intérieur brut. Nous partageons les mêmes valeurs, celles de la démocratie et des droits de l’Homme. Nous sommes également partenaires sur le plan commercial ou culturel.
Cette relation très étroite repose dans une large mesure sur vous tous qui êtes rassemblés ici ce soir.
La communauté française du Royaume-Uni est une des premières au monde par le nombre. On l’estime généralement à 350.000 personnes, plus de la moitié résidant dans la capitale. Londres fait ainsi indéniablement partie des dix plus grandes villes françaises par la population. En outre, cette communauté expatriée continue à s’accroître.
La communauté française du Royaume-Uni est également remarquable par son dynamisme. Dynamisme économique d’abord, malgré les difficultés récentes.
Celui des entreprises françaises implantées au Royaume-Uni, mais aussi celui de chaque Français expatrié, animé le plus souvent par un esprit d’entreprise exceptionnel.
La Chambre de commerce franco-britannique et la section des conseillers du commerce extérieur contribuent activement à cette image bien réelle d’une communauté à la pointe de la modernité.
Dynamisme associatif, ensuite.
Je pense évidemment à Français du monde-ADFE et à l’UFE, mais aussi à l’action originale, novatrice et tellement essentielle du centre Charles Péguy en matière d’emploi des jeunes Français à Londres.
Je veux également rendre hommage à la Fédération des Associations françaises de Grande-Bretagne, qui est un partenaire précieux de l’action de l’État et qui comprend plus de 70 associations.
Je voudrais que cet exemple fédérateur puisse être suivi dans d’autres pays.
Je n’oublie pas les associations d’accueil, tel Londres Accueil, ou des institutions de bienfaisance, de solidarité et d’entraide, tels le Dispensaire français ou la Société française de bienfaisance, dont le travail en faveur des plus démunis est remarquable.
Ce réseau exceptionnel permet à nos compatriotes qui le souhaitent de se retrouver, d’être accompagnés dans leurs premiers pas à Londres ou d’être aidés lors de difficultés.
Dynamisme, enfin, de l’ambassade et du consulat général, qui vous accompagnent dans votre quotidien pour vous offrir la meilleure qualité de service, avec une activité toujours en hausse, malgré des difficultés dont je suis bien conscient.
Je sais aussi que s’il est une préoccupation partagée par tous ces acteurs qui forment la communauté française du Royaume-Uni, c’est bien celle de l’éducation.
À ceux qui vous disent vouloir «une école forte», je réponds que c’est une des priorités du président de la République affirmée dès 2007, qu’il a rappelée lors de ses vœux aux Français de l’étranger à Madrid en janvier dernier et, il y a quelques jours encore, à Montpellier : «l’école est au cœur de la République» a-t-il dit. Tout ce qui a été fait ces dernières années le prouve.
Vous le savez, les établissements de l’Agence pour l’Enseignement français à l’étranger constituent un réseau exceptionnel au service de tous les Français établis hors de France, mais aussi un outil sans équivalent au service de l’influence et du rayonnement de notre pays.
J’encourage la création de réseaux d’anciens élèves pour accroître encore notre rayonnement et notre influence.
La situation londonienne est suivie de près pour accompagner vos efforts et desserrer les contraintes qui pèsent sur le réseau, tout particulièrement sur cet immense navire amiral de notre présence à Londres qu’est le Lycée Charles-de-Gaulle.
Je voudrais à cet égard saluer le Plan École, lancé depuis 2008, qui est d’ores et déjà un grand succès.
L’ouverture à la rentrée 2011 du collège français bilingue de Kentish Town, dans de superbes locaux, est une véritable prouesse.
La visite que j’y ai effectuée ce matin même m’a permis de constater l’ampleur de la tâche accomplie, la qualité des résultats et l’engagement particulièrement fort de tous les acteurs de la communauté éducative.
Ce premier projet constitue un cas remarquable de mobilisation concertée d’une multitude d’intervenants, notamment élus, parents, syndicats d’enseignants, services de l’État, Chambre de commerce franco-britannique, et je remercie en particulier les trustees du CFBL dont l’imagination et l’engagement ont rendu ce projet possible.
Cette mobilisation va se poursuivre, puisqu’un nouvel établissement secondaire pourrait voir le jour d’ici deux à trois ans afin de permettre à tous nos élèves de primaire de poursuivre leurs études dans le système français jusqu’au baccalauréat.
À ces grands travaux londoniens, il convient d’ajouter les écoles «FLAM», «français langue maternelle», qui sont désormais plus de 50 au Royaume-Uni. Elles révèlent l’implication des parents d’élèves qui les ont créées.
Grâce au Plan École et au service culturel de l’Ambassade, ces associations continuent à bénéficier du soutien financier de l’État au travers de subventions annuelles gérées par l’Agence pour l’Enseignement français de l’étranger.
Je salue ici votre unité, votre sens du compromis et du consensus, en tous points exemplaires et vous en félicite.
Car le dispositif que vous avez mis en place ici témoigne du dynamisme de notre action en matière d’éducation et des efforts que nous faisons tous et, au premier rang, l’État, qui malgré un contexte budgétaire tendu, maintient une dotation de 420 millions d’euros pour l’Agence pour l’Enseignement français à l’étranger et consacre plus de 120 millions d’euros aux aides à la scolarité, bourses scolaires et prise en charge cumulées.
Contrairement à ce que vous pouvez entendre, la réalité des chiffres le démontre : les crédits consacrés à la prise en charge sont venus s’ajouter à ceux des bourses scolaires qui n’ont en rien été diminués, bien au contraire : leur montant a doublé depuis 2007 pour dépasser 90 millions d’euros en 2012.
Mes Chers Compatriotes, souvent parents d’élèves, vous êtes également citoyens.
Je vous le dis avec un esprit républicain : tous les citoyens sont égaux dans la République, quelle que soit la ou les nationalités qu’ils peuvent avoir par ailleurs.
Le président de la République l’a rappelé à Madrid de la façon la plus nette : «Les Français qui ont une autre nationalité restent Français et appartiennent pleinement à la Communauté nationale. Il n’y a pas à y revenir».
Dans deux mois, vous participerez pour la sixième fois à l’élection du président de la République. Pour la première fois, vous élirez onze députés.
Engagement du président de la République en 2007 mis en œuvre par la réforme constitutionnelle de 2008, ces députés renforcent et complètent la représentation des Français de l’étranger au Parlement, aux côtés de leurs douze collègues du Sénat.
C’est pourquoi un des enjeux essentiels des prochains scrutins réside dans la participation des électeurs.
Je salue à cet égard l’exceptionnel travail fourni par le consulat général de Londres, qui ouvrira 27 bureaux de vote dans la circonscription de Londres - contre 19 pour l’élection présidentielle de 2007.
Je rends hommage aussi à notre consulat général à Édimbourg pour son action au service de nos compatriotes d’Écosse, également présents dans mes pensées.
Je veux en outre rendre hommage à l’implication citoyenne de ceux d’entre vous qui se sont déjà portés volontaires pour participer aux opérations électorales au sein de ces bureaux. Toutes les bonnes volontés demeurent les bienvenues à cet égard.
Pour les élections législatives, il vous sera également possible de voter par voie électronique ou par correspondance. C’est une innovation majeure.
Le vote électronique, en particulier, n’est pas un gadget. Nous faisons en ce domaine œuvre de précurseurs dans un champ encore expérimental. De son succès dépendra son extension à d’autres types de scrutins.
J’en terminerai donc en vous appelant à participer massivement aux prochaines élections.
Vous montrerez ainsi que vous êtes une composante dynamique du peuple français et contribuerez à mieux faire prendre conscience à nos concitoyens de la richesse extraordinaire que les Français de l’étranger constituent pour notre pays.
Ici, à Londres dans cette ville à laquelle demeure à jamais attaché le souvenir de «tous ceux qui ont une certaine idée de la France», ce n’est pas sans émotion que je vous dis, Mes Chers Compatriotes : Vive la République et vive la France !
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 mars 2012