Texte intégral
Je suis particulièrement heureux de vous accueillir rue de Valois avec Roselyne Bachelot pour cette conférence de presse de lancement du festival cinéma et handicap « Un autre regard », porté par lassociation Retour d'image.
Je tiens à remercier tout dabord Retour dimage pour sa mobilisation et le remarquable travail qu'elle conduit au quotidien, tant sur la représentation des personnes handicapés dans les oeuvres cinématographiques que sur laccessibilité des films, et notamment Madame Diane Maroger, aujourdhui à mes côtés pour vous présenter ce festival.
Nous savons tous le rôle que peut et doit jouer le domaine culturel dans la vie dune personne en situation de handicap, et notamment le cinéma, qui est toujours lun des loisirs culturels les plus populaires, en famille, entre amis. Il importe que chacun y ait accès quelque soit sa situation. Jy suis particulièrement attentif.
C'est pourquoi le 26 janvier dernier, nous avons consacré, avec Roselyne Bachelot, une réunion de la commission nationale Culture-Handicap aux domaines du cinéma et de laudiovisuel. Jai veillé à ce que des mesures concrètes soient prises tant sur l'accessibilité du patrimoine cinématographique que sur celle des films qui font lactualité. Je suis conscient qu'il reste encore du chemin à parcourir afin de prendre en compte toutes les attentes des personnes handicapées dans le domaine de laccès au cinéma ; je crois néanmoins que nous avons franchi un certain nombre détapes importantes.
Nous avons travaillé, je le rappelle, avec le CNC, pour que le sous-titrage et l'audio-description, simposent progressivement dès la post-production.
Le nouveau dispositif mis en place permettra dinciter fortement les producteurs, les distributeurs, les exploitants et les éditeurs à intégrer la question de laccessibilité des films.
La question particulière du développement de laudio-description rejoint par ailleurs lun des chantiers engagés au niveau interministériel : celui de lidentification et de la reconnaissance des métiers du handicap et de la conception universelle.
La mission que jai mise en place sur le sujet devrait permettre de progresser dans lidentification et la reconnaissance des métiers liés à laudio-description.
Afin de respecter le calendrier que nous nous sommes donnés avec la loi du 11 février 2005, laccès aux salles de cinéma est un chantier que nous menons en parallèle à celui de laccessibilité aux oeuvres. À cet égard, je tiens à souligner lengagement des exploitants pour la mise en conformité de leurs établissements. Cest le cas pour les multiplexes, qui sont largement accessibles aux personnes en situation de handicap moteur.
Cependant, la variété du parc nous a conduits à créer les conditions dune véritable concertation afin daccompagner également les exploitants de petits cinémas, notamment les cinémas dart et essai, sous la forme dun groupe de travail.
Enfin je voudrais vous confirmer que le ministère de la Culture et de la Communication sest engagé, en lien avec le CNC, à produire un nouvel ouvrage de la collection Culture et Handicap consacré précisément à laccessibilité au cinéma.
Conscients de l'importance des enjeux, nous avons souhaité, Roselyne Bachelot et moi-même, donner une visibilité à cette question fondamentale des relations entre cinéma et handicap, tant vis-à-vis du grand public que des professionnels. C'est pourquoi nos deux ministères et le CNC ont apporté leur soutien, en lien avec le Conseil général de Vendée et la ville de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, à lorganisation du festival « Un autre regard » qui se tiendra du 29 au 31 mars prochain, au ciné-Marine de Saint-Gilles- Croix-de-Vie.
Je serai particulièrement attentif à la journée du vendredi 30 mars qui sera destinée aux professionnels du secteur de la production, de la distribution et de lexploitation et aux partenaires du handicap. Elle sera consacrée au thème de l'accessibilité des oeuvres et des établissements cinématographiques.
Cette rencontre va permettre davoir des échanges sur des cas pratiques en matière daccessibilité, qui prendront en compte l'ensemble des handicaps : moteur, sensoriel, mental, psychique et cognitif.
Il y a dans notre pays, sur la question du handicap, une marge de progression considérable, en termes de réflexes, en termes détat desprit.
Cest une condition préalable pour mener toute action pérenne. Un travail de pédagogie est donc nécessaire pour sensibiliser les professionnels de la culture, comme ceux du milieu associatif ; pour changer, surtout, le regard de lensemble de nos concitoyens. Je suis persuadé que le festival marquera un temps fort de ce double point de vue, et qu'il saura fédérer les énergies au bénéfice des personnes en situation de handicap. Le cinéma peut beaucoup faire pour changer le regard de chacun : nous lavons constaté avec le très beau succès dIntouchables. De ce point de vue, la programmation proposée par « Un autre regard » me semble particulièrement prometteuse, et je suis à la fois fier et heureux dapporter mon plein soutien à cette initiative remarquable.
Je vous remercie.
Source http://www.culturecommunication.gouv.fr, le 13 mars 2012