Déclaration de M. Benoist Apparu, ministre chargé du logement, sur l'organisation en France d'une compétition universitaire biennale et internationale autour du thème « Concevoir et construire une maison solaire autonome en énergie », à Versailles le 21 mars 2012.

Monsieur l’Ambassadeur,
Monsieur le Maire, cher François de Mazières,
Madame la Présidente, chère Catherine Pegard,
Mesdames et Messieurs,
C’est avec un plaisir particulier que nous nous retrouvons aujourd’hui pour la signature du Protocole d’Entente Solar Decathlon, attendue pour certains avec ardeur depuis longtemps.
Pour ma part, j’attendais ce moment depuis très exactement 21 mois. Depuis cette journée du 21 juin 2010 où j’ai visité le village Solar Decathlon de Madrid.
Je suis heureux que ce qui n’était alors qu’un simple projet, organiser le Solar Decathlon en France, soit en train de se concrétiser en ce 21 mars.
Le Solar Decathlon, c’est quoi ?
Il s’agit d’une compétition où une vingtaine d’équipes universitaires de tous pays s’affrontent autour de la conception et de la réalisation, en grandeur nature, de maisons à vivre, fonctionnant à l’énergie solaire, et qui doivent être autonomes, et ces équipes sont jugées sur une dizaine d’épreuves ; d’où la dénomination « Solar Decathlon ».
Mais Solar Decathlon, c’est, et ce doit être aussi, une manifestation grand public, gratuite et ouverte à tous, où chacun peut se rendre compte par lui-même de ce que peut-être l’habitat de demain.
C’est donc à la fois une compétition scientifique de haut niveau qui conduit à la réalisation effective d’un projet, et une fête populaire. Cette compétition est porteuse d’enthousiasme et d’optimisme, par son caractère ouvert à la fois sur la jeunesse, sur l’avenir sur le monde, et les nouvelles technologies.
C’est une compétition internationale, mais c’est aussi, une formidable occasion pour les écoles et les entreprises du pays-hôte de valoriser et diffuser leurs savoir-faire.
Je compte donc, notamment, sur nos entreprises, quelle que soit leur taille, pour percevoir tout l’intérêt qu’elles auront à participer à l’organisation d’un tel événement, et je sais que M. Pelletier les y encouragera. Bien sûr, la mobilisation ne doit pas concerner les seules entreprises du bâtiment et doit s’étendre bien au-delà.
Je souhaiterais également rappeler dans quel contexte s’inscrit l’organisation de cet événement en France, contexte qui rend cette organisation particulièrement légitime. En effet, notre pays s’est pleinement engagé, depuis quelques années, en faveur de la mutation énergétique des logements. Le bâtiment s’est engagé dans une transformation sans précédent à travers la mise en oeuvre des objectifs du Grenelle de l’Environnement.
Le secteur du bâtiment est le secteur économique le plus énergivore de notre pays avec plus de 40% de la consommation d’énergie finale totale et près du quart des émissions de gaz à effet de serre.
Ce constat a motivé l’engagement par le Gouvernement d’un programme de grande ampleur qui vise à :
- généraliser la construction des « bâtiments basse consommation » (BBC) à l’horizon 2012 et les « bâtiments à énergie positive » à l’horizon 2020 ;
- réduire les consommations d’énergie du parc de bâtiments existants d’au moins 38% d’ici 2020 et, à cette fin, conduire un programme ambitieux de rénovation thermique et énergétique des bâtiments pour atteindre le rythme de 400 000 rénovations de logements, chaque année, à compter de 2013 ;
- rénover l’ensemble des logements sociaux ;
- engager la rénovation des bâtiments de l’Etat et de ses établissements publics ;
- accompagner les professionnels du secteur en matière de recrutement, formation, qualification et développement des filières industrielles.
Cette feuille de route, établie jusqu’en 2020, a été concertée dans le cadre du « Plan Bâtiment Grenelle », associe l’ensemble des acteurs à la préparation et à la mise en oeuvre de cette politique publique qui concerne 3 500 000 actifs. Je tiens à saluer l’action du Président du Comité Stratégique, M. Philippe Pelletier, et celle de l’ensemble des acteurs engagés au bureau du Plan Bâtiment et dans ses groupes de travail. Les résultats de l’action du Plan Bâtiment sont déjà nombreux.
Le Plan post Grenelle, Bâtiment, c’est :
# Dans la construction neuve, une consommation énergétique divisée par trois, des opérateurs en avance sur l’atteinte des objectifs fixés pour 2013.
# Une prise en compte renforcée de la performance énergétique dans les choix des ménages :
# Depuis le 1er janvier 2011, l’affichage de la performance énergétique du bien est obligatoire pour l’ensemble des annonces immobilières, de vente et de location.
# Des travaux de rénovation sans précédent sur le parc existant. Quelques exemples :
- grâce au crédit d’impôt développement durable et à l’écoptz ont été distribués, deux outils ont été redéfinis cette année pour en améliorer l’efficience.
- 100 000 logements sociaux ont, depuis 2009, fait l’objet d’une rénovation à travers l’éco prêt logement social.
- Par ailleurs, le programme « Habiter mieux », géré par l’Agence nationale de l’Habitat (Anah) et mis en place dans le cadre des Investissements d’Avenir, vise à aider 300 000 propriétaires occupants modestes à financer des travaux d’amélioration de leur logement, d’ici 2017.
- et pour l’avenir : les lois Grenelle, et particulièrement la loi Grenelle 2, ont permis une modification des règles de la copropriété pour l’engagement des travaux correspondants ; un ensemble d’outils complémentaires a été mis en place.
- Pour son propre immobilier, l’Etat a initié une campagne d’audits sans précédent. Ces audits et la programmation des travaux se poursuivent.
- Enfin, la concertation a été ouverte sur le champ et le contenu des obligations de travaux prévues par la loi Grenelle 2 sur le parc tertiaire, travaux à réaliser d’ici 2020.
* Des acteurs formés et qualifiés, une filière « bâtiment » engagée en faveur des économies d’énergie.
Le programme de formation aux économies d’énergie des entreprises et artisans du bâtiment (FEEBAT) a bénéficié à près de 40 000 professionnels.
Les résultats sont déjà là : le poids du bâtiment dans la consommation d’énergie totale en France a diminué de 1 point par an, passant de 43% en 2007 à 40% en 2010.
Ce grand chantier, créateur d’emplois dans le secteur de la rénovation, renforçant l’excellence française dans celui de la construction, est appelé à se poursuivre de façon soutenue jusqu’en 2020.
Comme vous le voyez, la France connaît en matière de logement une véritable révolution en matière énergétique et c’est en pleine harmonie avec les objectifs de cette compétition qu’elle accueillera le Solar Décathlon en 2014.
Je voudrais à présent remercier l’ensemble de ceux qui ont permis cet événement.
Tout d’abord vous, Monsieur l’Ambassadeur des Etats-Unis, puisque vous avez estimé, avec Stephen Chu et Richard King, que notre pays, après l’Espagne, et plus récemment la Chine, était pleinement en mesure d’organiser cette compétition.
Je voudrais remercier également la Ville de Versailles, qui a très vite compris tout l’intérêt et l’enjeu du Solar Decathlon et à quel point la thématique de cette compétition entrait en résonance aussi bien avec l’histoire de la ville du Roi-Soleil, marquée par des siècles d’amitié franco-américaine, qu’avec les enjeux de la ville durable, auxquels elle est attachée.
Je sais que Versailles saura également, grâce à l’accueil de cette compétition, développer une démarche de valorisation, - à supposer que ce soit encore possible, Monsieur le Maire… -.
Mes remerciements vont également à nos amis espagnols et à la commission européenne, avec lesquels nous avons eu l’occasion, depuis des mois, de nouer des liens autour de la préparation de cette candidature.
Les conseils de l’Espagne nous seront précieux ; j’ai d’ailleurs eu de très bons échos de la rencontre entre les équipes française et espagnole qui s’est tenue à Madrid il y a une dizaine de jours.
Quant à la commission européenne, que nous avons bien entendu tenu à associer à notre projet, nous nous réjouissons que la déclaration de presse commune de Washington, du 28 novembre dernier, entre les Etats-Unis et l’Union Européenne, ait explicitement mentionné le rôle que celle-ci sera amenée à jouer à l’avenir dans le cadre de Solar Decathlon, ce qui nous assure de son soutien.
Je tiens également à adresser mes remerciements aux équipes françaises qui ont concouru au Solar Decathlon, autour des deux pôles de Grenoble et Bordeaux, dont les représentants sont ici présents, et qui ont dès le début proposé de faire bénéficier de leur expérience et de leurs compétences la préparation de la compétition Solar Décathlon 2014.
Enfin, je voudrais remercier les services de l’Etat qui se sont mobilisés, des deux côtés de l’Atlantique.
La présence ici aujourd’hui de représentants de plusieurs ministères témoigne bien du fort engagement interministériel qui existe en faveur de ce projet, pour lui permettre de franchir tout d’abord cette étape importante qu’est la Signature du Protocole d’Entente.
Car il ne s’agit que d’une étape. Les trente mois à peine qui s’ouvrent devant nous jusqu’à l’été 2014 vont être des mois exigeants, pour les organisateurs comme pour les équipes en compétition.
Je souhaite saluer le président du Comité de pilotage de la manifestation, Alain Lecomte, président de section au Conseil général de l’environnement et du développement durable, et Benoit Parayre, Inspecteur général de l’aménagement et du développement durable, qui travaillent quasi quotidiennement depuis près d’un an déjà, sur ce dossier.
Je vais vous demander, Monsieur le Vice-Président, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, qu’ils puissent continuer à se mobiliser sur ce dossier dans la nouvelle phase qui va s’ouvrir.
Enfin, je tiens également à saluer M. Delcambre, Président du Centre scientifique et technique du bâtiment, qui sera notre « bras armé » durant cette période.
Voilà, Monsieur l’Ambassadeur, Mesdames et Messieurs, mes chers amis, en quelques mots ce que je souhaitais vous dire en ce jour où nous signons le protocole d’entente sur la l’organisation du Solar Décathlon à Versailles.
La France se réjouit déjà d’organiser cette compétition qu’elle se fera un honneur d’accueillir dans les meilleures conditions et dans l’une de ses plus villes.
Je vous remercie.
Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 22 mars 2012