Texte intégral
Q - Comment est-ce que vous accueillez cet accord concernant la dette grecque ? Il y a une inquiétude, un grand suspens autour de cet accord, quest-ce que vous en pensez ?
R - Cest une étape absolument fondamentale qui, je le pense, va permettre de sortir maintenant de la crise de la dette, de la crise financière. Vous savez toute lénergie que le président de la République a déployée depuis des mois et des mois pour que lon ne laisse pas tomber la Grèce. Cela a évité une catastrophe pour ce pays, car pour elle, sortir de leuro cétait immédiatement lalourdissement de sa dette et labsence de capacité dendettement supplémentaire pour faire face à ses déficits. La Grèce est, de ce point de vue là, sauvée. Elle doit faire certains efforts très douloureux et son gouvernement sest engagé avec beaucoup de courage, et je crois que le peuple grec doit maintenant respirer en voyant que près des 3/4 de la dette privée a été ainsi effacée.
Cest important aussi pour la cohésion générale de la zone euro et je me réjouis de cet accord qui na pas été facile à obtenir et qui, finalement, avec la signature du traité sur les mécanismes européens de stabilité, ratifié par le Parlement français dores et déjà constitue un pare-feu très important pour dautres (inaudible) européennes.
Et puis la signature également du traité sur la gouvernance et la discipline budgétaire et sur la convergence de nos économies. Je crois quaujourdhui la zone euro est stabilisée. Le risque principal quelle court est que lensemble de cette région ne soit remis en cause. Ce serait une bourde historique, comme le disent certains, que de remettre en cause ce dispositif.
Q - Cet effacement de la dette aurait pu mal tourner selon vous, est ce quil a fallu beaucoup mettre la pression sur les créanciers ? Comment lUnion européenne et les divers partenaires ont-ils fini par convaincre les créanciers deffacer cette dette ?
R - Cest un accord global, je voudrais le rappeler, puisquil y a un effort de la part des intervenants publics, de lUnion européenne, du fonds monétaire. Cest 130 milliards deuros qui seront mis en place pour alléger la dette grecque, et donc il était normal que les partenaires privés, les banques, soient aussi parties prenantes sur la base dune décision qui leur appartenait, qui a été volontaire.
Bien sûr, cela a été discuté avec les chefs dÉtat et de gouvernement, et je voudrais à nouveau saluer limportance de la coordination entre la chancelière Angela Merkel et le président Sarkozy sur ce point.
Q - Quelle est la prochaine étape désormais pour les Grecs ?
R - Cest de mettre en uvre les réformes auxquelles ils se sont engagés, jai dit quelles étaient nombreuses. Il faut voir aussi que lUnion européenne, depuis que la Grèce est rentrée dans lUnion, a beaucoup aidé ce pays. Des erreurs ont été faites en Grèce, notamment sur la gestion des finances publiques, sur le fonctionnement de ladministration fiscale. Il faut que ses erreurs soient corrigées. Puis, nous allons continuer aussi à aider la Grèce sur le plan de son développement puisquau titre des fonds structurels, cest plusieurs milliards deuros qui sont injectés aussi dans léconomie, cette fois-ci sous la forme de dons.
Plus généralement, la France ne cesse de dire que, parallèlement à la remise en uvre des finances publiques, il faut aussi une stratégie de croissance en Europe. Regardez ce que lon a fait en France avec le grand emprunt, le programme des investissements davenir que Michel Rocard et moi-même avons porté, nous injectons en ce moment 35 milliards deuros pour la recherche et linnovation dans les PME innovantes, dans les laboratoires de recherche, dans les universités. Il faut que lEurope fasse pareil et je suis très attaché, pour ce qui me concerne, à ce que lon appelle les «Europe projects bonds». Il sagit tout simplement demprunter, non pas pour payer des déficits parce que cela est la mort à terme, mais demprunter pour payer des projets de développement, laide aux PME innovantes, de la recherche et des innovations comme on la fait en France. Cest maintenant la nouvelle étape qui est extrêmement importante pour, après la crise financière, sattaquer à la crise économique.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 mars 2012 *
R - Cest une étape absolument fondamentale qui, je le pense, va permettre de sortir maintenant de la crise de la dette, de la crise financière. Vous savez toute lénergie que le président de la République a déployée depuis des mois et des mois pour que lon ne laisse pas tomber la Grèce. Cela a évité une catastrophe pour ce pays, car pour elle, sortir de leuro cétait immédiatement lalourdissement de sa dette et labsence de capacité dendettement supplémentaire pour faire face à ses déficits. La Grèce est, de ce point de vue là, sauvée. Elle doit faire certains efforts très douloureux et son gouvernement sest engagé avec beaucoup de courage, et je crois que le peuple grec doit maintenant respirer en voyant que près des 3/4 de la dette privée a été ainsi effacée.
Cest important aussi pour la cohésion générale de la zone euro et je me réjouis de cet accord qui na pas été facile à obtenir et qui, finalement, avec la signature du traité sur les mécanismes européens de stabilité, ratifié par le Parlement français dores et déjà constitue un pare-feu très important pour dautres (inaudible) européennes.
Et puis la signature également du traité sur la gouvernance et la discipline budgétaire et sur la convergence de nos économies. Je crois quaujourdhui la zone euro est stabilisée. Le risque principal quelle court est que lensemble de cette région ne soit remis en cause. Ce serait une bourde historique, comme le disent certains, que de remettre en cause ce dispositif.
Q - Cet effacement de la dette aurait pu mal tourner selon vous, est ce quil a fallu beaucoup mettre la pression sur les créanciers ? Comment lUnion européenne et les divers partenaires ont-ils fini par convaincre les créanciers deffacer cette dette ?
R - Cest un accord global, je voudrais le rappeler, puisquil y a un effort de la part des intervenants publics, de lUnion européenne, du fonds monétaire. Cest 130 milliards deuros qui seront mis en place pour alléger la dette grecque, et donc il était normal que les partenaires privés, les banques, soient aussi parties prenantes sur la base dune décision qui leur appartenait, qui a été volontaire.
Bien sûr, cela a été discuté avec les chefs dÉtat et de gouvernement, et je voudrais à nouveau saluer limportance de la coordination entre la chancelière Angela Merkel et le président Sarkozy sur ce point.
Q - Quelle est la prochaine étape désormais pour les Grecs ?
R - Cest de mettre en uvre les réformes auxquelles ils se sont engagés, jai dit quelles étaient nombreuses. Il faut voir aussi que lUnion européenne, depuis que la Grèce est rentrée dans lUnion, a beaucoup aidé ce pays. Des erreurs ont été faites en Grèce, notamment sur la gestion des finances publiques, sur le fonctionnement de ladministration fiscale. Il faut que ses erreurs soient corrigées. Puis, nous allons continuer aussi à aider la Grèce sur le plan de son développement puisquau titre des fonds structurels, cest plusieurs milliards deuros qui sont injectés aussi dans léconomie, cette fois-ci sous la forme de dons.
Plus généralement, la France ne cesse de dire que, parallèlement à la remise en uvre des finances publiques, il faut aussi une stratégie de croissance en Europe. Regardez ce que lon a fait en France avec le grand emprunt, le programme des investissements davenir que Michel Rocard et moi-même avons porté, nous injectons en ce moment 35 milliards deuros pour la recherche et linnovation dans les PME innovantes, dans les laboratoires de recherche, dans les universités. Il faut que lEurope fasse pareil et je suis très attaché, pour ce qui me concerne, à ce que lon appelle les «Europe projects bonds». Il sagit tout simplement demprunter, non pas pour payer des déficits parce que cela est la mort à terme, mais demprunter pour payer des projets de développement, laide aux PME innovantes, de la recherche et des innovations comme on la fait en France. Cest maintenant la nouvelle étape qui est extrêmement importante pour, après la crise financière, sattaquer à la crise économique.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 mars 2012 *