Texte intégral
Mes chers amis,
Quel bonheur de retrouver ce département, cette ville !
Monsieur le Maire, cher Jean-Paul, vous tous, vous savez, mes chers amis, durant ces cinq années de ce quinquennat, jai connu quatre années où nous avons eu à faire face à des crises sans précédent, des crises immenses, des crises que le monde, que lEurope et que la France navaient pas connues sans doute depuis bien longtemps.
Crise économique depuis 1929, des situations aussi complexes et aussi difficiles depuis le lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Très tôt, très vite, à partir de la fin 2007, quelque chose sest complètement déréglé dans le système international.
On en a vu les prémices dès août 2007 et nous avons dû affronter des crises dune violence inouïe. Il a dabord fallu comprendre ce qui se passait.
Je dois avouer que jai découvert des situations que je naurais imaginées : par exemple, des États qui narrivaient plus à financer leurs dettes, par exemple, des banques parmi les plus grandes du monde entier qui, du jour au lendemain, faisaient faillite, par exemple, une crise économique comme jamais on nen avait connu puisque jamais on navait connu une crise qui touchait tous les secteurs de léconomie, toutes les régions du monde et tous les pays.
Il fallait comprendre la violence. Des banquiers centraux qui venaient voir les chefs dÉtat en leur disant : « On ny arrive plus, largent ne circule plus. »
Des banques, je lai dit, une des cinq premières banques les plus importantes aux États-Unis, faillite du jour au lendemain.
Des centaines de milliers dAméricains, du jour au lendemain, mis dehors de chez eux, au chômage, habitant avec leur famille à lhôtel ou dans des mobile-homes.
Je suis venu, à lépoque, à Toulon, et jai pris un engagement devant les Français : dans la crise, mon devoir de président de la République, cest de vous protéger, et le premier engagement que jai pris, cest que pas un seul Français ne perdra un seul centime de son épargne, parce que je naurais pas permis quune seule banque en France fasse faillite. Cet engagement a été tenu.
Je voudrais que vous réfléchissiez à ça, mes chers compatriotes, parce que lactualité passe si vite.
Mais je voudrais que vous y réfléchissiez. Nous nous sommes retrouvés en 2008-2009 avec une crise de confiance généralisée. Si votre banque avait fait faillite, si vous aviez dû, chacun dentre vous, aller faire la queue au guichet pour retirer vos économies, votre épargne une vie de travail parce que nous aurions laissé tout sécrouler, quauriez-vous dit, quauriez-vous pensé, quauriez-vous souhaité ?
Jai pris lengagement que pas un dentre vous ne perdrait un centime. Mais javais pris un autre engagement, quon sauverait notre système bancaire, parce que sauver notre système bancaire, cétait sauver vos économies et sauver votre épargne.
Que ça ne coûterait pas un centime au contribuable. Le plan de sauvetage que nous avons mis en oeuvre avec le Premier ministre et le gouvernement a rapporté 2,4 milliards dintérêts au Trésor public français. Nous sommes le seul pays au monde où le plan de sauvetage des banques a rapporté de largent au Trésor public. Vous navez pas perdu un centime.
À lépoque, madame ROYAL dont vous connaissez le sens de la nuance, la vision, la mesure et la compétence un petit peu approximative avait dit, avec cette bonhommie qui la caractérise, : « Le président vous ment. »
Aujourd'hui, avec le recul, vous êtes en droit, vous, mes chers compatriotes, de dire qui a dit la vérité, qui a menti, qui a été à la hauteur de la situation, qui a menti, qui a fait face à ses responsabilités, qui a menti, qui a tenu dans la crise, qui a menti, qui a défendu la France et qui a menti ! Aujourd'hui, vous pouvez juger ! Maintenant, les faits ont parlé !
Quand ce cauchemar est passé, nous avons dû affronter une crise économique sans précédent. Les chiffres parlent deux-mêmes : le chômage a augmenté chez notre voisin espagnol dix ans. Et ici, dans cette région, on connaît bien ce pays voisin.
Ça fait dix ans quon parlait du miracle espagnol. LEspagne, ami partenaire. LEspagne a connu une augmentation du chômage de 200 %.
LItalie a connu une augmentation du chômage de 37 %. La Grande-Bretagne a connu une augmentation du chômage de 67 %. Les États-Unis dAmérique ont connu une augmentation du chômage de 150 %. À ma connaissance, je nétais pas au gouvernement dEspagne, de lItalie, de la Grande-Bretagne et des États-Unis dAmérique. À moins que je sois aussi responsable de cela. Qui était à la tête de lEspagne ? Des socialistes. Qui était à la tête de la Grande-Bretagne ? Des socialistes. Si cétait la solution, pourquoi ne lont-ils pas trouvée ?
La France a connu 17 % daugmentation du chômage. Cest trop. Mais la France est le pays dEurope, avec lAllemagne, qui a le mieux résisté à la crise. Et parce que je vous ai proposé des réformes difficiles, que jai tenu sans jamais reculer devant les manifestations et les protestations syndicales, pas un seul dentre vous na vu son salaire baisser ! Pas un seul dentre vous na vu sa pension de retraite baisser !
Jai voulu, chaque année, quon indexe les retraites parce que je sais que les retraités ont des petites retraites. En Espagne, les retraites ont baissé de 15 %. En Irlande, les retraites ont baissé de 20 %. En Grèce, les retraites ont baissé de 25 %.
Partout, ils ont baissé les retraites, ils ont baissé les salaires. Parce que nous avons fait la réforme quaucun autre navait eu le courage de faire, nous avons pu préserver votre pouvoir dachat. Ce nétait pas si facile, ce nétait pas tellement évident. Si cétait si facile, pourquoi les autres ne lont-ils pas réussi ?
Cest vrai, il y a eu la question de la réforme des retraites.
Dès 2010, jai dit aux Français quil fallait la faire, parce que sur quinze millions de retraités, les retraites nétaient pas payées.
Pour 1,5 million dentre eux, parce que la Sécurité sociale allait chercher à la banque un argent quelle navait pas, jai préféré affronter la mauvaise humeur des Français en leur disant : « vous gagnez un trimestre despérance de vie par an, vous devez cotiser plus longtemps. » Jai refusé de baisser les retraites, refusé daugmenter les impôts et jai dit aux Français : « il ny a quune seule solution, si on vit plus longtemps, on doit travailler plus longtemps. » Cest la vérité, il ny en a pas dautres.
Monsieur HOLLANDE qui parle tellement des retraites quon narrive pas à comprendre ce quil veut faire a dit solennellement aux Français quil reviendrait à la retraite à 60 ans. Mensonge, mensonge et encore mensonge.
Les syndicats, pour les plus raisonnables, il fallait une réforme, mais pas celle-là et pas maintenant. Ce nest jamais le moment et ce nest jamais la bonne. Pour les autres, il nen fallait pas.
Mais, moi, jai pensé à une chose, aux quinze millions de retraités qui veulent avoir la maîtrise de leur destin et qui ne voulaient pas vivre aux dépens de leurs enfants, jai voulu leur garantir leur retraite.
Mes chers amis,
Avec le recul, qui ici pourrait me dire que vous enviez le sort de la Grèce, que vous enviez le sort de lEspagne ou le sort de lItalie ? Et qui peut me reprocher davoir tout fait pour que dans cette crise inouïe de violence, lAllemagne et la France continuent côte à côte, solidaires, à tenir lEurope ?
Parce que la vision que jai de la France, cest la première place, pas la dernière. Parce quil faut dire la vérité, si la Grèce se trouve dans cette situation, cest parce que des gouvernements nont pas eu le courage de faire les réformes quil fallait faire au moment où il fallait les faire. Et quand on manque de courage, laddition, ce sont les plus pauvres qui la payent après, plus fort et plus dur.
Voilà la vérité.
Et puis, on navait pas encore fini, il a fallu faire face à une crise inouïe, celle de leuro. Je connais cette région, je sais très bien ce que vous pensez, quelle a été la nature de vos votes sagissant de lEurope. Jai eu loccasion souvent de venir parler ici, et je comprends les réticences des uns et des autres.
Moi, jai toujours été Européen, et jamais personne ne me fera jamais changer davis là-dessus parce que je considère que lEurope, cest le plus beau projet mis au service de la paix inventé par les hommes sur un continent où on sétait entredéchiré avec une barbarie et une sauvagerie inouïes au 20ème siècle. Jamais je ne laisserai ce patrimoine mettre en cause. Honte, honte à ceux qui ont essayé de défendre des sentiments de germanophobie. Ici, dans cette région, on sait parfaitement ce que je veux dire. Vos grands-parents, vos parents ont payé tellement cher lopposition entre la France et lAllemagne durant ce 20ème siècle si meurtrier. Le plus beau trésor quon nous a légué, cest lamitié entre la France et lAllemagne, cest la réconciliation. Cette amitié, cette réconciliation, cest ça lEurope !
Donc jai tout fait pour sauver lEurope, jy reviendrai. Parce que si leuro avait explosé, lEurope ny aurait pas résisté. À ceux qui viennent vous dire quil suffisait de sortir de leuro, des choses absurdes dans ma vie, jen ai entendu, mais comme celle-là, jamais. Et je vais vous le démontrer dune phrase.
La France a une dette lourde quelle doit rembourser en réduisant ses dépenses. Mais la France a une dette qui est libellée en euros. Si nous sortions de leuro pour revenir au franc, nous devrions rembourser notre dette en monnaie forte avec une monnaie faible. Nous doublerions notre dette à la minute où nous ferions ce choix absurde, insensé et inconséquent. Il fallait donc sauver leuro et sauver lEurope, comme nous avons sauvé les banques.
Mes chers amis,
Si je vous dis ça, ce nest pas par souci dego, ce nest pas pour nier les souffrances quont connues un certain nombre de Français avec ces crises, cest pour vous dire que ces quatre dernières années ne furent pas des années faciles, que je me suis engagé de toutes mes forces, que jai essayé de donner tout à mon pays, à mes responsabilités, à mes fonctions. Je nai pas tout réussi mais jai tout donné pour vous protéger, pour essayer de faire en sorte que la France tienne bon, que la France reste debout, et quà partir de cela, on puisse repartir. Et je naccepterai pas de prendre des leçons de la part de ceux qui nous ont laissé la facture dune retraite à 60 ans qui nétait pas financée et des 35 heures qui ont démoli la compétitivité de léconomie française.
Alors jai réfléchi beaucoup. Avant de présenter ma candidature, jai réfléchi.
Et si je me suis engagé, cest parce que je crois dans le projet qui est le nôtre. Dans quelques semaines, vous allez avoir à faire un choix absolument historique, le choix dune France forte qui existe et qui pèse !
Non, ça sera fait le 6 mai, pas avant. Cest un choix, je voudrais vous le dire, historique, parce que nous voulons cette France forte. Notre pays a des atouts, mais les valeurs qui sont les nôtres le travail, le mérite, leffort, la responsabilité, lautorité , ces valeurs, si nous ne les défendons pas, nous, si nous ne les incarnons pas, nous, ce ne sont pas les autres qui vont les incarner et les défendre. Cest cela qui est en jeu. Quelles valeurs voulons-nous ? Et cest pour cela que cette campagne est tellement importante, mes chers amis.
Ça doit être une campagne de vérité. On voudrait nous empêcher de parler des sujets qui vous préoccupent car, au fond, dans cette campagne, il y a les sujets dont on a le droit de parler ceux qui intéressent les élites, ceux qui intéressent ceux qui vont à la télévision avec un petit miroir dans lequel ils se regardent et les sujets dont on na pas le droit de parler. Ce nest pas bien de parler de ces sujets parce que soi-disant ça ne vous intéresse pas. Et ça, cest intéressant. Alors, tous les soirs, je parle de sujets qui ne vous intéressent pas : la sécurité, limmigration, la nouvelle Europe, lautorité, lexcellence à lécole, ce sont des sujets qui, naturellement, nintéressent pas les Français.
Moi, je pense que ça ne vous intéresse pas, ça vous passionne !
Alors regardez comme cest intéressant. Jai commencé la campagne en disant : « il y a un doute sur la parole publique générale, il y a un doute sur les engagements. Il faut regarder la situation en face.
Comment faire pour quils nous croient ? » Jai proposé que vous soyez les garants, vous, de mes engagements, en disant : « maintenant, si les corps intermédiaires bloquent, refusent, biaisent, eh bien, jirai au référendum au peuple de France, je les interrogerai et je leur demanderai. » Que navais-je dit ! Je devenais, dans la minute, un dangereux populiste parce que, naturellement, ça ne se fait pas de demander son avis au peuple.
Mais si on ne le demande pas au peuple de France, à qui doit-on le demander ? Quant aux corps intermédiaires, ils peuvent être utiles. Certains sont utiles. Mais je naccepte pas le blocage systématique, lattitude profondément antidémocratique dun certain nombre de corps intermédiaires qui empêchent toute réforme parce quils ne pensent quà eux et non pas aux gens quils devraient servir, protéger et défendre.
Je peux prendre des exemples.
Moi, jestime que quand on parle de lécole de la République, cest aux familles de France à donner leur opinion et pas simplement aux syndicats de lEducation nationale parce que lEducation ne leur appartient pas. Jaccepte la discussion pour parler du statut des enseignants avec eux, mais lécole, cest une question qui concerne toute la France.
Jétais, lautre jour, à Nantes et, voyez-vous ça, jai pris le risque insensé de répondre à linvitation du grand journal OUEST-FRANCE pour donner et répondre à des questions quon me posait. Ça na pas plu à la CGT qui, avec le souci démocratique de quelques permanents, a empêché la sortie de ce journal par le seul fait que le président de la République osait sy exprimer sans leur avoir demandé leur avis. Je parlerai de ce que je veux, où je veux, quand je veux et ce ne sont pas les permanents de la CGT qui mempêcheront de défendre la liberté de la presse dans notre pays !
Lautre jour, jai pris un engagement, celui de défendre les ouvriers de la sidérurgie, parce que je crois à lavenir de la sidérurgie, parce que je ne laisserai pas tomber le site de Florange, parce que jai discuté pied à pied avec le propriétaire dARCELORMITTAL, que nous avons obtenu 17 millions deuros dinvestissements pour que les hauts-fourneaux repartent.
Et je naccepte pas que quelques permanents de la CGT, dévoyant le rôle qui est le leur, nous aient envoyé des nervis pour casser le QG de ma campagne à Paris parce que ça ne leur plaît pas quand on tient un discours qui est différent du leur.
Jétais, lautre jour, dans une centrale nucléaire à Saint-Laurent-des-Eaux parce que je crois à lindustrie nucléaire, que je veux la défendre. Et parce que ce nest certainement pas au moment où le prix du pétrole et du gaz explose quil faut renoncer à cet avantage, que quelques permanents, là encore, confondant laction syndicale et laction politique, se livrent à de la politique politicienne, quand les syndicats font de la politique, le dialogue social nexiste plus dans notre pays ! Chacun à sa place, chacun dans son rôle pour faire fonctionner les institutions de la République !
Alors, oui, mes chers amis, jai proposé quil y ait un référendum sagissant du droit à la formation professionnelle et de lobligation ou non lorsquon est au chômage de prendre une offre demploi qui corresponde à la formation qui est la vôtre.
Si nos partenaires acceptent la discussion et jouent le jeu, alors nous irons ainsi. Mais moi, je pense que dans la société daujourdhui, chacun a le droit à une formation professionnelle.
La mère de famille qui a choisi délever ses enfants, et puis un jour les enfants lui disent : « arrête la voiture à 200 mètres de lécole », je vois que dautres ici ont vécu cette situation ! Vous savez, du jour au lendemain, on passe de la situation « tu viens me chercher » à la situation « ah » Cette mère de famille qui consacre 15 ans de sa vie à sêtre occupée de ses enfants et qui veut reprendre une activité professionnelle, elle na aucune chance si on ne lui donne pas, si la société ne lui donne pas les moyens de se remettre dans le coup, dapprendre un nouveau métier, de se re-familiariser avec le monde professionnel. Je pense à cet homme ou à cette femme de 50, de 55 ans qui est licencié économique parce quil ny a plus de boulot dans sa région, dans ce secteur, à quoi ça sert de lui demander denvoyer 200, 300, 400, 500 curriculums vitae avec la même réponse, quand il y a une réponse. Il faut au contraire lui dire : ce nest pas la peine de perdre votre confiance, parce que, quand au bout de plusieurs mois et de centaine de curriculums vitae, on na pas de réponse, ça ne sert à rien, il faut discuter tranquillement avec lui, lui apprendre un nouveau métier, lui donner une formation pour pouvoir repartir dans la vie, où ce jeune
Nous navons pas tous des enfants qui sont faits pour faire bac+18, nous pouvons avoir des enfants qui ont une réussite magnifique pour peu quon trouve un secteur dactivité qui corresponde à ce quils sont. Je souhaite un droit à la formation professionnelle quel que soit votre âge, quel que soit votre statut, quel que soit votre sexe, quelle que soit votre aventure de vie, quelles que soient les difficultés que vous avez connues.
Et désormais, on ne sera pas indemnisé pour le chômage, on sera rémunéré pour la formation quon devra suivre. On ne sera pas indemnisé pour attendre et déprimer chez soi, on sera rémunéré parce quon sera soit au travail, soit en formation ! Mais je dis deux choses avec ce droit nouveau, il faudra accepter la formation qualifiante quon vous propose, et à lissue de la formation qualifiante, il faudra accepter loffre demploi que lon vous propose, pas de droits sans devoirs ! Et cest vous qui trancherez, cest vous qui déciderez !
Alors un autre sujet dont il ne fallait pas parler, jai voulu parler de louverture de la France et de limmigration, et jai voulu en parler pour une raison très simple, mes chers amis, parce que cest un sujet très sérieux, cest un sujet majeur, et que si nous, les républicains, nous nen parlons pas, ce sont les autres qui en parleront et qui en parleront mal, qui en parleront comme des gens qui ont peur, qui en parleront comme des gens qui ont la haine au coeur.
Nous, nous sommes la France forte, on na pas peur, on est ouverts et on tend la main, on ne la ferme pas ! Ça, cest le message de la France.
Oui, jai voulu en parler, jai voulu en parler parce que la tradition de la France est une tradition douverture et que jamais je ne souhaiterai la fermeture. Je connais cette région, je sais bien dans cette région, que jai sillonnée, ce que veut dire le mot « ouverture ».
Mais jai voulu dire aussi que si notre tradition, cest louverture, il faut accepter de mettre les points sur les « i » et de reconnaitre quune immigration non maîtrisée, cest un problème pour la République, pour lintégration et pour nos comptes sociaux.
Et je conteste, et je conteste que ce que je viens de dire nest pas profondément humain et profondément républicain, ce qui est inhumain, cest nier les problèmes, ce qui est antirépublicain, cest de ne pas considérer la réalité de la vie de nos concitoyens.
Il y a deux questions qui nont pas été résolues, la première, comment puis-je dire à vous, mes chers compatriotes, il faut faire des économies, il faut réduire nos dépenses, parce que cest tout léquilibre de notre système social qui est en cause, et dans le même temps, considérer quil pourrait durer, perdurer une immigration qui viendrait en France pour le seul motif de consommer nos prestations sociales qui sont les plus généreuses dEurope.
Cest la vérité, cest la vérité, et cette vérité-là, elle doit être entendue ! Jajoute que comment pouvons-nous espérer que la République intègre, continue à intégrer si, alors même quelle na pas commencé le travail des générations qui viennent, elle est submergée par une vague incontrôlable et incontrôlée qui vient « emboliser » la totalité de notre système dintégration. Cest la raison pour laquelle jai proposé pour les cinq années qui viennent de diviser par deux le nombre détrangers que nous accueillerons sur notre territoire.
Je veux quon me comprenne bien, je ne le fais pas en disant : « ayez peur », je ne le fais pas en disant : « détestez la différence », je ne le fais pas en disant : « restons entre nous », je le fais parce quil y a un problème déquilibre de nos comptes sociaux et parce quil y a un problème de fonctionnement de notre système dintégration, il faut choisir, il faut décider.
Jajoute, mes chers amis, que le regroupement familial est un droit que je ne remettrai pas en cause, mais que les choses soient claires là, aussi, ça ne veut rien dire accueillir sa famille si on na pas un logement décent pour la recevoir. Ça ne veut rien dire accueillir sa famille si on na pas un salaire suffisant pour la faire vivre.
Et je poursuis, ça ne veut rien dire daccueillir sa famille si celle-ci na pas pris la peine, avant dentrer sur le territoire national, dapprendre le français et de connaître les valeurs de la République ! Il y aura donc désormais un examen avant lentrée sur le territoire.
Mettez-vous à la place de ce gamin qui va dans notre école et qui voit sa femme (sic) et qui voit sa mère cloîtrée à la maison ne parlant pas un mot de français, quelle image se fait-il de lautorité de ses parents et de lintégration de ses parents ? Mettez-vous à la place de cet adolescent allant au collège, ayant une mère incapable de comprendre le petit mot du professeur ou déchanger avec le professeur. On ne rend pas service à ces familles et à lintégration en accueillant sur notre territoire des gens qui nont pas appris avant à parler le français et à respecter les règles de la République.
Ah, il ne fallait pas en parler, eh bien, ça tombe mal, moi, jai décidé den parler, de prendre des engagements, et de vous dire : « voilà ce que nous ferons ».
Mais pendant que nous y sommes, les choses doivent être claires, nous sommes ouverts et nous navons pas peur, mais il y a quelque chose que nous ne voulons pas, nous voulons nous adapter au monde nouveau, mais nous ne voulons pas quon nous impose des idées qui ne sont pas les nôtres, des valeurs qui ne sont pas les nôtres, un mode de vie qui nest pas le nôtre, cela nous ne le voulons pas !
Nous adapter au monde daujourdhui, oui ! Nous faire imposer des idées qui ne sont pas les nôtres, non !
Alors ça se traduit par quoi ? Par des choses très simples, et cest très curieux, lorsquen 2008, devant le Congrès de la République, jai indiqué que la burqa nétait pas la bienvenue sur le territoire de la République, parce que sur le territoire de la République, on naccepte pas quune femme soit enfermée derrière une prison, fut-elle une prison de tissu ! La quasi-totalité du groupe socialiste sest abstenue de participer au vote, sans doute avait-il des affaires plus urgentes à régler, à moins quil nait pas eu envie de prendre position.
Duplicité, mensonge, absence de courage, tartuffe !
Et quand madame AUBRY, maire de Lille, ose dire que dans sa ville, elle souhaite des horaires particuliers à la piscine pour les femmes et dautres pour les hommes, nous, nous disons : « dans nos piscines municipales, les mêmes horaires pour les hommes et pour les femmes. Dans nos hôpitaux, les mêmes médecins pour les hommes et les femmes ! Et dans nos cantines scolaires, les mêmes menus pour les enfants de la République ! » Alors ce nest pas la peine de demander linscription de la laïcité dans la Constitution, la République est laïque, et cest mis dans larticle 1er. Ils auraient pu lire au moins le premier ! Remarquez, après cette belle bêtise, ils ont eu une idée, eh oui, je dois dire que celle-là, je ny avais pas pensé. Ils ont dit : « eh bien, dans le fond, si on faisait la guerre au dictionnaire ».
Et là, attention, on a eu du lourd, comme disent les enfants ! « Supprimons le mot « race » et il ny aura plus de racisme. Supprimons le mot « zone » et il ny aura plus dinjustice ». Pendant quon y est, supprimons le mot « chômeur » et il ny aura plus de chômage, « pauvreté », il ny aura plus de pauvres !
Et ils veulent diriger la France ! Ça serait ridicule si ça nétait plus grave, parce que le mot « race », il nest pas arrivé par hasard dans le préambule de la Constitution de 1946, cest un texte sacré à mes yeux, et ici, dans cette région, qui a connu tant de résistants et tant de souffrances, le préambule, il a été écrit avec le sang, avec le sang des résistants, des fusillés, des déportés. Ils ont écrit le mot « race » parce quayant vécu les horreurs de la Shoah et de la Seconde Guerre mondiale, ils ont dit : « plus jamais ça », donc nul ne doit être distingué selon sa race, eh bien, je le dis : modifier ce texte, cest comme un blasphème à la mémoire de ceux qui ont écrit ce texte.
Alors il y a un autre sujet que jai eu grand tort dévoquer, jinstrumentalise la sécurité. A-t-on entendu quelque chose de plus ridicule ? Notre pays a connu ces derniers jours une épreuve dune violence inouïe, un assassin, un monstre, a tué des enfants parce que juifs, a tué des hommes parce que soldats. Il sen est pris à deux institutions de la République, lécole et larmée. Il sen est pris à des juifs, il sen est pris à des soldats, il voulait mettre la France à genoux. Cet homme na pas réussi parce que, comme toujours dans notre pays reclus de tant dépreuves, quand lépreuve est forte, le pays se rassemble.
Et vous, mes chers compatriotes, vous avez fait preuve dune dignité exceptionnelle, vous avez refusé la colère, vous avez refusé la vengeance, vous avez refusé lamalgame, vous avez simplement été des Français à la hauteur de la situation, la communauté nationale est restée unie, mais ce qui sest passé nous interpelle tous.
Dabord, je veux dire que mettre en cause laction des forces de police, qui ont été héroïques et efficaces, est indigne ! Le premier crime a eu lieu le 11 mars, le 21 mars, lassassin était encerclé, il a fallu 10 jours !
Moi, jai connu lépoque où jai succédé à un ministre de lIntérieur, un gouvernement incapable de mettre la main sur un tueur de préfet, tué à bout portant dans une rue dAjaccio ! Pas de leçons, pas de leçons ! Jai tiré un certain nombre de conséquences de ce qui sétait passé en disant que, désormais, la consultation sur Internet de sites, faisant la propagation didées terroristes, serait considérée comme un délit, et que ceux qui iraient sur ces sites de façon régulière seront des délinquants avec rendez-vous à la prison, parce que cest inacceptable sur le territoire de la République que lon consulte de tels sites ! Le terrorisme, ce nest pas la liberté dexpression, le terrorisme, ce nest pas la liberté dopinion, nous ne voulons pas de ces opinions, nous ne voulons pas de cette expression, et ceux qui sont sur notre sol ne doivent pas consulter des sites de cette nature.
Monsieur HOLLANDE a indiqué quil ne voterait pas les mesures que je proposais, cest son droit. Ce qui est plus étrange, cest quil a dit : « il ny a pas besoin de lois nouvelles, les lois contre le terrorisme et pour la sécurité sont très bonnes et bien suffisantes ».
Le problème, cest quil nen a voté aucune de ces lois. Voilà donc un homme qui vous explique quon doit passer à autre chose, que la sécurité, ça ne vous intéresse pas, que les propositions du gouvernement pour renforcer votre sécurité, ce nest pas pertinent, parce que larsenal législatif est excellent, et quil na voté aucune des lois, aucun des moyens, aucune des créations de fichiers que nous avons mis à la disposition de la police, de la gendarmerie et des services de renseignements.
Mensonge, duplicité, tartufferie, quand on fait campagne, on doit sengager, on doit dire la vérité, on doit dire ce quon fera, pourquoi on le fait et pourquoi on ne le fait pas.
Jajoute, pour que les choses soient très claires, que dans le festival des indignités auxquelles on a assisté, jai dit la mise en cause des services de police, je me demande dailleurs si le même François HOLLANDE qui annonçait, lorsquil se voyait élu, quil mettrait dehors de la Fonction publique tout magistrat, tout policier, tout préfet qui aurait eu le malheur dêtre proche de nous. Après le succès de la police dans cette affaire douloureuse de Montauban et de Toulouse, est-ce quil faut toujours se séparer immédiatement de ceux qui ont si bien fait leur travail, au seul motif quils sont proches du président de la République ?
Est-ce que cest sa conception de la République ? Mais dans les indignités, le père du tueur, je veux le dire comme je le pense, cest une grande erreur de lui donner aussi largement la parole dans les médias, il ne le mérite pas ! Il y a des indécences, il y a des indignités que nous ne voulons pas entendre en France, ne serait-ce que par respect pour la mémoire des victimes et par respect pour la douleur des familles, qui nont pas à supporter ce spectacle inadmissible dun homme venu défendre ses idées sur nos médias, nous nen voulons pas !
Le ministre de lIntérieur, Claude GUEANT, auquel je tiens à rendre hommage, parce quil a fait honneur à ses responsabilités et quil est un grand serviteur de lEtat, a décidé ce matin dinterdire la venue sur le territoire français de cinq personnes qui voulaient participer la semaine prochaine à un congrès. Jai regardé de près ce quavaient dit ces personnes, ces personnes sont interdites de notre territoire pour le congrès où ils devaient participer et pour tous les autres, parce que ce quils ont dit dans le passé les discrédite à tout jamais sur le territoire de la République française !
En tant que président de la République, je dois défendre chaque Français, et je veux dire à la France : « ne faites aucun amalgame, nos compatriotes musulmans ont été aussi victimes que nimporte lequel dentre nous, ils ny sont pour rien, et faire des amalgames, ça serait ajouter linjustice à lignominie ; ne le faites pas !
Je vous le demande parce que ça serait profondément injuste, mais je dis aussi aux responsables du Culte musulman : « faites attention, ninvitez pas des gens sur notre territoire qui vous font beaucoup de mal et qui donnent une image de votre culture, de votre engagement, de votre religion qui na rien à voir avec ce quelle devrait être, ne les invitez pas ! Vous êtes, vous aussi, en charge de ce refus de lamalgame ! »
Jajoute que la police a eu parfaitement raison dinterdire une manifestation de femmes voilées en soutien à un terroriste qui sest comporté comme un monstre. Notre discours doit être équilibré : refus de toute forme damalgame, respect pour lidentité de chacun, respect pour les pratiques et les croyances de chacun. Mais dans le cadre des valeurs de la République, ni plus, ni moins.
Enfin mes chers amis, jai voulu parler de lEurope, je le disais en commençant mon propos, je suis Européen, mais lEurope ne peut pas continuer comme sil ne sétait rien passé.
Nous avons voulu lEurope pour être plus forts, pas pour être moins forts. Nous avons voulu lEurope pour protéger notre modèle social, pour protéger ce que jappellerais une civilisation européenne, pas pour la voir démolir, mettre en cause ou affaiblir. Et dans cette Europe que nous voulons, il y a un mot qui nest pas un grand mot, qui est le mot : « frontières ».
La France accepte dexercer la souveraineté des frontières avec ses voisins à condition quon remplace les frontières de la France par les frontières de lEurope ; si en Europe, il y a des gens qui ne défendent pas les frontières, alors la France naccepte pas dabaisser ses frontières. Ce que nous avons voulu, cest être protégés, cest être défendus, si nous voulons conduire la France vers lavenir, si nous voulons que les Français fassent preuve daudace, il faut quils se sentent protégés, pas exposés.
Jai donc indiqué que si, sous un an, Schengen ne se réformait pas, c'est-à-dire que Schengen soit désormais géré par les politiques et non pas par les bureaucrates, que Schengen organise, à lintérieur de lespace, la convergence du droit des étrangers et des prestations sociales pour quil ny ait pas de dumping des prestations sociales à lintérieur de lEurope, que Schengen prévoit la sanction pour un pays qui ne ferait pas respecter ses frontières mettant en danger tous les autres avec possibilité dexclusion de ce pays. Si sous un an, ce nest pas fait, alors la France suspendra lapplication de Schengen.
Le choix est clair, le choix est sur la table, cest à nos partenaires de décider avec nous. Cest lEurope pour être plus forts, pas lEurope pour être plus faibles. Cest lEurope pour se défendre, parce que lEurope passoire, cest fini, nous nen voulons plus !
Jai proposé également de mettre fin à cette anomalie, lEurope est le continent le plus ouvert du monde ; je crois à léconomie de marché, je crois au libre-échange, je crois à la concurrence, mais je ne peux plus accepter la concurrence déloyale et le refus de la réciprocité.
Tous les marchés publics européens sont ouverts, tous vous élus sont obligés de faire des appels doffres mondiaux. Je naccepte pas que puissent concourir dans nos appels doffres publics des entreprises venant de pays qui nont ouvert aucun de leurs marchés publics aux entreprises européennes. Et je naccepte pas quon impose à nos agriculteurs, à nos éleveurs, à nos paysans des règles tenant à la traçabilité, au bien-être de la condition animale, au respect de lenvironnement, à la diminution des pesticides et que, dans le même temps, lEurope continue à importer des produits venant de pays où on ne respecte aucune des règles quon impose à nos producteurs, à nos éleveurs, à nos agriculteurs, à nos paysans ; ce nest pas la concurrence loyale, cest la concurrence déloyale ! Nous nen voulons plus, lEurope passoire, cest fini ! Jai dit un an. Un an. Si dans un an, lEurope ne sest pas réformée sur la réciprocité, alors nous ferons ce que font les Etats-Unis dAmérique, chaque fois quil y a un centime du contribuable qui est engagé dans un marché, nous veillerons à ne laccorder quà une entreprise qui produit sur le territoire du continent européen.
Et il en va de même pour les petites et moyennes entreprises. Je parle-là, encore, sous le contrôle des élus.
Je pense que cest une grave erreur de ne focaliser lEurope que sur la seule question du consommateur. Car le jour où le consommateur est au chômage, quest-ce quil peut consommer ?
Le jour où les délocalisations ont ravagé nos industries et notre potentiel productif, où est-ce quon va trouver un travail ? Le jour où on est obsédé uniquement par le prix le plus bas et la qualité la plus basse, où il se trouve alors lidéal humaniste de lEurope ?
Le jour où plus aucun de nos enfants naura un travail, quest-ce quon ira expliquer sur notre idéal européen ? Je le dis, dans nos marchés publics, je souhaite que vos élus puissent réserver 20% du marché public aux PME, pour éviter que les grands groupes ne fassent tellement pression sur les prix, quils tuent les PME, et le moment où il ny a plus de petites et moyennes entreprises, comme par hasard, les prix se remettent spontanément à monter. Cest injuste. Je nen veux pas !
Alors enfin, jai voulu parler dun dernier sujet, sujet tabou sur lequel les socialistes aiment bien gloser, cest le sujet de la justice. Je ne fuirai pas ce débat comme je ne fuirai aucun débat. Vous, mes chers compatriotes, vous naimez pas linjustice, cest vrai, et bien des choses vous ont choqué, et vous avez raison. Jy reviendrai. Mais je veux quon prenne le temps dans cette campagne, de dire quest-ce qui est juste et quest-ce qui est injuste. Est injuste la rémunération faramineuse dans le secteur de la finance. Mais est injuste aussi celui qui na jamais travaillé et jamais cotisé, quil gagne plus que celui qui a travaillé et ayant cotisé. Les deux sont injustes. La justice que nous voulons, cest celle qui permet de vivre à chacun de son travail, de sa formation, de sa force. Pas celle qui fait des assistés, lassistanat, le nivellement et légalitarisme. La France croit dans le talent, la France na pas peur de la réussite, la France veut sur son territoire des chefs dentreprise qui créent des groupes importants, qui donnent de lemploi et qui créent de la richesse. La France veut pour ses jeunes la possibilité de sélever dans léchelle sociale.
La France ne veut pas du nivellement, ne veut pas de légalitarisme. Parce que tous, dans nos vies, nous naurons pas le même salaire, nous naurons pas le même appartement, nous naurons pas la même vie. La France veut la reconnaissance de leffort, du mérite et du travail. Voilà ce qui est juste.
Le débat sur la justice ; figurez-vous que jentendais à la radio lautre jour, très exactement hier, monsieur HOLLANDE qui minterpellait.
Dailleurs, je me demande bien ce quil ferait sans moi. Je dois à la fois faire mon programme et le sien. Enfin, je veux bien lui rendre service. Et voilà quhier matin, à la radio, je lentends très en colère, je me dis : mon Dieu, quai-je fait ? Sans doute, cest moi. Il était très en colère à la suite de la rémunération dun grand patron.
Et naturellement, vous imaginez que cétait de ma faute. Je me suis donc intéressé à lémission de monsieur HOLLANDE, et jai regardé de près les choses, la rémunération de ce grand patron est effectivement choquante, mais ce qui est encore plus choquant, Monsieur HOLLANDE, cest que les actionnaires qui ont décidé de la rémunération de ce grand patron, ce sont vos amis, la gauche caviar, la gauche bo-bo, la gauche qui aime donner des leçons de morale et qui na aucune leçon à donner ! Cest celle-là ! Parce que les actionnaires de ce grand groupe, le soir, ils soutiennent monsieur HOLLANDE dans sa dénonciation de largent, de la finance et des hauts salaires, et dans la journée, dans le secret dun conseil dadministration, ils votent des rémunérations faramineuses pour le président de la société dont ils sont propriétaires. Pas de leçon de morale, pas de mensonge, pas dhypocrisie, pas de tartufferie, une nouvelle fois !
Voilà mes chers amis, je pourrais multiplier les exemples ; lorsque nous nous sommes portés au secours de ce pays frère quest la Côte dIvoire où il y avait un dictateur qui, pendant dix ans, a refusé de faire des élections, monsieur GBAGBO, membre de lInternational socialiste, soutenu par le Parti socialiste jusquà la dernière minute. Je nai pas de leçons à recevoir de respect des Droits de lHomme ou de démocratie ou dentente avec lAfrique de la part de ceux qui ont soutenu, jusqu'au dernier moment, monsieur GBAGBO dans sa dérive folle de dictateur.
Lorsque la France sest portée au secours de la ville martyre de Benghazi, et que les avions à cocarde tricolore de notre Armée française, qui a été remarquable et dont vous pouvez légitimement être fiers, mes chers compatriotes, quand ils sont rentrés dans le ciel de Benghazi, jai pensé au scandale de Srebrenica où 8.000 musulmans avaient été massacrés sous le regard hagard de la communauté internationale immobile.
Et je me suis dit que nous, nous avions sauvé les habitants de Benghazi. Ce jour-là, je me suis dit : la France est fidèle à sa tradition, elle est fidèle à son histoire, elle défend les Droits de lHomme et surtout, elle inflige un flagrant démenti à tous ces prophètes qui prophétisaient lobsession dun conflit entre lOrient et lOccident, et quen me rendant en Libye, jai vu les « merci la France », je me suis dit que la France avait été à la hauteur de ce message.
Mais permettez aussi de dire que la France a des alliés, que la France a une parole, que la France a des amis. Et parmi ses amis, la France a les Etats-Unis dAmérique. Les Etats-Unis dAmérique, nous pouvons ne pas être daccord avec tout avec eux, mais ils sont venus nous aider lorsque nous en avions besoin. Et des jeunes qui navaient jamais mis les pieds en Europe reposent dans notre terre, parce quils sont venus défendre la démocratie. Ils ont traversé lAtlantique pour venir nous aider ; ils ont payé le prix du sang, jamais je ne pourrai oublier cela en tant que président de la République française.
Jai voulu que nous reprenions toute notre place dans lOTAN, aux côté des Etats-Unis dAmérique. Parce que nous sommes des démocraties, parce que nous partageons les mêmes valeurs. Nous pouvons être concurrents, nous pouvons être en désaccord, mais nous partageons les mêmes valeurs. Nous nous sommes engagés, ce nest pas moi qui ai envoyé lArmée française en 2001 en Afghanistan, mais nous avons pris un engagement, nous avons donné notre parole. Vous savez, mes chers compatriotes, la parole de la France, cest lhonneur de la France.
Renier sa parole, cest renier son honneur.
Alors, nous partirons dAfghanistan, mais nous partirons en accord avec nos alliés.
Nous partirons dans la dignité et dans lhonneur. Ne serait-ce que par respect pour ces jeunes soldats français qui ont fait leur travail.
Nous ne partirons pas comme des voleurs simplement parce quil faut gagner quelques voix ou parce quon na pas la force dassumer le rôle qui doit être celui dun président de la République. Ce rôle, cest de prendre des décisions, et prendre des décisions, cest difficile. Ce rôle, cest de tenir. Ce rôle, cest de savoir dire non. Si on ne sait pas prendre de décisions, si on ne sait pas dire non, si on nest pas capable de tenir, alors il faut vraiment changer dorientation professionnelle.
Mes chers amis, mes derniers mots seront pour vous. Je vais vous parler avec mon coeur. Il y a trois semaines, un peu plus de trois semaines dici au premier tour, cinq semaines dici au deuxième tour.
Vous êtes en train décrire la plus fantastique histoire de la vie politique française.
Vous êtes en train dinfliger un démenti extraordinaire à tous les pronostiqueurs, à tous les sondeurs,
à tous les médias, à tous ceux qui nous disaient : cette élection, elle est faite.
A tous ceux qui voulaient organiser une campagne électorale où on ne disait rien.
Où il ne se passait rien.
Vous êtes la majorité silencieuse qui en a plus quassez quon parle en votre nom !
Vous êtes la majorité silencieuse qui en a plus quassez dentendre à longueur de journée des idées qui ne sont pas les vôtres, des propos dans lesquels vous ne vous reconnaissez pas.
Vous ne voulez pas quon vous vole cette élection.
Cette élection cest la vôtre, peuple de France. Cette élection cest vous qui allez la faire, peuple de France.
Cette élection cest vous qui allez décider le 06 mai ; ne laissez personne décider à votre place !
Française, Français, jai besoin de vous, de votre mobilisation, de votre soutien, de votre aide, de votre engagement, ensemble nous allons construire la France forte !
Vive la République et Vive la France !
Source http://www.lafranceforte.fr, le 10 avril 2012
Quel bonheur de retrouver ce département, cette ville !
Monsieur le Maire, cher Jean-Paul, vous tous, vous savez, mes chers amis, durant ces cinq années de ce quinquennat, jai connu quatre années où nous avons eu à faire face à des crises sans précédent, des crises immenses, des crises que le monde, que lEurope et que la France navaient pas connues sans doute depuis bien longtemps.
Crise économique depuis 1929, des situations aussi complexes et aussi difficiles depuis le lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Très tôt, très vite, à partir de la fin 2007, quelque chose sest complètement déréglé dans le système international.
On en a vu les prémices dès août 2007 et nous avons dû affronter des crises dune violence inouïe. Il a dabord fallu comprendre ce qui se passait.
Je dois avouer que jai découvert des situations que je naurais imaginées : par exemple, des États qui narrivaient plus à financer leurs dettes, par exemple, des banques parmi les plus grandes du monde entier qui, du jour au lendemain, faisaient faillite, par exemple, une crise économique comme jamais on nen avait connu puisque jamais on navait connu une crise qui touchait tous les secteurs de léconomie, toutes les régions du monde et tous les pays.
Il fallait comprendre la violence. Des banquiers centraux qui venaient voir les chefs dÉtat en leur disant : « On ny arrive plus, largent ne circule plus. »
Des banques, je lai dit, une des cinq premières banques les plus importantes aux États-Unis, faillite du jour au lendemain.
Des centaines de milliers dAméricains, du jour au lendemain, mis dehors de chez eux, au chômage, habitant avec leur famille à lhôtel ou dans des mobile-homes.
Je suis venu, à lépoque, à Toulon, et jai pris un engagement devant les Français : dans la crise, mon devoir de président de la République, cest de vous protéger, et le premier engagement que jai pris, cest que pas un seul Français ne perdra un seul centime de son épargne, parce que je naurais pas permis quune seule banque en France fasse faillite. Cet engagement a été tenu.
Je voudrais que vous réfléchissiez à ça, mes chers compatriotes, parce que lactualité passe si vite.
Mais je voudrais que vous y réfléchissiez. Nous nous sommes retrouvés en 2008-2009 avec une crise de confiance généralisée. Si votre banque avait fait faillite, si vous aviez dû, chacun dentre vous, aller faire la queue au guichet pour retirer vos économies, votre épargne une vie de travail parce que nous aurions laissé tout sécrouler, quauriez-vous dit, quauriez-vous pensé, quauriez-vous souhaité ?
Jai pris lengagement que pas un dentre vous ne perdrait un centime. Mais javais pris un autre engagement, quon sauverait notre système bancaire, parce que sauver notre système bancaire, cétait sauver vos économies et sauver votre épargne.
Que ça ne coûterait pas un centime au contribuable. Le plan de sauvetage que nous avons mis en oeuvre avec le Premier ministre et le gouvernement a rapporté 2,4 milliards dintérêts au Trésor public français. Nous sommes le seul pays au monde où le plan de sauvetage des banques a rapporté de largent au Trésor public. Vous navez pas perdu un centime.
À lépoque, madame ROYAL dont vous connaissez le sens de la nuance, la vision, la mesure et la compétence un petit peu approximative avait dit, avec cette bonhommie qui la caractérise, : « Le président vous ment. »
Aujourd'hui, avec le recul, vous êtes en droit, vous, mes chers compatriotes, de dire qui a dit la vérité, qui a menti, qui a été à la hauteur de la situation, qui a menti, qui a fait face à ses responsabilités, qui a menti, qui a tenu dans la crise, qui a menti, qui a défendu la France et qui a menti ! Aujourd'hui, vous pouvez juger ! Maintenant, les faits ont parlé !
Quand ce cauchemar est passé, nous avons dû affronter une crise économique sans précédent. Les chiffres parlent deux-mêmes : le chômage a augmenté chez notre voisin espagnol dix ans. Et ici, dans cette région, on connaît bien ce pays voisin.
Ça fait dix ans quon parlait du miracle espagnol. LEspagne, ami partenaire. LEspagne a connu une augmentation du chômage de 200 %.
LItalie a connu une augmentation du chômage de 37 %. La Grande-Bretagne a connu une augmentation du chômage de 67 %. Les États-Unis dAmérique ont connu une augmentation du chômage de 150 %. À ma connaissance, je nétais pas au gouvernement dEspagne, de lItalie, de la Grande-Bretagne et des États-Unis dAmérique. À moins que je sois aussi responsable de cela. Qui était à la tête de lEspagne ? Des socialistes. Qui était à la tête de la Grande-Bretagne ? Des socialistes. Si cétait la solution, pourquoi ne lont-ils pas trouvée ?
La France a connu 17 % daugmentation du chômage. Cest trop. Mais la France est le pays dEurope, avec lAllemagne, qui a le mieux résisté à la crise. Et parce que je vous ai proposé des réformes difficiles, que jai tenu sans jamais reculer devant les manifestations et les protestations syndicales, pas un seul dentre vous na vu son salaire baisser ! Pas un seul dentre vous na vu sa pension de retraite baisser !
Jai voulu, chaque année, quon indexe les retraites parce que je sais que les retraités ont des petites retraites. En Espagne, les retraites ont baissé de 15 %. En Irlande, les retraites ont baissé de 20 %. En Grèce, les retraites ont baissé de 25 %.
Partout, ils ont baissé les retraites, ils ont baissé les salaires. Parce que nous avons fait la réforme quaucun autre navait eu le courage de faire, nous avons pu préserver votre pouvoir dachat. Ce nétait pas si facile, ce nétait pas tellement évident. Si cétait si facile, pourquoi les autres ne lont-ils pas réussi ?
Cest vrai, il y a eu la question de la réforme des retraites.
Dès 2010, jai dit aux Français quil fallait la faire, parce que sur quinze millions de retraités, les retraites nétaient pas payées.
Pour 1,5 million dentre eux, parce que la Sécurité sociale allait chercher à la banque un argent quelle navait pas, jai préféré affronter la mauvaise humeur des Français en leur disant : « vous gagnez un trimestre despérance de vie par an, vous devez cotiser plus longtemps. » Jai refusé de baisser les retraites, refusé daugmenter les impôts et jai dit aux Français : « il ny a quune seule solution, si on vit plus longtemps, on doit travailler plus longtemps. » Cest la vérité, il ny en a pas dautres.
Monsieur HOLLANDE qui parle tellement des retraites quon narrive pas à comprendre ce quil veut faire a dit solennellement aux Français quil reviendrait à la retraite à 60 ans. Mensonge, mensonge et encore mensonge.
Les syndicats, pour les plus raisonnables, il fallait une réforme, mais pas celle-là et pas maintenant. Ce nest jamais le moment et ce nest jamais la bonne. Pour les autres, il nen fallait pas.
Mais, moi, jai pensé à une chose, aux quinze millions de retraités qui veulent avoir la maîtrise de leur destin et qui ne voulaient pas vivre aux dépens de leurs enfants, jai voulu leur garantir leur retraite.
Mes chers amis,
Avec le recul, qui ici pourrait me dire que vous enviez le sort de la Grèce, que vous enviez le sort de lEspagne ou le sort de lItalie ? Et qui peut me reprocher davoir tout fait pour que dans cette crise inouïe de violence, lAllemagne et la France continuent côte à côte, solidaires, à tenir lEurope ?
Parce que la vision que jai de la France, cest la première place, pas la dernière. Parce quil faut dire la vérité, si la Grèce se trouve dans cette situation, cest parce que des gouvernements nont pas eu le courage de faire les réformes quil fallait faire au moment où il fallait les faire. Et quand on manque de courage, laddition, ce sont les plus pauvres qui la payent après, plus fort et plus dur.
Voilà la vérité.
Et puis, on navait pas encore fini, il a fallu faire face à une crise inouïe, celle de leuro. Je connais cette région, je sais très bien ce que vous pensez, quelle a été la nature de vos votes sagissant de lEurope. Jai eu loccasion souvent de venir parler ici, et je comprends les réticences des uns et des autres.
Moi, jai toujours été Européen, et jamais personne ne me fera jamais changer davis là-dessus parce que je considère que lEurope, cest le plus beau projet mis au service de la paix inventé par les hommes sur un continent où on sétait entredéchiré avec une barbarie et une sauvagerie inouïes au 20ème siècle. Jamais je ne laisserai ce patrimoine mettre en cause. Honte, honte à ceux qui ont essayé de défendre des sentiments de germanophobie. Ici, dans cette région, on sait parfaitement ce que je veux dire. Vos grands-parents, vos parents ont payé tellement cher lopposition entre la France et lAllemagne durant ce 20ème siècle si meurtrier. Le plus beau trésor quon nous a légué, cest lamitié entre la France et lAllemagne, cest la réconciliation. Cette amitié, cette réconciliation, cest ça lEurope !
Donc jai tout fait pour sauver lEurope, jy reviendrai. Parce que si leuro avait explosé, lEurope ny aurait pas résisté. À ceux qui viennent vous dire quil suffisait de sortir de leuro, des choses absurdes dans ma vie, jen ai entendu, mais comme celle-là, jamais. Et je vais vous le démontrer dune phrase.
La France a une dette lourde quelle doit rembourser en réduisant ses dépenses. Mais la France a une dette qui est libellée en euros. Si nous sortions de leuro pour revenir au franc, nous devrions rembourser notre dette en monnaie forte avec une monnaie faible. Nous doublerions notre dette à la minute où nous ferions ce choix absurde, insensé et inconséquent. Il fallait donc sauver leuro et sauver lEurope, comme nous avons sauvé les banques.
Mes chers amis,
Si je vous dis ça, ce nest pas par souci dego, ce nest pas pour nier les souffrances quont connues un certain nombre de Français avec ces crises, cest pour vous dire que ces quatre dernières années ne furent pas des années faciles, que je me suis engagé de toutes mes forces, que jai essayé de donner tout à mon pays, à mes responsabilités, à mes fonctions. Je nai pas tout réussi mais jai tout donné pour vous protéger, pour essayer de faire en sorte que la France tienne bon, que la France reste debout, et quà partir de cela, on puisse repartir. Et je naccepterai pas de prendre des leçons de la part de ceux qui nous ont laissé la facture dune retraite à 60 ans qui nétait pas financée et des 35 heures qui ont démoli la compétitivité de léconomie française.
Alors jai réfléchi beaucoup. Avant de présenter ma candidature, jai réfléchi.
Et si je me suis engagé, cest parce que je crois dans le projet qui est le nôtre. Dans quelques semaines, vous allez avoir à faire un choix absolument historique, le choix dune France forte qui existe et qui pèse !
Non, ça sera fait le 6 mai, pas avant. Cest un choix, je voudrais vous le dire, historique, parce que nous voulons cette France forte. Notre pays a des atouts, mais les valeurs qui sont les nôtres le travail, le mérite, leffort, la responsabilité, lautorité , ces valeurs, si nous ne les défendons pas, nous, si nous ne les incarnons pas, nous, ce ne sont pas les autres qui vont les incarner et les défendre. Cest cela qui est en jeu. Quelles valeurs voulons-nous ? Et cest pour cela que cette campagne est tellement importante, mes chers amis.
Ça doit être une campagne de vérité. On voudrait nous empêcher de parler des sujets qui vous préoccupent car, au fond, dans cette campagne, il y a les sujets dont on a le droit de parler ceux qui intéressent les élites, ceux qui intéressent ceux qui vont à la télévision avec un petit miroir dans lequel ils se regardent et les sujets dont on na pas le droit de parler. Ce nest pas bien de parler de ces sujets parce que soi-disant ça ne vous intéresse pas. Et ça, cest intéressant. Alors, tous les soirs, je parle de sujets qui ne vous intéressent pas : la sécurité, limmigration, la nouvelle Europe, lautorité, lexcellence à lécole, ce sont des sujets qui, naturellement, nintéressent pas les Français.
Moi, je pense que ça ne vous intéresse pas, ça vous passionne !
Alors regardez comme cest intéressant. Jai commencé la campagne en disant : « il y a un doute sur la parole publique générale, il y a un doute sur les engagements. Il faut regarder la situation en face.
Comment faire pour quils nous croient ? » Jai proposé que vous soyez les garants, vous, de mes engagements, en disant : « maintenant, si les corps intermédiaires bloquent, refusent, biaisent, eh bien, jirai au référendum au peuple de France, je les interrogerai et je leur demanderai. » Que navais-je dit ! Je devenais, dans la minute, un dangereux populiste parce que, naturellement, ça ne se fait pas de demander son avis au peuple.
Mais si on ne le demande pas au peuple de France, à qui doit-on le demander ? Quant aux corps intermédiaires, ils peuvent être utiles. Certains sont utiles. Mais je naccepte pas le blocage systématique, lattitude profondément antidémocratique dun certain nombre de corps intermédiaires qui empêchent toute réforme parce quils ne pensent quà eux et non pas aux gens quils devraient servir, protéger et défendre.
Je peux prendre des exemples.
Moi, jestime que quand on parle de lécole de la République, cest aux familles de France à donner leur opinion et pas simplement aux syndicats de lEducation nationale parce que lEducation ne leur appartient pas. Jaccepte la discussion pour parler du statut des enseignants avec eux, mais lécole, cest une question qui concerne toute la France.
Jétais, lautre jour, à Nantes et, voyez-vous ça, jai pris le risque insensé de répondre à linvitation du grand journal OUEST-FRANCE pour donner et répondre à des questions quon me posait. Ça na pas plu à la CGT qui, avec le souci démocratique de quelques permanents, a empêché la sortie de ce journal par le seul fait que le président de la République osait sy exprimer sans leur avoir demandé leur avis. Je parlerai de ce que je veux, où je veux, quand je veux et ce ne sont pas les permanents de la CGT qui mempêcheront de défendre la liberté de la presse dans notre pays !
Lautre jour, jai pris un engagement, celui de défendre les ouvriers de la sidérurgie, parce que je crois à lavenir de la sidérurgie, parce que je ne laisserai pas tomber le site de Florange, parce que jai discuté pied à pied avec le propriétaire dARCELORMITTAL, que nous avons obtenu 17 millions deuros dinvestissements pour que les hauts-fourneaux repartent.
Et je naccepte pas que quelques permanents de la CGT, dévoyant le rôle qui est le leur, nous aient envoyé des nervis pour casser le QG de ma campagne à Paris parce que ça ne leur plaît pas quand on tient un discours qui est différent du leur.
Jétais, lautre jour, dans une centrale nucléaire à Saint-Laurent-des-Eaux parce que je crois à lindustrie nucléaire, que je veux la défendre. Et parce que ce nest certainement pas au moment où le prix du pétrole et du gaz explose quil faut renoncer à cet avantage, que quelques permanents, là encore, confondant laction syndicale et laction politique, se livrent à de la politique politicienne, quand les syndicats font de la politique, le dialogue social nexiste plus dans notre pays ! Chacun à sa place, chacun dans son rôle pour faire fonctionner les institutions de la République !
Alors, oui, mes chers amis, jai proposé quil y ait un référendum sagissant du droit à la formation professionnelle et de lobligation ou non lorsquon est au chômage de prendre une offre demploi qui corresponde à la formation qui est la vôtre.
Si nos partenaires acceptent la discussion et jouent le jeu, alors nous irons ainsi. Mais moi, je pense que dans la société daujourdhui, chacun a le droit à une formation professionnelle.
La mère de famille qui a choisi délever ses enfants, et puis un jour les enfants lui disent : « arrête la voiture à 200 mètres de lécole », je vois que dautres ici ont vécu cette situation ! Vous savez, du jour au lendemain, on passe de la situation « tu viens me chercher » à la situation « ah » Cette mère de famille qui consacre 15 ans de sa vie à sêtre occupée de ses enfants et qui veut reprendre une activité professionnelle, elle na aucune chance si on ne lui donne pas, si la société ne lui donne pas les moyens de se remettre dans le coup, dapprendre un nouveau métier, de se re-familiariser avec le monde professionnel. Je pense à cet homme ou à cette femme de 50, de 55 ans qui est licencié économique parce quil ny a plus de boulot dans sa région, dans ce secteur, à quoi ça sert de lui demander denvoyer 200, 300, 400, 500 curriculums vitae avec la même réponse, quand il y a une réponse. Il faut au contraire lui dire : ce nest pas la peine de perdre votre confiance, parce que, quand au bout de plusieurs mois et de centaine de curriculums vitae, on na pas de réponse, ça ne sert à rien, il faut discuter tranquillement avec lui, lui apprendre un nouveau métier, lui donner une formation pour pouvoir repartir dans la vie, où ce jeune
Nous navons pas tous des enfants qui sont faits pour faire bac+18, nous pouvons avoir des enfants qui ont une réussite magnifique pour peu quon trouve un secteur dactivité qui corresponde à ce quils sont. Je souhaite un droit à la formation professionnelle quel que soit votre âge, quel que soit votre statut, quel que soit votre sexe, quelle que soit votre aventure de vie, quelles que soient les difficultés que vous avez connues.
Et désormais, on ne sera pas indemnisé pour le chômage, on sera rémunéré pour la formation quon devra suivre. On ne sera pas indemnisé pour attendre et déprimer chez soi, on sera rémunéré parce quon sera soit au travail, soit en formation ! Mais je dis deux choses avec ce droit nouveau, il faudra accepter la formation qualifiante quon vous propose, et à lissue de la formation qualifiante, il faudra accepter loffre demploi que lon vous propose, pas de droits sans devoirs ! Et cest vous qui trancherez, cest vous qui déciderez !
Alors un autre sujet dont il ne fallait pas parler, jai voulu parler de louverture de la France et de limmigration, et jai voulu en parler pour une raison très simple, mes chers amis, parce que cest un sujet très sérieux, cest un sujet majeur, et que si nous, les républicains, nous nen parlons pas, ce sont les autres qui en parleront et qui en parleront mal, qui en parleront comme des gens qui ont peur, qui en parleront comme des gens qui ont la haine au coeur.
Nous, nous sommes la France forte, on na pas peur, on est ouverts et on tend la main, on ne la ferme pas ! Ça, cest le message de la France.
Oui, jai voulu en parler, jai voulu en parler parce que la tradition de la France est une tradition douverture et que jamais je ne souhaiterai la fermeture. Je connais cette région, je sais bien dans cette région, que jai sillonnée, ce que veut dire le mot « ouverture ».
Mais jai voulu dire aussi que si notre tradition, cest louverture, il faut accepter de mettre les points sur les « i » et de reconnaitre quune immigration non maîtrisée, cest un problème pour la République, pour lintégration et pour nos comptes sociaux.
Et je conteste, et je conteste que ce que je viens de dire nest pas profondément humain et profondément républicain, ce qui est inhumain, cest nier les problèmes, ce qui est antirépublicain, cest de ne pas considérer la réalité de la vie de nos concitoyens.
Il y a deux questions qui nont pas été résolues, la première, comment puis-je dire à vous, mes chers compatriotes, il faut faire des économies, il faut réduire nos dépenses, parce que cest tout léquilibre de notre système social qui est en cause, et dans le même temps, considérer quil pourrait durer, perdurer une immigration qui viendrait en France pour le seul motif de consommer nos prestations sociales qui sont les plus généreuses dEurope.
Cest la vérité, cest la vérité, et cette vérité-là, elle doit être entendue ! Jajoute que comment pouvons-nous espérer que la République intègre, continue à intégrer si, alors même quelle na pas commencé le travail des générations qui viennent, elle est submergée par une vague incontrôlable et incontrôlée qui vient « emboliser » la totalité de notre système dintégration. Cest la raison pour laquelle jai proposé pour les cinq années qui viennent de diviser par deux le nombre détrangers que nous accueillerons sur notre territoire.
Je veux quon me comprenne bien, je ne le fais pas en disant : « ayez peur », je ne le fais pas en disant : « détestez la différence », je ne le fais pas en disant : « restons entre nous », je le fais parce quil y a un problème déquilibre de nos comptes sociaux et parce quil y a un problème de fonctionnement de notre système dintégration, il faut choisir, il faut décider.
Jajoute, mes chers amis, que le regroupement familial est un droit que je ne remettrai pas en cause, mais que les choses soient claires là, aussi, ça ne veut rien dire accueillir sa famille si on na pas un logement décent pour la recevoir. Ça ne veut rien dire accueillir sa famille si on na pas un salaire suffisant pour la faire vivre.
Et je poursuis, ça ne veut rien dire daccueillir sa famille si celle-ci na pas pris la peine, avant dentrer sur le territoire national, dapprendre le français et de connaître les valeurs de la République ! Il y aura donc désormais un examen avant lentrée sur le territoire.
Mettez-vous à la place de ce gamin qui va dans notre école et qui voit sa femme (sic) et qui voit sa mère cloîtrée à la maison ne parlant pas un mot de français, quelle image se fait-il de lautorité de ses parents et de lintégration de ses parents ? Mettez-vous à la place de cet adolescent allant au collège, ayant une mère incapable de comprendre le petit mot du professeur ou déchanger avec le professeur. On ne rend pas service à ces familles et à lintégration en accueillant sur notre territoire des gens qui nont pas appris avant à parler le français et à respecter les règles de la République.
Ah, il ne fallait pas en parler, eh bien, ça tombe mal, moi, jai décidé den parler, de prendre des engagements, et de vous dire : « voilà ce que nous ferons ».
Mais pendant que nous y sommes, les choses doivent être claires, nous sommes ouverts et nous navons pas peur, mais il y a quelque chose que nous ne voulons pas, nous voulons nous adapter au monde nouveau, mais nous ne voulons pas quon nous impose des idées qui ne sont pas les nôtres, des valeurs qui ne sont pas les nôtres, un mode de vie qui nest pas le nôtre, cela nous ne le voulons pas !
Nous adapter au monde daujourdhui, oui ! Nous faire imposer des idées qui ne sont pas les nôtres, non !
Alors ça se traduit par quoi ? Par des choses très simples, et cest très curieux, lorsquen 2008, devant le Congrès de la République, jai indiqué que la burqa nétait pas la bienvenue sur le territoire de la République, parce que sur le territoire de la République, on naccepte pas quune femme soit enfermée derrière une prison, fut-elle une prison de tissu ! La quasi-totalité du groupe socialiste sest abstenue de participer au vote, sans doute avait-il des affaires plus urgentes à régler, à moins quil nait pas eu envie de prendre position.
Duplicité, mensonge, absence de courage, tartuffe !
Et quand madame AUBRY, maire de Lille, ose dire que dans sa ville, elle souhaite des horaires particuliers à la piscine pour les femmes et dautres pour les hommes, nous, nous disons : « dans nos piscines municipales, les mêmes horaires pour les hommes et pour les femmes. Dans nos hôpitaux, les mêmes médecins pour les hommes et les femmes ! Et dans nos cantines scolaires, les mêmes menus pour les enfants de la République ! » Alors ce nest pas la peine de demander linscription de la laïcité dans la Constitution, la République est laïque, et cest mis dans larticle 1er. Ils auraient pu lire au moins le premier ! Remarquez, après cette belle bêtise, ils ont eu une idée, eh oui, je dois dire que celle-là, je ny avais pas pensé. Ils ont dit : « eh bien, dans le fond, si on faisait la guerre au dictionnaire ».
Et là, attention, on a eu du lourd, comme disent les enfants ! « Supprimons le mot « race » et il ny aura plus de racisme. Supprimons le mot « zone » et il ny aura plus dinjustice ». Pendant quon y est, supprimons le mot « chômeur » et il ny aura plus de chômage, « pauvreté », il ny aura plus de pauvres !
Et ils veulent diriger la France ! Ça serait ridicule si ça nétait plus grave, parce que le mot « race », il nest pas arrivé par hasard dans le préambule de la Constitution de 1946, cest un texte sacré à mes yeux, et ici, dans cette région, qui a connu tant de résistants et tant de souffrances, le préambule, il a été écrit avec le sang, avec le sang des résistants, des fusillés, des déportés. Ils ont écrit le mot « race » parce quayant vécu les horreurs de la Shoah et de la Seconde Guerre mondiale, ils ont dit : « plus jamais ça », donc nul ne doit être distingué selon sa race, eh bien, je le dis : modifier ce texte, cest comme un blasphème à la mémoire de ceux qui ont écrit ce texte.
Alors il y a un autre sujet que jai eu grand tort dévoquer, jinstrumentalise la sécurité. A-t-on entendu quelque chose de plus ridicule ? Notre pays a connu ces derniers jours une épreuve dune violence inouïe, un assassin, un monstre, a tué des enfants parce que juifs, a tué des hommes parce que soldats. Il sen est pris à deux institutions de la République, lécole et larmée. Il sen est pris à des juifs, il sen est pris à des soldats, il voulait mettre la France à genoux. Cet homme na pas réussi parce que, comme toujours dans notre pays reclus de tant dépreuves, quand lépreuve est forte, le pays se rassemble.
Et vous, mes chers compatriotes, vous avez fait preuve dune dignité exceptionnelle, vous avez refusé la colère, vous avez refusé la vengeance, vous avez refusé lamalgame, vous avez simplement été des Français à la hauteur de la situation, la communauté nationale est restée unie, mais ce qui sest passé nous interpelle tous.
Dabord, je veux dire que mettre en cause laction des forces de police, qui ont été héroïques et efficaces, est indigne ! Le premier crime a eu lieu le 11 mars, le 21 mars, lassassin était encerclé, il a fallu 10 jours !
Moi, jai connu lépoque où jai succédé à un ministre de lIntérieur, un gouvernement incapable de mettre la main sur un tueur de préfet, tué à bout portant dans une rue dAjaccio ! Pas de leçons, pas de leçons ! Jai tiré un certain nombre de conséquences de ce qui sétait passé en disant que, désormais, la consultation sur Internet de sites, faisant la propagation didées terroristes, serait considérée comme un délit, et que ceux qui iraient sur ces sites de façon régulière seront des délinquants avec rendez-vous à la prison, parce que cest inacceptable sur le territoire de la République que lon consulte de tels sites ! Le terrorisme, ce nest pas la liberté dexpression, le terrorisme, ce nest pas la liberté dopinion, nous ne voulons pas de ces opinions, nous ne voulons pas de cette expression, et ceux qui sont sur notre sol ne doivent pas consulter des sites de cette nature.
Monsieur HOLLANDE a indiqué quil ne voterait pas les mesures que je proposais, cest son droit. Ce qui est plus étrange, cest quil a dit : « il ny a pas besoin de lois nouvelles, les lois contre le terrorisme et pour la sécurité sont très bonnes et bien suffisantes ».
Le problème, cest quil nen a voté aucune de ces lois. Voilà donc un homme qui vous explique quon doit passer à autre chose, que la sécurité, ça ne vous intéresse pas, que les propositions du gouvernement pour renforcer votre sécurité, ce nest pas pertinent, parce que larsenal législatif est excellent, et quil na voté aucune des lois, aucun des moyens, aucune des créations de fichiers que nous avons mis à la disposition de la police, de la gendarmerie et des services de renseignements.
Mensonge, duplicité, tartufferie, quand on fait campagne, on doit sengager, on doit dire la vérité, on doit dire ce quon fera, pourquoi on le fait et pourquoi on ne le fait pas.
Jajoute, pour que les choses soient très claires, que dans le festival des indignités auxquelles on a assisté, jai dit la mise en cause des services de police, je me demande dailleurs si le même François HOLLANDE qui annonçait, lorsquil se voyait élu, quil mettrait dehors de la Fonction publique tout magistrat, tout policier, tout préfet qui aurait eu le malheur dêtre proche de nous. Après le succès de la police dans cette affaire douloureuse de Montauban et de Toulouse, est-ce quil faut toujours se séparer immédiatement de ceux qui ont si bien fait leur travail, au seul motif quils sont proches du président de la République ?
Est-ce que cest sa conception de la République ? Mais dans les indignités, le père du tueur, je veux le dire comme je le pense, cest une grande erreur de lui donner aussi largement la parole dans les médias, il ne le mérite pas ! Il y a des indécences, il y a des indignités que nous ne voulons pas entendre en France, ne serait-ce que par respect pour la mémoire des victimes et par respect pour la douleur des familles, qui nont pas à supporter ce spectacle inadmissible dun homme venu défendre ses idées sur nos médias, nous nen voulons pas !
Le ministre de lIntérieur, Claude GUEANT, auquel je tiens à rendre hommage, parce quil a fait honneur à ses responsabilités et quil est un grand serviteur de lEtat, a décidé ce matin dinterdire la venue sur le territoire français de cinq personnes qui voulaient participer la semaine prochaine à un congrès. Jai regardé de près ce quavaient dit ces personnes, ces personnes sont interdites de notre territoire pour le congrès où ils devaient participer et pour tous les autres, parce que ce quils ont dit dans le passé les discrédite à tout jamais sur le territoire de la République française !
En tant que président de la République, je dois défendre chaque Français, et je veux dire à la France : « ne faites aucun amalgame, nos compatriotes musulmans ont été aussi victimes que nimporte lequel dentre nous, ils ny sont pour rien, et faire des amalgames, ça serait ajouter linjustice à lignominie ; ne le faites pas !
Je vous le demande parce que ça serait profondément injuste, mais je dis aussi aux responsables du Culte musulman : « faites attention, ninvitez pas des gens sur notre territoire qui vous font beaucoup de mal et qui donnent une image de votre culture, de votre engagement, de votre religion qui na rien à voir avec ce quelle devrait être, ne les invitez pas ! Vous êtes, vous aussi, en charge de ce refus de lamalgame ! »
Jajoute que la police a eu parfaitement raison dinterdire une manifestation de femmes voilées en soutien à un terroriste qui sest comporté comme un monstre. Notre discours doit être équilibré : refus de toute forme damalgame, respect pour lidentité de chacun, respect pour les pratiques et les croyances de chacun. Mais dans le cadre des valeurs de la République, ni plus, ni moins.
Enfin mes chers amis, jai voulu parler de lEurope, je le disais en commençant mon propos, je suis Européen, mais lEurope ne peut pas continuer comme sil ne sétait rien passé.
Nous avons voulu lEurope pour être plus forts, pas pour être moins forts. Nous avons voulu lEurope pour protéger notre modèle social, pour protéger ce que jappellerais une civilisation européenne, pas pour la voir démolir, mettre en cause ou affaiblir. Et dans cette Europe que nous voulons, il y a un mot qui nest pas un grand mot, qui est le mot : « frontières ».
La France accepte dexercer la souveraineté des frontières avec ses voisins à condition quon remplace les frontières de la France par les frontières de lEurope ; si en Europe, il y a des gens qui ne défendent pas les frontières, alors la France naccepte pas dabaisser ses frontières. Ce que nous avons voulu, cest être protégés, cest être défendus, si nous voulons conduire la France vers lavenir, si nous voulons que les Français fassent preuve daudace, il faut quils se sentent protégés, pas exposés.
Jai donc indiqué que si, sous un an, Schengen ne se réformait pas, c'est-à-dire que Schengen soit désormais géré par les politiques et non pas par les bureaucrates, que Schengen organise, à lintérieur de lespace, la convergence du droit des étrangers et des prestations sociales pour quil ny ait pas de dumping des prestations sociales à lintérieur de lEurope, que Schengen prévoit la sanction pour un pays qui ne ferait pas respecter ses frontières mettant en danger tous les autres avec possibilité dexclusion de ce pays. Si sous un an, ce nest pas fait, alors la France suspendra lapplication de Schengen.
Le choix est clair, le choix est sur la table, cest à nos partenaires de décider avec nous. Cest lEurope pour être plus forts, pas lEurope pour être plus faibles. Cest lEurope pour se défendre, parce que lEurope passoire, cest fini, nous nen voulons plus !
Jai proposé également de mettre fin à cette anomalie, lEurope est le continent le plus ouvert du monde ; je crois à léconomie de marché, je crois au libre-échange, je crois à la concurrence, mais je ne peux plus accepter la concurrence déloyale et le refus de la réciprocité.
Tous les marchés publics européens sont ouverts, tous vous élus sont obligés de faire des appels doffres mondiaux. Je naccepte pas que puissent concourir dans nos appels doffres publics des entreprises venant de pays qui nont ouvert aucun de leurs marchés publics aux entreprises européennes. Et je naccepte pas quon impose à nos agriculteurs, à nos éleveurs, à nos paysans des règles tenant à la traçabilité, au bien-être de la condition animale, au respect de lenvironnement, à la diminution des pesticides et que, dans le même temps, lEurope continue à importer des produits venant de pays où on ne respecte aucune des règles quon impose à nos producteurs, à nos éleveurs, à nos agriculteurs, à nos paysans ; ce nest pas la concurrence loyale, cest la concurrence déloyale ! Nous nen voulons plus, lEurope passoire, cest fini ! Jai dit un an. Un an. Si dans un an, lEurope ne sest pas réformée sur la réciprocité, alors nous ferons ce que font les Etats-Unis dAmérique, chaque fois quil y a un centime du contribuable qui est engagé dans un marché, nous veillerons à ne laccorder quà une entreprise qui produit sur le territoire du continent européen.
Et il en va de même pour les petites et moyennes entreprises. Je parle-là, encore, sous le contrôle des élus.
Je pense que cest une grave erreur de ne focaliser lEurope que sur la seule question du consommateur. Car le jour où le consommateur est au chômage, quest-ce quil peut consommer ?
Le jour où les délocalisations ont ravagé nos industries et notre potentiel productif, où est-ce quon va trouver un travail ? Le jour où on est obsédé uniquement par le prix le plus bas et la qualité la plus basse, où il se trouve alors lidéal humaniste de lEurope ?
Le jour où plus aucun de nos enfants naura un travail, quest-ce quon ira expliquer sur notre idéal européen ? Je le dis, dans nos marchés publics, je souhaite que vos élus puissent réserver 20% du marché public aux PME, pour éviter que les grands groupes ne fassent tellement pression sur les prix, quils tuent les PME, et le moment où il ny a plus de petites et moyennes entreprises, comme par hasard, les prix se remettent spontanément à monter. Cest injuste. Je nen veux pas !
Alors enfin, jai voulu parler dun dernier sujet, sujet tabou sur lequel les socialistes aiment bien gloser, cest le sujet de la justice. Je ne fuirai pas ce débat comme je ne fuirai aucun débat. Vous, mes chers compatriotes, vous naimez pas linjustice, cest vrai, et bien des choses vous ont choqué, et vous avez raison. Jy reviendrai. Mais je veux quon prenne le temps dans cette campagne, de dire quest-ce qui est juste et quest-ce qui est injuste. Est injuste la rémunération faramineuse dans le secteur de la finance. Mais est injuste aussi celui qui na jamais travaillé et jamais cotisé, quil gagne plus que celui qui a travaillé et ayant cotisé. Les deux sont injustes. La justice que nous voulons, cest celle qui permet de vivre à chacun de son travail, de sa formation, de sa force. Pas celle qui fait des assistés, lassistanat, le nivellement et légalitarisme. La France croit dans le talent, la France na pas peur de la réussite, la France veut sur son territoire des chefs dentreprise qui créent des groupes importants, qui donnent de lemploi et qui créent de la richesse. La France veut pour ses jeunes la possibilité de sélever dans léchelle sociale.
La France ne veut pas du nivellement, ne veut pas de légalitarisme. Parce que tous, dans nos vies, nous naurons pas le même salaire, nous naurons pas le même appartement, nous naurons pas la même vie. La France veut la reconnaissance de leffort, du mérite et du travail. Voilà ce qui est juste.
Le débat sur la justice ; figurez-vous que jentendais à la radio lautre jour, très exactement hier, monsieur HOLLANDE qui minterpellait.
Dailleurs, je me demande bien ce quil ferait sans moi. Je dois à la fois faire mon programme et le sien. Enfin, je veux bien lui rendre service. Et voilà quhier matin, à la radio, je lentends très en colère, je me dis : mon Dieu, quai-je fait ? Sans doute, cest moi. Il était très en colère à la suite de la rémunération dun grand patron.
Et naturellement, vous imaginez que cétait de ma faute. Je me suis donc intéressé à lémission de monsieur HOLLANDE, et jai regardé de près les choses, la rémunération de ce grand patron est effectivement choquante, mais ce qui est encore plus choquant, Monsieur HOLLANDE, cest que les actionnaires qui ont décidé de la rémunération de ce grand patron, ce sont vos amis, la gauche caviar, la gauche bo-bo, la gauche qui aime donner des leçons de morale et qui na aucune leçon à donner ! Cest celle-là ! Parce que les actionnaires de ce grand groupe, le soir, ils soutiennent monsieur HOLLANDE dans sa dénonciation de largent, de la finance et des hauts salaires, et dans la journée, dans le secret dun conseil dadministration, ils votent des rémunérations faramineuses pour le président de la société dont ils sont propriétaires. Pas de leçon de morale, pas de mensonge, pas dhypocrisie, pas de tartufferie, une nouvelle fois !
Voilà mes chers amis, je pourrais multiplier les exemples ; lorsque nous nous sommes portés au secours de ce pays frère quest la Côte dIvoire où il y avait un dictateur qui, pendant dix ans, a refusé de faire des élections, monsieur GBAGBO, membre de lInternational socialiste, soutenu par le Parti socialiste jusquà la dernière minute. Je nai pas de leçons à recevoir de respect des Droits de lHomme ou de démocratie ou dentente avec lAfrique de la part de ceux qui ont soutenu, jusqu'au dernier moment, monsieur GBAGBO dans sa dérive folle de dictateur.
Lorsque la France sest portée au secours de la ville martyre de Benghazi, et que les avions à cocarde tricolore de notre Armée française, qui a été remarquable et dont vous pouvez légitimement être fiers, mes chers compatriotes, quand ils sont rentrés dans le ciel de Benghazi, jai pensé au scandale de Srebrenica où 8.000 musulmans avaient été massacrés sous le regard hagard de la communauté internationale immobile.
Et je me suis dit que nous, nous avions sauvé les habitants de Benghazi. Ce jour-là, je me suis dit : la France est fidèle à sa tradition, elle est fidèle à son histoire, elle défend les Droits de lHomme et surtout, elle inflige un flagrant démenti à tous ces prophètes qui prophétisaient lobsession dun conflit entre lOrient et lOccident, et quen me rendant en Libye, jai vu les « merci la France », je me suis dit que la France avait été à la hauteur de ce message.
Mais permettez aussi de dire que la France a des alliés, que la France a une parole, que la France a des amis. Et parmi ses amis, la France a les Etats-Unis dAmérique. Les Etats-Unis dAmérique, nous pouvons ne pas être daccord avec tout avec eux, mais ils sont venus nous aider lorsque nous en avions besoin. Et des jeunes qui navaient jamais mis les pieds en Europe reposent dans notre terre, parce quils sont venus défendre la démocratie. Ils ont traversé lAtlantique pour venir nous aider ; ils ont payé le prix du sang, jamais je ne pourrai oublier cela en tant que président de la République française.
Jai voulu que nous reprenions toute notre place dans lOTAN, aux côté des Etats-Unis dAmérique. Parce que nous sommes des démocraties, parce que nous partageons les mêmes valeurs. Nous pouvons être concurrents, nous pouvons être en désaccord, mais nous partageons les mêmes valeurs. Nous nous sommes engagés, ce nest pas moi qui ai envoyé lArmée française en 2001 en Afghanistan, mais nous avons pris un engagement, nous avons donné notre parole. Vous savez, mes chers compatriotes, la parole de la France, cest lhonneur de la France.
Renier sa parole, cest renier son honneur.
Alors, nous partirons dAfghanistan, mais nous partirons en accord avec nos alliés.
Nous partirons dans la dignité et dans lhonneur. Ne serait-ce que par respect pour ces jeunes soldats français qui ont fait leur travail.
Nous ne partirons pas comme des voleurs simplement parce quil faut gagner quelques voix ou parce quon na pas la force dassumer le rôle qui doit être celui dun président de la République. Ce rôle, cest de prendre des décisions, et prendre des décisions, cest difficile. Ce rôle, cest de tenir. Ce rôle, cest de savoir dire non. Si on ne sait pas prendre de décisions, si on ne sait pas dire non, si on nest pas capable de tenir, alors il faut vraiment changer dorientation professionnelle.
Mes chers amis, mes derniers mots seront pour vous. Je vais vous parler avec mon coeur. Il y a trois semaines, un peu plus de trois semaines dici au premier tour, cinq semaines dici au deuxième tour.
Vous êtes en train décrire la plus fantastique histoire de la vie politique française.
Vous êtes en train dinfliger un démenti extraordinaire à tous les pronostiqueurs, à tous les sondeurs,
à tous les médias, à tous ceux qui nous disaient : cette élection, elle est faite.
A tous ceux qui voulaient organiser une campagne électorale où on ne disait rien.
Où il ne se passait rien.
Vous êtes la majorité silencieuse qui en a plus quassez quon parle en votre nom !
Vous êtes la majorité silencieuse qui en a plus quassez dentendre à longueur de journée des idées qui ne sont pas les vôtres, des propos dans lesquels vous ne vous reconnaissez pas.
Vous ne voulez pas quon vous vole cette élection.
Cette élection cest la vôtre, peuple de France. Cette élection cest vous qui allez la faire, peuple de France.
Cette élection cest vous qui allez décider le 06 mai ; ne laissez personne décider à votre place !
Française, Français, jai besoin de vous, de votre mobilisation, de votre soutien, de votre aide, de votre engagement, ensemble nous allons construire la France forte !
Vive la République et Vive la France !
Source http://www.lafranceforte.fr, le 10 avril 2012