Texte intégral
Mes chers amis, cest un bonheur que de revenir une nouvelle fois, cher Jean-Pierre, dans cette salle, dans ce département, dans cette région, dabord pour te dire mon amitié, te remercier de ton soutien, remercier Rachida DATI de sa présence, Jean-Pierre ABELIN qui ma accompagné, tous ceux qui sont ici, Elisabeth et toi, Hervé, tous les élus.
Cest un moment important de lhistoire de notre pays et je voudrais vous parler avec une certaine gravité. Il ne sagira pas, les 22 avril et 6 mai, de choisir un camp. Il ne sagira pas dun vote dhabitude. Il ne sagira pas dun vote de tradition. Il sagira de répondre à la seule question importante : Où voulons-nous que la France aille ? Nous sommes à un moment de lhistoire du monde et de lhistoire de lEurope où lavenir se joue. Nous sortons de quatre années de crise dune violence inouïe. Est-ce que nous en tirons des conclusions ou est-ce que nous faisons comme si la crise navait pas existé ? Est-ce que nous considérons que nous sommes seuls au monde ou est-ce que nous considérons que le monde existe ? Je suis président de la République depuis cinq ans, jai tout fait pour vous protéger de la crise. Mais jai une responsabilité : dire au pays, le choix que vous allez faire, cest un choix historique. Pour vous et pour vos enfants.
Ce choix, chacun doit le faire en connaissance de cause. Je vous disais que nous avions traversé quatre années de crise dune violence inouïe. Cest vrai, souvenez-vous, je vous avais promis, pas un seul parmi vous ne perdrait ses économies, son épargne. LEurope est passée au bord du gouffre. On ma reproché, lextrêmement sympathique et si modérée Ségolène ROYAL (huées dans la salle) ne vous donnez pas cette peine, ça va lui faire plaisir ! Dire quon parle delle, cest déjà une satisfaction ! mavait mis en cause fortement quand jai dit je prends lengagement devant les Français que pas une seule banque ne fera faillite. Ce nest pas pour défendre les banques, mes chers amis. Cest parce que si les banques avaient fait faillite, cest votre épargne qui aurait été perdue. Je nai pas voulu pour la France que vous vous retrouviez dans la situation quont connue certains pays avec les petits épargnants qui allaient faire la queue à la banque parce quils navaient plus confiance et quils avaient peur que largent quils avaient déposé, on ne le leur rende pas. Voilà la situation à laquelle nous avons été confrontés.
Dailleurs, les mêmes, si nous navions pas mis en uvre ce plan de sauvetage des banques et si une banque avait fait faillite, les mêmes nauraient pas eu de mots assez durs pour maccuser de ne pas avoir défendu les classes moyennes, les familles, les épargnants. Mieux que ça, ce plan na pas coûté un centime au contribuable. Puisque les banques ont remboursé avec intérêt la totalité de largent que lEtat leur avait prêté, ce qui a donné à larrivée pour le Trésor public un bénéfice de 2,4 milliards deuros, je vous le dis, car nous sommes le seul pays du monde où le plan de soutien aux banques a rapporté de largent au Trésor public.
Je vais prendre un autre exemple. Quand jai vu sabattre la succession de crises dune violence, encore une fois, inouïe, jamais on navait connu ça, parce que le monde avait connu depuis les années 30 des crises régionales, lAsie qui sécroule au début des années 90, mais les Etats-Unis marchent bien, les Etats-Unis qui ont des problèmes, mais lAsie fonctionne bien. Là, tout dun coup, on sest retrouvé avec la totalité du monde en crise économique, la totalité des secteurs en crise économique. Nonobstant la crise économique, il y avait en plus une crise financière où les placements de bon père de famille qui étaient le placement des prêts aux Etats sont devenus des sources dinquiétude, de stress et de risque. Jamais on navait vu ça.
Début 2010, lorsque je vois cette succession de crises, je me dis faisons très attention, si la France ne fait pas quelque chose de fort, elle peut être emportée. Je réunis nos parlementaires je les en remercie je leur dis, début 2010, bien avant tout cela, il ny a pas eu les agences de notation, les notes, il faut conduire la réforme des retraites. Nous sommes début 2010, personne ne nous y oblige. Moi, je vois les chiffres, 15,5 millions de retraités dun côté et les retraites, 2,5 millions de retraités qui ne sont pas payés ou plutôt qui sont payés parce que la Sécurité sociale, lassurance vieillesse va à la banque chercher un argent quelle na pas pour 1,5 millions de retraités. Voilà la situation.
Pardon de le dire, je naccepterai pas de prendre des leçons de ceux qui ont annoncé à la France en 1983 que la retraite à 60 ans était possible, alors quils navaient pas un centime pour financer la retraite à 60 ans, pas un centime. Où dailleurs chacun savait bien que diminuer de cinq années la durée de cotisation navait aucun sens dans un monde où, chaque année, vous gagnez un trimestre despérance de vie.
Nous avons fait la réforme des retraites, pas un syndicat ne ma soutenu. Jean-Pierre le sait bien, puisque lui-même avait eu à conduire la réforme en 2003, la CFDT à lépoque avait pris ses responsabilités. Là, cétait simple et clair en 2010, la totalité des syndicats je ne leur reproche pas me disait, pour les plus modérés, ce nest pas urgent et ce nest pas la bonne réforme. Pour les autres, il ny a pas besoin de réforme. On ma fait le reproche en disant : « Pourquoi vous navez pas conduit un dialogue ? » Mais pour dialoguer, il faut être deux ! Quand vous avez en face de vous des organisations qui disent lallongement de la durée de la vie, ça nexiste pas, il ny a pas nécessité de faire une réforme maintenant, plus tard. Plus tard, ça veut dire quoi ? Ça veut dire laisser à nos enfants les factures que nous naurions pas eu le courage de régler.
Il y a eu neuf manifestations nationales, certaines avec 2 ou 3 millions de manifestants. Je nai pas reculé dun centimètre lorsque les manifestations ont eu lieu. Pourquoi ? Ce nest pas par ego, bien sûr, cher Marc, cher Jean-Pierre. Parce que je me suis dit en moi-même, les manifestants qui manifestent, au fond, ils pensent que je ne cèderai pas. Je me suis dit si ça leur fait, si ça libère une pression de manifester, quils manifestent. Mais moi, si javais cédé, à ce moment-là, quest-ce qui se serait passé ? Je vous demande dy être attentifs. Imaginez la France sans la réforme des retraites qui apporte 22 milliards deuros au régime de retraite par solidarité et qui équilibre nos retraites, nos régimes de retraite en 2017, si nous ne lavions pas fait, aujourdhui, nous serions dans la situation de lEspagne, dans la situation des pays qui ont la crainte de ne pas voir leur dette financée.
Cest très simple. LEspagne, grand pays, après sept ans de socialisme, emprunte à un taux deux fois plus élevé que la France. LEspagne, pour financer sa dette, emprunte à 6 % ; la France, pour financer sa dette, emprunte à 2,85 %. Quel est le problème ? LEspagne avait promis en 2011 dêtre à 6 % de déficit, elle est à 8. La France, pour 2011, avait promis dêtre à 5,7 de déficit, elle est à 5,2. Ils payent deux fois plus cher que nous. La question qui est posée, on dira, mais oui, il est candidat, il dit du mal ! Non, non, non ! Cest trop sérieux pour faire de la politique politicienne, cest trop sérieux pour exagérer. Je rappelle simplement à votre intelligence, à votre capacité dobservation, lEspagne, ce nest pas loin, cest le pays dà côté. LEspagne, pendant des années, on la décrite comme le miracle de lEurope. Qui aujourdhui voudrait que la France soit dans la situation de la Grèce, du Portugal, de lIrlande ou même de lEspagne ? Voilà ce qui arrive à des pays qui ne prennent pas les décisions au moment où il faut les prendre.
Alors, après, la politique sen mêle ! Jentends des déclarations extraordinaires ! « Je mopposerai au marché ! » Ça impressionne. Ça impressionne. Pas comme on croit. Que sont les marchés ? Les marchés, ce sont des hommes, des femmes, des organismes qui prêtent de largent à ceux qui en ont besoin. Si vous ne voulez pas que les marchés aient de linfluence, vous dépensez moins, vous diminuez votre déficit et vous remboursez votre dette. Voilà la seule leçon. Si vous dépensez plus, si vous augmentez votre déficit et si vous augmentez votre dette, vous vous mettez dans la main des marchés. Voilà la situation, elle est très simple. On pourrait dire, oui, mais en 1981, vos amis à lépoque disaient la même chose ! Peut-être. Mais après 1981, il y a eu 1983, en 1983, le président MITTERRAND a changé du tout au tout. Ils sont passés à une politique dune rigueur extraordinaire. Parce que la France navait plus un centime. Vous savez la différence entre 1981 et 2012 ? Cest quen 1981, il a fallu deux ans pour payer laddition, en 2012, il ne faudrait que deux jours pour déclencher la crise de confiance. Voilà la vérité.
La troisième remarque que je voudrais faire, cest assez simple, la France a tous les atouts pour réussir. Je voudrais proposer à la France un nouveau modèle de croissance, un nouveau modèle social. Pour quon arrive à sinscrire dans le 21ème siècle, il nous faut faire un immense effort, immense, de formation, dinnovation, dinvestissement, de recherche. Et de regarder la situation telle quelle est, pas telle que nous souhaiterions quelle soit. Quels sont les problèmes de la France aujourdhui ? Trop de dépenses publiques, jai pris un engagement et je le tiendrai, nous serons à 0 % de déficit en 2016. Mais pour cela, je continuerai la politique de non remplacement dun fonctionnaire sur deux partant à la retraite, pas parce que je considère quun fonctionnaire, cest inutile, cest très utile un fonctionnaire, mais la France a embauché un million de fonctionnaires en plus entre 1990 et 2007. Il est peut-être venu le temps de diminuer le nombre demplois dans la fonction publique pour baisser les charges qui pèsent sur les emplois dans le secteur marchand !
Jai vu quon proposait dembaucher 61 000 fonctionnaires de plus. Mais y a-t-il un pays au monde qui, face à la succession de crises, se lance dans une politique pareille ? Aucun. Ce nest pas une affaire didéologie, cest juste une affaire de bon sens. Jai vu quil fallait remettre en cause la réforme des retraites parce que je lavais faite. Très bien. Mais qui paiera ? Cest vous. Parce que si vous ne voulez pas allonger la durée de cotisation, alors, ils augmenteront les cotisations payées par les salariés, merci pour le pouvoir dachat, ou les cotisations payées par les entreprises, merci pour laide aux délocalisations. Cest la vérité.
La France doit donc réduire ses dépenses, repenser le financement de son projet social, de son modèle social. Cest un sujet, on me dit, « nen parle pas trop, cest complexe » ! Je veux parler des vrais sujets. On ne va pas parler simplement des sujets qui ne concernent personne et qui nintéressent personne. La question du financement de notre protection sociale est posée. Aujourdhui, ce financement repose exclusivement sur le travail. Si nous augmentons le coût du travail dans notre pays, comment allez-vous retenir dans votre région, dans votre département les entreprises ? Si la récompense de rester en France pour produire, cest davoir un coût du travail plus cher, pourquoi voulez-vous quils restent ? Donc, jai voulu quon transfère une partie du financement de notre protection sociale sur la consommation et sur les importations.
A ceux qui me disent, « oui, mais augmenter la TVA, ce nest pas populaire » ! Certes. Mais alors quest-ce que vous dites aux ouvriers, comme ceux que jai vus aux Fonderies du Poitou, cher Jean-Pierre, cher Jean-Pierre ABELIN également, quest-ce que vous leur dites, quest-ce que vous leur proposez comme schéma ? Moi, je considère que cest une erreur de ne faire reposer lEurope que sur le consommateur. Parce quavant le consommateur, il y a lagriculteur, il y a le producteur et il y a lentrepreneur. Le jour où le consommateur, il est au chômage, il va consommer quoi ? Quest-ce quil va consommer ? Quest-ce quil lui restera ? Les Français sont friands de téléphones portables, décrans de télévision plats, dordinateurs. Il ny en a pas un seul qui est fabriqué, non seulement en France, mais sur le continent européen. Il est normal quils soient frappés par la TVA pour participer, à leur tour, au financement de notre modèle social. Dire cela, cest dire quelque chose qui est raisonnable.
Je pense aussi que nous avons un gigantesque effort de formation à engager et quil nous faut repenser les choses, je dis bien repenser les choses. Les chiffres sont impressionnants et vous devez les connaître. Chaque année, lEducation nationale, cest 12 millions de jeunes, denfants pour 1 million denseignants, mais chaque année, il y a 750 000 nouveaux jeunes qui arrivent, nouveaux enfants qui arrivent. Sur ces 750 000 les chiffres sont effrayants, mais ils sont les chiffres il y en a 100 000 de nos enfants qui se noient dans la classe, qui ny arrivent pas dans la classe, qui ont un problème particulier qui fait quun maître, soccupant deux au milieu de 20, 25 ou 30 autres, ils se noient, ils narrivent pas à suivre. Quest-ce que cest ? Cinq à 6 % sont dyslexiques, ça vous tombe dessus, aller suivre dans une classe quand vous avez de la dyslexie et que personne ne soccupe de vous, je veux dire de façon individualisée, vous ne pouvez pas. Dautres ont des problèmes familiaux, dautres ont des problèmes sociaux, dautres ont des problèmes psychologiques, bref il y en a 100 000 qui se noient.
Mes chers amis, mes chers compatriotes, ces 100 000, si on détecte leurs problèmes entre la maternelle et le primaire, disons au CP, on a une chance de les sortir de la situation dans laquelle ils se trouvent. Si on laisse le problème grandir, quon les fait passer au collège, puis au lycée, une partie de ces jeunes-là, vous les retrouverez dans la rue, exclus, pour certains, délinquants, ça coûtera beaucoup plus cher à la République. Je propose, je propose cette chose, que tous ces jeunes, on sen occupe parce que cest nos enfants et que leurs familles ne peuvent pas toujours sen occuper. Et quon donne le pouvoir aux maires m-a-i-r-e-s et aux directeurs décole de sentourer des spécialistes, avec un crédit de 2 000 euros par enfant, pour les accompagner, leur permettre de suivre dans la classe et quon se dise entre nous que pas un seul dentre eux ne doit quitter le primaire pour passer au secondaire tant quil ne sait pas lire, écrire et compter. Parce que quand on ne sait pas lire, écrire et compter, le collège, ça devient un enfer !
A ceux qui me disent que ça coûtera cher, je voudrais rappeler quun redoublement, cest 5 000 euros et que ces enfants quon peut aider et sortir de la situation où ils se trouvent au CP, imaginez après douze ans déchec de fond de la classe, de mauvaises notes, de sentiment dexclusion, de perte de confiance en eux, où est-ce quils en sont et quest-ce que la société peut en faire. Cest une très grande et nouvelle ambition que je propose pour notre Education nationale. Cest maintenant. On peut me dire : « Pourquoi ne lavez-vous pas fait à votre premier quinquennat ? » Ma réponse est très simple, jai considéré que ma priorité, cétait de réformer les universités. Cétait de faire lautonomie des universités. Et que lautre priorité, cétait de réformer la recherche pour rapprocher la recherche des universités. Rappelez-vous, les universités dégringolaient dannée en année dans les classements internationaux. Je me suis dit, même moi, cétait peut-être un peu gourmand daffronter à la fois le milieu universitaire, le milieu de la recherche et le milieu de lEducation nationale. Je me suis dit, en deux mandats, on peut peut-être faire ça !
Mais la vérité de tout ça, cest une discussion que jai avec mon ami Jean-Pierre RAFFARIN, on parle tous les deux et cest important, je crois dans la nécessité des corps intermédiaires et des syndicats. Mais je conteste une chose, je pense que lEducation nationale et lécole, ce nest pas la propriété des syndicats, cest laffaire des familles de France, pas des syndicats. Tu es de mon avis ? Je vais vous dire une chose, non, comprenez-moi bien ! Quand on parle du statut des enseignants, il est parfaitement normal quon en discute avec les organisations représentatives des enseignants. Ça ne me pose pas de problème. Mais je conteste lidée que les familles de France naient pas leur mot à dire sur lévolution de lécole de la République. Cest à vous de décider ! Cest vous qui êtes en jeu !
Mais je veux dire encore autre chose, malheureusement, dans toutes nos familles, on na pas que des enfants qui sont des bêtes à concours, Bac+18, voire plus si affinités. Je conteste lidée quil y aurait une seule voie de réussite, il y en a plusieurs. Moi, jai beaucoup de mes collaborateurs qui sont à Bac+22, qui ont tous fait lENA, Polytechnique ! Et puis, quand jen croise un qui na pas fait Polytechnique, je lui dis : « Mais cest un chagrin damour ou une maladie ? » Mais tous ne sont pas comme ça ! Dailleurs, moi-même, je ne lai pas fait. Ça ne ma pas empêché de devenir président de la République, après tout, en termes, ça vaut Bac+22 !
Mais quest-ce quon fait de nos enfants qui ne sont pas faits pour les études générales ou pour les études scolaires ? Moi, je veux que soit reconnu pour chacun dentre vous un droit à la formation. Je mexplique. La formation, cest la clé de tout. Le drame dans la vie, il nest pas de perdre son emploi. Le drame, cest la certitude de ne pas en trouver un autre. Il y a des catégories, il y a les jeunes qui ne sont pas faits pour les études longues. Il y a la mère de famille qui a passé quinze ans de sa vie à soccuper exclusivement de ses enfants, on ne va pas le lui reprocher, cest un choix. Puis, les enfants partant, cette mère de famille veut reprendre une activité professionnelle, mais elle a perdu la confiance en soi. Si la société ne laide pas à acquérir une formation professionnelle, quelle est sa chance de retrouver spontanément un emploi ? Pourtant, elle nest pas fichue, elle nest pas foutue ! Elle a consacré quinze ans de sa vie à ses enfants, les enfants volent de leurs propres ailes, souhaitent que leur mère ne sen occupe pas trop, ce moment de la vie où on passe sans transition de lenfant ravi que la mère vienne le chercher à lécole à lenfant, la rue dà côté, cest pour commencer, puisque, après, cest encore un peu plus loin ! Ou cet homme ou cette femme de 56 ou 57 ans, licencié(e) économique.
Lautre jour, à la télévision, je participais à une émission, assez longue, je voyais un reportage, toujours extraordinaire, rien nallait, je navais pas le sentiment dêtre en France, puis, à la fin, je me suis dit, tiens, cest la France ! On avait trouvé un chômeur qui avait envoyé 2 500 Curriculum Vitae. On lavait bien cherché et on avait fini par le trouver ! Mais cet homme peut même en envoyer 5 000 ! Manifestement, le problème nest pas là, il faut que le correspondant de Pôle Emploi le voit et dit on va faire un bilan de compétences et on va voir ce qui cloche. Sinon, vous imaginez ce que cest que de recevoir 2 500 lettres de refus ? A la fin, quelle image a-t-on de soi ? Je veux que cet homme puisse apprendre quelque chose. Donc, nous allons reconnaître à chacun un droit à la formation professionnelle. Mes chers amis, la formation professionnelle, cest 35 milliards deuros de dépenses par an et il y a 10 % des chômeurs qui sont en formation, 10 %. Quand vous êtes dans un grand groupe qui fait des milliards deuros de bénéfices et que vous voulez faire lINSEAD après HEC, vous avez tous les financements prévus, mais quand vous êtes dans le textile, que vous avez 57 ans, vous voulez apprendre un nouveau métier, permettez-moi de vous dire que vous ne trouverez aucune formation disponible ! Voilà la vérité et voilà linjustice, elle est là linjustice ! Cest que pour lessentiel largent de la formation professionnelle ne va pas à ceux qui en ont le plus besoin.
Je propose donc, jouons cartes sur table, droit à la formation professionnelle, quel que soit votre âge, quel que soit votre statut, quelle que soit votre région. Mais attention, cest un droit, en contrepartie, je dis deux choses, on vous fera choisir une formation professionnelle qualifiante, on la finance, cest-à-dire quau lieu dêtre rémunéré pour rester chez vous à attendre une hypothétique réponse à un Curriculum Vitae, vous serez rémunéré pour la formation que vous aurez acquise. Mais à la fin, je dis une chose, quand on a une formation qualifiante et quon vous propose un emploi qui correspond à cette formation qualifiante, vous navez pas le choix, vous êtes tenu daccepter loffre demploi quon vous propose ! Je passe mon temps à voir des chefs dentreprise, à voir des commerçants, à voir des artisans, des boulangers, à voir des artisans, des commerçants à Rungis, y compris dans certaines industries, y compris avant-hier encore pour le numérique, à voir des chefs dentreprise qui me disent : « On cherche des collaborateurs, on nen trouve pas ! » Dans un pays qui a 2,5 millions de chômeurs ! Cest donc bien quil y a un problème dadéquation entre la formation professionnelle et les offres demploi. Je dis, par ailleurs, sur le numérique, 70 000 offres demploi non pourvues, je souhaite la création dacadémies du numérique qui délivreraient un diplôme qui serait léquivalent dun Bac numérique. Il y a des jeunes qui ne sont pas faits pour les études scolaires et qui sont parfaitement faits pour travailler sur des ordinateurs dans ce monde nouveau quest le monde du numérique !
Les voies de la réussite peuvent être innombrables, naturellement ! Alors évidemment si ces jeunes vous leur demandez de passer un Bac S ! Enfin, je refais lhistoire. Bon, un jeune qui nest pas extrêmement attentif à lécole et dans la classe, ça peut arriver, qui nest pas spontanément porté sur lenseignement théorique, à qui on va dire pour pouvoir faire lordinateur dont il est passionné par ailleurs, il faut dabord passer le Bac S, comprendre lalgèbre, la géométrie et tout le reste, on risque davoir des mauvaises surprises ! En revanche, ce même jeune au lieu de lui faire faire le parcours du combattant par un chemin qui sera pour lui le chemin de léchec, si au lieu de valoriser se faiblesses on valorise ses qualités en lui disant « il y a des académies du numérique où à partir de lordinateur on va te montrer que tu as la confiance en toi et que tu as les ressources pour faire autre chose et que ça aboutira à un bac qui sera le bac numérique », je pense quà ce moment-là la République a fait le bon choix, le choix de la diversité, le choix de la souplesse et le choix du pragmatisme !
Alors là jai fait scandale parce que jai dit quil y avait une telle urgence que la décision serait prise avant la fin 2012. Naturellement, je discuterai avec les organisations syndicales et professionnelles mais, parlons clairs, moi je veux discuter pas pour discuter, je veux discuter pour avancer et pour faire. Si pour des raisons extraordinaires ou ordinaires les choses navançaient pas, je me tournerai vers le peuple français par la voie du référendum et je leur demanderai est-ce quils sont daccord avec cette réforme ! Il ny a pas de raison de confisquer le pouvoir sur un sujet de cette importance ! Ecoutez, la question « doit-on accepter ou pas une offre demploi qui correspond à sa formation ? » Cest une question qui concerne chaque Français, le droit à la formation professionnelle cest une question qui concerne chaque Français. Alors je voudrais en terminer avec vous en disant dans cette campagne je ne veux laisser dans lombre aucun sujet, je veux parler de limmigration et je veux parler de lEurope mais comme on nen parle pas jusquà présent assez, la question de limmigration, et dans cette région que je connais bien depuis longtemps à titre personnel comme à titre politique, la question je conteste cette espèce de chape de plomb qui a culpabilisé une partie de nos amis pendant des années qui faisait que quand quelquun à la tribune prononçait le mot « immigration » il était déjà catalogué dans les gens infréquentables ! Mais par qui ? Disons les choses comme elles sont, par une gauche caviar qui nhabite pas dans les quartiers où on souffre et par une gauche caviar qui scolarise ses enfants dans les écoles où il ny a aucun problème ! Voilà la vérité, elle est la vérité !
Donc je veux avec vous là encore mettre carte sur table, jamais je ne plaiderai le repliement de la France, jamais la fermeture de la France, moi je me bats pour la France forte, pas pour la France faible ! La France faible cest une France qui a peur, cest une France qui se referme, je noublie pas doù je viens, je sais qui je suis, je suis pour louverture, je connais lhistoire de France et la France sest grandie de cela et cest un atout pour nous ! Mais enfin regardons la situation telle quelle est, qui oserait me dire que la machine à intégrer de la République française fonctionne, qui oserait le dire ? Personne ! Et pourquoi la machine à intégrer de la République française qui a si bien marché ne fonctionne plus ? Pour une raison très simple, il faut avoir le courage de le dire, parce que quand on accueille plus de gens quon ne peut en accueillir il ny a pas assez de logements, il ny a pas assez demplois et dans nos écoles lécole ne peut plus faire son travail dintégration ! Dire cela cest être parfaitement cohérent avec les valeurs humanistes qui sont les nôtres, mais cest regarder la situation, cher Rachida, telle quelle est ! Et qui sont dailleurs, Rachida, les premiers à souffrir de cette situation ? Ce nest pas nous, ce nest pas moi, cest ceux que nous avons accueillis il y a quelques années qui font la queue pour obtenir un logement, qui doivent subir 26% de chômage et qui mettent leur enfants dans des écoles qui sont devenues ghettos parce que personne ne veut y mettre ses enfants, voilà la vérité, elle est là la vérité, elle nest pas ailleurs ! Donc dire dans cette campagne que va être notre politique migratoire pour les cinq années qui viennent mais cest un devoir, cest un devoir social ! Alors jai annoncé que pour refaire repartir la machine à intégrer on divisera par deux pour les cinq années qui viennent le nombre de gens quon accueille mais que par ailleurs pour maintenir léquilibre de nos comptes sociaux je ne peux pas dire aux Français « faites des efforts » et par ailleurs accepter une immigration qui ne serait motivée que par le seul attrait des prestations sociales françaises qui sont les plus généreuses dEurope ! Dire cela cest dire la vérité !
Vous voyez quand même, je vous rends attentifs, moi je ne vous demande pas davoir peur, je ne montre pas du doigt des gens quon doit détester, je pense que la différence est un facteur de richesse, je pense que la différence cest une grande force pour la France mais je dis simplement ceux quon accueille on doit les intégrer, si on ne les intègre pas ce nest pas la peine de les accueillir parce que sinon on fait grossir le problème jusquau moment où il deviendra insupportable ! Comment va-t-on faire ? Cest très simple, le regroupement familial est un droit mais faire le regroupement familial quand on na pas un logement décent ça na pas de sens parce que sa famille il faut bien quelle habite quelque part ! Faire le regroupement familial quand on na pas un salaire pour faire vivre sa famille ça na pas de sens parce que la famille il faut bien quelle vive ! Et enfin, je le dis, venir en France sans avoir avant appris le français et les valeurs de la République cela na aucun sens ! Et je précise dailleurs, mettez-vous à la place de cet enfant dune famille immigrée dont la mère ne parle pas un mot de français, qui est tenu enfermée à domicile par son mari, qui est incapable, la mère, de comprendre ce que va lui écrie lenseignant, le professeur de lenfant, quelle image cet enfant aura-t-il de lautorité de sa mère et de lautorité de ses parents ? Quelle image se fera-t-il de laccueil de la France ? Je dis dorénavant quand on voudra venir en France soit parce quon est marié avec un Français ou une Française, soit parce quon est au regroupement familial, on passera dans nos consulats avant de rentrer un examen pour montrer quon maîtrise le français et les valeurs de la République ! Et pour moi dont la responsabilité ce nest pas simplement de rassembler toute la famille, cest rassembler la France, jestime que ce discours de franchise, dhonnêteté, cest le seul discours qui permet de résoudre et de répondre aux problèmes et aux questions qui sont posés à la France.
Je veux employer la même franchise pour parler de lEurope, toute ma vie je me suis battu pour lidéal européen, jai toujours répondu oui à lEurope, toujours. Et pour moi lEurope cest sans doute le projet le plus extraordinaire que les hommes nont jamais inventé au service de la paix. Souvenez-vous les plus anciens ici dont je suis maintenant, il faut bien le dire, ça me fait plaisir, ça me fait plaisir, ça me fait plaisir, non, cest sympathique, cétait à peine suggéré mais votre réactivité ma fait plaisir ! Mais quand même, dans ma famille, mon grand-père qui ma élevé, je sais très bien ce quil pensait des Allemands, il a fait la Première Guerre et il a vécu la Seconde Guerre mondiale. Quand même souvenez-vous, ce nétait pas le Moyen-âge, cétait le siècle dernier, ce nétait pas le fin fond de lAfrique ou de lAsie, cétait lEurope, on sest battus, déchirés, affrontés en Europe au siècle dernier avec une sauvagerie quaucun autre continent ne pourrait égaler. La Shoah est une invention européenne, il faut quand même se souvenir de ça ! Et lEurope cest le génie de cette génération qui sest dit « mais, mon dieu, quest-ce quon peut faire pour que ça ne recommence pas ? » Cest ça lEurope ! Donc tout mon engagement politique cest de préserver lEurope et de préserver lamitié entre la France et lAllemagne. Parce que quand jentends des responsables politiques être germanophobes je me demande sils nont jamais dans leur vie ouvert un livre dhistoire, je me demande ! Parce quil y a la politique, disons il y a le journal puis il y a le livre, là on est dans le livre, on est dans le structurel, on doit sinterdire quand on est un homme dEtat, on doit sinterdire quel que mot que ce soit, cher Marc qui est à la Défense, qui puisse si peut que ce soit mettre en cause lamitié entre la France et lAllemagne, on nest pas les mêmes mais on doit converger parce quon sait ce quil y a au bout de la divergence entre nous, donc lEurope jy crois !
Mais lEurope nous lavons fait pour préserver la civilisation européenne, pas pour la détruire ! LEurope nous lavons fait pour être plus fort, pas pour être moins fort ! LEurope cest un idéal humaniste, ce nest pas une Europe passoire, ce nest pas une Europe technocratique, ce nest pas une Europe qui na aucune conviction ! Je veux prendre un certain nombre dexemples. Je crois dans les frontières, je veux expliquer cette idée qui peut paraitre paradoxale et pourtant elle est tellement vraie, pourquoi aimez-vous recevoir vos voisins ? Parce que vous pouvez fermer la porte de votre maison et que chez vous cest chez vous et que vous navez pas à défendre par la force chez vous parce quil y a un cadastre qui dit « ici cest chez vous » et vous pouvez tendre la main parce quil y a une frontière, un cadastre qui permet de tendre la main de lautre côté pour accueillir lautre. Si demain on conteste que chez vous ce soit chez vous, demain votre façon de recevoir votre voisin ne sera pas la même parce que ça ne sera pas un ami que vous recevrez ni un concurrent, cest ça la vérité de lhumanité, elle est là ! Les frontières ce ne sont pas des murs qui séparent, les frontières cest le sentiment dune communauté nationale dêtre protégée, quelle peut donc être apaisée parce que quand on se sent protégé on est apaisé, quand on est apaisé on ne va pas en guerre, on est amis ! Quand il y a des conflits, quand il y a la négation des frontières et la négation des identités, à ce moment-là chacun pour défendre un territoire qui ne lui est pas reconnu doit se battre, voilà ce que cest que la frontière. Et si vous regardez le monde daujourdhui, cest extrêmement intéressant, quels sont les pays qui gagnent ? Cest les pays qui ne tournent pas le dos à leur nation, la Chine, le Brésil, les Etats-Unis dAmérique, est-ce que vous entendez qui que ce soit chez eux dire la Nation ça na pas dimportance ? LEuropéen convaincu que je suis vous dit que cest un tort de tourner le dos à la nation française, cest la nation française et la civilisation européenne, les deux ensembles, pas lun ou lautre !
Je veux être plus précis avec vous - le public scande le prénom de Nicolas -, merci, je vais me faire attraper par Eric BESSON parce quil me dit toujours « laisse-les tapplaudir » et moi je veux tellement vous convaincre, comprenez-moi, comprenez-moi. Moi je fais cette campagne parce que jaime profondément mon pays et je crois dans mes idées, je veux vous convaincre, je ne veux pas venir servir un discours qui a été préparé par dautres, je veux défendre mes idées et je veux surtout en appeler à votre intelligence et à votre cur, pas simplement un réflexe, moyennant en quoi jai complètement perdu le fil de mon discours, merci Eric, comme il nest pas écrit ! Je parlais donc des frontières, cest extrêmement important de comprendre ça et la Nation, lEurope peut se construire sur les nations. La question de lidentité est absolument centrale, quand on sait doù lon vient et qui lon est, on na pas besoin dêtre agressif avec celui qui est différent. Au contraire, on lui apporte sa part de richesse et il vous apporte la part de la sienne. Quand on ne sait pas qui on est et doù on vient, ce quon voit avec un certain nombre de nos jeunes déracinés, à qui on na pas appris de quel côté de la Méditerranée ils étaient, quelle était leur part de culture, ce quils devaient garder, conserver, développer. Nous, vous savez, mes chers amis, nous venons de loin, même si vous nen avez pas toujours conscience, cest le pays de Victor HUGO ici, cest le pays de VOLTAIRE, cest le pays de PEGUY, cest le pays qui vient de loin, cest un pays qui est recouvert dun long manteau de cathédrales et déglises, cest un pays qui a des racines chrétiennes ! Et lorsquon nie cela, on nie lidentité de notre pays !
Je nai pas changé davis, Jean-Pierre, je le dis, je veux men expliquer devant vous, ce nest pas une question de prosélytisme pour une église ! Quand il y a eu le débat sur la Constitution européenne, fallait-il parler des racines chrétiennes de lEurope, je pense à la réflexion, je nai pas toujours pensé ça, mais que ce fut une erreur de ne pas inscrire les racines chrétiennes parce quune partie de nos concitoyens se sont dit se faisant que lEurope détruirait leur identité alors que lEurope la construirait différemment. Dire cela ne veut pas dire que je nie la part de nos compatriotes dorigine juive ou dorigine musulmane, ça veut dire simplement que sil ny avait pas eu les rois et lEglise, pendant 10 siècles la nation française ne ressemblerait pas à ce quelle est aujourdhui, cest une réalité, une réalité de bon sens et je ne comprends pas quon ait peur daffirmer cette réalité ! Jai dit pour lEurope que jexigeais la réciprocité mais je lexige, pourquoi ? Parce que je comprends quon impose à nos agriculteurs la traçabilité pour rassurer le consommateur, le bien-être animal parce quaprès tout cela compte dans notre civilisation, mais je ne peux pas accepter quon impose à nos agriculteurs des règles et que dans le même temps on accepte en Europe des produits venant de pays qui ne respectent aucune des règles que lon impose à nos agriculteurs, à nos producteurs ou à nos éleveurs ! Si cest mauvais pour le consommateur, alors arrêtons !
Il y a un tiers des fonds structurels européens, mon cher Bruno, un tiers, qui vont à des entreprises venant de pays où aucun marché public nest ouvert alors que la totalité des marchés publics européens sont ouverts ! Eh bien si dans un an lEurope na pas obtenu la réciprocité je demanderai que tous les marchés publics de lEtat et des collectivités territoriales soient réservés aux entreprises qui produiront sur le continent européen et pas ailleurs ! Pareil pour les PME, je souhaite que les élus que vous êtes, monsieur le Président, puissent réserver 20% de leurs marchés publics aux PME parce que si la règle cest toujours la règle du moins-disant, alors le plus gros propose le prix le plus petit, les plus petits disparaissent et au moment où les plus petits ont disparu, cest drôle, les prix recommencent à monter, ça ne peut pas fonctionner ainsi ! Ca ne peut pas fonctionner ainsi ! Et je dis à Hervé NOVELLI, mon ami, que je fais ainsi la synthèse entre les plus Européens dentre nous et les plus souverainistes, les plus libéraux ou les plus nationaux, il y a une synthèse à faire, elle est simple, je crois à la liberté du commerce mais je veux la réciprocité, je nai jamais vu que les libéraux ne souhaitaient pas à la réciprocité. Je crois à lEurope, à lEurope fortement mais je nai jamais vu que ceux qui portent lEurope dans leur cur avec un idéal humaniste veulent que lEurope soit une Europe passoire laissant rentrer nimporte qui nimporte comment et donnant ses marchés à des pays qui ne jouent pas le jeu de la concurrence !
Je veux terminer en vous disant un mot de la campagne électorale et de son esprit. Ah vous faites monter lattente alors ! Je veux dire deux, trois choses là-dessus. Moi je vais à cette campagne électorale en vérité, donc il y a des sujets qui sont tellement importants quils doivent être vus et traité au seul niveau possible, cest-à-dire celui de lintérêt général, lélection présidentielle ce nest pas nimporte quelle élection. Et dans la situation du monde, de lEurope, la situation de la France il faut de la solidité, il faut de la franchise et il faut du courage. Je sais parfaitement quun grand nombre dentre vous se posent la question de savoir ce que nous faisons de nos soldats dont nous sommes fiers de ce quils font en Afghanistan. Ce nest pas moi qui ai pris la décision denvoyer nos soldats en Afghanistan mais, que les choses soient claires, sans doute laurais-je prise parce que je ne veux pas que lAfghanistan soit un pays réceptacle de tous les terroristes du monde. Mais quand jentends que la France pourrait ne pas respecter sa parole, laisser tomber ses alliés et partir à la petite semaine simplement parce que ça ferait gagner quelques voix à lélection, alors je dis je ne suis pas daccord, la parole de la France cest lhonneur de la France, la France quittera lAfghanistan, ses soldats rentreront à la maison, nous le ferons dans lordre, dans la dignité et en accord avec nos alliés, les grandes démocraties du monde !
Je vois que monsieur HOLLANDE a parlé, il y a des choses qui sont trop graves pour quon en parle comme ça, a indiqué quil savait que les agences de notation allaient dégrader la France. Lagence de notation vient de répondre en indiquant quil nétait pas question de dégrader la France. Je comprends que monsieur HOLLANDE veuille gagner des voix mais je lui demande de ne pas gagner des voix sur lintérêt général de la France parce que la France est plus importante que nous, parce que la France cest plus fort que la campagne, parce que la France elle se respecte ! Cest très important, moi je me donne asse de mal pour ça, mes chers amis, cest très important que dans cette campagne au fond vous puissiez vous dire « voilà, on est avertis de ce qui va se passer, de ce que chacun veut, de la vérité de lhomme qui se présente et que le choix se fasse en toute vérité. Et dans cette campagne jirai jusquau bout de la campagne pour dire cela parce que jai confiance dans la lucidité des Français, jai confiance dans le bon sens de la France, jai confiance dans le courage de la France, jai confiance dans lunité de la France à des moments très importants de son histoire.
Alors, voyez-vous, plus que jamais ce qui va se passer dans une semaine et dans trois semaines au fond ça dépend de vous, vous qui êtes la majorité silencieuse, vous qui êtes le peuple de France, si vous êtes au rendez-vous, si vous considérez que lenjeu est à la hauteur de lintérêt de vos enfants et de vos familles, si vous pensez que ce qui se passe là, ce nest pas simplement une élection, cest un choix historique, si cette France silencieuse à qui on ne donne jamais la parole, cette France de cette région qui quand elle souffre ne se plaint pas parce quelle est fière, cette France de cette région qui quand elle nest pas daccord ne dit rien parce quelle na jamais rien cassé, parce quelle considère quon ne casse pas ce qui a été financé par le travail dun pays, si cette France-là, votre France, celle de vos familles, de vos amis, se dit « ce nest pas possible que des idées qui sont aussi éloignées des nôtres on prenne le risque dans la situation du monde et de lEurope de faire le mauvais choix », si vous décidez que cela nest pas possible alors à ce moment-là je vais vous dire une chose, il y a une vague qui montera des profondeurs du pays qui va surprendre tous les sondeurs, tous les observateurs, tous les journalistes, tous les médias, cette vague, cet événement, cette histoire, cest vous qui allez lécrire ! Ne vous laissez pas voler cette élection ! Rassemblez-vous ! Mobilisez-vous ! Battez-vous ! Et, oui, ce nest pas nous qui gagnerons, cest la France qui alors gagnera !
Vive la République et vive la France !
Source http://www.lafranceforte.fr, le 17 avril 2012
Cest un moment important de lhistoire de notre pays et je voudrais vous parler avec une certaine gravité. Il ne sagira pas, les 22 avril et 6 mai, de choisir un camp. Il ne sagira pas dun vote dhabitude. Il ne sagira pas dun vote de tradition. Il sagira de répondre à la seule question importante : Où voulons-nous que la France aille ? Nous sommes à un moment de lhistoire du monde et de lhistoire de lEurope où lavenir se joue. Nous sortons de quatre années de crise dune violence inouïe. Est-ce que nous en tirons des conclusions ou est-ce que nous faisons comme si la crise navait pas existé ? Est-ce que nous considérons que nous sommes seuls au monde ou est-ce que nous considérons que le monde existe ? Je suis président de la République depuis cinq ans, jai tout fait pour vous protéger de la crise. Mais jai une responsabilité : dire au pays, le choix que vous allez faire, cest un choix historique. Pour vous et pour vos enfants.
Ce choix, chacun doit le faire en connaissance de cause. Je vous disais que nous avions traversé quatre années de crise dune violence inouïe. Cest vrai, souvenez-vous, je vous avais promis, pas un seul parmi vous ne perdrait ses économies, son épargne. LEurope est passée au bord du gouffre. On ma reproché, lextrêmement sympathique et si modérée Ségolène ROYAL (huées dans la salle) ne vous donnez pas cette peine, ça va lui faire plaisir ! Dire quon parle delle, cest déjà une satisfaction ! mavait mis en cause fortement quand jai dit je prends lengagement devant les Français que pas une seule banque ne fera faillite. Ce nest pas pour défendre les banques, mes chers amis. Cest parce que si les banques avaient fait faillite, cest votre épargne qui aurait été perdue. Je nai pas voulu pour la France que vous vous retrouviez dans la situation quont connue certains pays avec les petits épargnants qui allaient faire la queue à la banque parce quils navaient plus confiance et quils avaient peur que largent quils avaient déposé, on ne le leur rende pas. Voilà la situation à laquelle nous avons été confrontés.
Dailleurs, les mêmes, si nous navions pas mis en uvre ce plan de sauvetage des banques et si une banque avait fait faillite, les mêmes nauraient pas eu de mots assez durs pour maccuser de ne pas avoir défendu les classes moyennes, les familles, les épargnants. Mieux que ça, ce plan na pas coûté un centime au contribuable. Puisque les banques ont remboursé avec intérêt la totalité de largent que lEtat leur avait prêté, ce qui a donné à larrivée pour le Trésor public un bénéfice de 2,4 milliards deuros, je vous le dis, car nous sommes le seul pays du monde où le plan de soutien aux banques a rapporté de largent au Trésor public.
Je vais prendre un autre exemple. Quand jai vu sabattre la succession de crises dune violence, encore une fois, inouïe, jamais on navait connu ça, parce que le monde avait connu depuis les années 30 des crises régionales, lAsie qui sécroule au début des années 90, mais les Etats-Unis marchent bien, les Etats-Unis qui ont des problèmes, mais lAsie fonctionne bien. Là, tout dun coup, on sest retrouvé avec la totalité du monde en crise économique, la totalité des secteurs en crise économique. Nonobstant la crise économique, il y avait en plus une crise financière où les placements de bon père de famille qui étaient le placement des prêts aux Etats sont devenus des sources dinquiétude, de stress et de risque. Jamais on navait vu ça.
Début 2010, lorsque je vois cette succession de crises, je me dis faisons très attention, si la France ne fait pas quelque chose de fort, elle peut être emportée. Je réunis nos parlementaires je les en remercie je leur dis, début 2010, bien avant tout cela, il ny a pas eu les agences de notation, les notes, il faut conduire la réforme des retraites. Nous sommes début 2010, personne ne nous y oblige. Moi, je vois les chiffres, 15,5 millions de retraités dun côté et les retraites, 2,5 millions de retraités qui ne sont pas payés ou plutôt qui sont payés parce que la Sécurité sociale, lassurance vieillesse va à la banque chercher un argent quelle na pas pour 1,5 millions de retraités. Voilà la situation.
Pardon de le dire, je naccepterai pas de prendre des leçons de ceux qui ont annoncé à la France en 1983 que la retraite à 60 ans était possible, alors quils navaient pas un centime pour financer la retraite à 60 ans, pas un centime. Où dailleurs chacun savait bien que diminuer de cinq années la durée de cotisation navait aucun sens dans un monde où, chaque année, vous gagnez un trimestre despérance de vie.
Nous avons fait la réforme des retraites, pas un syndicat ne ma soutenu. Jean-Pierre le sait bien, puisque lui-même avait eu à conduire la réforme en 2003, la CFDT à lépoque avait pris ses responsabilités. Là, cétait simple et clair en 2010, la totalité des syndicats je ne leur reproche pas me disait, pour les plus modérés, ce nest pas urgent et ce nest pas la bonne réforme. Pour les autres, il ny a pas besoin de réforme. On ma fait le reproche en disant : « Pourquoi vous navez pas conduit un dialogue ? » Mais pour dialoguer, il faut être deux ! Quand vous avez en face de vous des organisations qui disent lallongement de la durée de la vie, ça nexiste pas, il ny a pas nécessité de faire une réforme maintenant, plus tard. Plus tard, ça veut dire quoi ? Ça veut dire laisser à nos enfants les factures que nous naurions pas eu le courage de régler.
Il y a eu neuf manifestations nationales, certaines avec 2 ou 3 millions de manifestants. Je nai pas reculé dun centimètre lorsque les manifestations ont eu lieu. Pourquoi ? Ce nest pas par ego, bien sûr, cher Marc, cher Jean-Pierre. Parce que je me suis dit en moi-même, les manifestants qui manifestent, au fond, ils pensent que je ne cèderai pas. Je me suis dit si ça leur fait, si ça libère une pression de manifester, quils manifestent. Mais moi, si javais cédé, à ce moment-là, quest-ce qui se serait passé ? Je vous demande dy être attentifs. Imaginez la France sans la réforme des retraites qui apporte 22 milliards deuros au régime de retraite par solidarité et qui équilibre nos retraites, nos régimes de retraite en 2017, si nous ne lavions pas fait, aujourdhui, nous serions dans la situation de lEspagne, dans la situation des pays qui ont la crainte de ne pas voir leur dette financée.
Cest très simple. LEspagne, grand pays, après sept ans de socialisme, emprunte à un taux deux fois plus élevé que la France. LEspagne, pour financer sa dette, emprunte à 6 % ; la France, pour financer sa dette, emprunte à 2,85 %. Quel est le problème ? LEspagne avait promis en 2011 dêtre à 6 % de déficit, elle est à 8. La France, pour 2011, avait promis dêtre à 5,7 de déficit, elle est à 5,2. Ils payent deux fois plus cher que nous. La question qui est posée, on dira, mais oui, il est candidat, il dit du mal ! Non, non, non ! Cest trop sérieux pour faire de la politique politicienne, cest trop sérieux pour exagérer. Je rappelle simplement à votre intelligence, à votre capacité dobservation, lEspagne, ce nest pas loin, cest le pays dà côté. LEspagne, pendant des années, on la décrite comme le miracle de lEurope. Qui aujourdhui voudrait que la France soit dans la situation de la Grèce, du Portugal, de lIrlande ou même de lEspagne ? Voilà ce qui arrive à des pays qui ne prennent pas les décisions au moment où il faut les prendre.
Alors, après, la politique sen mêle ! Jentends des déclarations extraordinaires ! « Je mopposerai au marché ! » Ça impressionne. Ça impressionne. Pas comme on croit. Que sont les marchés ? Les marchés, ce sont des hommes, des femmes, des organismes qui prêtent de largent à ceux qui en ont besoin. Si vous ne voulez pas que les marchés aient de linfluence, vous dépensez moins, vous diminuez votre déficit et vous remboursez votre dette. Voilà la seule leçon. Si vous dépensez plus, si vous augmentez votre déficit et si vous augmentez votre dette, vous vous mettez dans la main des marchés. Voilà la situation, elle est très simple. On pourrait dire, oui, mais en 1981, vos amis à lépoque disaient la même chose ! Peut-être. Mais après 1981, il y a eu 1983, en 1983, le président MITTERRAND a changé du tout au tout. Ils sont passés à une politique dune rigueur extraordinaire. Parce que la France navait plus un centime. Vous savez la différence entre 1981 et 2012 ? Cest quen 1981, il a fallu deux ans pour payer laddition, en 2012, il ne faudrait que deux jours pour déclencher la crise de confiance. Voilà la vérité.
La troisième remarque que je voudrais faire, cest assez simple, la France a tous les atouts pour réussir. Je voudrais proposer à la France un nouveau modèle de croissance, un nouveau modèle social. Pour quon arrive à sinscrire dans le 21ème siècle, il nous faut faire un immense effort, immense, de formation, dinnovation, dinvestissement, de recherche. Et de regarder la situation telle quelle est, pas telle que nous souhaiterions quelle soit. Quels sont les problèmes de la France aujourdhui ? Trop de dépenses publiques, jai pris un engagement et je le tiendrai, nous serons à 0 % de déficit en 2016. Mais pour cela, je continuerai la politique de non remplacement dun fonctionnaire sur deux partant à la retraite, pas parce que je considère quun fonctionnaire, cest inutile, cest très utile un fonctionnaire, mais la France a embauché un million de fonctionnaires en plus entre 1990 et 2007. Il est peut-être venu le temps de diminuer le nombre demplois dans la fonction publique pour baisser les charges qui pèsent sur les emplois dans le secteur marchand !
Jai vu quon proposait dembaucher 61 000 fonctionnaires de plus. Mais y a-t-il un pays au monde qui, face à la succession de crises, se lance dans une politique pareille ? Aucun. Ce nest pas une affaire didéologie, cest juste une affaire de bon sens. Jai vu quil fallait remettre en cause la réforme des retraites parce que je lavais faite. Très bien. Mais qui paiera ? Cest vous. Parce que si vous ne voulez pas allonger la durée de cotisation, alors, ils augmenteront les cotisations payées par les salariés, merci pour le pouvoir dachat, ou les cotisations payées par les entreprises, merci pour laide aux délocalisations. Cest la vérité.
La France doit donc réduire ses dépenses, repenser le financement de son projet social, de son modèle social. Cest un sujet, on me dit, « nen parle pas trop, cest complexe » ! Je veux parler des vrais sujets. On ne va pas parler simplement des sujets qui ne concernent personne et qui nintéressent personne. La question du financement de notre protection sociale est posée. Aujourdhui, ce financement repose exclusivement sur le travail. Si nous augmentons le coût du travail dans notre pays, comment allez-vous retenir dans votre région, dans votre département les entreprises ? Si la récompense de rester en France pour produire, cest davoir un coût du travail plus cher, pourquoi voulez-vous quils restent ? Donc, jai voulu quon transfère une partie du financement de notre protection sociale sur la consommation et sur les importations.
A ceux qui me disent, « oui, mais augmenter la TVA, ce nest pas populaire » ! Certes. Mais alors quest-ce que vous dites aux ouvriers, comme ceux que jai vus aux Fonderies du Poitou, cher Jean-Pierre, cher Jean-Pierre ABELIN également, quest-ce que vous leur dites, quest-ce que vous leur proposez comme schéma ? Moi, je considère que cest une erreur de ne faire reposer lEurope que sur le consommateur. Parce quavant le consommateur, il y a lagriculteur, il y a le producteur et il y a lentrepreneur. Le jour où le consommateur, il est au chômage, il va consommer quoi ? Quest-ce quil va consommer ? Quest-ce quil lui restera ? Les Français sont friands de téléphones portables, décrans de télévision plats, dordinateurs. Il ny en a pas un seul qui est fabriqué, non seulement en France, mais sur le continent européen. Il est normal quils soient frappés par la TVA pour participer, à leur tour, au financement de notre modèle social. Dire cela, cest dire quelque chose qui est raisonnable.
Je pense aussi que nous avons un gigantesque effort de formation à engager et quil nous faut repenser les choses, je dis bien repenser les choses. Les chiffres sont impressionnants et vous devez les connaître. Chaque année, lEducation nationale, cest 12 millions de jeunes, denfants pour 1 million denseignants, mais chaque année, il y a 750 000 nouveaux jeunes qui arrivent, nouveaux enfants qui arrivent. Sur ces 750 000 les chiffres sont effrayants, mais ils sont les chiffres il y en a 100 000 de nos enfants qui se noient dans la classe, qui ny arrivent pas dans la classe, qui ont un problème particulier qui fait quun maître, soccupant deux au milieu de 20, 25 ou 30 autres, ils se noient, ils narrivent pas à suivre. Quest-ce que cest ? Cinq à 6 % sont dyslexiques, ça vous tombe dessus, aller suivre dans une classe quand vous avez de la dyslexie et que personne ne soccupe de vous, je veux dire de façon individualisée, vous ne pouvez pas. Dautres ont des problèmes familiaux, dautres ont des problèmes sociaux, dautres ont des problèmes psychologiques, bref il y en a 100 000 qui se noient.
Mes chers amis, mes chers compatriotes, ces 100 000, si on détecte leurs problèmes entre la maternelle et le primaire, disons au CP, on a une chance de les sortir de la situation dans laquelle ils se trouvent. Si on laisse le problème grandir, quon les fait passer au collège, puis au lycée, une partie de ces jeunes-là, vous les retrouverez dans la rue, exclus, pour certains, délinquants, ça coûtera beaucoup plus cher à la République. Je propose, je propose cette chose, que tous ces jeunes, on sen occupe parce que cest nos enfants et que leurs familles ne peuvent pas toujours sen occuper. Et quon donne le pouvoir aux maires m-a-i-r-e-s et aux directeurs décole de sentourer des spécialistes, avec un crédit de 2 000 euros par enfant, pour les accompagner, leur permettre de suivre dans la classe et quon se dise entre nous que pas un seul dentre eux ne doit quitter le primaire pour passer au secondaire tant quil ne sait pas lire, écrire et compter. Parce que quand on ne sait pas lire, écrire et compter, le collège, ça devient un enfer !
A ceux qui me disent que ça coûtera cher, je voudrais rappeler quun redoublement, cest 5 000 euros et que ces enfants quon peut aider et sortir de la situation où ils se trouvent au CP, imaginez après douze ans déchec de fond de la classe, de mauvaises notes, de sentiment dexclusion, de perte de confiance en eux, où est-ce quils en sont et quest-ce que la société peut en faire. Cest une très grande et nouvelle ambition que je propose pour notre Education nationale. Cest maintenant. On peut me dire : « Pourquoi ne lavez-vous pas fait à votre premier quinquennat ? » Ma réponse est très simple, jai considéré que ma priorité, cétait de réformer les universités. Cétait de faire lautonomie des universités. Et que lautre priorité, cétait de réformer la recherche pour rapprocher la recherche des universités. Rappelez-vous, les universités dégringolaient dannée en année dans les classements internationaux. Je me suis dit, même moi, cétait peut-être un peu gourmand daffronter à la fois le milieu universitaire, le milieu de la recherche et le milieu de lEducation nationale. Je me suis dit, en deux mandats, on peut peut-être faire ça !
Mais la vérité de tout ça, cest une discussion que jai avec mon ami Jean-Pierre RAFFARIN, on parle tous les deux et cest important, je crois dans la nécessité des corps intermédiaires et des syndicats. Mais je conteste une chose, je pense que lEducation nationale et lécole, ce nest pas la propriété des syndicats, cest laffaire des familles de France, pas des syndicats. Tu es de mon avis ? Je vais vous dire une chose, non, comprenez-moi bien ! Quand on parle du statut des enseignants, il est parfaitement normal quon en discute avec les organisations représentatives des enseignants. Ça ne me pose pas de problème. Mais je conteste lidée que les familles de France naient pas leur mot à dire sur lévolution de lécole de la République. Cest à vous de décider ! Cest vous qui êtes en jeu !
Mais je veux dire encore autre chose, malheureusement, dans toutes nos familles, on na pas que des enfants qui sont des bêtes à concours, Bac+18, voire plus si affinités. Je conteste lidée quil y aurait une seule voie de réussite, il y en a plusieurs. Moi, jai beaucoup de mes collaborateurs qui sont à Bac+22, qui ont tous fait lENA, Polytechnique ! Et puis, quand jen croise un qui na pas fait Polytechnique, je lui dis : « Mais cest un chagrin damour ou une maladie ? » Mais tous ne sont pas comme ça ! Dailleurs, moi-même, je ne lai pas fait. Ça ne ma pas empêché de devenir président de la République, après tout, en termes, ça vaut Bac+22 !
Mais quest-ce quon fait de nos enfants qui ne sont pas faits pour les études générales ou pour les études scolaires ? Moi, je veux que soit reconnu pour chacun dentre vous un droit à la formation. Je mexplique. La formation, cest la clé de tout. Le drame dans la vie, il nest pas de perdre son emploi. Le drame, cest la certitude de ne pas en trouver un autre. Il y a des catégories, il y a les jeunes qui ne sont pas faits pour les études longues. Il y a la mère de famille qui a passé quinze ans de sa vie à soccuper exclusivement de ses enfants, on ne va pas le lui reprocher, cest un choix. Puis, les enfants partant, cette mère de famille veut reprendre une activité professionnelle, mais elle a perdu la confiance en soi. Si la société ne laide pas à acquérir une formation professionnelle, quelle est sa chance de retrouver spontanément un emploi ? Pourtant, elle nest pas fichue, elle nest pas foutue ! Elle a consacré quinze ans de sa vie à ses enfants, les enfants volent de leurs propres ailes, souhaitent que leur mère ne sen occupe pas trop, ce moment de la vie où on passe sans transition de lenfant ravi que la mère vienne le chercher à lécole à lenfant, la rue dà côté, cest pour commencer, puisque, après, cest encore un peu plus loin ! Ou cet homme ou cette femme de 56 ou 57 ans, licencié(e) économique.
Lautre jour, à la télévision, je participais à une émission, assez longue, je voyais un reportage, toujours extraordinaire, rien nallait, je navais pas le sentiment dêtre en France, puis, à la fin, je me suis dit, tiens, cest la France ! On avait trouvé un chômeur qui avait envoyé 2 500 Curriculum Vitae. On lavait bien cherché et on avait fini par le trouver ! Mais cet homme peut même en envoyer 5 000 ! Manifestement, le problème nest pas là, il faut que le correspondant de Pôle Emploi le voit et dit on va faire un bilan de compétences et on va voir ce qui cloche. Sinon, vous imaginez ce que cest que de recevoir 2 500 lettres de refus ? A la fin, quelle image a-t-on de soi ? Je veux que cet homme puisse apprendre quelque chose. Donc, nous allons reconnaître à chacun un droit à la formation professionnelle. Mes chers amis, la formation professionnelle, cest 35 milliards deuros de dépenses par an et il y a 10 % des chômeurs qui sont en formation, 10 %. Quand vous êtes dans un grand groupe qui fait des milliards deuros de bénéfices et que vous voulez faire lINSEAD après HEC, vous avez tous les financements prévus, mais quand vous êtes dans le textile, que vous avez 57 ans, vous voulez apprendre un nouveau métier, permettez-moi de vous dire que vous ne trouverez aucune formation disponible ! Voilà la vérité et voilà linjustice, elle est là linjustice ! Cest que pour lessentiel largent de la formation professionnelle ne va pas à ceux qui en ont le plus besoin.
Je propose donc, jouons cartes sur table, droit à la formation professionnelle, quel que soit votre âge, quel que soit votre statut, quelle que soit votre région. Mais attention, cest un droit, en contrepartie, je dis deux choses, on vous fera choisir une formation professionnelle qualifiante, on la finance, cest-à-dire quau lieu dêtre rémunéré pour rester chez vous à attendre une hypothétique réponse à un Curriculum Vitae, vous serez rémunéré pour la formation que vous aurez acquise. Mais à la fin, je dis une chose, quand on a une formation qualifiante et quon vous propose un emploi qui correspond à cette formation qualifiante, vous navez pas le choix, vous êtes tenu daccepter loffre demploi quon vous propose ! Je passe mon temps à voir des chefs dentreprise, à voir des commerçants, à voir des artisans, des boulangers, à voir des artisans, des commerçants à Rungis, y compris dans certaines industries, y compris avant-hier encore pour le numérique, à voir des chefs dentreprise qui me disent : « On cherche des collaborateurs, on nen trouve pas ! » Dans un pays qui a 2,5 millions de chômeurs ! Cest donc bien quil y a un problème dadéquation entre la formation professionnelle et les offres demploi. Je dis, par ailleurs, sur le numérique, 70 000 offres demploi non pourvues, je souhaite la création dacadémies du numérique qui délivreraient un diplôme qui serait léquivalent dun Bac numérique. Il y a des jeunes qui ne sont pas faits pour les études scolaires et qui sont parfaitement faits pour travailler sur des ordinateurs dans ce monde nouveau quest le monde du numérique !
Les voies de la réussite peuvent être innombrables, naturellement ! Alors évidemment si ces jeunes vous leur demandez de passer un Bac S ! Enfin, je refais lhistoire. Bon, un jeune qui nest pas extrêmement attentif à lécole et dans la classe, ça peut arriver, qui nest pas spontanément porté sur lenseignement théorique, à qui on va dire pour pouvoir faire lordinateur dont il est passionné par ailleurs, il faut dabord passer le Bac S, comprendre lalgèbre, la géométrie et tout le reste, on risque davoir des mauvaises surprises ! En revanche, ce même jeune au lieu de lui faire faire le parcours du combattant par un chemin qui sera pour lui le chemin de léchec, si au lieu de valoriser se faiblesses on valorise ses qualités en lui disant « il y a des académies du numérique où à partir de lordinateur on va te montrer que tu as la confiance en toi et que tu as les ressources pour faire autre chose et que ça aboutira à un bac qui sera le bac numérique », je pense quà ce moment-là la République a fait le bon choix, le choix de la diversité, le choix de la souplesse et le choix du pragmatisme !
Alors là jai fait scandale parce que jai dit quil y avait une telle urgence que la décision serait prise avant la fin 2012. Naturellement, je discuterai avec les organisations syndicales et professionnelles mais, parlons clairs, moi je veux discuter pas pour discuter, je veux discuter pour avancer et pour faire. Si pour des raisons extraordinaires ou ordinaires les choses navançaient pas, je me tournerai vers le peuple français par la voie du référendum et je leur demanderai est-ce quils sont daccord avec cette réforme ! Il ny a pas de raison de confisquer le pouvoir sur un sujet de cette importance ! Ecoutez, la question « doit-on accepter ou pas une offre demploi qui correspond à sa formation ? » Cest une question qui concerne chaque Français, le droit à la formation professionnelle cest une question qui concerne chaque Français. Alors je voudrais en terminer avec vous en disant dans cette campagne je ne veux laisser dans lombre aucun sujet, je veux parler de limmigration et je veux parler de lEurope mais comme on nen parle pas jusquà présent assez, la question de limmigration, et dans cette région que je connais bien depuis longtemps à titre personnel comme à titre politique, la question je conteste cette espèce de chape de plomb qui a culpabilisé une partie de nos amis pendant des années qui faisait que quand quelquun à la tribune prononçait le mot « immigration » il était déjà catalogué dans les gens infréquentables ! Mais par qui ? Disons les choses comme elles sont, par une gauche caviar qui nhabite pas dans les quartiers où on souffre et par une gauche caviar qui scolarise ses enfants dans les écoles où il ny a aucun problème ! Voilà la vérité, elle est la vérité !
Donc je veux avec vous là encore mettre carte sur table, jamais je ne plaiderai le repliement de la France, jamais la fermeture de la France, moi je me bats pour la France forte, pas pour la France faible ! La France faible cest une France qui a peur, cest une France qui se referme, je noublie pas doù je viens, je sais qui je suis, je suis pour louverture, je connais lhistoire de France et la France sest grandie de cela et cest un atout pour nous ! Mais enfin regardons la situation telle quelle est, qui oserait me dire que la machine à intégrer de la République française fonctionne, qui oserait le dire ? Personne ! Et pourquoi la machine à intégrer de la République française qui a si bien marché ne fonctionne plus ? Pour une raison très simple, il faut avoir le courage de le dire, parce que quand on accueille plus de gens quon ne peut en accueillir il ny a pas assez de logements, il ny a pas assez demplois et dans nos écoles lécole ne peut plus faire son travail dintégration ! Dire cela cest être parfaitement cohérent avec les valeurs humanistes qui sont les nôtres, mais cest regarder la situation, cher Rachida, telle quelle est ! Et qui sont dailleurs, Rachida, les premiers à souffrir de cette situation ? Ce nest pas nous, ce nest pas moi, cest ceux que nous avons accueillis il y a quelques années qui font la queue pour obtenir un logement, qui doivent subir 26% de chômage et qui mettent leur enfants dans des écoles qui sont devenues ghettos parce que personne ne veut y mettre ses enfants, voilà la vérité, elle est là la vérité, elle nest pas ailleurs ! Donc dire dans cette campagne que va être notre politique migratoire pour les cinq années qui viennent mais cest un devoir, cest un devoir social ! Alors jai annoncé que pour refaire repartir la machine à intégrer on divisera par deux pour les cinq années qui viennent le nombre de gens quon accueille mais que par ailleurs pour maintenir léquilibre de nos comptes sociaux je ne peux pas dire aux Français « faites des efforts » et par ailleurs accepter une immigration qui ne serait motivée que par le seul attrait des prestations sociales françaises qui sont les plus généreuses dEurope ! Dire cela cest dire la vérité !
Vous voyez quand même, je vous rends attentifs, moi je ne vous demande pas davoir peur, je ne montre pas du doigt des gens quon doit détester, je pense que la différence est un facteur de richesse, je pense que la différence cest une grande force pour la France mais je dis simplement ceux quon accueille on doit les intégrer, si on ne les intègre pas ce nest pas la peine de les accueillir parce que sinon on fait grossir le problème jusquau moment où il deviendra insupportable ! Comment va-t-on faire ? Cest très simple, le regroupement familial est un droit mais faire le regroupement familial quand on na pas un logement décent ça na pas de sens parce que sa famille il faut bien quelle habite quelque part ! Faire le regroupement familial quand on na pas un salaire pour faire vivre sa famille ça na pas de sens parce que la famille il faut bien quelle vive ! Et enfin, je le dis, venir en France sans avoir avant appris le français et les valeurs de la République cela na aucun sens ! Et je précise dailleurs, mettez-vous à la place de cet enfant dune famille immigrée dont la mère ne parle pas un mot de français, qui est tenu enfermée à domicile par son mari, qui est incapable, la mère, de comprendre ce que va lui écrie lenseignant, le professeur de lenfant, quelle image cet enfant aura-t-il de lautorité de sa mère et de lautorité de ses parents ? Quelle image se fera-t-il de laccueil de la France ? Je dis dorénavant quand on voudra venir en France soit parce quon est marié avec un Français ou une Française, soit parce quon est au regroupement familial, on passera dans nos consulats avant de rentrer un examen pour montrer quon maîtrise le français et les valeurs de la République ! Et pour moi dont la responsabilité ce nest pas simplement de rassembler toute la famille, cest rassembler la France, jestime que ce discours de franchise, dhonnêteté, cest le seul discours qui permet de résoudre et de répondre aux problèmes et aux questions qui sont posés à la France.
Je veux employer la même franchise pour parler de lEurope, toute ma vie je me suis battu pour lidéal européen, jai toujours répondu oui à lEurope, toujours. Et pour moi lEurope cest sans doute le projet le plus extraordinaire que les hommes nont jamais inventé au service de la paix. Souvenez-vous les plus anciens ici dont je suis maintenant, il faut bien le dire, ça me fait plaisir, ça me fait plaisir, ça me fait plaisir, non, cest sympathique, cétait à peine suggéré mais votre réactivité ma fait plaisir ! Mais quand même, dans ma famille, mon grand-père qui ma élevé, je sais très bien ce quil pensait des Allemands, il a fait la Première Guerre et il a vécu la Seconde Guerre mondiale. Quand même souvenez-vous, ce nétait pas le Moyen-âge, cétait le siècle dernier, ce nétait pas le fin fond de lAfrique ou de lAsie, cétait lEurope, on sest battus, déchirés, affrontés en Europe au siècle dernier avec une sauvagerie quaucun autre continent ne pourrait égaler. La Shoah est une invention européenne, il faut quand même se souvenir de ça ! Et lEurope cest le génie de cette génération qui sest dit « mais, mon dieu, quest-ce quon peut faire pour que ça ne recommence pas ? » Cest ça lEurope ! Donc tout mon engagement politique cest de préserver lEurope et de préserver lamitié entre la France et lAllemagne. Parce que quand jentends des responsables politiques être germanophobes je me demande sils nont jamais dans leur vie ouvert un livre dhistoire, je me demande ! Parce quil y a la politique, disons il y a le journal puis il y a le livre, là on est dans le livre, on est dans le structurel, on doit sinterdire quand on est un homme dEtat, on doit sinterdire quel que mot que ce soit, cher Marc qui est à la Défense, qui puisse si peut que ce soit mettre en cause lamitié entre la France et lAllemagne, on nest pas les mêmes mais on doit converger parce quon sait ce quil y a au bout de la divergence entre nous, donc lEurope jy crois !
Mais lEurope nous lavons fait pour préserver la civilisation européenne, pas pour la détruire ! LEurope nous lavons fait pour être plus fort, pas pour être moins fort ! LEurope cest un idéal humaniste, ce nest pas une Europe passoire, ce nest pas une Europe technocratique, ce nest pas une Europe qui na aucune conviction ! Je veux prendre un certain nombre dexemples. Je crois dans les frontières, je veux expliquer cette idée qui peut paraitre paradoxale et pourtant elle est tellement vraie, pourquoi aimez-vous recevoir vos voisins ? Parce que vous pouvez fermer la porte de votre maison et que chez vous cest chez vous et que vous navez pas à défendre par la force chez vous parce quil y a un cadastre qui dit « ici cest chez vous » et vous pouvez tendre la main parce quil y a une frontière, un cadastre qui permet de tendre la main de lautre côté pour accueillir lautre. Si demain on conteste que chez vous ce soit chez vous, demain votre façon de recevoir votre voisin ne sera pas la même parce que ça ne sera pas un ami que vous recevrez ni un concurrent, cest ça la vérité de lhumanité, elle est là ! Les frontières ce ne sont pas des murs qui séparent, les frontières cest le sentiment dune communauté nationale dêtre protégée, quelle peut donc être apaisée parce que quand on se sent protégé on est apaisé, quand on est apaisé on ne va pas en guerre, on est amis ! Quand il y a des conflits, quand il y a la négation des frontières et la négation des identités, à ce moment-là chacun pour défendre un territoire qui ne lui est pas reconnu doit se battre, voilà ce que cest que la frontière. Et si vous regardez le monde daujourdhui, cest extrêmement intéressant, quels sont les pays qui gagnent ? Cest les pays qui ne tournent pas le dos à leur nation, la Chine, le Brésil, les Etats-Unis dAmérique, est-ce que vous entendez qui que ce soit chez eux dire la Nation ça na pas dimportance ? LEuropéen convaincu que je suis vous dit que cest un tort de tourner le dos à la nation française, cest la nation française et la civilisation européenne, les deux ensembles, pas lun ou lautre !
Je veux être plus précis avec vous - le public scande le prénom de Nicolas -, merci, je vais me faire attraper par Eric BESSON parce quil me dit toujours « laisse-les tapplaudir » et moi je veux tellement vous convaincre, comprenez-moi, comprenez-moi. Moi je fais cette campagne parce que jaime profondément mon pays et je crois dans mes idées, je veux vous convaincre, je ne veux pas venir servir un discours qui a été préparé par dautres, je veux défendre mes idées et je veux surtout en appeler à votre intelligence et à votre cur, pas simplement un réflexe, moyennant en quoi jai complètement perdu le fil de mon discours, merci Eric, comme il nest pas écrit ! Je parlais donc des frontières, cest extrêmement important de comprendre ça et la Nation, lEurope peut se construire sur les nations. La question de lidentité est absolument centrale, quand on sait doù lon vient et qui lon est, on na pas besoin dêtre agressif avec celui qui est différent. Au contraire, on lui apporte sa part de richesse et il vous apporte la part de la sienne. Quand on ne sait pas qui on est et doù on vient, ce quon voit avec un certain nombre de nos jeunes déracinés, à qui on na pas appris de quel côté de la Méditerranée ils étaient, quelle était leur part de culture, ce quils devaient garder, conserver, développer. Nous, vous savez, mes chers amis, nous venons de loin, même si vous nen avez pas toujours conscience, cest le pays de Victor HUGO ici, cest le pays de VOLTAIRE, cest le pays de PEGUY, cest le pays qui vient de loin, cest un pays qui est recouvert dun long manteau de cathédrales et déglises, cest un pays qui a des racines chrétiennes ! Et lorsquon nie cela, on nie lidentité de notre pays !
Je nai pas changé davis, Jean-Pierre, je le dis, je veux men expliquer devant vous, ce nest pas une question de prosélytisme pour une église ! Quand il y a eu le débat sur la Constitution européenne, fallait-il parler des racines chrétiennes de lEurope, je pense à la réflexion, je nai pas toujours pensé ça, mais que ce fut une erreur de ne pas inscrire les racines chrétiennes parce quune partie de nos concitoyens se sont dit se faisant que lEurope détruirait leur identité alors que lEurope la construirait différemment. Dire cela ne veut pas dire que je nie la part de nos compatriotes dorigine juive ou dorigine musulmane, ça veut dire simplement que sil ny avait pas eu les rois et lEglise, pendant 10 siècles la nation française ne ressemblerait pas à ce quelle est aujourdhui, cest une réalité, une réalité de bon sens et je ne comprends pas quon ait peur daffirmer cette réalité ! Jai dit pour lEurope que jexigeais la réciprocité mais je lexige, pourquoi ? Parce que je comprends quon impose à nos agriculteurs la traçabilité pour rassurer le consommateur, le bien-être animal parce quaprès tout cela compte dans notre civilisation, mais je ne peux pas accepter quon impose à nos agriculteurs des règles et que dans le même temps on accepte en Europe des produits venant de pays qui ne respectent aucune des règles que lon impose à nos agriculteurs, à nos producteurs ou à nos éleveurs ! Si cest mauvais pour le consommateur, alors arrêtons !
Il y a un tiers des fonds structurels européens, mon cher Bruno, un tiers, qui vont à des entreprises venant de pays où aucun marché public nest ouvert alors que la totalité des marchés publics européens sont ouverts ! Eh bien si dans un an lEurope na pas obtenu la réciprocité je demanderai que tous les marchés publics de lEtat et des collectivités territoriales soient réservés aux entreprises qui produiront sur le continent européen et pas ailleurs ! Pareil pour les PME, je souhaite que les élus que vous êtes, monsieur le Président, puissent réserver 20% de leurs marchés publics aux PME parce que si la règle cest toujours la règle du moins-disant, alors le plus gros propose le prix le plus petit, les plus petits disparaissent et au moment où les plus petits ont disparu, cest drôle, les prix recommencent à monter, ça ne peut pas fonctionner ainsi ! Ca ne peut pas fonctionner ainsi ! Et je dis à Hervé NOVELLI, mon ami, que je fais ainsi la synthèse entre les plus Européens dentre nous et les plus souverainistes, les plus libéraux ou les plus nationaux, il y a une synthèse à faire, elle est simple, je crois à la liberté du commerce mais je veux la réciprocité, je nai jamais vu que les libéraux ne souhaitaient pas à la réciprocité. Je crois à lEurope, à lEurope fortement mais je nai jamais vu que ceux qui portent lEurope dans leur cur avec un idéal humaniste veulent que lEurope soit une Europe passoire laissant rentrer nimporte qui nimporte comment et donnant ses marchés à des pays qui ne jouent pas le jeu de la concurrence !
Je veux terminer en vous disant un mot de la campagne électorale et de son esprit. Ah vous faites monter lattente alors ! Je veux dire deux, trois choses là-dessus. Moi je vais à cette campagne électorale en vérité, donc il y a des sujets qui sont tellement importants quils doivent être vus et traité au seul niveau possible, cest-à-dire celui de lintérêt général, lélection présidentielle ce nest pas nimporte quelle élection. Et dans la situation du monde, de lEurope, la situation de la France il faut de la solidité, il faut de la franchise et il faut du courage. Je sais parfaitement quun grand nombre dentre vous se posent la question de savoir ce que nous faisons de nos soldats dont nous sommes fiers de ce quils font en Afghanistan. Ce nest pas moi qui ai pris la décision denvoyer nos soldats en Afghanistan mais, que les choses soient claires, sans doute laurais-je prise parce que je ne veux pas que lAfghanistan soit un pays réceptacle de tous les terroristes du monde. Mais quand jentends que la France pourrait ne pas respecter sa parole, laisser tomber ses alliés et partir à la petite semaine simplement parce que ça ferait gagner quelques voix à lélection, alors je dis je ne suis pas daccord, la parole de la France cest lhonneur de la France, la France quittera lAfghanistan, ses soldats rentreront à la maison, nous le ferons dans lordre, dans la dignité et en accord avec nos alliés, les grandes démocraties du monde !
Je vois que monsieur HOLLANDE a parlé, il y a des choses qui sont trop graves pour quon en parle comme ça, a indiqué quil savait que les agences de notation allaient dégrader la France. Lagence de notation vient de répondre en indiquant quil nétait pas question de dégrader la France. Je comprends que monsieur HOLLANDE veuille gagner des voix mais je lui demande de ne pas gagner des voix sur lintérêt général de la France parce que la France est plus importante que nous, parce que la France cest plus fort que la campagne, parce que la France elle se respecte ! Cest très important, moi je me donne asse de mal pour ça, mes chers amis, cest très important que dans cette campagne au fond vous puissiez vous dire « voilà, on est avertis de ce qui va se passer, de ce que chacun veut, de la vérité de lhomme qui se présente et que le choix se fasse en toute vérité. Et dans cette campagne jirai jusquau bout de la campagne pour dire cela parce que jai confiance dans la lucidité des Français, jai confiance dans le bon sens de la France, jai confiance dans le courage de la France, jai confiance dans lunité de la France à des moments très importants de son histoire.
Alors, voyez-vous, plus que jamais ce qui va se passer dans une semaine et dans trois semaines au fond ça dépend de vous, vous qui êtes la majorité silencieuse, vous qui êtes le peuple de France, si vous êtes au rendez-vous, si vous considérez que lenjeu est à la hauteur de lintérêt de vos enfants et de vos familles, si vous pensez que ce qui se passe là, ce nest pas simplement une élection, cest un choix historique, si cette France silencieuse à qui on ne donne jamais la parole, cette France de cette région qui quand elle souffre ne se plaint pas parce quelle est fière, cette France de cette région qui quand elle nest pas daccord ne dit rien parce quelle na jamais rien cassé, parce quelle considère quon ne casse pas ce qui a été financé par le travail dun pays, si cette France-là, votre France, celle de vos familles, de vos amis, se dit « ce nest pas possible que des idées qui sont aussi éloignées des nôtres on prenne le risque dans la situation du monde et de lEurope de faire le mauvais choix », si vous décidez que cela nest pas possible alors à ce moment-là je vais vous dire une chose, il y a une vague qui montera des profondeurs du pays qui va surprendre tous les sondeurs, tous les observateurs, tous les journalistes, tous les médias, cette vague, cet événement, cette histoire, cest vous qui allez lécrire ! Ne vous laissez pas voler cette élection ! Rassemblez-vous ! Mobilisez-vous ! Battez-vous ! Et, oui, ce nest pas nous qui gagnerons, cest la France qui alors gagnera !
Vive la République et vive la France !
Source http://www.lafranceforte.fr, le 17 avril 2012