Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais vous souhaiter la bienvenue au ministère des Affaires étrangères et européennes de la France.
Depuis plus dun an, la France se mobilise pour que le peuple syrien, qui combat courageusement pour lavènement dune authentique démocratie en Syrie, cesse de subir la répression systématique qui est menée par le régime de Bachar Al Assad. Plus de 10.000 morts, plus de 44.000 réfugiés dans les pays voisins et 1.5 millions de Syriens qui ont besoin dune aide humanitaire, tel est le triste bilan de la répression criminelle du régime syrien.
Nous avons réussi à surmonter ces derniers mois le blocage du Conseil de sécurité en exprimant autour du groupe des amis du peuple syrien le large consensus de la communauté internationale sur la crise syrienne et son soutien aux efforts de la Ligue arabe. Ces efforts sont aujourdhui portés par Kofi Annan, lenvoyé conjoint du Secrétaire général des Nations unies et de la Ligue arabe, qui semploie à mettre fin aux violences et à engager une transition politique en Syrie. Nous devons soutenir ces efforts et le processus de mise en place dune mission des Nations unies.
Lenvoi de premiers observateurs des Nations unies, mandatés par la résolution 2042 adoptée avec le soutien de la Russie et de la Chine, permettra à ce dernier de disposer de rapports indiscutables. Nous serons intransigeants quant à la liberté daction des observateurs et à la mise en uvre intégrale des obligations de cessez-le-feu.
Parallèlement, nous devons maintenir la pression sur le régime syrien. Cela passe par le renforcement des sanctions, qui ont un impact sur les autorités syriennes.
Après deux conférences du groupe des amis du peuple syrien qui ont rassemblé plus de 80 pays, à Tunis puis à Istanbul, nous voici aujourdhui réunis pour exprimer, une fois encore, notre volonté commune de maintenir la pression sur un régime qui a prouvé quil ne reculerait devant rien pour rester au pouvoir.
Avec nos partenaires européens, représentés aujourdhui par le service européen pour laction extérieure, nous avons pris de nombreuses mesures pour accentuer la pression sur le régime syrien à mesure que la répression se poursuivait. La Ligue arabe sest engagée dans la même voie ainsi que lensemble des pays représentés aujourdhui.
Vous tous ici réunis, vous avez répondu à lappel lancé par le groupe des amis à Tunis puis à Istanbul et vous avez mis en uvre des sanctions.
Notre rencontre est en soi un message : le régime syrien doit comprendre quil ne peut continuer impunément à poursuivre la répression et refuser la transition politique prévue par le plan Annan et attendue par les Syriens.
Les autorités syriennes nous ont trop habitués aux manuvres, aux mensonges, aux manipulations pour que nous relâchions notre vigilance. Je constate quà peine entré en vigueur, le fragile cessez-le-feu a déjà été mis à mal par les autorités syriennes, comme lillustre la poursuite de bombardements meurtriers sur la ville de Homs au cours du week-end. Nous jugerons les autorités syriennes non pas à leurs paroles mais à leurs actes. Tout manquement devra faire lobjet dune réaction ferme et rapide du Conseil de sécurité.
Au-delà des prises de position politiques, au-delà de nos efforts sans relâche au sein des enceintes régionales et onusiennes pour accentuer lisolement diplomatique du régime syrien et dénoncer ses crimes, nous devons continuer à cibler les acteurs de la répression et à faire obstacle à son financement.
Les sanctions sont un instrument particulièrement efficace pour priver le régime syrien des ressources quil utilise pour financer les milices - les funestes escadrons de la mort des chabbiha - et se fournir en armes.
Elles constituent aussi, lorsquelles ciblent des personnes, à travers des gels davoirs ou des restrictions de visas, un message politique fort : lUnion européenne a placé, dès le début de la crise, le président syrien Bachar Al Assad sur les listes des personnalités sanctionnées, parce quil est le responsable en chef de la répression. Depuis, ce sont plus de 150 personnes et entités qui y figurent : elles sont ainsi clairement identifiées comme ayant une responsabilité dans la mise en uvre de la politique répressive du régime.
Les mesures restrictives européennes ont aussi une valeur dissuasive : la possibilité pour des personnalités sanctionnées dêtre retirées des listes est un message adressé aux milieux daffaires pour quils se désolidarisent de ce régime.
Limpact des mesures sectorielles est très net : lembargo sur les armes et les équipements de maintien de lordre, sur les exportations de pétrole en provenance de Syrie, les mesures visant les secteurs bancaire et financier, notamment le gel des avoirs de la Banque centrale syrienne, ont asséché la rente pétrolière et plus privé lÉtat syrien de précieuses ressources accaparées par le clan au pouvoir et mobilisées au service de la répression.
Nous savons que les autorités syriennes, dont les réserves financières ont, selon nos informations, été réduites de moitié, continuent à chercher activement des voies alternatives pour parer à ces sanctions. Certains pays affichent sans ambiguïté leur soutien au régime syrien, dautres lui offrent des marchés de substitution de manière plus ou moins directe.
Nous devons réagir à ces manuvres. Cest en mutualisant nos efforts et en échangeant des informations sur la mise en uvre effective des sanctions que nous parviendrons, ensemble, à contribuer efficacement à laffaiblissement dun régime qui assoit sa légitimité sur la peur, la propagande et la manipulation.
Je souhaite que les travaux de notre groupe soient fructueux et constructifs et je voudrais remercier le Maroc et le Service européen daction extérieure davoir bien voulu co-présider cette réunion inaugurale.
Je forme le vu quau fil de ses prochaines rencontres un nombre de plus en plus grand de pays se joignent à ce groupe pour contribuer à cet effort collectif au service des aspirations du peuple syrien, en espérant que nous pourrons bientôt nous retrouver à nouveau pour contribuer cette fois-ci au développement économique dune Syrie démocratique.
Enfin, à loccasion de la fête nationale syrienne, je voudrais adresser à tous les Syriens, aux représentants du Conseil national syrien ici présents, qui donnent au monde une leçon de courage depuis plus dun an, un message damitié, de solidarité et despoir. Soyez assurés que la communauté internationale restera mobilisée à vos côtés pour quadvienne une Syrie libre et démocratique.
Je voudrais à nouveau vous remercier de votre présence, de votre écoute et vous demander de mexcuser de ne pas pouvoir assister personnellement à la suite de vos travaux. Le directeur dAfrique du nord et du Moyen-Orient, M. Patrice Paoli, représente ici la France et je remercie à nouveau les co-présidents marocain et européen de leur présence. Je vous souhaite des travaux fructueux.
Merci à tous.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 avril 2012
Je voudrais vous souhaiter la bienvenue au ministère des Affaires étrangères et européennes de la France.
Depuis plus dun an, la France se mobilise pour que le peuple syrien, qui combat courageusement pour lavènement dune authentique démocratie en Syrie, cesse de subir la répression systématique qui est menée par le régime de Bachar Al Assad. Plus de 10.000 morts, plus de 44.000 réfugiés dans les pays voisins et 1.5 millions de Syriens qui ont besoin dune aide humanitaire, tel est le triste bilan de la répression criminelle du régime syrien.
Nous avons réussi à surmonter ces derniers mois le blocage du Conseil de sécurité en exprimant autour du groupe des amis du peuple syrien le large consensus de la communauté internationale sur la crise syrienne et son soutien aux efforts de la Ligue arabe. Ces efforts sont aujourdhui portés par Kofi Annan, lenvoyé conjoint du Secrétaire général des Nations unies et de la Ligue arabe, qui semploie à mettre fin aux violences et à engager une transition politique en Syrie. Nous devons soutenir ces efforts et le processus de mise en place dune mission des Nations unies.
Lenvoi de premiers observateurs des Nations unies, mandatés par la résolution 2042 adoptée avec le soutien de la Russie et de la Chine, permettra à ce dernier de disposer de rapports indiscutables. Nous serons intransigeants quant à la liberté daction des observateurs et à la mise en uvre intégrale des obligations de cessez-le-feu.
Parallèlement, nous devons maintenir la pression sur le régime syrien. Cela passe par le renforcement des sanctions, qui ont un impact sur les autorités syriennes.
Après deux conférences du groupe des amis du peuple syrien qui ont rassemblé plus de 80 pays, à Tunis puis à Istanbul, nous voici aujourdhui réunis pour exprimer, une fois encore, notre volonté commune de maintenir la pression sur un régime qui a prouvé quil ne reculerait devant rien pour rester au pouvoir.
Avec nos partenaires européens, représentés aujourdhui par le service européen pour laction extérieure, nous avons pris de nombreuses mesures pour accentuer la pression sur le régime syrien à mesure que la répression se poursuivait. La Ligue arabe sest engagée dans la même voie ainsi que lensemble des pays représentés aujourdhui.
Vous tous ici réunis, vous avez répondu à lappel lancé par le groupe des amis à Tunis puis à Istanbul et vous avez mis en uvre des sanctions.
Notre rencontre est en soi un message : le régime syrien doit comprendre quil ne peut continuer impunément à poursuivre la répression et refuser la transition politique prévue par le plan Annan et attendue par les Syriens.
Les autorités syriennes nous ont trop habitués aux manuvres, aux mensonges, aux manipulations pour que nous relâchions notre vigilance. Je constate quà peine entré en vigueur, le fragile cessez-le-feu a déjà été mis à mal par les autorités syriennes, comme lillustre la poursuite de bombardements meurtriers sur la ville de Homs au cours du week-end. Nous jugerons les autorités syriennes non pas à leurs paroles mais à leurs actes. Tout manquement devra faire lobjet dune réaction ferme et rapide du Conseil de sécurité.
Au-delà des prises de position politiques, au-delà de nos efforts sans relâche au sein des enceintes régionales et onusiennes pour accentuer lisolement diplomatique du régime syrien et dénoncer ses crimes, nous devons continuer à cibler les acteurs de la répression et à faire obstacle à son financement.
Les sanctions sont un instrument particulièrement efficace pour priver le régime syrien des ressources quil utilise pour financer les milices - les funestes escadrons de la mort des chabbiha - et se fournir en armes.
Elles constituent aussi, lorsquelles ciblent des personnes, à travers des gels davoirs ou des restrictions de visas, un message politique fort : lUnion européenne a placé, dès le début de la crise, le président syrien Bachar Al Assad sur les listes des personnalités sanctionnées, parce quil est le responsable en chef de la répression. Depuis, ce sont plus de 150 personnes et entités qui y figurent : elles sont ainsi clairement identifiées comme ayant une responsabilité dans la mise en uvre de la politique répressive du régime.
Les mesures restrictives européennes ont aussi une valeur dissuasive : la possibilité pour des personnalités sanctionnées dêtre retirées des listes est un message adressé aux milieux daffaires pour quils se désolidarisent de ce régime.
Limpact des mesures sectorielles est très net : lembargo sur les armes et les équipements de maintien de lordre, sur les exportations de pétrole en provenance de Syrie, les mesures visant les secteurs bancaire et financier, notamment le gel des avoirs de la Banque centrale syrienne, ont asséché la rente pétrolière et plus privé lÉtat syrien de précieuses ressources accaparées par le clan au pouvoir et mobilisées au service de la répression.
Nous savons que les autorités syriennes, dont les réserves financières ont, selon nos informations, été réduites de moitié, continuent à chercher activement des voies alternatives pour parer à ces sanctions. Certains pays affichent sans ambiguïté leur soutien au régime syrien, dautres lui offrent des marchés de substitution de manière plus ou moins directe.
Nous devons réagir à ces manuvres. Cest en mutualisant nos efforts et en échangeant des informations sur la mise en uvre effective des sanctions que nous parviendrons, ensemble, à contribuer efficacement à laffaiblissement dun régime qui assoit sa légitimité sur la peur, la propagande et la manipulation.
Je souhaite que les travaux de notre groupe soient fructueux et constructifs et je voudrais remercier le Maroc et le Service européen daction extérieure davoir bien voulu co-présider cette réunion inaugurale.
Je forme le vu quau fil de ses prochaines rencontres un nombre de plus en plus grand de pays se joignent à ce groupe pour contribuer à cet effort collectif au service des aspirations du peuple syrien, en espérant que nous pourrons bientôt nous retrouver à nouveau pour contribuer cette fois-ci au développement économique dune Syrie démocratique.
Enfin, à loccasion de la fête nationale syrienne, je voudrais adresser à tous les Syriens, aux représentants du Conseil national syrien ici présents, qui donnent au monde une leçon de courage depuis plus dun an, un message damitié, de solidarité et despoir. Soyez assurés que la communauté internationale restera mobilisée à vos côtés pour quadvienne une Syrie libre et démocratique.
Je voudrais à nouveau vous remercier de votre présence, de votre écoute et vous demander de mexcuser de ne pas pouvoir assister personnellement à la suite de vos travaux. Le directeur dAfrique du nord et du Moyen-Orient, M. Patrice Paoli, représente ici la France et je remercie à nouveau les co-présidents marocain et européen de leur présence. Je vous souhaite des travaux fructueux.
Merci à tous.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 avril 2012