Texte intégral
Q - Merci de nous réserver votre première interview en tant que ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des Français de létranger et de la Francophonie. On va commencer par les Français de létranger. Pourquoi ? Parce quils votent depuis une semaine maintenant. Ils sont un peu plus dun million et ils élisent pour la première fois onze députés qui siègeront à lAssemblée nationale. Ils le font via Internet, jusquà midi aujourdhui. Ensuite, ils se déplaceront traditionnellement dans les consulats. Est-ce que vous avez
R - Les 2 et 3 juin, oui
Q - Voilà. Le 2 juin pour lAmérique du Nord et puis après, le 3 juin, pour le reste du monde
R - Et le 3 juin, voilà.
Q - Est-ce que vous avez déjà un taux de participation ?
R - Depuis le 23 mai, on a eu dans les premières heures à peu près 45.000 votants. Pour Internet, cela se termine aujourdhui à midi et les estimations donnent environ 120.000 votants.
Q - Cela ne fait pas un très gros taux de participation. On sait que pour la présidentielle, les Français de létranger avaient voté à 50 % en gros
R - Oui
Q - Cest un peu «loin des yeux, loin du cur» en quelque sorte ?
R - Justement, cest pour cela que le vote par Internet va impulser une autre dimension pour aller voter, parce que les urnes sont parfois très éloignées. Il faut imaginer, par exemple, le Groenland, le Canada, ou même les aux États-Unis, où lurne se trouve parfois à près de 800 kilomètres du lieu de résidence. Pour lélection présidentielle, il ny avait pas le vote électronique et il sagit donc vraiment là dune première. Il y a dans lidée que le vote électronique sera lavenir pour les Français vivant à létranger.
Q - Pour aller dans les coins les plus reculés, parce que, évidemment, il y a une circonscription, cest la Belgique, les Pays-Bas
R - les plus reculés
Q - Là, cest plus facile daller au consulat ou à lambassade
R - Daller au consulat
Q - Ou au Canada
R - Mais parfois, le consulat est vraiment très éloigné. Il sagit donc dimpulser cette idée daller voter, même pour les expatriés pour qui la France est parfois très loin. Cest un peu revenir à cette idée de la Nation et leur dire quils sont Français et, vraiment, que le vote est aussi possible pour eux.
Q - Vous le disiez, tous les Français de létranger auront voté après le 3 juin. Par contre, les résultats, eux, restent inconnus. Vous ne craignez pas des fuites ?
R - On espère quil ny aura pas de fuites. Il est vrai que ce serait un raté sil y en avait, mais je pense que tout le monde est assez conscient quil faut faire attention pour que cela marche. On est pionnier dans cette affaire et il faut mettre toutes les chances de notre côté pour que cette opération soit un succès.
( )
Je suis vraiment la ministre de tous les Français et ma parole aujourdhui est de leur dire quil faut voter. Voter, cest exister, cest quelque chose de très important. Il y a quelques années, jai travaillé sur cette notion de vote, de sinscrire sur les listes électorales pour pouvoir voter. Cest essentiel de pouvoir voter. Donc, mon message aujourdhui nest pas du tout clivant, il est vraiment en direction de tous les Français, dimpulser le vote, même si on est très loin
Q - Vous avez été un peu lune des surprises, parmi les nominations du gouvernement Ayrault, vous êtes issue de la société civile. Que pensez-vous, avec votre profil, pouvoir apporter à laction du gouvernement ?
R - Cest un ministère fabuleux. Je suis sous la tutelle du ministre des Affaires étrangères, je suis la ministre déléguée aux Français de létranger et à la Francophonie.
Quand on regarde un peu mon parcours, jai à près dune vingtaine dannées dexpérience de cinéaste, mais cinéaste engagée. Jai fait des films qui ont fait avancer des sujets sociétaux, comme les discriminations, comme «Le plafond de verre», comme «Mémoires dimmigrés», «Les femmes dislam» ; en 92 il y avait un volet qui sappelait «Le voile et la République». Jai tourné dans le monde entier, jai été une de ces Françaises qui a été reconnue par les Françaises à létranger.
Jai beaucoup participé à tous ces liens avec la Francophonie ; le cinéma en fait partie, la culture aussi. Cest une langue qui véhicule lhumanité. Cest très important de revenir aujourdhui
Je suis française de parents algériens. Je suis née ici, jai un amour pour la France. Je pense que je peux apporter cette nouvelle dimension dans la diplomatie française, qui vient de mon parcours. Dès que je suis arrivée, jai eu immédiatement des contacts, avec des chefs dÉtat africains ou du Maghreb. Je sens quil y a une sensibilité de cette Française un peu particulière.
( ).
source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 mai 2012
R - Les 2 et 3 juin, oui
Q - Voilà. Le 2 juin pour lAmérique du Nord et puis après, le 3 juin, pour le reste du monde
R - Et le 3 juin, voilà.
Q - Est-ce que vous avez déjà un taux de participation ?
R - Depuis le 23 mai, on a eu dans les premières heures à peu près 45.000 votants. Pour Internet, cela se termine aujourdhui à midi et les estimations donnent environ 120.000 votants.
Q - Cela ne fait pas un très gros taux de participation. On sait que pour la présidentielle, les Français de létranger avaient voté à 50 % en gros
R - Oui
Q - Cest un peu «loin des yeux, loin du cur» en quelque sorte ?
R - Justement, cest pour cela que le vote par Internet va impulser une autre dimension pour aller voter, parce que les urnes sont parfois très éloignées. Il faut imaginer, par exemple, le Groenland, le Canada, ou même les aux États-Unis, où lurne se trouve parfois à près de 800 kilomètres du lieu de résidence. Pour lélection présidentielle, il ny avait pas le vote électronique et il sagit donc vraiment là dune première. Il y a dans lidée que le vote électronique sera lavenir pour les Français vivant à létranger.
Q - Pour aller dans les coins les plus reculés, parce que, évidemment, il y a une circonscription, cest la Belgique, les Pays-Bas
R - les plus reculés
Q - Là, cest plus facile daller au consulat ou à lambassade
R - Daller au consulat
Q - Ou au Canada
R - Mais parfois, le consulat est vraiment très éloigné. Il sagit donc dimpulser cette idée daller voter, même pour les expatriés pour qui la France est parfois très loin. Cest un peu revenir à cette idée de la Nation et leur dire quils sont Français et, vraiment, que le vote est aussi possible pour eux.
Q - Vous le disiez, tous les Français de létranger auront voté après le 3 juin. Par contre, les résultats, eux, restent inconnus. Vous ne craignez pas des fuites ?
R - On espère quil ny aura pas de fuites. Il est vrai que ce serait un raté sil y en avait, mais je pense que tout le monde est assez conscient quil faut faire attention pour que cela marche. On est pionnier dans cette affaire et il faut mettre toutes les chances de notre côté pour que cette opération soit un succès.
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Je suis vraiment la ministre de tous les Français et ma parole aujourdhui est de leur dire quil faut voter. Voter, cest exister, cest quelque chose de très important. Il y a quelques années, jai travaillé sur cette notion de vote, de sinscrire sur les listes électorales pour pouvoir voter. Cest essentiel de pouvoir voter. Donc, mon message aujourdhui nest pas du tout clivant, il est vraiment en direction de tous les Français, dimpulser le vote, même si on est très loin
Q - Vous avez été un peu lune des surprises, parmi les nominations du gouvernement Ayrault, vous êtes issue de la société civile. Que pensez-vous, avec votre profil, pouvoir apporter à laction du gouvernement ?
R - Cest un ministère fabuleux. Je suis sous la tutelle du ministre des Affaires étrangères, je suis la ministre déléguée aux Français de létranger et à la Francophonie.
Quand on regarde un peu mon parcours, jai à près dune vingtaine dannées dexpérience de cinéaste, mais cinéaste engagée. Jai fait des films qui ont fait avancer des sujets sociétaux, comme les discriminations, comme «Le plafond de verre», comme «Mémoires dimmigrés», «Les femmes dislam» ; en 92 il y avait un volet qui sappelait «Le voile et la République». Jai tourné dans le monde entier, jai été une de ces Françaises qui a été reconnue par les Françaises à létranger.
Jai beaucoup participé à tous ces liens avec la Francophonie ; le cinéma en fait partie, la culture aussi. Cest une langue qui véhicule lhumanité. Cest très important de revenir aujourdhui
Je suis française de parents algériens. Je suis née ici, jai un amour pour la France. Je pense que je peux apporter cette nouvelle dimension dans la diplomatie française, qui vient de mon parcours. Dès que je suis arrivée, jai eu immédiatement des contacts, avec des chefs dÉtat africains ou du Maghreb. Je sens quil y a une sensibilité de cette Française un peu particulière.
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source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 mai 2012