Texte intégral
« Lutilisation de pesticides est régulièrement citée comme étant lun des facteurs contribuant au déclin des populations dabeilles. Cette cause est associée à dautres : maladies, parasites ou autres facteurs environnementaux.
Ce déclin constaté dans plusieurs parties du monde est une source dinquiétude forte.
Les abeilles, sont indispensables pour 80% des plantes cultivées, leur impact direct sur la production agricole est donc un enjeu très important.
Une publication récente de chercheurs français sur limpact de la molécule thiamétoxam utilisée en traitement de semence pour le colza (commercialisé sous le nom de Cruiser OSR) sur le comportement des abeilles a mis en évidence des phénomènes qui navaient pas été appréhendés jusqualors.
Les abeilles qui consomment du nectar contenant cette molécule à faible dose seraient susceptibles de troubles de comportement affectant leur capacité à revenir à leur ruche. Cet effet pourrait alors contribuer au déclin des colonies concernées.
Ces éléments nouveaux et très préoccupants ont amené la France à saisir en mars dernier lANSES, agence nationale de sécurité sanitaire de lalimentation, de lenvironnement et du travail pour quelle nous apporte un appui scientifique et technique sur les conséquences éventuelles à tirer de cet article. Cette même saisine a été adressée dans le même temps à la Commission européenne et à lEFSA, autorité européenne de sécurité des aliments.
Le Directeur général de lANSES vient de me remettre cet avis. Lexpertise conduite a fait lobjet déchanges entre lANSES et lagence européenne. Ces avis doivent être rendus publics ce matin même.
Lavis de lAnses confirme leffet néfaste observé dune dose sub-létale du produit concerné sur le retour à la ruche des abeilles butineuses. Létude examinée par lagence montre, en outre, que les méthodologies dévaluation actuelles ne permettent pas dévaluer complètement ce type deffet en particulier lorsque la plante traitée est une plante nectarifère qui permet à labeille butineuse de salimenter.
Au niveau européen et compte-tenu des conclusions de lagence, jai décidé de saisir sans attendre la Commission européenne de ces questions. Un travail dans ce sens a déjà été confié à lEFSA mais il conviendra de sassurer que lévolution des méthodes dévaluation prendra bien en compte ces nouveaux éléments.
Dans lattente de ces travaux il mapparait également nécessaire de demander immédiatement à la Commission de réexaminer les conditions dapprobation de la substance active pour son utilisation en traitement des semences de colza. Parmi les usages autorisés pour cette substance, lusage sur colza, ainsi que le souligne lAnses, apparait préoccupant de par le caractère nectarifère du colza. Il sera donc nécessaire que la Commission soit en mesure dapporter des réponses claires sur ce point avant la campagne de semis de colzas à venir.
Au niveau national jai indiqué à son titulaire que jenvisage de retirer lautorisation de mise sur le marché du Cruiser OSR, nom commercial de la substance concernée, utilisée pour lenrobage des semences de colza. Conformément à la procédure contradictoire réglementaire il dispose dun délai de quinze jours pour me faire part de ces observations.
Je pense aussi aux agriculteurs qui doivent pouvoir produire et protéger leurs cultures. Il existe des alternatives à lenrobage des semences pour la protection du Colza qui sont déjà largement utilisées. Si le retrait de lautorisation est confirmé, les agriculteurs auront donc des solutions.
Je vous remercie. »
source http://www.agriculture.gouv.fr, le 4 juin 2012
Ce déclin constaté dans plusieurs parties du monde est une source dinquiétude forte.
Les abeilles, sont indispensables pour 80% des plantes cultivées, leur impact direct sur la production agricole est donc un enjeu très important.
Une publication récente de chercheurs français sur limpact de la molécule thiamétoxam utilisée en traitement de semence pour le colza (commercialisé sous le nom de Cruiser OSR) sur le comportement des abeilles a mis en évidence des phénomènes qui navaient pas été appréhendés jusqualors.
Les abeilles qui consomment du nectar contenant cette molécule à faible dose seraient susceptibles de troubles de comportement affectant leur capacité à revenir à leur ruche. Cet effet pourrait alors contribuer au déclin des colonies concernées.
Ces éléments nouveaux et très préoccupants ont amené la France à saisir en mars dernier lANSES, agence nationale de sécurité sanitaire de lalimentation, de lenvironnement et du travail pour quelle nous apporte un appui scientifique et technique sur les conséquences éventuelles à tirer de cet article. Cette même saisine a été adressée dans le même temps à la Commission européenne et à lEFSA, autorité européenne de sécurité des aliments.
Le Directeur général de lANSES vient de me remettre cet avis. Lexpertise conduite a fait lobjet déchanges entre lANSES et lagence européenne. Ces avis doivent être rendus publics ce matin même.
Lavis de lAnses confirme leffet néfaste observé dune dose sub-létale du produit concerné sur le retour à la ruche des abeilles butineuses. Létude examinée par lagence montre, en outre, que les méthodologies dévaluation actuelles ne permettent pas dévaluer complètement ce type deffet en particulier lorsque la plante traitée est une plante nectarifère qui permet à labeille butineuse de salimenter.
Au niveau européen et compte-tenu des conclusions de lagence, jai décidé de saisir sans attendre la Commission européenne de ces questions. Un travail dans ce sens a déjà été confié à lEFSA mais il conviendra de sassurer que lévolution des méthodes dévaluation prendra bien en compte ces nouveaux éléments.
Dans lattente de ces travaux il mapparait également nécessaire de demander immédiatement à la Commission de réexaminer les conditions dapprobation de la substance active pour son utilisation en traitement des semences de colza. Parmi les usages autorisés pour cette substance, lusage sur colza, ainsi que le souligne lAnses, apparait préoccupant de par le caractère nectarifère du colza. Il sera donc nécessaire que la Commission soit en mesure dapporter des réponses claires sur ce point avant la campagne de semis de colzas à venir.
Au niveau national jai indiqué à son titulaire que jenvisage de retirer lautorisation de mise sur le marché du Cruiser OSR, nom commercial de la substance concernée, utilisée pour lenrobage des semences de colza. Conformément à la procédure contradictoire réglementaire il dispose dun délai de quinze jours pour me faire part de ces observations.
Je pense aussi aux agriculteurs qui doivent pouvoir produire et protéger leurs cultures. Il existe des alternatives à lenrobage des semences pour la protection du Colza qui sont déjà largement utilisées. Si le retrait de lautorisation est confirmé, les agriculteurs auront donc des solutions.
Je vous remercie. »
source http://www.agriculture.gouv.fr, le 4 juin 2012