Texte intégral
FREDERIC RIVIERE Deux rapports, l'un de la Cour des comptes, l'autre de la Commission européenne, ont mis en garde hier les autorités françaises sur les efforts nécessaires pour atteindre les objectifs de réduction des déficits. Est-ce que ça n'est pas une façon de demander à François HOLLANDE de prendre des distances avec ses promesses les plus coûteuses ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Vous savez, nous savions que la situation serait difficile parce que la situation, c'est celle que nous lègue l'ancien gouvernement, faite d'une crise économique grave, faite d'une crise sociale aussi, de chiffres du chômage qui ne sont pas bons, on les a vus hier à nouveau. Et donc au fond, rien de bien surprenant dans les conclusions de la Commission européenne en particulier, donc nous prenons acte, et donc nous discuterons avec nos partenaires, puisque, comme vous le savez, la Commission européenne a été amenée à porter un jugement sur l'ensemble des pays européens. D'ailleurs, celui qui est porté sur la France n'est pas le plus sévère des jugements. Il s'agit maintenant de voir au-delà du diagnostic comment remédier aux difficultés évoquées. La Commission européenne par exemple est revenue sur la question du chômage des jeunes, bien sûr, c'est une préoccupation pour nous, c'est une priorité de nos politiques publiques, nous l'avons annoncée pendant la campagne des présidentielles, et nous nous y tiendrons avec les contrats de génération, avec les emplois d'avenir, avec finalement la relance de l'emploi qui devrait être la conséquence logique des investissements qui seront rendus possibles par la banque publique d'investissement
FREDERIC RIVIERE Mais la Commission européenne s'inquiète par exemple de la rigidité du marché du travail en France.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Ce qui ne veut pas dire qu'elle remet en cause l'idée d'un coup de pouce au Smic. Et cette idée d'un coup de pouce au Smic, pour répondre à votre précédente question, comme les engagements qui ont été pris sur le retour de la retraite à 60 ans pour les gens qui ont commencé à travailler très tôt, ce sont des engagements de campagne qui seront respectés, qui seront tenus, car c'est pour cela que les Français nous ont élus. Nous considérons, nous, que l'une des façons de relancer la croissance dans ce pays, c'est de redonner du pouvoir d'achat aux Français, sans même parler des questions de justice, parce que la justice, ça compte aussi pour une bonne cohésion sociale dans un pays. Donc le coup de pouce au Smic sera donné, pour le reste, il y a évidemment un certain nombre de réformes à entreprendre pour faire en sorte d'atteindre l'objectif qui a été fixé par François HOLLANDE et Jean-Marc AYRAULT, à savoir : 3% de déficit public en 2013, et rééquilibrage des comptes publics à la fin du quinquennat. Cet objectif demeure, pour pouvoir l'atteindre, un certain nombre de règles ont été instaurées par le ministre de l'Economie et des finances et le ministre du Budget, de bonne vertu budgétaire, qu'est-ce que ce sont que ces règles, c'est le fait que, on n'engagera aucune dépense qui ne soit d'abord gagée par des économies ailleurs ou des recettes supplémentaires. La deuxième règle, c'est que dans les secteurs où on pense recourir à de nouveaux emplois, c'est le cas dans l'Education nationale, c'est le cas dans la police, c'est le cas dans la justice, puisque c'étaient nos priorités, comme nous l'avions annoncé. Eh bien, ces nouvelles embauches se feront à périmètre constat dans la Fonction publique. Donc vous voyez qu'il y a quand même des règles de rigueur budgétaire qui sont là, et en même temps, une volonté d'être volontariste et de se donner les moyens de relancer la croissance, au niveau français comme au niveau européen.
FREDERIC RIVIERE Alors, parmi les mesures et parmi les promesses, il y a l'augmentation de l'allocation de rentrée scolaire, 25% dès la rentrée prochaine, le délégué général de l'UMP, Edouard COURTIAL, a dénoncé hier une mesure électoraliste, et a demandé qu'on s'assure que ces 25% ne servent pas à acheter des écrans plasma 25% plus grands ; qu'est-ce que vous pensez de cette réaction.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Ecoutez, ça n'est pas la première fois qu'on entend ce genre de propos, c'est totalement inconvenant. Marisol TOURAINE, en présentant cette mesure, là encore, un engagement de campagne, il y a l'augmentation de 25% de l'allocation de rentrée scolaire, qui a été rapidement tenue parce que les familles en ont besoin, compte tenu de l'augmentation croissante des coûts de la rentrée scolaire. Marisol TOURAINE donc, en présentant cette mesure, a rappelé quelque chiffres, et notamment le fait que l'allocation de rentrée scolaire était utilisée de façon absolument massive, ça dépassait de mémoire les 90% par les familles, pour acheter des affaires d'école, pour acheter du matériel scolaire, et donc ce type de procès, non seulement, est mal venu, mais en plus, crée un climat qui est insupportable, et avec lequel justement les Français ont voulu rompre, c'est le climat de méfiance permanente, nous sommes dans ce gouvernement, dans un tout autre état d'esprit qui est d'aider les familles pour faire en sorte de favoriser quoi, au fond, de favoriser la justice entre les familles, bien sûr, de favoriser l'égalité des chances des enfants, de leur permettre d'étudier dans de bonnes conditions. Pour information, cette allocation de rentrée scolaire, elle n'avait pas été augmentée substantiellement depuis 2008, alors même que toutes les associations familiales vous disaient que la rentrée coûte de plus en plus cher, et aujourd'hui, moi, je suis très heureuse, parce que ça va concerner quelque trois millions de familles, cinq millions d'enfants. Et donc c'est une vraie mesure de justice.
FREDERIC RIVIERE Les trois plus hauts fonctionnaires de la police française ont été remplacés hier en Conseil des ministres. C'est une mesure normale, ça ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Oui, c'est une mesure absolument normale, qui ne surprend personne d'ailleurs, puisque ça avait été annoncé pendant la campagne ; vous savez, dans toutes les administrations, le renouvellement régulier est un fonctionnement habituel
FREDERIC RIVIERE Ce que disait François FILLON hier soir par exemple, c'est : ce n'est pas choquant en soi, mais dans ce cas-là, il ne fallait pas faire la morale quand nous, nous le faisions.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Mais vous savez, il ne s'agit pas de morale ou pas de morale, la question, c'est : est-ce que, une administration est fondée, une administration comme la police qui plus est, qui est essentielle au bon fonctionnement de l'Etat, est-ce qu'une administration est fondée lorsque le pouvoir politique change à prendre à ses côtés des directeurs d'administration, qui puissent mettre en oeuvre une nouvelle politique publique. Or, en, matière de police, vous savez que nous nous sommes engagés dans une nouvelle politique publique et en particulier, la fin de la politique du chiffre dont on voit bien qu'elle n'a pas donné les résultats escomptés. Donc pour mener à bien cette nouvelle politique, nous faisons appel à des hommes compétents, reconnus dans leur métier, et nous proposons à ceux qui étaient en place et qui y ont passé un certain temps, pour la plupart d'entre eux, cinq ans, de prendre d'autres responsabilités, il ne s'agissait pas de les licencier ou de leur porter tort, il s'agissait simplement d'effectuer un renouvellement bien normal dans une démocratie.
FREDERIC RIVIERE Vous n'êtes pas que la porte-parole du gouvernement, vous êtes ministre des Droits des femmes, il y a bien longtemps d'ailleurs qu'il n'y avait pas eu de ministre chargé du Droit des femmes. Quelles sont vos priorités, est-ce que c'est notamment par exemple de rétablir une loi sur le harcèlement sexuel ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Alors, il y en a beaucoup de priorités, c'est vrai que dans le temps, la loi sur le
FREDERIC RIVIERE Et on n'a pas beaucoup de temps pour en parler, mais enfin, allez-y
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Pour répondre à votre question, la loi sur le harcèlement sexuel s'impose comme une priorité dans le temps, parce que la décision du Conseil constitutionnel d'invalider la précédente loi sur le sujet a laissé un vide juridique pour les femmes, et pour toutes les personnes qui souhaitent porter plainte sur ce motif. Donc avec ma collègue, Christiane TAUBIRA, Garde des sceaux, nous travaillons à un texte actuellement qui devrait être en discussion courant de l'été et sans doute adopté courant septembre, mais un texte qui soit totalement sécurisé, cette fois-ci, et qui permette de garantir au mieux les intérêts des victimes. Mais au-delà du harcèlement sexuel, les violences, plus généralement, parce que les violences perdurent dans notre société, quand vous considérez les 75.000 viols par an, vous vous dites qu'il y a encore beaucoup de travail à effectuer. Il y a une belle loi sur les violences conjugales qui a été adoptée il y a quelque temps, mais à laquelle on n'a pas donné les moyens de fonctionner. Donc mon souci, c'est de donner les moyens, tout simplement, à ce qui existe déjà de, de fonctionner, et puis, d'améliorer, par exemple, sur l'égalité professionnelle, je pense qu'il y a matière à faire en sorte de réduire cet écart insupportable de 27% en moyenne des rémunérations entre les hommes et les femmes.
FREDERIC RIVIERE Vous reviendrez nous voir dès que vous aurez lancé vos chantiers
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Je crois bien.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 31 mai 2012
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Vous savez, nous savions que la situation serait difficile parce que la situation, c'est celle que nous lègue l'ancien gouvernement, faite d'une crise économique grave, faite d'une crise sociale aussi, de chiffres du chômage qui ne sont pas bons, on les a vus hier à nouveau. Et donc au fond, rien de bien surprenant dans les conclusions de la Commission européenne en particulier, donc nous prenons acte, et donc nous discuterons avec nos partenaires, puisque, comme vous le savez, la Commission européenne a été amenée à porter un jugement sur l'ensemble des pays européens. D'ailleurs, celui qui est porté sur la France n'est pas le plus sévère des jugements. Il s'agit maintenant de voir au-delà du diagnostic comment remédier aux difficultés évoquées. La Commission européenne par exemple est revenue sur la question du chômage des jeunes, bien sûr, c'est une préoccupation pour nous, c'est une priorité de nos politiques publiques, nous l'avons annoncée pendant la campagne des présidentielles, et nous nous y tiendrons avec les contrats de génération, avec les emplois d'avenir, avec finalement la relance de l'emploi qui devrait être la conséquence logique des investissements qui seront rendus possibles par la banque publique d'investissement
FREDERIC RIVIERE Mais la Commission européenne s'inquiète par exemple de la rigidité du marché du travail en France.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Ce qui ne veut pas dire qu'elle remet en cause l'idée d'un coup de pouce au Smic. Et cette idée d'un coup de pouce au Smic, pour répondre à votre précédente question, comme les engagements qui ont été pris sur le retour de la retraite à 60 ans pour les gens qui ont commencé à travailler très tôt, ce sont des engagements de campagne qui seront respectés, qui seront tenus, car c'est pour cela que les Français nous ont élus. Nous considérons, nous, que l'une des façons de relancer la croissance dans ce pays, c'est de redonner du pouvoir d'achat aux Français, sans même parler des questions de justice, parce que la justice, ça compte aussi pour une bonne cohésion sociale dans un pays. Donc le coup de pouce au Smic sera donné, pour le reste, il y a évidemment un certain nombre de réformes à entreprendre pour faire en sorte d'atteindre l'objectif qui a été fixé par François HOLLANDE et Jean-Marc AYRAULT, à savoir : 3% de déficit public en 2013, et rééquilibrage des comptes publics à la fin du quinquennat. Cet objectif demeure, pour pouvoir l'atteindre, un certain nombre de règles ont été instaurées par le ministre de l'Economie et des finances et le ministre du Budget, de bonne vertu budgétaire, qu'est-ce que ce sont que ces règles, c'est le fait que, on n'engagera aucune dépense qui ne soit d'abord gagée par des économies ailleurs ou des recettes supplémentaires. La deuxième règle, c'est que dans les secteurs où on pense recourir à de nouveaux emplois, c'est le cas dans l'Education nationale, c'est le cas dans la police, c'est le cas dans la justice, puisque c'étaient nos priorités, comme nous l'avions annoncé. Eh bien, ces nouvelles embauches se feront à périmètre constat dans la Fonction publique. Donc vous voyez qu'il y a quand même des règles de rigueur budgétaire qui sont là, et en même temps, une volonté d'être volontariste et de se donner les moyens de relancer la croissance, au niveau français comme au niveau européen.
FREDERIC RIVIERE Alors, parmi les mesures et parmi les promesses, il y a l'augmentation de l'allocation de rentrée scolaire, 25% dès la rentrée prochaine, le délégué général de l'UMP, Edouard COURTIAL, a dénoncé hier une mesure électoraliste, et a demandé qu'on s'assure que ces 25% ne servent pas à acheter des écrans plasma 25% plus grands ; qu'est-ce que vous pensez de cette réaction.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Ecoutez, ça n'est pas la première fois qu'on entend ce genre de propos, c'est totalement inconvenant. Marisol TOURAINE, en présentant cette mesure, là encore, un engagement de campagne, il y a l'augmentation de 25% de l'allocation de rentrée scolaire, qui a été rapidement tenue parce que les familles en ont besoin, compte tenu de l'augmentation croissante des coûts de la rentrée scolaire. Marisol TOURAINE donc, en présentant cette mesure, a rappelé quelque chiffres, et notamment le fait que l'allocation de rentrée scolaire était utilisée de façon absolument massive, ça dépassait de mémoire les 90% par les familles, pour acheter des affaires d'école, pour acheter du matériel scolaire, et donc ce type de procès, non seulement, est mal venu, mais en plus, crée un climat qui est insupportable, et avec lequel justement les Français ont voulu rompre, c'est le climat de méfiance permanente, nous sommes dans ce gouvernement, dans un tout autre état d'esprit qui est d'aider les familles pour faire en sorte de favoriser quoi, au fond, de favoriser la justice entre les familles, bien sûr, de favoriser l'égalité des chances des enfants, de leur permettre d'étudier dans de bonnes conditions. Pour information, cette allocation de rentrée scolaire, elle n'avait pas été augmentée substantiellement depuis 2008, alors même que toutes les associations familiales vous disaient que la rentrée coûte de plus en plus cher, et aujourd'hui, moi, je suis très heureuse, parce que ça va concerner quelque trois millions de familles, cinq millions d'enfants. Et donc c'est une vraie mesure de justice.
FREDERIC RIVIERE Les trois plus hauts fonctionnaires de la police française ont été remplacés hier en Conseil des ministres. C'est une mesure normale, ça ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Oui, c'est une mesure absolument normale, qui ne surprend personne d'ailleurs, puisque ça avait été annoncé pendant la campagne ; vous savez, dans toutes les administrations, le renouvellement régulier est un fonctionnement habituel
FREDERIC RIVIERE Ce que disait François FILLON hier soir par exemple, c'est : ce n'est pas choquant en soi, mais dans ce cas-là, il ne fallait pas faire la morale quand nous, nous le faisions.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Mais vous savez, il ne s'agit pas de morale ou pas de morale, la question, c'est : est-ce que, une administration est fondée, une administration comme la police qui plus est, qui est essentielle au bon fonctionnement de l'Etat, est-ce qu'une administration est fondée lorsque le pouvoir politique change à prendre à ses côtés des directeurs d'administration, qui puissent mettre en oeuvre une nouvelle politique publique. Or, en, matière de police, vous savez que nous nous sommes engagés dans une nouvelle politique publique et en particulier, la fin de la politique du chiffre dont on voit bien qu'elle n'a pas donné les résultats escomptés. Donc pour mener à bien cette nouvelle politique, nous faisons appel à des hommes compétents, reconnus dans leur métier, et nous proposons à ceux qui étaient en place et qui y ont passé un certain temps, pour la plupart d'entre eux, cinq ans, de prendre d'autres responsabilités, il ne s'agissait pas de les licencier ou de leur porter tort, il s'agissait simplement d'effectuer un renouvellement bien normal dans une démocratie.
FREDERIC RIVIERE Vous n'êtes pas que la porte-parole du gouvernement, vous êtes ministre des Droits des femmes, il y a bien longtemps d'ailleurs qu'il n'y avait pas eu de ministre chargé du Droit des femmes. Quelles sont vos priorités, est-ce que c'est notamment par exemple de rétablir une loi sur le harcèlement sexuel ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Alors, il y en a beaucoup de priorités, c'est vrai que dans le temps, la loi sur le
FREDERIC RIVIERE Et on n'a pas beaucoup de temps pour en parler, mais enfin, allez-y
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Pour répondre à votre question, la loi sur le harcèlement sexuel s'impose comme une priorité dans le temps, parce que la décision du Conseil constitutionnel d'invalider la précédente loi sur le sujet a laissé un vide juridique pour les femmes, et pour toutes les personnes qui souhaitent porter plainte sur ce motif. Donc avec ma collègue, Christiane TAUBIRA, Garde des sceaux, nous travaillons à un texte actuellement qui devrait être en discussion courant de l'été et sans doute adopté courant septembre, mais un texte qui soit totalement sécurisé, cette fois-ci, et qui permette de garantir au mieux les intérêts des victimes. Mais au-delà du harcèlement sexuel, les violences, plus généralement, parce que les violences perdurent dans notre société, quand vous considérez les 75.000 viols par an, vous vous dites qu'il y a encore beaucoup de travail à effectuer. Il y a une belle loi sur les violences conjugales qui a été adoptée il y a quelque temps, mais à laquelle on n'a pas donné les moyens de fonctionner. Donc mon souci, c'est de donner les moyens, tout simplement, à ce qui existe déjà de, de fonctionner, et puis, d'améliorer, par exemple, sur l'égalité professionnelle, je pense qu'il y a matière à faire en sorte de réduire cet écart insupportable de 27% en moyenne des rémunérations entre les hommes et les femmes.
FREDERIC RIVIERE Vous reviendrez nous voir dès que vous aurez lancé vos chantiers
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Je crois bien.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 31 mai 2012