Texte intégral
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Q - Les Printemps arabes, vous voyez comment ils évoluent, avec ce qui se passe en Égypte avec les militaires qui tentent de reprendre le pouvoir ; la situation en Tunisie nest pas stabilisée ; elle est étouffée en Algérie. Quel est votre regard un an et demi après ? Est-ce un regard despoir ou un regard de consternation ?
R - On a commencé par la révolution du Jasmin. Le Printemps arabe était porteur de valeurs incroyables : la démocratie, la liberté, lindépendance, avec beaucoup de femmes. Le visage féminin dans le monde arabo-musulman a émergé. On a oublié les histoires de voile. Il y avait un tel engouement ! Mais on na jamais imaginé le retour de bâton, en se disant que la démocratie Ce sont des révolutions qui se sont fait un peu prendre au piège de ce mot car le parti le plus organisé, partout, cest le parti de la mosquée que jappelle le parti religieux. En occident, on a porté ce Printemps avec nos propres codes, nos us et coutumes et on na pas imaginé que lon ne pouvait plus arrêter la machine.
Q - Vous êtes plutôt pessimiste, à court terme du moins ?
R - Pour le moment, je suis pessimiste parce que je vois ce qui se passe en Syrie, avec la mort de ces enfants, et aussi ce qui se passe en Égypte. En revanche, il y a toujours ce visage féminin qui émerge.
Il y a deux semaines, jai reçu au ministère, dix «blogueuses» journalistes du Yémen, dÉgypte, de Tunisie et du Maroc. Elles sont le dernier rempart. Elles sont venues dire : «on nous frappe, on nous tape, on nous a violentées». Elles ont toutes été attaquées dans leur intégrité et ce sont ces femmes-là qui continuent de militer. Il y avait même des Palestiniennes qui ont dit quelles étaient des femmes, des mères qui on a porté ces combats mais, aujourdhui, il y a des partis intégristes qui frappent et qui nous demandent de rentrer. Il faut rester en alerte, faire tout ce que lon peut, être à lécoute de ces pays et ne pas baisser les bras.
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Q - Quels sont vos deux grands axes de travail à moyen terme pour la Francophonie et pour les Français de létranger ?
R - ( ) Il y a un grand chantier sur la Francophonie. Je pense quil est absolument important Il y a eu quand même un mot en français, durant ces Printemps arabes, qui ne vous a pas échappé : «dégage». Cest cette langue que jai envie de défendre. Cest une langue merveilleuse, porteuse de liberté et de culture.
Q - Il nempêche quelle recule partout ?
R - Cest pour cela que cest un vrai chantier, il faut la défendre. Il y a quand même beaucoup de pays qui aiment la langue française. Il faut laider, il faut, encore une fois aller vers lautre et là, il y a le Sommet de Kinshasa en perspective.
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Q - Il est certain que vous avez du travail !
R - Oui et cela me plaît beaucoup. Cela va avec cet engagement que jai pris depuis 18 ans maintenant. Je me sens très à laise avec ce portefeuille.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 juin 2012
Q - Les Printemps arabes, vous voyez comment ils évoluent, avec ce qui se passe en Égypte avec les militaires qui tentent de reprendre le pouvoir ; la situation en Tunisie nest pas stabilisée ; elle est étouffée en Algérie. Quel est votre regard un an et demi après ? Est-ce un regard despoir ou un regard de consternation ?
R - On a commencé par la révolution du Jasmin. Le Printemps arabe était porteur de valeurs incroyables : la démocratie, la liberté, lindépendance, avec beaucoup de femmes. Le visage féminin dans le monde arabo-musulman a émergé. On a oublié les histoires de voile. Il y avait un tel engouement ! Mais on na jamais imaginé le retour de bâton, en se disant que la démocratie Ce sont des révolutions qui se sont fait un peu prendre au piège de ce mot car le parti le plus organisé, partout, cest le parti de la mosquée que jappelle le parti religieux. En occident, on a porté ce Printemps avec nos propres codes, nos us et coutumes et on na pas imaginé que lon ne pouvait plus arrêter la machine.
Q - Vous êtes plutôt pessimiste, à court terme du moins ?
R - Pour le moment, je suis pessimiste parce que je vois ce qui se passe en Syrie, avec la mort de ces enfants, et aussi ce qui se passe en Égypte. En revanche, il y a toujours ce visage féminin qui émerge.
Il y a deux semaines, jai reçu au ministère, dix «blogueuses» journalistes du Yémen, dÉgypte, de Tunisie et du Maroc. Elles sont le dernier rempart. Elles sont venues dire : «on nous frappe, on nous tape, on nous a violentées». Elles ont toutes été attaquées dans leur intégrité et ce sont ces femmes-là qui continuent de militer. Il y avait même des Palestiniennes qui ont dit quelles étaient des femmes, des mères qui on a porté ces combats mais, aujourdhui, il y a des partis intégristes qui frappent et qui nous demandent de rentrer. Il faut rester en alerte, faire tout ce que lon peut, être à lécoute de ces pays et ne pas baisser les bras.
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Q - Quels sont vos deux grands axes de travail à moyen terme pour la Francophonie et pour les Français de létranger ?
R - ( ) Il y a un grand chantier sur la Francophonie. Je pense quil est absolument important Il y a eu quand même un mot en français, durant ces Printemps arabes, qui ne vous a pas échappé : «dégage». Cest cette langue que jai envie de défendre. Cest une langue merveilleuse, porteuse de liberté et de culture.
Q - Il nempêche quelle recule partout ?
R - Cest pour cela que cest un vrai chantier, il faut la défendre. Il y a quand même beaucoup de pays qui aiment la langue française. Il faut laider, il faut, encore une fois aller vers lautre et là, il y a le Sommet de Kinshasa en perspective.
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Q - Il est certain que vous avez du travail !
R - Oui et cela me plaît beaucoup. Cela va avec cet engagement que jai pris depuis 18 ans maintenant. Je me sens très à laise avec ce portefeuille.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 juin 2012