Texte intégral
Monsieur le Préfet de lEssonne,
Monsieur le Préfet délégué à légalité des chances,
Monsieur le Député,
Monsieur le Sénateur,
Monsieur le Président du Conseil Général,
Monsieur le Maire,
Mesdames et monsieur les élus,
Mesdames et monsieur,
Chers amis,
Permettez-moi pour commencer de vous faire part de mon plaisir de pouvoir être aujourdhui avec vous en Essonne, ce département que je connais bien, qui sest engagé dès les premières heures dans une action volontariste pour changer la vie des quartiers en difficulté ; un territoire qui a le souci de légalité, un lieu dexpérimentation et dinnovation comme en témoigne le plan de cohésion sociale et urbain du conseil général et les multiples actions menées par les collectivités territoriales.
Je suis heureux, après cette visite de terrain, toujours trop rapide, de pouvoir ébaucher ici quelques orientations de la politique de la Ville pour les prochains mois.
Le 6 Mai dernier des millions de français ont accordé leur confiance à François Hollande. Le Président de la République a été élu pour mener à bien un programme. Lengagement 27 du projet du Président de la République est notre feuille de route. Et puisque pour pouvoir avancer cest important de savoir où lon va, je vais prendre quelques instants pour le lire : « Je lancerai une nouvelle génération dopération de renouvellement urbain, je les compléterai avec des actions de cohésion sociale en lien avec les collectivités et les associations et je maintiendrai les services publics dans nos quartiers. Jaugmenterai les moyens, notamment scolaires, dans les zones qui en ont le plus besoin et je rétablirai une présence régulière des services de police au contact des habitants ».
Cest cela la normalité, un Président de la République qui donne le cap, un Premier ministre qui fixera la feuille de route lors de son discours de politique générale le 3 juillet prochain et un gouvernement uni qui la mettra en oeuvre après avoir reçu la confiance de la majorité parlementaire.
Depuis plus dun mois maintenant, le gouvernement est au travail, je sais que les attentes en ce qui concerne la Politique de la Ville sont extrêmement importantes. A chacun de mes déplacements je mesure les besoins. Aujourdhui encore des demandes particulières mont été faites, que je mefforcerai de satisfaire dans les prochains mois.
Je connais les enjeux, je sais quil y a un certain nombre de quartiers prioritaires qui nont pas pu bénéficier dinvestissements à la hauteur des difficultés quils rencontrent. Je sais que les associations, acteurs essentiels du vivre ensemble ont vu leur subventions diminuées. Je mesure limmensité du travail accompli par des professionnels et des élus qui ont été insuffisamment soutenus.
Avant de définir les grandes priorités dactions, jai choisi de prendre le temps daller à la rencontre des habitants, des associations, des élus, dévaluer les dispositifs mis en oeuvre.
Sil y a une urgence, la mesure durgence nexiste pas.
Ces dernières années, les coups de communications, humiliations et stigmatisations à tout va ont tenté de masquer limpuissance à agir. Les effets dannonces ont remplacé le travail et la volonté réelle daméliorer les vies.
Depuis 10 ans, sous couvert « durgence », les plans, les agences, les contrats, les zones se superposent les uns aux autres tandis que le droit commun se désengage peu à peu de ces territoires. A chaque crise, à chaque « émeute » on invente un nouveau dispositif de la politique de la ville sans jamais traiter les problèmes à la racine.
Dans son discours du Bourget, le Président de la République a fait une promesse à la France : faire en sorte que chaque jeune de France vive mieux en 2017 quen 2012.
Cet engagement cest ce qui guide les pas, les choix et les actions du gouvernement. Cet engagement il vaut autant pour les jeunes de nos villes, de nos campagnes que de nos quartiers.
Vous pouvez compter sur moi pour mobiliser tous les outils et les énergies, pour que dans nos quartiers populaires, cette promesse devienne réalité.
Notre boussole est unique: la Justice
Jai souvent entendu dire que les habitants de nos quartiers populaires bénéficiaient de plus de moyens que les autres. Cest faux.
La réalité cest quen France, lEtat investit moins pour les enfants des quartiers populaires que pour les autres.
En 2010, lEtat a dépensé 47% de plus pour former un élève parisien que pour former un banlieusard de lAcadémie de Créteil ou de Versailles. A la rentrée 2011 lacadémie de Créteil, qui gagnait près de 4000 élèves dans le secondaire, perdait plus de 400 postes, tandis que Paris, qui ne gagnait que 1000 élèves, a obtenu 20 emplois de plus.
La réalité cest quen France, alors que la part des demandeurs demplois de moins de 25 ans résidant en ZUS représente 11,1% des demandes demploi en fin de mois, ils ne bénéficient que de 8,5% des emplois aidés du secteur marchand.
La réalité cest quen France, loffre de soin est moins dense dans nos quartiers populaires que dans nos centres villes.
Le taux de densité de médecins généralistes est inférieur de 47% dans les ZUS à celle observée dans leurs agglomérations.
La réalité cest que là où on mobilise des crédits spécifiques politique de la Ville, les crédits de droit commun ne suivent pas.
Notre ambition est claire : Rétablir légalité
Les habitants de nos quartiers populaires ne demandent pas laumône ou la charité, simplement légalité. Les habitants de nos quartiers comme tous ceux qui vivent sur le sol français ont des devoirs, ils les assument déjà largement. Ils ont aussi des droits : Droit au respect, droit à vivre dignement, droit au service public, à des écoles de qualité pour aider les enfants à grandir, à des policiers formés pour les protéger, à des centres de santé pour se soigner, à des bureaux de postes et à des commerces aussi.
Dans la République française, chacun doit être considéré à égalité et ce, quelque soit son genre, son lieu dhabitation, la couleur de sa peau ou sa religion.
Chaque territoire, chaque ville, chaque quartier a sa propre histoire, ses propres caractéristiques et besoins. Mais à chacun de mes déplacements que ce soit à Narbonne, Argenteuil, Meulan ou ici, à Evry, deux choses me marquent :
La dureté dabord des conditions de vie des habitants de nos quartiers populaires : Ici peut être plus quailleurs encore la vie est dure avec des discriminations et injustices prégnantes, un habitant sur quatre et un mineur sur deux vivent en dessous du seuil de pauvreté, 43% des jeunes hommes et 37% des jeunes femmes, soit plus de 550 000 jeunes de nos quartiers sont au chômage. Cest inacceptable.
Ce qui ma marqué ensuite, cest lénergie, la volonté ensuite de ces habitants, de ces élus, de ces responsables associatifs qui sengagent sans relâche pour leur cité. Le regard intime et tendre qua posé Alexis HARNICHARD sur ces « héros du quotidien » de lEssonne leur rend un bel hommage.
Chers amis, les enjeux qui sont devant nous sont importants, alors je veux dire les choses comme elles le sont, parce quil ny a quen partant de la réalité, sans angélisme aucun, que lon peut changer la réalité.
Dabord, lenjeu de la sécurité. Il y a dans nos quartiers une minorité de personnes qui ne respectent pas la loi, qui commettent des actes dincivilités, des infractions, des délits et rien ne saurait lexcuser. Les délinquants doivent être punis. La sécurité est lune des grandes priorités du gouvernement pour les quartiers, comme lemploi et léducation. La sécurité est un préalable absolu : sans sécurité, pas de rénovation urbaine durable ; sans sécurité, pas de création dactivités et demploi ; sans sécurité, pas de liberté daller et venir ; sans sécurité, pas de libertés individuelles.
Au même titre que tous les habitants de ce pays, les habitants des quartiers doivent se sentir en sécurité dans leur quartier. En cela, je sais pouvoir compter sur mon collègue Manuel Valls, pour sa grande vigilance à légard des quartiers populaires.
Il y a dans nos quartiers des enfants, des adolescents et des parents aussi qui font tout ce que la République leur demande : ils vont à lécole puis au collège et au lycée, ils travaillent durs : Ces enfants, ils ont autant le droit de réussir leur vie que ceux qui sont nés à Neuilly.
Cest pour cela que la majorité des postes créent à la rentrée prochaine devront être affectés aux quartiers populaires. Jy veille et Vincent Peillon aussi, je le sais.
Il y a dans nos quartiers des jeunes qui ne demandent quune seule chose pouvoir travailler. Près dun jeune homme sur deux actifs dans nos quartiers est au chômage, deux fois plus que la moyenne nationale. Lemploi, et notamment celui des jeunes, sera une de nos priorités daction : Les emplois davenir, 150 000 emplois bénéficieront en priorité aux jeunes des territoires délaissés, de nos quartiers populaires. Je travaille déjà avec mes collègues du gouvernement à la demande du Premier Ministre de définir rapidement la nature de ces emplois et les critères dattribution. Nous mettrons également en place des emplois francs et dans la future banque dinvestissement une filiale sera réservée à linvestissement dans nos quartiers populaires.
Il y a dans nos quartiers des habitants, et des professionnels aussi, qui sengagent, qui créent et qui innovent: ils doivent être reconnus, salués et encouragés pour leur engagement au service de la Cité.
Sans les associations, il y aurait tellement de choses qui ne tournerait pas rond en France, sans des professionnels engagés, qui ne comptent ni leurs heures, ni leur énergie, il y aurait tellement de projets qui nauraient pas vu le jour.
Notre méthode daction est transparente :
La première étape : cest la concertation
Nous sommes dans cette phase riche déchanges, de débats et de questionnements aussi. Il est important de se poser les bonnes questions pour prendre les bonnes décisions. 3 axes principaux de réflexions se posent à nous :
-La Politique de la Ville, telle quelle a été portée ces 10 dernières années, a-t-elle amélioré les conditions de vie ? Les habitants des quartiers populaires aiment leur ville, leur quartier, ils veulent la réhabilitation, la rénovation du bâti et ils ont raison. Lintervention de lANRU a permis de structurer et dassocier les partenaires, collectivités et bailleurs, autour de projets communs, de provoquer des investissements élevés par un fort effet levier, et au final daméliorer, le cadre de vie des habitants des 595 quartiers concernés. Nous poursuivons la mise en oeuvre du PNRU et pour tout vous dire avant même denvisager un PNRU2, ma priorité, dans les jours qui viennent, sera dassurer le financement du PNRU 1, puisque nous nous retrouvons avec 6 milliards deuros à trouver, soit la moitié du programme. Jengagerai parallèlement une démarche dévaluation du PNRU. Cest un préalable à toute nouvelle action que nous pourrons entreprendre.
Je suis conscient de limportance de la rénovation urbaine mais également de ses limites et je sais que vous partagez la même préoccupation que moi : En même temps que lon réhabilite les immeubles, que lon abat les barres, que lon construit dautres tours, on a trop souvent oublié ces dernières années les services publics, laccompagnement, les associations, bref les Hommes. Agir sur lurbain, cest important mais ça ne peut pas suffire. Il va nous falloir rétablir, réinstaurer lhumain à côté du bâti et dessiner une nouvelle forme de contractualisation qui associe lensemble des partenaires, qui embrasse la réalité et les spécificités des territoires tout en équilibrant lurbain et lhumain.
Au-delà de la Politique de la Ville, linvestissement de tous les acteurs, de toutes les administrations est-il suffisant ? Je ne le crois pas. Nous aurons très prochainement les évaluations des 33 avenants expérimentaux aux contrats urbains de cohésion sociale qui avaient comme objectif de recenser et de mobiliser les moyens de droit commun investis sur ces quartiers.
A Grigny, à Evry dans les domaines de lemploi, de léducation et de la sécurité de nouveaux projets ont vu le jour. Il nous reste des étapes à passer, des frontières à dépasser, des batailles à mener mais avec de lintelligence et de la volonté nous pouvons avancer. Linvestissement du droit commun est une condition indispensable à lamélioration de laction publique en faveur des habitants des quartiers, la mobilisation générale est indispensable et vous lavez bien compris ici en Essonne.
-100 ZFU, 416 ZRU, 751 ZUS, 494 PRU, 2492 quartiers CUCS, la multiplication des zonages, léparpillement des moyens, est-ce une méthode daction qui a porté ces fruits ? Jen doute. Le Président de la République sest engagé à bannir ces zonages qui stigmatisent, divisent, assignent à résidence, je vous proposerai très prochainement de travailler ensemble à la déclinaison pratique de lengagement du président de la République.
La seconde étape : cest la prise de décision.
Le précédent gouvernement a laissé le pays dans une situation économique préoccupante et toutes les dépenses de lannée 2012 nont pas été budgétées. Rien quen ce qui concerne lANRU, je lai dit tout à lheure, par exemple, les ressources ne sont pas sécurisées.
Le gouvernement tiendra ses engagements en termes de déficits publics, aussi toute nouvelle politique, toute nouvelle dépense sera jugée sous le double critère de la justice et de lefficacité. Il nest pas question de donner dans la précipitation mais dans lefficacité. Ce sera la même règle pour la politique de la Ville.
Une fois la concertation et lévaluation aboutie nous définirons des chantiers. Le Premier Ministre donnera lorientation au moment du discours de politique générales. Cest à partir de celui-ci que je serai amené à faire des propositions dactions au Premier Ministre et à mes collègues du Gouvernement. Gouverner cest choisir, nous ferons donc des choix et nous les assumerons.
Nous aurons comme seule boussole la Justice et comme seul objectif, améliorer la vie des françaises et de français.
Le changement est en marche, le temps nous est précieux. Nous connaissons les difficultés rencontrées et nous agirons dès lété: augmentation de lallocation de rentrée scolaire de 25%, création de 80 000 contrats aidés supplémentaires, 1000 postes supplémentaires à la rentrée dans léducation nationale. A coté de ces mesures, la mise en oeuvre de mesures structurelles est nécessaire afin non pas de gérer les problèmes mais de les régler en profondeur et cest ce à quoi nous allons nous atteler.
Je vous tiens un langage de vérité, ma méthode sera fondée sur la franchise et le dialogue. Vous trouverez toujours ma porte ouverte pour travailler ensemble sur les chantiers décisifs qui sannoncent.
Vous pouvez compter sur ma détermination pour porter la voix des 8 millions dhabitants qui vivent dans nos quartiers populaires dans léquipe gouvernementale. Je sais que je peux compter sur vous pour expérimenter, innover ; pour développer une politique volontaire et efficace.
Source http://www.territoires.gouv.fr, le 12 juillet 2012
Monsieur le Préfet délégué à légalité des chances,
Monsieur le Député,
Monsieur le Sénateur,
Monsieur le Président du Conseil Général,
Monsieur le Maire,
Mesdames et monsieur les élus,
Mesdames et monsieur,
Chers amis,
Permettez-moi pour commencer de vous faire part de mon plaisir de pouvoir être aujourdhui avec vous en Essonne, ce département que je connais bien, qui sest engagé dès les premières heures dans une action volontariste pour changer la vie des quartiers en difficulté ; un territoire qui a le souci de légalité, un lieu dexpérimentation et dinnovation comme en témoigne le plan de cohésion sociale et urbain du conseil général et les multiples actions menées par les collectivités territoriales.
Je suis heureux, après cette visite de terrain, toujours trop rapide, de pouvoir ébaucher ici quelques orientations de la politique de la Ville pour les prochains mois.
Le 6 Mai dernier des millions de français ont accordé leur confiance à François Hollande. Le Président de la République a été élu pour mener à bien un programme. Lengagement 27 du projet du Président de la République est notre feuille de route. Et puisque pour pouvoir avancer cest important de savoir où lon va, je vais prendre quelques instants pour le lire : « Je lancerai une nouvelle génération dopération de renouvellement urbain, je les compléterai avec des actions de cohésion sociale en lien avec les collectivités et les associations et je maintiendrai les services publics dans nos quartiers. Jaugmenterai les moyens, notamment scolaires, dans les zones qui en ont le plus besoin et je rétablirai une présence régulière des services de police au contact des habitants ».
Cest cela la normalité, un Président de la République qui donne le cap, un Premier ministre qui fixera la feuille de route lors de son discours de politique générale le 3 juillet prochain et un gouvernement uni qui la mettra en oeuvre après avoir reçu la confiance de la majorité parlementaire.
Depuis plus dun mois maintenant, le gouvernement est au travail, je sais que les attentes en ce qui concerne la Politique de la Ville sont extrêmement importantes. A chacun de mes déplacements je mesure les besoins. Aujourdhui encore des demandes particulières mont été faites, que je mefforcerai de satisfaire dans les prochains mois.
Je connais les enjeux, je sais quil y a un certain nombre de quartiers prioritaires qui nont pas pu bénéficier dinvestissements à la hauteur des difficultés quils rencontrent. Je sais que les associations, acteurs essentiels du vivre ensemble ont vu leur subventions diminuées. Je mesure limmensité du travail accompli par des professionnels et des élus qui ont été insuffisamment soutenus.
Avant de définir les grandes priorités dactions, jai choisi de prendre le temps daller à la rencontre des habitants, des associations, des élus, dévaluer les dispositifs mis en oeuvre.
Sil y a une urgence, la mesure durgence nexiste pas.
Ces dernières années, les coups de communications, humiliations et stigmatisations à tout va ont tenté de masquer limpuissance à agir. Les effets dannonces ont remplacé le travail et la volonté réelle daméliorer les vies.
Depuis 10 ans, sous couvert « durgence », les plans, les agences, les contrats, les zones se superposent les uns aux autres tandis que le droit commun se désengage peu à peu de ces territoires. A chaque crise, à chaque « émeute » on invente un nouveau dispositif de la politique de la ville sans jamais traiter les problèmes à la racine.
Dans son discours du Bourget, le Président de la République a fait une promesse à la France : faire en sorte que chaque jeune de France vive mieux en 2017 quen 2012.
Cet engagement cest ce qui guide les pas, les choix et les actions du gouvernement. Cet engagement il vaut autant pour les jeunes de nos villes, de nos campagnes que de nos quartiers.
Vous pouvez compter sur moi pour mobiliser tous les outils et les énergies, pour que dans nos quartiers populaires, cette promesse devienne réalité.
Notre boussole est unique: la Justice
Jai souvent entendu dire que les habitants de nos quartiers populaires bénéficiaient de plus de moyens que les autres. Cest faux.
La réalité cest quen France, lEtat investit moins pour les enfants des quartiers populaires que pour les autres.
En 2010, lEtat a dépensé 47% de plus pour former un élève parisien que pour former un banlieusard de lAcadémie de Créteil ou de Versailles. A la rentrée 2011 lacadémie de Créteil, qui gagnait près de 4000 élèves dans le secondaire, perdait plus de 400 postes, tandis que Paris, qui ne gagnait que 1000 élèves, a obtenu 20 emplois de plus.
La réalité cest quen France, alors que la part des demandeurs demplois de moins de 25 ans résidant en ZUS représente 11,1% des demandes demploi en fin de mois, ils ne bénéficient que de 8,5% des emplois aidés du secteur marchand.
La réalité cest quen France, loffre de soin est moins dense dans nos quartiers populaires que dans nos centres villes.
Le taux de densité de médecins généralistes est inférieur de 47% dans les ZUS à celle observée dans leurs agglomérations.
La réalité cest que là où on mobilise des crédits spécifiques politique de la Ville, les crédits de droit commun ne suivent pas.
Notre ambition est claire : Rétablir légalité
Les habitants de nos quartiers populaires ne demandent pas laumône ou la charité, simplement légalité. Les habitants de nos quartiers comme tous ceux qui vivent sur le sol français ont des devoirs, ils les assument déjà largement. Ils ont aussi des droits : Droit au respect, droit à vivre dignement, droit au service public, à des écoles de qualité pour aider les enfants à grandir, à des policiers formés pour les protéger, à des centres de santé pour se soigner, à des bureaux de postes et à des commerces aussi.
Dans la République française, chacun doit être considéré à égalité et ce, quelque soit son genre, son lieu dhabitation, la couleur de sa peau ou sa religion.
Chaque territoire, chaque ville, chaque quartier a sa propre histoire, ses propres caractéristiques et besoins. Mais à chacun de mes déplacements que ce soit à Narbonne, Argenteuil, Meulan ou ici, à Evry, deux choses me marquent :
La dureté dabord des conditions de vie des habitants de nos quartiers populaires : Ici peut être plus quailleurs encore la vie est dure avec des discriminations et injustices prégnantes, un habitant sur quatre et un mineur sur deux vivent en dessous du seuil de pauvreté, 43% des jeunes hommes et 37% des jeunes femmes, soit plus de 550 000 jeunes de nos quartiers sont au chômage. Cest inacceptable.
Ce qui ma marqué ensuite, cest lénergie, la volonté ensuite de ces habitants, de ces élus, de ces responsables associatifs qui sengagent sans relâche pour leur cité. Le regard intime et tendre qua posé Alexis HARNICHARD sur ces « héros du quotidien » de lEssonne leur rend un bel hommage.
Chers amis, les enjeux qui sont devant nous sont importants, alors je veux dire les choses comme elles le sont, parce quil ny a quen partant de la réalité, sans angélisme aucun, que lon peut changer la réalité.
Dabord, lenjeu de la sécurité. Il y a dans nos quartiers une minorité de personnes qui ne respectent pas la loi, qui commettent des actes dincivilités, des infractions, des délits et rien ne saurait lexcuser. Les délinquants doivent être punis. La sécurité est lune des grandes priorités du gouvernement pour les quartiers, comme lemploi et léducation. La sécurité est un préalable absolu : sans sécurité, pas de rénovation urbaine durable ; sans sécurité, pas de création dactivités et demploi ; sans sécurité, pas de liberté daller et venir ; sans sécurité, pas de libertés individuelles.
Au même titre que tous les habitants de ce pays, les habitants des quartiers doivent se sentir en sécurité dans leur quartier. En cela, je sais pouvoir compter sur mon collègue Manuel Valls, pour sa grande vigilance à légard des quartiers populaires.
Il y a dans nos quartiers des enfants, des adolescents et des parents aussi qui font tout ce que la République leur demande : ils vont à lécole puis au collège et au lycée, ils travaillent durs : Ces enfants, ils ont autant le droit de réussir leur vie que ceux qui sont nés à Neuilly.
Cest pour cela que la majorité des postes créent à la rentrée prochaine devront être affectés aux quartiers populaires. Jy veille et Vincent Peillon aussi, je le sais.
Il y a dans nos quartiers des jeunes qui ne demandent quune seule chose pouvoir travailler. Près dun jeune homme sur deux actifs dans nos quartiers est au chômage, deux fois plus que la moyenne nationale. Lemploi, et notamment celui des jeunes, sera une de nos priorités daction : Les emplois davenir, 150 000 emplois bénéficieront en priorité aux jeunes des territoires délaissés, de nos quartiers populaires. Je travaille déjà avec mes collègues du gouvernement à la demande du Premier Ministre de définir rapidement la nature de ces emplois et les critères dattribution. Nous mettrons également en place des emplois francs et dans la future banque dinvestissement une filiale sera réservée à linvestissement dans nos quartiers populaires.
Il y a dans nos quartiers des habitants, et des professionnels aussi, qui sengagent, qui créent et qui innovent: ils doivent être reconnus, salués et encouragés pour leur engagement au service de la Cité.
Sans les associations, il y aurait tellement de choses qui ne tournerait pas rond en France, sans des professionnels engagés, qui ne comptent ni leurs heures, ni leur énergie, il y aurait tellement de projets qui nauraient pas vu le jour.
Notre méthode daction est transparente :
La première étape : cest la concertation
Nous sommes dans cette phase riche déchanges, de débats et de questionnements aussi. Il est important de se poser les bonnes questions pour prendre les bonnes décisions. 3 axes principaux de réflexions se posent à nous :
-La Politique de la Ville, telle quelle a été portée ces 10 dernières années, a-t-elle amélioré les conditions de vie ? Les habitants des quartiers populaires aiment leur ville, leur quartier, ils veulent la réhabilitation, la rénovation du bâti et ils ont raison. Lintervention de lANRU a permis de structurer et dassocier les partenaires, collectivités et bailleurs, autour de projets communs, de provoquer des investissements élevés par un fort effet levier, et au final daméliorer, le cadre de vie des habitants des 595 quartiers concernés. Nous poursuivons la mise en oeuvre du PNRU et pour tout vous dire avant même denvisager un PNRU2, ma priorité, dans les jours qui viennent, sera dassurer le financement du PNRU 1, puisque nous nous retrouvons avec 6 milliards deuros à trouver, soit la moitié du programme. Jengagerai parallèlement une démarche dévaluation du PNRU. Cest un préalable à toute nouvelle action que nous pourrons entreprendre.
Je suis conscient de limportance de la rénovation urbaine mais également de ses limites et je sais que vous partagez la même préoccupation que moi : En même temps que lon réhabilite les immeubles, que lon abat les barres, que lon construit dautres tours, on a trop souvent oublié ces dernières années les services publics, laccompagnement, les associations, bref les Hommes. Agir sur lurbain, cest important mais ça ne peut pas suffire. Il va nous falloir rétablir, réinstaurer lhumain à côté du bâti et dessiner une nouvelle forme de contractualisation qui associe lensemble des partenaires, qui embrasse la réalité et les spécificités des territoires tout en équilibrant lurbain et lhumain.
Au-delà de la Politique de la Ville, linvestissement de tous les acteurs, de toutes les administrations est-il suffisant ? Je ne le crois pas. Nous aurons très prochainement les évaluations des 33 avenants expérimentaux aux contrats urbains de cohésion sociale qui avaient comme objectif de recenser et de mobiliser les moyens de droit commun investis sur ces quartiers.
A Grigny, à Evry dans les domaines de lemploi, de léducation et de la sécurité de nouveaux projets ont vu le jour. Il nous reste des étapes à passer, des frontières à dépasser, des batailles à mener mais avec de lintelligence et de la volonté nous pouvons avancer. Linvestissement du droit commun est une condition indispensable à lamélioration de laction publique en faveur des habitants des quartiers, la mobilisation générale est indispensable et vous lavez bien compris ici en Essonne.
-100 ZFU, 416 ZRU, 751 ZUS, 494 PRU, 2492 quartiers CUCS, la multiplication des zonages, léparpillement des moyens, est-ce une méthode daction qui a porté ces fruits ? Jen doute. Le Président de la République sest engagé à bannir ces zonages qui stigmatisent, divisent, assignent à résidence, je vous proposerai très prochainement de travailler ensemble à la déclinaison pratique de lengagement du président de la République.
La seconde étape : cest la prise de décision.
Le précédent gouvernement a laissé le pays dans une situation économique préoccupante et toutes les dépenses de lannée 2012 nont pas été budgétées. Rien quen ce qui concerne lANRU, je lai dit tout à lheure, par exemple, les ressources ne sont pas sécurisées.
Le gouvernement tiendra ses engagements en termes de déficits publics, aussi toute nouvelle politique, toute nouvelle dépense sera jugée sous le double critère de la justice et de lefficacité. Il nest pas question de donner dans la précipitation mais dans lefficacité. Ce sera la même règle pour la politique de la Ville.
Une fois la concertation et lévaluation aboutie nous définirons des chantiers. Le Premier Ministre donnera lorientation au moment du discours de politique générales. Cest à partir de celui-ci que je serai amené à faire des propositions dactions au Premier Ministre et à mes collègues du Gouvernement. Gouverner cest choisir, nous ferons donc des choix et nous les assumerons.
Nous aurons comme seule boussole la Justice et comme seul objectif, améliorer la vie des françaises et de français.
Le changement est en marche, le temps nous est précieux. Nous connaissons les difficultés rencontrées et nous agirons dès lété: augmentation de lallocation de rentrée scolaire de 25%, création de 80 000 contrats aidés supplémentaires, 1000 postes supplémentaires à la rentrée dans léducation nationale. A coté de ces mesures, la mise en oeuvre de mesures structurelles est nécessaire afin non pas de gérer les problèmes mais de les régler en profondeur et cest ce à quoi nous allons nous atteler.
Je vous tiens un langage de vérité, ma méthode sera fondée sur la franchise et le dialogue. Vous trouverez toujours ma porte ouverte pour travailler ensemble sur les chantiers décisifs qui sannoncent.
Vous pouvez compter sur ma détermination pour porter la voix des 8 millions dhabitants qui vivent dans nos quartiers populaires dans léquipe gouvernementale. Je sais que je peux compter sur vous pour expérimenter, innover ; pour développer une politique volontaire et efficace.
Source http://www.territoires.gouv.fr, le 12 juillet 2012